Pour l'amour du rock.


Fanfiction Naruto écrite par Beverlyy (Recueil de Beverlyy)
Publiée le 10/07/2013 sur The Way Of Naruto



Coucou les choux~ !

Je suis de retour avec mon nouveau projet spécialement pour les grandes vacances ! J'ai décidé de refaire une fiction longue et de suivre un rythme régulier d'un chapitre par semaine environ. Donc, à peu près tous les mercredis, il y aura un chapitre ! Et vous aurez de quoi faire croyez moi !

Voilà, comme tout début de fiction qui se respecte, je vous souhaite une trèèèès bonne lecture, en espérant qu'elle vous plaira autant que les précédentes si ce n'est plus !



Chapitre 2: Can't be you.



J'étais rentrée, l'esprit complètement accaparé par l'annonce de Gaara. Un voyage aux USA, suivre la tournée des Suna'rakiri et même rencontrer un groupe étranger... C'était plus qu'un rêve, c'était de la folie ! En l'instant, je me sentais pousser des ailes, comme si c'était Noël avant l'heure. Je n'avais plus qu'une idée en tête : attendre le retour d'Ino pour lui annoncer la nouvelle. J'étais plus qu'impatiente et j'imaginais déjà sa tête en entendant ça. Cela faisait des années, peut-être même depuis que l'on se connaissait qu'on rêvait d'aller à L.A, d'y rencontrer les plus grands groupes de rock de tous les temps. Le simple fait d'imaginer que l'opportunité aurait pu se présenter aurait suffi à nous faire sauter au plafond.

Me préparant à annoncer la nouvelle à cette chère Ino, j'en profitais même pour préparer une sorte d'apéro improvisé, ma spécialité. Je vidai un verre, puis deux, songeant à ce qui pouvait m'attendre par-delà l'océan. Mon regard se tournait instinctivement vers les nombreux posters qui ornaient le salon. Mon poster grandeur nature d'Oroskulett prenait à lui seul une bonne partie du mur de gauche, laissant voir Orochimaru, micro en main, faisant mine de s'époumoner comme il savait si bien le faire. Une multitude de posters plus petits encadraient celui-ci, le fameux poster de Tayutrash qu'Ino avait eu un mal fou à dénicher, celui de Suna'rakiri que j'adorais tout particulièrement, laissant voir Gaara et sa guitare flamboyante et une multitude d'autres. Même les groupes que je n'aimais pas particulièrement et qu'Ino adorait avaient une place dans cet antre de groupies. Il fallait le dire, mon rêve était carrément de tous les rencontrer, de pouvoir dire "J'y étais, j'ai échangé quelques mots avec eux". Et comme tous les rêves, j'espérais en secret qu'il se réalise un jour.

Mon regard fut happé par le nouveau poster qui ne se trouvait pas sur le mur quelques mois auparavant. C'était le petit nouveau, qui avait pris place juste en dessous du groupe Sharkringan. Akamarush. Un simple logo, mais une musique de malades. J'appréciais particulièrement ce groupe, et je pouvais partager ce sentiment avec Ino d'ailleurs. Ils n'étaient pas encore très connus, mais je leur devinais un avenir brillant. Qui sait ? Mes dons de voyante auraient sûrement raison !

J'interrompis mes réflexions lorsque la porte claqua violemment, d'une manière qui n'annonçait rien de bon. Je n'eus même pas le temps de me lever que deux voix qui m'étaient familières s'élevèrent depuis le corridor.

-Ino ! Tu ne comprends rien !

-OH QUE SI JE COMPRENDS ! Vas-y ! Vas-y Sai, ne te gêne pas ! Vas donc retrouver ton ex ! Cette grosse pouffiasse !

-Ne me pousse pas à bout !

-Oh ! C'est facile pour toi ! Après tout, c'est toujours de ma faute !

-Je n'ai pas dit ça Ino !

-C'est ça !

Soupirant longuement, je vis apparaître Ino visiblement dans une colère noire, ses longs cheveux blonds se balançant vivement autour de son visage aux traits durcis d'énervement. Elle jeta son manteau sur le fauteuil, posa un sac de Mc Do sur la table basse et vint s'asseoir à côté de moi sans rien dire. Suivant le mouvement, Sai arriva à son tour, laissant voir son bon mètre quatre-vingt-cinq, ses muscles bien taillés, sa taille fine et sa gueule de loveur. Outre mesure, je l'aurais trouvé vraiment mignon. Bon, certes, il l'était, mais sa mentalité me déplaisait. Sai était mannequin. Le genre de mec qui se croit supérieur aux autres parce qu'ils ont un physique taillé dans le marbre. Lorsqu'Ino me l'avait présenté la première fois, je me suis demandé comment elle avait pu dénicher un spécimen pareil. Le genre de mecs dont les nanas rêvent toutes en somme. Ils s'étaient rencontrés dans un night-club, rien que ça, et je savais qu'à l'époque, Ino n'avait pas pu oublier son ex autrement.

Il n'était pas méchant, je n'avais pas grand-chose à lui reprocher. Si ce n'étaient que deux points. Son arrogance et sa méprise pour le rock. Il aimait Ino, ça se voyait, mais s'il avait pu corriger une chose chez elle, ç'aurait bien été le fait qu'elle soit limite groupie de certains groupes. Une fois encore, comme toujours quand il venait à la maison, il jetait un regard dédaigneux vers le mur couvert d'images de nos idoles et se posait sur l'un des gros poufs multicolores. Il ne prêta pas plus d'attention à moi, m'accordant un vague salut de la tête auquel je répondais distraitement. Ce n'était pas le grand amour entre nous et ça ne le serait sûrement jamais. M'enfin, je considérais le bonheur de mon amie avant tout le reste et il était hors de question que je fasse la moindre remarque sur leur relation. Ce n'était pas mes oignons. Malheureusement, la situation m'obligeait à intervenir, d'autant plus si je souhaitais faire décamper Sai pour annoncer la grande nouvelle à Ino.

-Bon, qu'est-ce qu'il se passe les amoureux ?

-Oh j't'en prie ! Tu n'as qu'à demander à monsieur ! Puisque je lui fais un cake pour rien d'après lui !

-Ino...

-Non mais vas-y écoute ! C'est bien toi que ça concerne ? Annonce donc la grande nouvelle !

Je me tournai vers Sai, lui adressant un regard résigné et, ce dernier l'intercepta avant de secouer ses cheveux d'un noir de jais et de se décider à tout expliquer.

-Pfff... Bon. J'ai une séance photo qui m'a été proposée à Los Angeles. Ça peut rapporter beaucoup de pognon et à vrai dire j'ai pas trop le choix, c'est primordial pour ma carrière. Le seul truc, c'est que je dois y rester un mois et l'appart' que j'ai là-bas est celui qui appartenait à mon ex... Et forcément, ça ne plaît pas à une certaine personne.

-AH ! Et dis-moi ? Elle y est toujours dans cet appart' ta greluche ?

-Mais bien sûr que non ! C'est ce que je m'évertue à te dire Ino !

-Pfff, à d'autres. T'façon je ne serai pas là pour vérifier hein ! Tu pourras t'en donner à cœur joie !

-Mh... J'ai une idée pour vous mettre d'accord.

Ino ouvrit de grands yeux et me regarda avec intérêt tandis que Sai haussa un sourcil. C'était vraiment l'occasion rêvée ! Il n'y en aurait jamais une autre comme celle-là, c'était le destin ! Je remerciai intérieurement Sai malgré l'aversion que j'avais pour lui et esquissai un grand sourire avant de m'expliquer.

-En fait, Gaara m'a annoncé cet aprèm' que Suna'rakiri allait faire une tournée aux US avec un groupe américain. Et il m'a proposé de venir. Seulement... Eh bien si Sai doit vraiment aller à Los Angeles pour ses photos, autant l'accompagner et suivre la tournée des Suna'rakiri du même coup.

Je vis Sai se mordre la lèvre, hésitant quant à la marche à suivre mais à peine avait-il ouvert la bouche qu'un cri d'hystérique me vrilla les tympans et le regard brillant d'Ino plongea dans le mien, comme pour s'assurer qu'elle n'avait pas rêvé. Elle me sauta dans les bras, comme à son habitude et s'enflamma un peu trop vite au goût de son copain.

-C'EST GENIAL ! Oh mon dieu ! C'est vrai que Suna'rakiri vont faire une tournée !? On verra des groupes alors ! Ça va être géant ! Et je serai sûre que tu te tiendras à carreau chéri !

Adressant un regard à Sai, ce dernier capitula devant l'enthousiasme de sa copine et prit les dispositions nécessaires quant aux réservations des billets. Alors qu'il accaparait l'ordinateur et qu'Ino me tendit un hamburger, je guettai qu'il fut assez occupé pour ne pas nous entendre et me penchai vers mon amie.

-Dis Ino ? T'es sûre que ça ira pour Sai ? Il va te faire la gueule pendant tout le séjour.

-Oh, ne t'en fais pas ! De toute façon, il sera bien occupé à faire ses photos ! Mais ça me rassure de pouvoir quand même garder un œil sur lui.

-T'as si peu confiance en lui ?

-C'est pas en lui que j'ai pas confiance ! Ce sont des autres pétasses qui lui tournent autour donc je me méfie !

-C'est pas faux...

-Mais sinon ! Ça va être vraiment génial ! J'ai hâte d'y être !

-Et si tu savais comme moi aussi j'ai hâte !

Avec de grands sourires, la soirée s'était terminée avec la confirmation des réservations. Nos billets n'attendaient que nous pour le lundi qui suivait et même si Sai tirait la tronche, Ino ne semblait pas s'en faire. Quant à moi, je n'avais qu'une idée en tête : me lancer à l'assaut des Etats-Unis !

Notre week-end avait été dédié aux bagages. Alors qu'Ino sollicitait Sai et ses biceps pour fermer ses deux valises remplies à ras bord, je m'asseyais sur la mienne pour faire en sorte qu'elle se boucle. Mes fringues ne se comptaient plus et même avec une valise de vingt kilos, je n'avais pas eu la place de tout emmener. Partir pour un mois signifiait au moins d'emporter le minimum syndical, et le mien ne tenait même pas en vingt kilos. Comme quoi je ne serai jamais apte à faire Koh Lanta, pensais-je en appuyant un coup sec sur la coque de mon bagage. Je fus soulagée en entendant le clic signifiant qu'elle s'était enfin fermée et riait intérieurement devant ce pauvre Sai qui était toujours aux prises avec le premier sac d'Ino.

Je ne réalisais pas encore que tout ça était réel. La nuit de samedi à dimanche, mon sommeil fut agité par une multitude de rêves où je rencontrais successivement Oroskulett, Sharkringan et tous les autres grands de ce monde... Mes films me plaisaient même si je n'y croyais pas et quitte à ce qu'ils ne se réalisent jamais, j'étais au moins sûre qu'une étape de mon rêve serait franchie : celle de m'envoler pour la Californie.

Je m'étais occupée au maximum durant ce court laps de temps me séparant du jour J pour ne pas mourir d'impatience. Ino était allée aider Sai à préparer ses affaires, remettre les clés de son appart' à son agent et prévenir son boulot. Quant à moi, je m'étais occupée de l'université, effectuant un transfert pour le système de fac par correspondance. Je n'aurais qu'à envoyer mes dissertations durant ce mois et le tour serait joué. Je doutais que cela allait me coûter en timbres mais bon, quelle importance ? Entre les Etats-Unis et mes cours, le choix était vite fait ! Assurant le même transfert à Ino, je sortais de la fac toute contente, les dossiers en poche et le sourire aux lèvres. La voix d'Orochimaru, le chanteur d'Oroskulett, m'accompagnait dans mon allégresse tandis que je me rendais chez une personne très spéciale.

Le chemin me paraissait toujours aussi long même après des années à l'emprunter. Je laissais échapper un soupir de soulagement en voyant enfin la rue se dessiner et le grand immeuble pointer au loin. Je n'aurais pas d'escaliers à gravir et c'était déjà ça de gagné, ma fainéantise me persuadant une fois de plus d'être économe de mes moyens. J'entrai dans le corridor, m'arrêtant à la première porte sur la droite et trouvai la sonnette instinctivement en attendant que la porte ne s'ouvre. Lorsque ce fut le cas, un homme d'une bonne vingtaine d'années me laissait admirer son air à moitié endormi, ses cheveux couleur confiture de fraises et son pyjama rouge délavé. Levant les yeux au ciel, je jurais ne pas connaître ce mec mais malheureusement, l'air de famille me rappelait à l'ordre. Et quand bien même ses yeux étaient d'un marron subtil, la même lueur animait notre regard pour peu que l'on soit réveillé.

-C'est à cette heure-ci que tu te lèves ?

-Ah... Saku... Qu’est-ce tu veux ?

-Sympa d'accueillir ta sœur comme ça ! Alors, je dors sur le paillasson ou tu me laisses entrer ?

-J'hésite...

-...

-Roh j'rigole. Mais j'devrais te laisser là rien que pour m'avoir réveillé un dimanche matin.

-Ouais, plutôt un dimanche midi.

J'entrai dans l'appart' toujours aussi mal rangé. Il fallait dire qu'en plus de ne pas être une fée du logis, mon frère Sasori partageait son appartement avec un colocataire depuis sa rupture soudaine avec sa copine. A l'époque, on aurait pu manger par terre, aujourd'hui c'était juste un coup à choper la première bactérie qui passe. Depuis ce changement, il n'avait même plus eu le cœur à passer un coup de balai et s'il était allergique à la serpillière, son colocataire devait être bien pire. Je ne l'avais d'ailleurs jamais vu et Saso ne m'en parlait pas. Faut dire qu'il ne me parlait plus de grand-chose en ce moment et quand bien même il l'aurait fait, il n'aurait jamais été jusqu'au bout de ce qu'il pense. Il était comme ça. Pas du genre à se confier.

Ça m'attristait. Forcément, c'était mon frère, la moitié de ma vie en somme. Mais je m'étais fait à l'évidence, me rendant compte que nos relations que nous avions tissées durant l'enfance s'étaient ternies, défaites et ne subsistaient que sous une forme purement familiale. Nos parents étaient partis à la retraite, profitant de leurs dernières années dans une maison à la campagne tandis que nous, nous avions notre vie chacun de notre côté. Les choses évoluaient et peut-être n'était-ce pas plus mal. Voilà pourquoi l'idée même de partir aux USA ne m'avait pas effrayée. De toute façon, ça n'aurait rien changé concernant Sasori, quand bien même je serais partie un mois comme un an.

Je m'installais sur l'une des rares chaises valides et Saso prit place sur le canapé, attrapant un pot de Ben&Jerry's qui traînait sur la table basse. Je ne voulais même pas savoir depuis combien de temps elle était sortie lorsqu'il enfourna une bonne cuillérée dans sa bouche. Fouillant dans mon sac, j'en extirpai les clés et les envoyai vers mon frangin qui les réceptionna au vol avant de me lancer un regard désappointé.

-Pourquoi tu m'donnes tes clés ?

-Bah justement. Je pars aux Etats-Unis avec Ino.

L'air d'être tombé du haut d'un immeuble et d'en être sorti indemne, mon frère m'observa comme s'il n'en croyait pas ses oreilles. Il lâcha la cuillère qui retomba en un bruit mou au fond du pot et son regard passa successivement de mon visage au trousseau qu'il tenait en main. Je ne m'attendais pas à cette réaction et son silence médusé me fit l'effet de me retrouver dans un camion frigorifique. Lorsqu'il prit enfin la parole, je jurais que sa voix avait changé.

-Tu... Tu pars aux USA ?

-Ouais. Pour un mois seulement. Je vais suivre la tournée des Suna'rakiri, tu sais ? Le groupe de Gaara. Oh et Sai a un appart' et une séance photo à faire là-bas, donc Ino vient aussi.

-Je vois...

Il semblait déçu. Je ne comprenais pas pourquoi. Après tout, il n'avait pas à l'être. On ne se parlait plus, ne venant lui rendre visite que par habitude. Peut-être était-il déçu de ne pas venir ? Mais je me voyais mal demander à Sai d'accueillir mon frère en sus. Déjà qu'il ne pouvait pas me blairer et ne m'hébergeait que pour faire plaisir à Ino, c'était un coup à carrément me le foutre à dos. Je sais qu'Ino aurait de toute façon plaidé ma cause en insistant auprès de son chevalier servant pour que Saso soit de la partie mais ce serait vraiment mal passé. Et, mon côté rancunière revenant soudain, je me demandais s'il avait été à ma place s'il m'aurait vraiment demandé de l'accompagner. Cette hésitation quant à la réponse qui aurait été exacte ne fit que me conforter dans ma décision de ne rien ajouter devant son air stupéfait.

Avec un mouvement de tête vers le trousseau, j'entreprenais de lui laisser une compensation.

-L'appart est en stand-by. Tu peux y loger si jamais t'en as un peu marre de te coltiner ton coloc. Suffit que tu présentes une carte d'identité à la concierge, je l'ai déjà mise au courant. J'ai pensé que ce serait cool pour toi.

-Ouais... Merci...

Je pense que tout était dit. Je voulais éviter des au revoir pénibles, pleins de niaiseries et qui ne nous ressemblaient pas. Je m'étais levée, hissant mon sac sur mon épaule et entrepris de sortir du salon avant de rejoindre le corridor. Une fois devant la porte, prête à l'ouvrir, j'entendis Saso se précipiter sur mes talons, tant et si bien que je me retournai en l'instant pour faire face à un sourire que je n'avais pas vu depuis longtemps. Depuis tellement longtemps...

-Reviens vite p'tite peste !

Je ne saurais dire comment en un simple instant j'avais retrouvé mon frère, le vrai, celui que je connaissais avant que le temps, les responsabilités et l'indépendance ne le changent. C'était indescriptible et mes lèvres s'étirèrent naturellement, sans que j’aie besoin de forcer un sourire. J'avais approché mon poing, il m'imita, sentant le contact que je n'avais pas eu depuis trop longtemps.

-Promis !

Le cœur un peu plus léger, je quittai Saso, priant pour que je ne retrouve pas l'appart à l'image du sien à mon retour.

_

Le jour J était enfin arrivé. A quatre heures du matin, le réveil sonna et n'eut même pas à faire son boulot. Ni Ino ni moi n'avions réussi à dormir, trop excitées pour ça. J'avais raconté l'interlude avec Saso à mon amie et celle-ci s'était réjouie d'apprendre qu'il avait su réagir en conséquence face à l'annonce du départ. Pour ma part, j'aurais préféré qu'il me dise vraiment ce qu'il avait sur le cœur... Si j'allais lui manquer... Si je lui manquais. Mais c'était déjà un bon début et je me promettais intérieurement d'essayer de lui parler à mon retour. Il fallait bien commencer quelque part et, s'il n'avait pas foutu l'appart sans dessus-dessous, il aurait même droit à ce que je l'invite au restau. En me demandant depuis quand mes élans de générosité me prenaient de la sorte, je me préparai rapidement, m'habillant d'une façon aussi simple qu'élégante. Ino avait troqué ses accessoires de pin-up contre un look plus sobre et classique histoire de ne pas se faire contrôler cinquante fois par la douane qui suspecterait qu'elle puisse se trimballer avec une paire de menottes en fourrure dans sa poche.

Cinq heures du matin, Sai arriva, prêt à embarquer les bagages dans la voiture. Il était temps d'y aller, et je crois bien que si j'avais pu exprimer ce que je ressentais en cet instant-là, on aurait pu m'entendre hurler de bonheur depuis Babelwed les pins. J'imaginai bien la tête que ferait cette pâle copie de Ken au volant, risquant même l'accident et provoquant le rire si significatif d'Ino. M'en empêchant, je regardais le paysage endormi défiler à travers la vitre. J'allais quitter ce pays. C'était étrange de me dire ça comme ça, mais j'étais plus qu'impatiente et pas même une once de regret ne venait gâcher cet intense bonheur. J'allais vivre mon rêve pleinement et dès que l'avion décollerait, je serai en route pour faire le plus beau des voyages.

Une fois à l'aéroport, Ino et moi sortîmes rapidement de la voiture, laissant le loisir à Sai de s'occuper des bagages. Il nous fallait trouver le guichet pour retirer nos billets, ce qui fut chose facile. Peu après cela, Sai nous rejoignit, nous invitant à boire un café histoire de nous réveiller. A peine servis, les Suna'rakiri arrivèrent à leur tour et pendant que les autres membres commandaient leur nécessaire de caféine, Kankuro et Gaara vinrent à notre rencontre. Visiblement, Gaara n'était pas encore réveillé alors que Kankuro tenait une pêche d'enfer... Comme d'habitude.

-Salut la compagnie !

-Salut Kankuro ! Tu connais Ino ? Et voici son copain Sai.

-'Lu.

-Tu m'étonnes que je le connais Saku ! Depuis le temps que tu m'en parles ! Oh et salut Gaara !

-Aââââ...lut.

-Et bien, super réveillé !

-T'en fais pas Saku ! J'lui ai hurlé dans les oreilles avec le mégaphone ! Il s'est levé en hurlant "NON PAS LE CROQUE MONSIEUR CARNIVORE !" !

Kankuro attrapa Gaara par le cou, lui ébouriffant les cheveux, pour le grand malheur de ce dernier qui n'aspirait qu'à se réveiller en paix. Ino était prise d'un fou rire devant les pitreries du chanteur tandis que la tronche du pauvre Gaara me fit rire à mon tour. Le seul à ne montrer aucun signe d'amusement, à l'inverse affichait un air las et méprisant était Sai. Il fallait dire, devant le maquillage exubérant de Kankuro et le look singulier de Gaara, il ne fallait pas s'attendre à ce qu'il saute de joie. Préférant ne pas m'occuper de lui, j'entrepris d'aller taquiner Gaara à mon tour, l'obligeant à fuir vers les autres membres du groupe pour échapper à la torture. Notre cinéma dura jusqu'à sept heures, une demi-heure avant que l'avion ne décolle, jusqu'à ce que nous rejoignions la file d'attente pour l'embarquement.

Durant l'attente, Ino occupait les bras de Sai tandis que Kankuro papotait avec les autres membres. Je m'étais isolée, le cœur battant à l'idée d'embarquer lorsqu'une main se posa sur mon épaule et me fit réprimer un frisson. Je me retournai en l'instant, faisant face à Gaara qui semblait déjà plus réveillé et détendu.

-Nerveuse ?

-Plutôt impatiente !

-Ouais, j'te comprends, moi aussi.

-Est-ce que vous savez quand vous allez rencontrer les Kunaika ?

-Oui, normalement ils viennent nous chercher à l'aéroport.

-On les verra alors !

-Oui, j'imagine.

-C'est cool. Et ça va être cool de pouvoir suivre votre tournée aussi.

-Tu seras aux premières loges !

Avec un grand sourire, Gaara me fit un clin d'œil significatif. Mais quelque chose me dérangeait. D'un coup, la phrase qu'il n'avait pas pu terminer vendredi dernier me revint en tête. La curiosité me brûlait la langue une fois de plus et je ne pus résister à l'envie de savoir.

-Qu'est-ce qui serait intéressant ?

-Hein ?

-Tu m'as dit qu'il n'y aurait pas que la tournée qui m'intéresserait une fois outre-Atlantique. Quoi d'autre ?

-Oh... Mh...

Je voyais qu'il hésitait à se confier, cherchant ses mots minutieusement auquel cas. Je voulais m'impatienter, le secouer comme un cocotier, qu'il lâche le morceau ! Mais j'aurais peut-être risqué qu'il ne change d'avis et décide de ne rien me dire. Lorsqu'il sembla trouver comment tourner les choses, mon cœur s'emballa, pressé lui aussi de découvrir ce que pouvait être cette fameuse surprise.

-Et bien...

-OH LES AMOUREUX !

Et merde ! J'avais pesté contre le guignol nommé Kankuro qui nous avait attrapés par le bras en s'esclaffant comme un clown. Gaara, visiblement plus que surpris de l'intrusion impromptue de son ami s'était brusquement interrompu, avalant le reste de sa phrase. Je devinai qu'il ne me dirait plus rien désormais et je pouvais aller me gratter en ce qui concernait une éventuelle révélation. Je lançai un regard noir à Kankuro, lequel ne le nota pas, trop concentré à faire son petit numéro, pour le grand bonheur d'une Ino au bord de la crise de rire.

-Bah alors Gaarounet fais pas ton timide ! Allez hop ! AVEC LA LANGUE !

-Kankuro pitié...

-Mais elle attend que ça la p'tite Saku ! Au pire j'le fais à ta place ! Hein ma belle ?

-C'est ça. J'préfère encore rouler un patin à une méduse.

-T'inquiètes Saku, je sais que t'es folle de moi ! Mais bon, j'suis pas un mec facile ! La seule chose qui a le droit d'approcher mes lèvres délicates reste mon micro !

-Dis plutôt que c'est la seule chose qui ne s'enfuit pas lorsque tu essayes de l'embrasser.

-Gaara fait gaffe ! Saku a le droit de me vanner, mais toi avec tes vieux frocs à deux balles et ta gratte de l'an 40, tu ferais mieux de te tenir à carreaux ! ... MEUH NON j'plaisante ! Mouaha ! Bon sinon les p'tits bidochons, on avance ? L'avion va pas tarder à décoller.

-Ouais... On en reparle plus tard Saku ?

-Mh. Ouais d'accord.

Je regardais le pauvre Gaara suivre, contraint et forcé, un Kankuro aussi énergique qu'une pile électrique. Avec une pointe de regret, je voyais s'éloigner le fameux aveu que j'attendais. Certes, je ne savais pas ce qui m'attendait et qui sait, la surprise n'en serait peut-être que plus belle, mais la curiosité me rongerait durant tout le voyage. Lorsqu'Ino vint me tirer par le poignet pour passer les bornes et se préparer à embarquer, mon regard ne pouvait se détacher de Gaara, comme si j'avais l'impression que ce qu'il avait eu à me dire était plus important qu'il n'y paraissait.

Lorsque nous fîmes tous installés, je remarquai que Gaara se trouvait à l'autre bout de la rangée de sièges. A côté de moi, Ino partageait un duo de places avec Sai, lequel avait tenu à avoir le hublot pour regarder le paysage et éviter d'avoir le mal de l'air. Je me retrouvais donc à côté de Kankuro qui avait organisé le groupe de façon à ce que Gaara ait le second hublot. En gros, je devais supporter le fanfaron durant tout le voyage et ne pourrais même pas essayer de tirer les vers du nez à son frangin. Ce n'était pas vraiment le voyage que j'avais envisagé mais peu importe. Cet avion m'emmenait aux Etats-Unis, là où mon rêve prendrait vie.

Dès que le décollage eut lieu, tous les passagers semblaient retenir leur souffle, moi y compris. Je n'avais pris l'avion qu'une fois dans ma vie et ressentir à nouveau cette pression, ce sentiment indescriptible au moment même de quitter le sol, m'arracha un frisson. Je sentis Ino serrer mon bras, comme pour se persuader que tout ça était bien réel. Une fois au-dessus des nuages, glissant sur un océan immaculé, elle relâcha la pression pour me faire un immense sourire. Oui, on était en route ! J'étais bien au-dessus de Paris, au-delà de tous mes rêves de gamines.

-PUTAIN ! C'est haut !

-Normal Kankuro... On est un peu à 8000 mètres du sol...

-OH MON DIEU ! C'est la taille de mon zizi ! Mwahaha !

-... Putain j'abandonne.

-Fais pas la gueule Gaara ! On sait tous que t'as un micro pénis, hein ma belle Saku ?

-Il sera toujours plus grand que le tien.

-Ouuuh ! Que j'aime quand tu es violente ! HEY ! HÔTESSE ! J'VEUX UN COCA !

C'était sans compter sur l'énergie fulgurante de Kankuro. Ce dernier n'arrêtait pas de solliciter la pauvre hôtesse qui fut obligée, au bout du compte, d'appeler son ami Stewart et accessoirement gay pour calmer les ardeurs du chanteur. Au final, il s'était rassis, en profitant pour faire chier les autres membres du groupe à leur chanter des chansons aux titres aussi évocateurs que "Maïté j'ai vu ta culotte" ou "Astique le poireau de Monsieur Michaux". En définitive, Gaara mit des boules-quiès et tous les autres membres l'imitèrent, prétextant l'envie de dormir avant d'arriver à destination. Manque à gagner, Kankuro s'était retourné vers moi pour me faire la conversation et je pus saluer la brillante initiative d'Ino de lui indiquer que l'hôtesse attendait patiemment qu'il aille la draguer. Tombé dans le panneau comme un idiot, il s'en alla la langue pendante et nous laissa seules avec Sai qui se contentait de regarder la vue.

-Ouf... Enfin parti. Tu as été géniale Ino.

-Comme toujours !

-J'irai pas jusque-là.

-MERCI !

-De rien.

-Ahlala... Saku tu te rends compte ? On est en route pour L.A !

-Putain oui j'me rends compte ! Pour un mois ! On va se faire tous les concerts possibles !

-Oh oui !

Je regardais du coin de l'œil Sai qui haussa les sourcils dès que j'eus prononcé le mot "concerts". L'ignorant tant que je pouvais, je continuais à spéculer avec Ino des groupes qui pourraient passer en tournée, des événements quotidiens qui rythmaient la ville de L.A et des Kunaika, le fameux groupe collaborateur. Avec un clin d'œil, Ino m'avoua qu'elle avait écouté quelques musiques et qu'elle trouvait ça absolument génial. Pas au point de s'exalter comme une folle, mais il y avait quelque chose d'après elle. Et c'est vrai qu'après une heure d'écoute, j'arrivais au même verdict.

Le vol ne me sembla pas si long que ça. Entre les pitreries de Kankuro, les ronflements des membres, Sai qui se servait de son portable comme d'une bouteille à oxygène et Ino qui s'était endormie sur son épaule, j'avais décrété qu'il était temps de m'enfermer dans ma bulle musicale, écoutant bon nombre de groupes qui avaient ce don inégalable de faire danser mon cœur. Je rêvais déjà, m'imaginant dans une salle pleine de monde, aux concerts les plus prisés, ceux des groupes les plus fabuleux, un instant de pur bonheur entre son et lumière...

Ce ne fut que lorsque l'hôtesse vint nous annoncer que nous arrivions à destination que mon cœur fit un bond et que mon casque glissa de mes oreilles. On y était, enfin... C'était enfin l'instant où j'allais mettre un pied sur le sol américain. Ino s'était réveillée pour partager mon enthousiasme et Kankuro avait réveillé toute sa troupe encore assommée par de longues heures de vol. Sai ne réagissait pas et je devinais en conséquence qu'à force de voyager, il en avait perdu tout plaisir, d'autant plus lorsqu'il s'agissait de partager son périple avec une bande aussi bruyante.

L'avion avait à peine atterri que j'étais debout, gonflée à bloc. Ino m'imita en l'instant et seul Kankuro suivit le mouvement, aussi impatient que nous mais peut-être pas pour les mêmes raisons. Ce dernier fit une ultime déclaration à l'hôtesse qui se vit contrainte de faire à nouveau appel à son collègue pour dégager le pot de colle. Avec un soupir exaspéré, Sai vint à la hauteur d'Ino, la tenant par la taille, comme s'il avait peur qu'elle s'envole. Ce geste me confortait dans l'idée que l'égérie de chez "belle gueule" avait peur de laisser sa propriété se balader seule et je refoulais un rire moqueur.

Derrière nous, les Suna'rakiri suivaient tant bien que mal, portant leur propres bagages. En ce qui concernait les nôtres, un Stewart s'en chargeait aux frais de Sai et je devinai qu'il était très content de voir les membres en chier avec leurs sacs et leurs instruments. C'était sans compter la nature d'Ino qui vint directement à la rescousse du batteur tandis que j'aidais Gaara à transporter sa guitare. Résigné, Sai fit signe aux gros bras de venir leur filer un coup de main et je maudissais cet abruti uniquement intéressé par les faveurs de mon amie. Quoi qu'il en soit, ce fut une affaire réglée et nous avions atteint la grande salle de l'aéroport en à peine cinq minutes.

J'observais à l'extérieur les hauts gratte-ciel, les routes parfaitement dessinées et les espèces de palmiers artificiels qui semblaient évoquer les plages de Miami. Un énorme casino faisait face à l'aéroport avec son lot d'adeptes qui entraient des billets plein les poches et en ressortaient dépouillés. Les grosses voitures, les restaurants, les boutiques chics... Tout était réuni pour me confirmer que c'était bien réel. Malgré toutes les confirmations préalables, le voyage en avion, le décollage, les musiques qui résonnaient en mon esprit, il fallait vraiment le voir pour le croire. Et là, on pouvait dire que je mettais en pratique le vieil adage.

Kankuro m'interrompit dans mes pensées, prenant place au milieu de notre petit groupe d'arrivistes. Sai se cala contre une valise, visiblement emmerdé que le chanteur se mette en tête du groupe et pressé de pouvoir se passer au plus vite de la compagnie des rockeurs. Gaara se tenait à côté de moi, raide comme un piquet, l'air embêté par je ne sais quoi. Voulant l'interroger, Kankuro ne m'en laissa pourtant pas le temps.

-Bon, à partir de cet instant, NOUS SOMMES AMERLOCK !

-Kankuro...

-Roh Gaara ça va ! Relâche l'elastoc de ton string ! Bon, tout le monde parle anglais ? Okay bien ! Parce que comptez pas sur moi pour traduire, je traduis que "fuck", "cake" et "big cock" qui veut bien sur dire gros poulet !

-Sérieux Kankuro, arrête ton numéro, t'imagines si les Kunaika arrive ?

-Oh mais ma p'tite Saku ! Tu peux être sûre que je saurai les recevoir ! Je leur dirai "HEY LES MECS"

-Vous êtes les Suna'rakiri ?

Un mec plutôt pas mal, de taille moyenne, quelques mèches cachant ses yeux noisettes et un style plutôt rock décontract' se tenait derrière Kankuro, lequel faillit se casser la gueule en se retournant vers celui qui l'avait interpellé. Tout le monde se regardait, n'osant pas répondre tout de suite tant le nouveau venu avait surpris. Il parlait anglais, certes, mais un anglais parfaitement compréhensible même pour moi qui n'étais pas totalement bilingue. L'habitude serait un peu dure à prendre, mais c'était également une bonne occasion de parfaire une langue étrangère.

Hésitant à me lancer, comme tous les autres hormis Sai qui ne prêta pas plus attention au nouveau venu que s'il avait été une ordure dans une déchetterie municipale, ce fut finalement Ino qui s'approcha après avoir farfouillé dans son sac à dentelles pour y dénicher un disque et un feutre.

-OH MON DIEU ! Tu es Genma Shiranui ! Le chanteur de Kunaika ! Je t'ai reconnu directement même si je n'ai acheté l'album que depuis une semaine hihi... Tu... voudrais bien me signer un autographe ?

Complètement abasourdis, les autres contemplaient Ino jouer les groupies devant le dénommé Genma qui fut visiblement aussi choqué que les autres. Le seul à ne pas suivre la stupéfaction générale fut Sai qui lança un regard noir au chanteur comme s'il espérait pouvoir le tuer instantanément. D'un coup, Genma se dessina un immense sourire, prit le disque et le signa d'une traite. Il semblait être sur un nuage et ce ne fut pas le seul.

-Je ne pensais pas qu'un jour je signerais un autographe à une étrangère ! C'est tellement cool de savoir que notre musique est appréciée.

-Oh mais c'est parce qu'elle est géniale ! J'ai découvert grâce à cette tournée qui se prépare et je suis vraiment heureuse d'en avoir eu l'occasion !

-Tu as une chanson préférée ?

-Oh j'en aime beaucoup ! ... Mais ma préférée reste "Bitter Kunai" ! Je trouve les paroles tellement profondes et tu... Enfin je... Je trouve que tu chantes vraiment bien.

Un peu gênée de s'être emportée, Ino se mit légèrement à rougir et fut rapidement imitée par Genma qui marmonna un petit merci et rendit son CD à mon amie. Celle-ci une fois son trésor en main revint vers Sai pour que Genma puisse faire les présentations. Le contact fut simple, rapide avec tous les membres, sauf excepté...

-Bonjour camarade ! J'm'appelle Kankuro, mais appelle moi Kanky, okay ? Bon alors on va faire une méga tournée ! Un super show ! Vous serez pas déçu, parole des Suna'rakiri !

-Oh... Enchanté Kankuro. J'suis heureux de bosser avec vous, je suis sûr que ce sera génial.

- CROIS-Y MON FRERE ! Ce sera GENIAL ! Une pure tournée de folie avec des fans en chaleur ! POSITIVE ATTITUDE MEC !

-Ah... Ouais... Tu... Tu es énergique dis-moi.

-ET ENCORE ! J'SUIS PAS A FOND LA !

-Kankuro tais-toi...

-Saku, je savais que tu interviendrais pour me demander que je sois à fond pour toi...

Le poussant sur le côté avec force, je faisais la bise à Genma, me présentant dans un anglais sommaire mais efficace. Il était vraiment mignon, le genre de chanteurs qui, une fois connu, deviendrait un aimant à groupies. Pour l'instant, il devait se contenter d'Ino, la princesse prisonnière de son prince en plastique mais c'était déjà un bon début. En pensant ça, j'étouffais un rire et saluait le calme de Genma alors même qu'il serrait la main à ce glandu de Sai, lequel affichait un air de dégoût. Avec l'envie de lui mettre deux baffes, je me concentrais plutôt sur le cd qu'Ino tenait précieusement, admirant la signature du chanteur. L'effet d'avoir un trésor, un souvenir d'une rencontre, d'une fusion musicale, c'était quelque chose d'unique et je savais ce qu'elle ressentait, même si le contexte était tout autre, hors scène.

Genma vérifia sa montre et semblait préoccupé. Kankuro voulut intervenir mais, en un réflexe immédiat, Gaara et moi le poussâmes sur le côté pour l'empêcher de se répandre en conneries. Je m'avançais, hésitant à parler la première ou à laisser faire Gaara qui était l'un des représentants du groupe. Au final, ce fut Gaara qui prit la parole après s'être mordu la lèvre, visiblement anxieux.

-Est-ce qu'il arrive ?

-Il est à la réception, normalement il devrait avoir fini d'arranger le convoi pour les instruments vers le local de répétitions.

Ne comprenant pas où ils venaient en venir, j'allais m'en retourner vers Ino qui essayait tant bien que mal de décocher un sourire à son cher et tendre lorsqu'une image me brûla la rétine, m'arrachant le cœur au même instant. Un masque de latex sombre, des cheveux grisonnants ébouriffés, ces yeux si profonds...

Ce n'était pas possible et pourtant... c'était lui. Il s'avançait, brouillant un peu plus mes pensées à chaque pas qu'il exécutait. Ma poitrine subissait les assauts incessants des sentiments qui n'en pouvaient plus de tambouriner au plus profond de mon âme et je ne pus même pas faire un mouvement de recul qu'il fut déjà à notre hauteur, me laissant voir jusqu'à la paire de Ray Ban que je lui avais offerte calée au sein de sa crinière.

-Je crois que tu connais Gaara. Voici Kakashi, le manager de notre groupe.



Voila pour le second chapitre ! :) J'espère qu'il vous aura plu ! Merci pour votre lecture et à mercredi prochain !