Il courait. Il courait aussi vite que ses petites jambes le lui permettaient. Or, il savait. Il savait que cela ne suffirait pas à semer ses poursuivants. Il bifurqua sur sa droite, et continua de courir. Il devait leur échapper... S'il tenait à la vie
Ses cheveux or lui tombèrent devant les yeux, et il trébucha contre une planche en bois.
Il s'écrasa contre le sol en grimaçant. Les genoux, les coudes et les mains en sang. Il regarda vite fait où il était.
Un cul-de-sac. Il commença à paniquer. Ça ne pouvait pas se terminer ainsi, ça ne devait pas se terminer ainsi. Et surtout pas comme ça !
Bientôt, l'enfant put entendre des bruits de pas se diriger vers lui. Il chercha à s'enfuir, mais il n'y avait aucune issue possible. Ou du moins, pas pour un enfant de sa taille.
Ses poursuivants arrivèrent enfin. Armes, bouteilles de verre cassées, ceintures à la mains, ils ricanèrent en apercevant le petit blond.
- Enfin, fit l'un d'entre eux, enfin le démon va payer pour tous ses crimes !
Il fut approuvé par ses camarades, qui brandirent leurs armes beaucoup trop joyeusement au goût de l'enfant. Bizarrement, chaque année, le jour du dix octobre, il était battu par les villageois. Mais pourquoi ? C'est ce qu'il voulait savoir. Avait-il fait quelque chose de mal ? Avait-il dit quelque chose de mal ? Pas qu'il s'en souvienne dans tous les cas.
La blondinet fut alors pris d'un élan de courage. Il ramassa un caillou au sol, et le jeta de toutes ses forces sur son agresseur le plus proche. Ce dernier trop surpris pour réagir se prit le projectile de plein fouet. L'homme cria en se tenant l'œil. Comment ce petit avorton avait-il osé lui envoyer un caillou ? Et dans l'œil en plus ! Il s'approcha de l'enfant en grognant, et le frappa au visage. L'enfant poussa un gémissement de douleur tandis que de petites larmes commencèrent à perler au coins de ses yeux couleur saphir.
- Sale monstre, hurla l'homme, je vais t'apprendre à jeter des immondices sur nous, hommes forts et courageux !
L'enfant eut un ricanement.
- Vous ? Courageux ? Vous vous moquez de moi ! Vous vous en prenez à un enfant sans défenses, pour le battre ! Bande de lâches !
L'homme vit rouge, et hurla :
- Ta gueule démon ! Non seulement tu fais ami-ami avec Sasuke-Sama, tu portes en toi une calamité, et tu te permets de hausser la voix !?
Il frappa l'enfant avec une bouteille de verre fendu, et le petit blond cria. De plus en plus de coups fusèrent, faits avec diverses armes. Malgré les hurlements de l'enfant, personne ne vint à son secours, ni même essaya d'empêcher les villageois de le battre. Pourtant, tous les villageois étaient dehors. Certainement en train de fêter de tout leur saoul la victoire sur le Kyûbi. Il eut une pensée pour son meilleur ami. Lui aussi devait être en train de s'amuser avec Itachi et les autres. Mince, il avait oublié de lui donner son cadeau d'anniversaire. Il eut un rire amère. Sans doute serait-il déjà mort au lever du soleil.
Il sentit ses yeux se fermer. Il résista, mais après tout il n'était qu'un enfant, et sa volonté n'était pas grande. Il en avait marre, il voulait partir rejoindre ses parents.
"Merde, gamin, tu me fais quoi là ?" Questionna une voix dans son esprit.
L'enfant sous le coup de la surprise ouvrit les yeux.
- Qui est-ce ? murmura-t-il.
La voix lui répondit.
"Je suis la source de tes malheurs... Et je m'en excuse. Je ne le redirai pas, donc j'espère que tu as bien écouté."
Croyant se faire maudire par l'enfant, il se prépara a la migraine, mais rien ne vint. Un simple "Ha", murmuré par l'enfant.
"Comment ça 'Ha'' ?" fit la voix. "Tu ne m'en veux pas ? Tu ne veux pas te venger ?"
- Non, il est trop tard. Ça ne servirait à rien. Le mal est fait.
Les coups continuèrent à tomber sur l'enfant. Tandis que la mystérieuse voix s'était tue trop étonnée pour répondre.
"Alors tu laisses tomber, sans te battre ?"
- Oui, murmura le blond.
"Tss, tes parents doivent se retourner dans leur tombe !"
- Ta gueule, répondit le blondinet, tu n'as rien à me dire, on ne se connait pas, mes parents sont morts, et je te défends de cracher sur leurs mémoires.
"Je suis le Kyûbi, ton père m'a enfermé dans ton corps pour sauver le village de Konoha. Tu es mon réceptacle, Naruto Uzumaki-Namikaze."
- ... Je vois... Namikaze, hein ?...
Les yeux toujours ouverts, il observa ses tortionnaires. Quelque chose clochait. Ils s'étaient réunis un peu plus loin et semblaient débattre. Naruto, tel qu'il était nommé, fronça les sourcils. L'un d'eux était devant lui et s'apprêtait à baisser son pantalon sous les yeux horrifiés du Biju et de son hôte.
- Non, cria Naruto, Non, pitié ne faite pas ça, je vous en supplie...
- Crève, envoyé de Satan !
- NOOOOOOOOOOOOONNNNNNNNNNN !!! ARRRRRRRRRGRRRRRRRRRRR...
Naruto sentit l'inconscience l'envahir, les joues ruisselantes de larmes, il s'effondra au sol.
- Merde les gars, on a cassé notre jouet, fit un villageois penaud.
Il eut une dernière pensée pour son meilleur ami, et son colocataire.
"Désolé Sasuke... Je n'ai pas tenu ma promesse... Adieu... Monsieur le Kyûbi, on se reverra en enfer je pense..."
Dans un quartier populaire, deux enfants étaient présents. Ils étaient revenus chez un peu plus tôt dans la soirée à cause d'un Sasuke grognon et fatigué. L'un préparait ses affaires d'école pour le lendemain, et l'autre âgé de cinq ans dormait. Paisiblement ? Non, loin de là. Il faisait un rêve, ou plutôt un cauchemar. Son meilleur ami se faisait battre et abuser.
Il se réveilla en hurlant, il avait l'impression qu'un étaux enserrait son cœur. Rapidement, son frère fut dans sa chambre, les joues rouges et essoufflé d'avoir couru, il prit son cadet dans ses bras en lui murmurant des mots doux.
- Sasuke ? Qu'est-ce qu'il se passe ?
- N-Na-Naruto, Naruto, Naruto, Naruto...
Le noiraud répéta le nom de son ami comme une litanie, sous les yeux effarés de son aîné. Il le secoua comme un prunier, mais rien, niet, nada, des clous. L'enfant semblait ancré dans la terreur la plus profonde.
- 'Ai mal 'Tachi, murmura l'enfant.
- Où, Sasuke, où ?
Il lui montra son cœur, le souffle saccadé, les yeux embués de larmes. Il serrait son haut de pyjama comme si sa vie en dépendait.
Itachi lui, continuait de le bercer, en lui murmurant des mots doux.
C'est alors que le jeune fils de Mikoto et Fugaku Uchiwa prononça des paroles désolantes.