Les lèvres de Baudelaire.


Fanfiction Naruto écrite par junYx (Recueil de junYx)
Publiée le 06/09/2012 sur The Way Of Naruto



Bonjour ou bonsoir !
Voici donc mon troisième chapitre, qui dévoile toujours petit à petit l'intrigue. Le rythme est très lent, et les chapitres plutôt court. Je vous demande beaucoup de patience afin de m'aider dans les prochains chapitres.
Merci beaucoup, et bonne lecture !



Chapitre 3: Poudre



Tayuya finissait de siroter son café, témoin d'une énième nuit blanche. Elle était si fatiguée qu'elle avait dormi quelques minutes debout, appuyée sur l'imprimante ; seule la perspective d'une nouvelle découverte l'empêchait de s'étaler de tout son long sur le sol pour satisfaire son besoin naturel de sommeil.

À ses côtés était arrivé ce matin ,comme une fleur, Hidan. C'était son collègue depuis maintenant plus d'un an, et la jeune femme avait de plus en plus de mal à supporter son fanatisme et ses tergiversions indignes d'un scientifique. Elle l'avait fixé froidement lorsqu'il lui avait dit bonjour, mais l'homme d'une trentaine d'années était tellement ailleurs qu'il ne s'en était pas rendu compte. S'en suivait généralement de longues heures où quelques râles et gémissements de sa part venaient rompre le silence. Sauf que cette nuit, Tayuya avait fait la plus grande trouvaille du siècle. Elle trépignait d'impatience.

- Hidan, finit-elle par lâcher, je suis restée ici cette nuit, et je pense avoir trouvé quelque chose.

Il se retourna vers elle, et elle put constater le voile laiteux qui entourait ses pupilles. Il ressemblait à un espèce de drogué qui était entrain de recevoir sa dose quotidienne.

- Quoi donc ?
- Vois-tu, les textes anciens parlent souvent d'un phénomène au cœur de l'être humain inexistant au paradis et découvert par Ève, expliqua-t-elle en attrapant une des nombreuses bibles éparpillées sur sa table de travail, donc voici l'extrait : « Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs, que l'Éternel Dieu avait faits. Il dit à la femme: Dieu a-t-il réellement dit: Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ? La femme répondit au serpent: Nous mangeons du fruit des arbres du jardin. Mais quant au fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit: Vous n'en mangerez point et vous n'y toucherez point, de peur que vous ne mouriez. Alors le serpent dit à la femme: Vous ne mourrez point; mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront, et vous serez capable d'utiliser votre âme pour différencier le bien et le mal jusqu'à être plus fort que lui. Al... »
- Je connais la bible, merci, coupa-t-il tremblant de tous ses membres d'écouter les paroles de Dieu.
- Excuse-moi. Et bien là, quand le serpent dit « vous serez capable d'utiliser votre âme » ça ne colle plus. Depuis des années, les chercheurs ont décrété que c'était la deuxième partie du corps humain : il y a l'enveloppe charnelle, et l'âme. Mais ça ne colle pas. Pourquoi Dieu voudrait-il que nous n'ayons pas d'âme ? C'est illogique !
- Les recherches faîtes par les évêques ont été brûlées par La Racine après la chute de l'église en 1756. Elles ont été jugé hérétique. La Racine nous a appris que l'âme était le péché, parce qu'elle nous permet de prendre des décisions contre Dieu. Ce que tu avances n'a pas de sens, Tayuya.
- Je pense que l'âme dont la genèse parle n'est pas l'âme que La Racine essaye de mystifier. Hidan, il est possible que l'humain ne soit pas composé de deux parties, mais de trois !

Celui-ci leva lentement les yeux vers elle. Son regard était un mélange de peur, de fureur et d'inquiétude.

- Depuis quand penses-tu à cela ?
- En travaillant, hier midi, j'ai lu et relu, mais cela sonnait faux à mon oreille. Je... J'ai fait quelques expériences.
- Tu te fous de moi ? T'avais des autorisations au moins ?

Ils se disputaient sans élever la voix, de peur d'alerter les soldats de l'Autorité faisant leurs rondes autour des Chambres de Recherches. Tayuya tentait de soutenir ses thèses, et d'ouvrir les yeux de ce fanatique ; lui mourrait d'envie de la secouer pour lui faire oublier ses idées totalement hérétiques. Une passion différente mais bien existante les animait.

Un homme de 25 ans tout juste toqua à la porte, un sourire étiré sur son visage. Ils se séparèrent immédiatement, oubliant leur énervement pour laisser la place à la surprise.

- Excusez-moi de vous déranger, la porte était ouv...
- Qui êtes-vous ? Vous n'avez pas le droit d'être ici ! S'écria le scientifique, l'air totalement paniqué.
- Ne vous effrayez pas, j'ai toutes les autorisations nécessaires. Je suis venu vous parler, et c'est assez urgent.
- Café ? demanda Tayuya sans se préoccuper des éclairs que lui lançaient son collègue.
- Volontiers, merci. Vous devez me connaître, n'est-ce pas ? Sasuke Uchiwa. Enfin, maintenant, Sir Uchiwa. J'ai entendu dire que vos fonds ne seront pas renouvelés, vos recherches étant considérées comme dangereuses, énuméra-t-il en fixant la jeune femme, cependant elles n'en sont pas moins intéressantes. C'est pour cela que vous avez besoin de moi. Je suis prêt à financer moi-même vos avancées.

Tayuya avait l'impression que cet homme lui sortait la tête de sous l'eau, après une très longue apnée. À son grand étonnement, Hidan grogna.

- Et que devons-nous faire en échange ?
- Je vois que vous avez compris. C'est très simple : je veux être au courant de tout personnellement, et surtout j'ai besoin que vous orientiez un peu vos explorations. Au lieu de rechercher, vous pourriez créer... Et servir dévouement La Racine en donnant à son armée des forces plus... Puissantes.

Ce fut au tour de Tayuya de grincer des dents.

- Ce n'est pas en ça que consiste mon travail, cracha-t-elle
- Sir Uchiwa, cela veut dire que nous aiderions la racine ?
- Qui vous en sera extrêmement reconnaissante, compléta celui-ci

Le scientifique se tourna vers sa camarade, les yeux brillants et le sourire aux lèvres. C'était la chance de sa vie, et il serait enfin reconnu dans un milieu qu'il adulait totalement. La jeune femme, elle, s'étouffait d'indignation : comment pouvait-on lui demander de telles choses ? Elle n'aiderait jamais la violence.

- Sortez, s'il vous plaît, parvint-elle finalement à articuler.
- Très bien, Mademoiselle, vous connaissez mes coordonnées je suppose. Bonne journée !

Sans demander son reste, il les salua en inclinant la tête puis se leva dignement et sorti. Hidan se tourna lentement vers elle, tout son corps tressaillait de rage, et de petits spasmes secouaient son torse.

- Bon sang mais, siffla-t-il entre ses dents serrées
- Non, non, ne dis rien. Tu sais ce qu'il faisait ce type ? De l'intimidation. Du chantage. Je refuse de marcher dans ça.
- Tayuya, on s'en fout ! C'est ma vie ! Ta vie !
- Non, ça n'a rien à voir avec moi. La vérité, c'est que tu serais prêt à tuer chaque enfant de la planète pour que Danzô daigne poser le regard sur toi. Merde ! Il voulait se servir de nous pour tuer des gens ! Tu trouves ça très religieux ?
- C'est pour le bien de La Racine ! Toi-même tu...
- Pour le bien de... ? Parfait, j'abandonne. Ça pue ici.

Elle agrippa ses affaires, rafla quelques papiers au passage puis pris la poudre d'escampette, laissant son collègue à son ébahissement, bras ballant le long du corps. Sa tête était sur le point d'exploser, et elle n'y croyait pas elle-même. Elle était entrain de défier la plus grande puissance mondiale.

À peine avait-elle franchie la porte que l'homme attrapa le téléphone et composa un des nombreux numéros qu'il connaissait par cœur.

- Sir Uchiwa ? C'est moi. J'ai des informations à vous communiquer.


Ils arrivèrent au petit matin dans la banlieue d'Oxford. L'aurore leur tendait ses bras joliment roses, qu'ils s'empressèrent d'étreindre en même temps que la rosée. Ils étaient assoiffés, sales, pauvres. Ils se traînèrent dans le lotissement, contemplant avec horreur toutes ces maisons semblables séparées par des grilles ou des feuillages infranchissables. C'était un peu comme des immenses cimetières. Quelques fois, ils s'arrêtaient sur le bord du trottoir pour caresser un chat ou pour deviner la longue montée du soleil à travers les nuages. Cet endroit leur rappelait drôlement d'où il venait, et cela semblait les pousser vers le centre ville toujours plus loin de ces lugubres maisonnettes alignées comme dans un camp ; ils marchèrent tout droit, sans ciller. Le vent dans leur dos leur souhaitait bon courage.


Kiba Inuzuka, pour sa part, passait un moment agréable. Accoudé à la balustrade d'un luxueux restaurant, il regardait distraitement la tour Eiffel tandis que refroidissaient dans son assiette ses coquilles Saint-Jacques, ses patates douces et leur pointe de caviar. Son autre main était occupée par un verre contenant le plus savoureux des tokay, et la femme assise en face de lui était absolument ravissante.
Paris lui paraissait la ville adéquate pour ce genre de frivolités. Il sourit doucement.

- Qu'est-ce qui vous fait tant rire ?
- Ne vous méprenez pas Mlle Haruno, j'appréciais simplement le moment.

Il se tourna vers elle. Ses délicats petits yeux lui lançaient des éclairs, lassés d'attendre dans ce palace qu'elle trouvait de fort mauvais goût. C'était une espionne, une femme de l'ombre, et Kiba comprenait parfaitement que se retrouver ici à la vue de tous constituait une véritable épreuve pour la demoiselle.

- Pouvez-vous me dire ce que vous avez trouvé dans ce bureau ?
- Non.

L'homme s'attendait à cette réponse.

- Que voulez-vous, très chère ?
- L'immunité totale et complète. Pas de mensonges. Être au courant s'il arrivait que je sois en danger.
- Vous avez ma parole.

Elle scruta un instant son visage pour y déceler du mensonge. Elle n'y trouva qu'une confiance en lui absolue, du pouvoir, et une certaine satisfaction pour le moins inquiétante.

- 500 000 livres, tenta-t-elle finalement.
- Je pense que vous exagérez.
- Je ne pense pas.
- Très bien. Marché conclu. Alors ?

Elle sortit de son petit sac bordé de perles une clé USB extrêmement fine qu'elle lui présenta en la glissant doucement le long de la table. Il lui montra les dents dans un sourire carnassier tandis qu'au loin, un de ses garde du corps apportait un mini ordinateur portable dernière génération, tellement brillant que le soleil aurait pu les rendre aveugle en reflétant dessus. Il inséra l'objet dans la machine et attendit les informations, patiemment.

- Et si vous m'expliquiez, plutôt ?

Son ton était enjôleur, presque séducteur. Sakura frétilla sur sa chaise de mécontentement puis battit en retraite. Il lut quelques instants, ses yeux balayant les lignes sans réellement les examiner. Il fronça les
sourcils.

- J'ai besoin que vous m'en appreniez beaucoup plus sur « La Racine ». Je connais les grandes lignes, mais il semble que vous ayez déterré des secrets pour le moins compromettant. Alors partons du début, et expliquez à un pauvre frenchie les bases d'une religion qu'il méprise.
- Laissez-moi d'abord vous mettre en garde. Ce n'est pas une vulgaire secte qui a eu de la chance à un moment donné, mais une immense institution religieuse dont le QG, si je puis dire, se trouve à Genève. La Racine est en quelque sorte la continuité de l'église catholique en plus stricte. Beaucoup plus stricte. Même si son influence ne touche pas vraiment la France, ou la Belgique, le reste de l'Europe et l'Amérique du Nord ne jure plus que par ses dogmes, et elle regroupe aujourd'hui plus de 2 milliards d'adeptes, dont les trois quarts sont pratiquant. On ne rigole pas avec La Racine, Monsieur Inuzuka. Elle s'est construite comme une multinationale et évolue maintenant à l'image d'un gouvernement terrifiant : elle réunit un nombre incalculable de « Chambres » en tout genre. Chambres de la Religion, Chambres de l’Économie, Chambre de la doctrine qui se livrent un bataille sans merci, contrôlée par des « Contrôleur de la religion » qui sont en fait des sortes de procureurs religieux. Comme dans toutes les multinationales, il y a un directeur. Danzô Shimura est sans doute l'une des personnes les plus influentes de la planète. Il suffit que cet homme claque des doigts, lève un sourcil, ou cligne des yeux pour que ses exigences soient faîtes. Il est très dangereux. Finalement, nous ne connaissons que peu d'informations sur lui, ce qui est normal, cependant, je peux vous en apprendre beaucoup sur son fils adoptif, Sasuke Uchiwa. Vous vous rappelez certainement de l'affaire Uchiwa qui avait secouée Londres dans les années 90 : ce jeune homme est le garçon qui a survécu. Ou plutôt, qui a été épargné. Considéré comme un miraculé, Danzô n'a pas hésité par la suite à se servir de lui : il est aujourd'hui le pire escroc immoral de Grande-Bretagne, assurément. C'est dans son bureau que j'ai subtilisé les documents.
- Justement, tout cela parle de choses étranges... D'âmes fortes et mouvantes, qui pourront devenir des... Armes ?
- Tout à fait. Le monde est entrain de changer, Monsieur. En bien, ou en mal je ne saurais vous le dire, mais il faut que vous choisissiez votre camp très vite. Des choses étranges, comme vous dites, qui nous paraissaient jusqu'alors immatérielles vont devenir plus réelles que jamais. La Racine se prépare à se protéger d'un coup fort, qui je pense pourrait lui être fatal. Mais tout cela reste confus, et ils ne savent pas à quoi s'en tenir. De plus, j'ai un mauvais pressentiment dont je dois vous faire part : je suis convaincue que ces informations n'étaient pas là par hasard. C'est pour cela que vous devez les prendre sans grande considération si vous n'avez pas de preuves en plus.

Il haussa les sourcils, puis éteignit l'appareil pour se concentrer sur la délicieuse femme en face de lui. Le reste de la journée promettait de nombreuses et très intéressantes surprises.

Naruto et Ino s'étaient arrêtés dans un centre pour sans-abris, au nord de la ville. Là-bas, ils avaient pu se laver, boire et manger à leur convenance. Ils avaient même trouvé un plan de la cité, indiquant les hôtels les moins cher et les prochaines correspondances pour Londres, afin de continuer leur voyage. Avec toujours autant de conviction et d’innocence, ils furent transis de bonheur lorsqu'un des bénévoles, un homme d'une trentaine d'année touché par leur pureté leur proposa de se reposer un jour ou deux dans sa maison traditionnelle japonaise. Shikamaru n'avait pas pu résister à leur regard ébahis de chaque chose, leurs sourires si doux et l’honnêteté de leurs gestes. Ce n'était que des enfants en quête d'eux-même. Dans un élan de courtoisie inhabituelle, il leur avait donc tendu la main, qu'ils avaient agrippé en riant.