Fucking Death


Fanfiction Naruto écrite par akari-no-mai (Recueil de akari-no-mai)
Publiée le 30/12/2012 sur The Way Of Naruto



Pas que Neji était mon personnage préféré mais... Mais c'était Neji quoi et je lui devais un dernier hommage.


Chapitre 1: Court répit nocturne



Neji,
Je profite de ce court répit nocturne pour poser les mots qui me déchirent aujourd'hui le cœur. J'ai appris. Compris sans doute aussi mais je ne veux pas en prendre conscience.
Je connaissais très bien les risques d'être ninja, de s'attacher à des ninjas. Je les avais appris, tu sais, par cœur. Mais ce n'est pas pour autant que j'en avais réellement conscience. Je ne m'y attardais pas, je pensais que ça ne pouvait pas nous arriver, à aucun de nous. Je pensais que notre fin serait dans longtemps et dans des situations telles que la vieillesse. Je ne pensais pas que tu tomberais au combat, et surtout pas avant moi. À l'aube de cette guerre je pensais, j'espérais, que nous en sortirions sans grande perte. Mais cette illusion s'estompe, surtout depuis que le soleil s'est couché, plongeant l'horizon ainsi que mon être tout entier dans les ténèbres.
Ils étaient déjà tous là que j'arrivais à peine, tous regroupés, tous formant une sorte de cercle, tous ayant la tête baissée et leur bruyant silence étouffait l'air, détruisait ce que le vent de ce soir avait de paisible, de reposant, de doux. Ou alors était-ce l'odeur de sang presque séché, cette odeur, cette présence plus forte que d'habitude de la mort. C'était toi, je l'ai su avant de voir ta dépouille. J'ai espéré, le temps d'une seconde que ce ne fut pas toi. Que la raison pour laquelle je ne te voyais pas dans cette foule était ton asociabilité. Que tu n'étais pas encore rentré, que tu n'avais pas envie de suivre le troupeau, de partager une peine, feinte ou non... Mais Sakura m'a vue et m'a ouvert les portes de cette foule, Sakura m'a vue et a brisé le peu d'espoir qui subsistait alors encore en moi. Je n'ai rien contre elle, il se trouve juste que c'est elle qui m'a dévoilé le corps qui avait hébergé une âme avec laquelle je voulais être liée à jamais.
Ils étaient déjà tous là que tu n'étais plus.
Je n'ai pas voulu rester. Je n'ai pas voulu partager la douleur qui commençait à s'allumer en moi. À me faire tourner la tête et avoir comme un boule dans la gorge.
À toi qui était tombé pour nous, pour toi, je voulais me montrer forte. Comme tu aurais sans doute aimé que je le sois. Et j'espère que tu me vois en ce moment présent. J'espère que tu vois que personne ne se décide à accepter ton acte. Comme si ils n'avaient de ninja que le nom. Nous n'avons pas le droit de nous lamenter pour la perte d'un ninja pour le moment. Après, si on arrive jusqu'à ce moment-là, une fois tout fini, tout plié, tout reconstruit, nous aurons le droit de verser une larme sur nos pertes. Mais je ne pense pas y arriver. En vérité, je n'en sais rien, ça ne dépend pas de moi. Pour le moment je préfère me concentrer sur notre mission qui n'aura de fin que la mort ou la fin de la guerre. La mort. Dans tous les cas. Une guerre n'a de gagné que le nom, même si elle se finissait maintenant, les pertes sont déjà importantes. Perte de temps déjà, mais surtout perte de vies, d'êtres chers, de ninjas.
Je crois que c'est mal continué pour le moment, nous n'avons plus de direction réelle, tu le sais. Et si nous perdons d'autres acteurs talentueux comme toi, ç'en est fini de nous.
Mais ce n'est pas ce que je voulais dire, je dérive d'un sujet à l'autre alors même que tu sais déjà tout ça. Et ce n'est pas pour cela que je me suis procurée une encre et un pinceau pour écrire au dos de l'un de mes parchemins.
Je me répète, je ne pensais pas te perdre. Je ne pensais pas que tout serait fini avant même d'avoir commencé. Une vague de regret m'a envahie quand j'ai su. Une vague ? Non. Un tsunami. L'un après l'autre tous ces non-dits, ces non-faits, ces jours passés ensemble mais sans que je dise. Sans que je n'y laisse rien paraître. Oh tu sais combien le regret est douloureux ? Savoir qu'on a manqué les opportunités que le temps nous a offertes et que jamais nous n'y pourront remédier. Tu le sais ? Tu le sais que ça fait mal. A mes yeux la pire des blessures. Je n'en peux même plus fermer les yeux. Chaque fois que mes paupières se ferment, je ne vois qu'une chose, la personnification du regret. Il m'est impossible de penser à autre chose. Et... je te l'avoue, j'ai mal. Mais ne t'attarde pas sur ça, hein. Ça va passer, tout passe. Tout finit par passer. On a la faculté d'oublier, certains plus facilement que d'autres, certes. Certaines blessures mettent du temps à cicatriser mais finissent toujours par s'estomper. Au bout d'un moment, il paraît qu'on réussit à penser à autre chose. Parce qu'après tout, c'est et ça reste la vie.
Je profite de ce court répit nocturne pour poser les mots que j'aurais voulu te dire. Si le soleil naissant n'emplissait pas déjà de sa froide pâleur l'horizon ensanglanté, je poserais ces trois mots, pour sceller les portes de mon cœur à jamais.



C'est très court mais plus aurait été trop il me semble. J'espère que vous suivez encore le manga (ce qui n'est pas réellement mon cas) et que vous avez apprécié ce texte.