Les Mercenaires


Fanfiction Naruto écrite par Rahjenaimar (Recueil de Rahjenaimar)
Publiée le 05/08/2012 sur The Way Of Naruto



Et voilà ! Une idée qui a germé dans ma tête après avoir regardé pour la énième fois Ocean's eleven. Brad Pitt et George Clooney sont décidément une intarissable source d'inspiration *o* :p

Bonne lecture !



Chapitre 1: Pris pour argent comptant



Le ciel était gris au-dessus de la Bourgogne, région française célèbre pour ses vins de qualité. Perdu au milieu des arbres d'une petite forêt de campagne, un manoir élégant, aux contours blancs épurés, pointait ses quatre importantes cheminées vers les nuages. À l'avant, s'étalant sur une centaine de mètres, des carrés de pelouse et des jardinières fleuries égayaient la route de gravillons qui menait à l'entrée. À l'arrière, une impressionnante série de voitures de sport s'étendait sur un petit parking, à côté d'une piscine couverte. La demeure, conservant son architecture ancienne mais rehaussée du confort moderne, témoignait d'un goût du luxe prononcé.
L'intérieur était à l'image de la devanture : chic ancien et design moderne se mélangeaient. Le petit salon abritait une banquette et une armoire d'époque baroque, ainsi qu'un écran plasma gigantesque et une chaîne hi-fi dernier cri.
Les pièces étaient chacune parfaitement entretenues. Le bureau, ancien solarium, dépassait pourtant de loin l'ensemble du manoir. Sur une moquette lie-de-vin, et entre des murs élégamment recouverts de tableaux de maîtres, les meubles Louis XVI, décorés, sculptés et vernis, étaient à eux seuls des joyaux d'histoire. Des objets de valeur étaient présentés sur des plateaux en argent et sous des cloches de verre. La baie vitrée, taillée en arrondi, captait les rayons du soleil et les concentraient en un point unique, juste au-dessus du bureau, qui faisait plus de cinq mètres de longs.

Il avait beau être à peine à l'entrée de la pièce, le visiteur était saisi par une telle exposition d'opulence, sans tomber dans la vulgarité d'une décoration trop chargée. Il surprit le regard amusé de la femme qui l'avait fait entrer et mené jusqu'au bureau.

« Monsieur fait toute la décoration lui-même, dit-elle, les yeux pétillants. Agréable, n'est-ce pas ? »

Le visiteur ne pouvait qu'être d'accord. Après avoir remercié la jeune femme de son accueil, il se dirigea, seul, vers le bureau. Un homme était assis dans un large fauteuil en cuir, les yeux fixés sur une pile de papier, les sourcils froncés. Le visiteur s'arrêta à deux mètres du bureau et demanda :

« Comment faites-vous pour ne pas être incommodé par autant de lumière et de chaleur, l'été ? »

La question fit sursauter l'homme qui redressa aussitôt la tête. Il sourit en apercevant son hôte :

« Je ferme les volets, répondit-il le plus naturellement du monde. »

Ce fut au tour du visiteur d'être surpris : le maître des lieux était bien plus jeune qu'il ne se l'était imaginé. En fait, il était probablement plus jeune que lui. Il avait des yeux noirs comme du charbon et des cheveux de la même couleur. Une distinction naturelle se ressentait chez lui, sans doute parce qu'il avait été élevé dans une bonne famille.

« M. Uchiwa, salua le visiteur en hochant vaguement la tête. Enchanté.
- M. Hyûga, répondit le maître de maison sur le même ton. Moi de même. »

Un silence s'installa, tandis qu'ils se détaillaient mutuellement du regard. Ce fut monsieur Uchiwa qui relança la conversation :

« Je ne vous attendais pas si tôt, commenta-t-il.
- Un de mes rendez-vous a été reporté, dit le visiteur avec un demi-sourire.
- Avez-vous fait bon voyage ?
- Plutôt, oui, le printemps est une saison agréable en France. »

Le sourire de l'Uchiwa lui répondit. Il incita son invité à s'asseoir et sortit une bouteille de vin rouge et deux verres à pied de dessous son bureau. Il tendit un des deux verres rempli au Hyuuga et attendit patiemment qu'il le goûte.

« Délicieux, commenta le visiteur.
- N'est-ce pas ? Pour tout vous dire, je l'ai toujours trouvé trop riche en bouche, mais il est vrai que je ne suis pas vraiment friand de ce genre de... friandise. »

Le jeune Hyuuga de trente-trois ans haussa les sourcils. Il céda à la curiosité, et pressa son hôte de cesser ces amabilités pour attaquer le sujet qui les préoccupait tous les deux :

« Nous devrions en venir aux faits. Je ne peux m'empêcher de me demander pourquoi une personne telle que vous a besoin de mon aide. Que désirez-vous ?
- Quelque chose de particulier.
- Je m'en doute. »

Lorsqu'ils furent chacun confortablement installé, il sortit de son bureau un coffret verrouillé. Il l'ouvrit en tapant un code complexe sur le clavier digital situé au-dessous du coffret. Intrigué, monsieur Hyûga se pencha en avant, impatient de découvrir ce qu'il y avait à l'intérieur. L'hôte tourna l'écrin vers lui et souleva le couvercle.

La surprise coupa le souffle du visiteur : le bijou qu'il pouvait voir sur le velours pourpre était d'une splendeur immaculée. Il s'agissait d'un collier, pour femme sans aucun doute, fait de chaînes en platine entrelacées aux maillons si fin qu'ils en disparaissaient presque. Chaque chaîne était sertie de pierres précieuses de trois genres : diamants, émeraudes et saphirs. À côté reposaient les boucles d'oreille assorties, mais bien plus discrètes. C'était bien vu de la part de l'orfèvre, car si elles avaient eu la même richesse que le collier, l'ensemble aurait été visuellement bien trop lourd.
Le seul hic était que ce superbe bijou apparaissait en réalité sur une photo, lisse et froide.

« Voilà ce que je veux, déclara le maître de maison. »

Il avait l'air satisfait d'avoir éveillé l'intérêt de son interlocuteur.

« Je voix, articula l'Hyûga. Et où peut-on le trouver ?
- Dans le coffre-fort de la plus prestigieuse bijouterie de Los Angeles. »

Le visiteur était perplexe. Un simple bijou ? C'était tout ce que le Uchiwa avait à lui demander ? Cela cachait forcément quelque chose. Il demanda :

« Quel est son prix ?
- Inestimable, répondit monsieur Uchiwa.
- Vous pourriez néanmoins vous l'offrir.
- Certainement.
- Alors pourquoi ne pas le faire ? »

Les yeux noirs de son hôte brillèrent étrangement. À voix basse, il répondit :

« C'est un simple défi. J'ai fait le pari d'acquérir ce bijou sans dépenser le moindre argent. Tous les moyens sont bons. C'est pourquoi je fais appel à vous. »

L'Hyûga s'agita sur sa chaise, mal à l'aise. Le regard de l'Uchiwa était glacial, presque assassin, le mettant au défi de poser plus de questions. Après tout, c'était ses affaires, et il n'avait pas à fourrer son nez dedans. Il fixa inconsciemment son verre de vin dans lequel le liquide rouge foncé tournoyait paresseusement, révélant toutes les nuances de sa couleur.

« Je ne vois pas ce que je pourrais faire pour vous, dit-il au maître des lieux, espérant ainsi jouer plus franc jeu.
- Oh, je vous en prie ! s'emporta alors l'homme avec exaspération. Ne jouez pas à ça avec moi. Nous savons aussi bien l'un que l'autre qu'il y a bien longtemps que vous avez été mis en dehors du système et que vous êtes un médecin sur la touche. Vous fréquentez bien des personnes peu honnêtes et que vous arrondissez vos fins de mois en trempant dans des affaires plus ou moins glauques. Vous savez parfaitement ce que vous pouvez faire pour moi. »

L'Hyûga se raidit. Enfin, les barrières de la civilité polie qu'on érigeait naturellement entre hommes d'affaires étaient tombées. Monsieur Uchiwa n'était pas quelqu'un de patient, et il avait perdu son calme rapidement. Mais c'était le signe qu'il n'avait pas l'intention de l'entourlouper, contrairement à des tas de langues de bois qui passaient leur temps à se répandre en sous-entendus afin de s'assurer que le sujet de la conversation ne soit compris que d'eux-mêmes et réclamer au final des indemnisations pour tout ce qui n'avait pas été accompli selon la demande.
La preuve avait été faite qu'ils ne s'aimaient pas beaucoup en vérité, mais au moins la vraie discussion pouvait enfin commencer.

« Très bien, M. Uchiwa, puisque vous savez tout sur moi, permettez-moi de vous poser quelques questions en retour, répliqua-t-il sur le même ton un brin moins méprisant.
- Allez-y.
- Qui d'autre que vous sait que je suis un médecin banni du milieu ?
- Personne.
- Tant mieux. Deuxième question : quels sont les moyens que vous me fournirez ?
- Vous aurez accès à toutes mes banques de données concernant la bijouterie, et je vous donnerai carte blanche pour l'utilisation de ma société privée d'avions. De plus, toutes vos dépenses seront couvertes par les comptes bancaires que j'ai partout dans le monde. Débrouillez-vous pour détourner l'argent qui s'y trouve.
- Très bien. Une dernière question...
- Oui ?
- Qu'est-ce que je reçois en échange ?
- Hé bien... »

L'hôte sourit, du sourire de ceux qui savent que la réponse sera oui. Il croisa les mains devant lui et fixa son interlocuteur d'un regard amusé.

« En contrepartie je vous propose l'intégralité de ce que vous pourrez trouver d'autre dans cette bijouterie. Apportez-moi le collier que je vous demande et le reste sera à vous. Inutile de vous dire qu'il s'agit d'une fortune, à condition que vous trouviez chez qui les écouler. Bref, nous avons un accord ? »

Le regard de monsieur Hyûga se fit vague tandis qu'il réfléchissait. Une telle somme d'argent ferait tourner la tête de n'importe qui. De plus, le marché était tout à fait intéressant, puisqu'il ne dépensait rien lui-même. Et puis, le besoin se faisait sentir de plus en plus. Il se frotta le cou, puis tendit la main vers l'autre homme qui la saisit et la serra par-dessus le bureau.

« Nous avons un accord, répondit l'Hyûga.
- Parfait. »

L'homme aux yeux noirs lui tendit la photographie du collier et compléta :

« Je vous enverrai tous les documents chez vous. D'ici-là, tâchez de trouver du monde pour votre opération. Bonne journée, monsieur. »

Il était temps de partir. Rangeant soigneusement la photo dans son porte-feuille, le visiteur se leva et sortit du bureau, puis du manoir.
En montant derrière le volant de son Cabriolet bleu marine, il soupira et se murmura à lui-même :

« On dirait bien que c'est une période difficile qui s'annonce, mon vieux Neji. »

Puis il tourna la clé dans le contact et le moteur vrombissant engloutit tous les autres sons alors qu'il quittait la somptueuse propriété.