Temari était très énervée et ce fut Kankûro qui en paya les frais. Même le petit déjeuner habituel ne lui fit pas recouvrir le sourire et son père s'en inquiéta beaucoup. Délaissant son repas matinal, il s'installa devant elle et la vit fulminer contre son frère.
- Qu'est-ce qui se passe ?
- Pardon ?
- Tu devais aller à un cours, hier. Ça s'est mal passé ?
- Qu'est-ce qui te fait dire ça ?
- Voyons, Temari, d'un, tu es ma fille, de deux, tu es restée muette toute la soirée. Il y a forcément quelque chose qui te contrarie.
L'adolescente soutint le regard grave et soucieux de son paternel et posa son visage sur ses joues, affichant une mine ennuyée. Bien sûr qu'elle était contrariée, extrêmement contrariée même.
- Papa ...
- C'a un lien avec le cours de pâtisserie ?
- Tu m'avais dit que c'était notre boulanger.
- C'est lui, affirma Louis no Sabaku, intrigué.
- Non, j'étais face à un adolescent qui ...
- Il t'a fait du mal ?! rugit l'homme, en bondissant sur ses pieds.
- Non, Papa, c'est plutôt l'inverse ...
Le Frenchie se calma et se réinstalla beaucoup plus tranquille mais toujours aussi perdu. Qu'est-ce qui gênait autant sa fille ?
- C'est ton boulanger favori, Tem.
- Le flemmard ne peut pas être boulanger, Papa, ça demande beaucoup trop d'énergie.
- Pourtant, les croissants que tu manges, c'est lui qui les prépare.
- Il devrait se lever à l'aube, se coucher très tard, fournir d'intenses efforts ... non c'est pas le flemmard, ça. Désolée, Papa, mais là, on t'a dupé.
- Leur four est hyper chaud, il fait une chaleur ... mais ses baguettes dorent toutes et sont formidables ...
- Le pleurnichard supporter la chaleur ? N'importe quoi ...
Temari émit un rire nerveux. Nerveux, parce que rares étaient les fois où son père mentait et elle devinait facilement lorsqu'il se fichait d'elle, or, actuellement, ce n'était pas le cas. Il était totalement conscient et croyait fermement en ses propos. Cependant, elle ne pouvait pas croire en cela. Vous imaginez celui qui préférait avoir zéro en sport que se fatiguer à courir un tour de terrain devenir boulanger ? Cela ne pouvait qu'être un poisson d'avril et malheureusement, on n'était pas en avril.
Par conséquent ... Nan, tant qu'elle ne le verrait pas de ses yeux, elle n'y croirait pas.
- Bref, je me retrouve sans cours et tu n'auras pas de gâteau, Papa.
- Et pourquoi cela, ma chérie ? Je ne comprends pas ton aversion envers ce jeune homme charmant qu'est Shikamaru Nara. Il est très poli et absolument talent ...
Temari glissa de sa chaise, provoquant un sursaut à son père qui la retint. À son tour de devenir livide et diaphane. Un violent atterrissage forcé, voilà ce qu'elle venait de subir. Il se nommait Nara Shikamaru ... elle s'en rappelait maintenant, elle avait posé un nom sur cette tête d'endormi indifférent au monde qui l'entourait et qui l'exaspérait au plus haut point. Shikamaru Nara. La boulangerie Au Cerf amoureux appartenait à la famille Nara et il n'y avait pas vingt mille Nara dans la région.
- Papa, je me sens mal ... parvint-elle à articuler, avant de se ruer vers l'étage supérieur.
Elle poussa Kankûro dans les escaliers qui hurla à mort et maugréa quand son père lui expliqua l'état de santé inquiétant de sa sœur. Celle-ci ferma à double tour sa chambre et se laissa glisser le long de sa porte. Oh non ... Shikamaru Nara était devenu boulanger ?
Elle savait qu'il avait quitté brusquement le lycée mais cela ne l'avait pas étonnée vu les résultats médiocres qu'enregistraient ses livrets scolaires. Cependant, elle n'avait jamais cherché à savoir ce qu'il était devenu et apprendre maintenant qu'il gérait la boulangerie avec son père, boulangerie qu'elle affectionnait particulièrement, boulanger qui préparait les mets les plus délicieux du monde, boulanger dont elle adorait les œuvres, boulanger dont elle ne supportait pas la personnalité.
Enfer et damnation !
Shikaku délaissa la surveillance du four un instant et fixa longuement son fils. Depuis ce matin, il l'observait et son impression gonflait d'heures en heures. Quelque chose tracassait son esprit et l'importunait dans son travail car il n'était pas aussi investi que d'ordinaire.
- Fiston, tu es en train de faire une baguette avec une pâte à croissants.
- Pa...pardon ?
C'était rare que son fils unique soit aussi distrait, il ne l'avait même pas entendu, les fois où il l'ignorait étaient quasi inexistantes. Cela signifiait que quelque chose de très mal tourmentait son esprit. Un juron se fit entendre et il comprit que son fils avait saisi son erreur.
- Vas te reposer, Shikamaru.
- Non, P'pa, je vais bien, t'inquiètes pas.
- Poses-moi ce couteau, Shikamaru.
Cette voix était catégorique et l'adolescent obéit sans broncher en se tournant face à son père. Ce dernier gardait son sourire imperceptible qui disait qu'une hypothèse lui traversait l'esprit.
- Tu m'as l'air surmené.
- Je vais bien, répéta l'adolescent, têtu.
- Tu ne m'as pas raconté ton premier cours.
- Parce qu'il n'y a rien à dire, grommela-t-il, ronchon.
Son père éclata de rire, ce qui le surprit puisqu'il ne s'attendait pas à une telle hilarité. Qu'est-ce qu'il avait dit de si drôle ?
- Qu'est-ce que cette fille t'a fait ?
Il avait tout saisi, comme d'habitude, son père lisait en lui et au fil des ans, cela ne s'arrangeait pas. Galère. Maintenant, il allait devoir lui répondre et lui apprendre son échec.
- Nous étions dans le même lycée et on ne s'entendait pas. Je n'ai aucune envie de la revoir et elle non plus.
- Tu fais erreur, fiston.
Shikamaru arqua un sourcil interrogateur à son père qui retourna à sa préparation. Qu'est-ce qu'il sous-entendait ? Temari no Sabaku ne l'appréciait pas et ne ferait rien qu'y puisse les rapprocher tous les deux et il soutenait cette idée car lui-même espérait ne plus l'approcher. Cette fille était dangereuse et il se mettrait en constant pétrin avec elle dans ses pattes.
- Vous avez tous les deux des intérêts.
- Elle ne reviendra pas.
- Elle a besoin de ces cours, tu as besoin de son argent pour l'anniversaire de ton meilleur ami. Elle rappellera.
- Elle se débrouillera mais jamais elle demandera mon aide.
- Si elle tient à ses cours, elle t'appellera.
- No Sabaku ne fera jamais cela.
- On parie ?
Shikamaru soupira profondément, détournant son regard de son joyeux père. Cette fille préférerait mourir plutôt que l'avoir en professeur, sa dignité en prendra un si gros coup qu'elle ne le supporterait pas. Songer à ce qu'elle le rappelle et lui dise qu'elle se pliait au jeu était purement utopique. C'est alors que sa mère apparut sur le seuil de la porte, un téléphone mobile en main.
- Shikamaru, c'est pour toi ?
L'adolescent se figea et fit face à sa mère, blême. Totalement utopique, c'était totalement utopique. Chôji devait certainement lui demander de l'aide pour un devoir de maths ou autre chose mais cela ne pouvait pas être ...
- No Sabaku Temari souhaite te parler, précisa Yoshino, en avançant vers lui.
Elle lui jeta un regard signifiant « réponds ou je te tue » et il s'empara en tremblant de l'appareil qu'il rapprocha de son oreille. Il croisa le regard de son père, hilare, et déglutit difficilement. Purement utopique.
Tu parles.
*********
Temari n'avait pas eu le choix.
Elle avait longuement réfléchi avec sa conscience, avait âprement lutté mais avait lamentablement cédé. D'autant que Ten Ten lui avait posé de solides arguments. Effectivement, elle avait ardemment besoin de ces cours de pâtisserie, elle souhaitait réellement faire quelque chose de manuel pour sa mère et puis le fraisier s'était imposé directement dans son esprit : il représentait le premier gâteau que ses parents s'étaient partagé, celui de leur mariage, le premier après sa naissance et celle de ses frères. C'était un symbole de l'union de ses parents, il représentait beaucoup pour eux et elle était déterminée à offrir cette pâtisserie à sa mère.
C'était son péché mignon.
Et puis, ce serait différent de tous les autres présents qu'ils pourraient lui offrir.
Et venant d'elle, Temari, incapable de faire du riz, cela relèverait de l'exploit. Voilà pourquoi elle avait ardemment besoin du Nara. Personne d'autre ne faisait mieux que lui ces bonnes choses qu'elle prenait autant plaisir à déguster. C'était le meilleur boulanger de toute la région. Elle n'avait réellement pas eu le choix.
De toute façon, elle n'aurait qu'à progresser rapidement ainsi, elle ne le supporterait pas des lustres.
Seul moyen de se débarrasser facilement : s'améliorer le plus vite possible. Elle avait calculé aussi qu'il ne lui adresserait la parole simplement pour lui donner les directives, ce qui lui épargnerait de subir sa voix soporifique et heureusement pour elle, il n'était pas aussi bavard que l'était son amie, Yamanaka Ino.
Voilà, tout était dit. Elle ferait cet effort pour sa mère. Toutes les mamans du monde valent bien qu'on fasse des sacrifices pour elles.
Encouragée par cette idée, Temari appuya sur la sonnette qui lui ouvrit la porte de la salle. Évidemment, le paresseux ne s'était pas bougé les fesses pour venir l'accueillir mais elle ne dirait rien : moins elle s'adressait à lui et mieux elle se portait. Elle se déchaussa promptement, ôta son léger manteau et s'avança vers la cuisine où étaient déjà installés des ingrédients. Elle jeta un coup d'œil au Nara qui avait toujours le nez plongé dans un livre de recettes et qu'il ne quittait même pas pour la saluer. Un sale petit impoli.
- Avant de commencer, je voudrais connaître les raisons qui t'ont poussée à prendre des cours de pâtisserie ? demanda-t-il, de sa voix insupportablement lente.
- Je ne vois pas en quoi ça te regarde.
Il bougonna quelque chose qui ressembla à un vague « galère » avant de prendre une inspiration pour se donner un peu de courage. Cette fille n'était qu'une peste mal élevée, gâtée par son père, adulée par les garçons, qui ne connaissait même pas les bases de la politesse.
Une vraie chipie.
- Bon, on va donc commencer par un truc simple.
- Non, je veux faire un fraisier, annonça-t-elle, tout de go.
Sincèrement ébahit, Shikamaru releva la tête, croisa le regard déterminé de la blonde véritablement sérieuse et ne réagit pas durant un très long instant. Il venait probablement de mal entendre. Comment une fille qui venait prendre des cours demandait à faire un fraisier dès le premier jour ?!
Ce gâteau demandait une technique particulière, un coup de main huilé, une maîtrise de la pâtisserie et elle, descendant de son nuage rose du pays de Kerobero, venait le défier de son regard de python qu'elle souhaitait faire un fraisier. Il ne savait même pas s'il devait rire ou pleurer de dépit.
- Je n'avais jamais entendu quelque chose d'aussi stupide, dit-il, enfin, en fermant son livre.
Son orgueil blessé, Temari ne broncha pas immédiatement, ses joues devenant légèrement roses sous l'insulte tandis que le brun déposa son bouquin tout en s'approchant d'elle.
- Dis-moi, si tu es ici, c'est que tu n'es pas capable de faire un gâteau, n'est-ce pas ?
- Je veux apprendre à faire un fraisier, donc on va faire un fraisier.
- Sais-tu que cela demande du travail ? de la technique ? une maîtrise parfaite des ingrédients ?
- C'est pour ça que je suis là, maintenant cesse de parler et mettons-nous au travail !
- Si tu ne sais même pas faire un simple gâteau au chocolat, ce n'est pas un fraisier que tu réussiras et ce, le premier jour, répliqua Shikamaru, en lui tendant un tablier.
Elle le prit avec une brutalité qui n'étonna guère l'apprenti boulanger qui leva les yeux au ciel en priant pour que cette vraie première séance se déroule mieux que très mal. Temari l'avait laissé l'humilier gentiment parce qu'elle ne perdait pas de vue son objectif : le faire parler le moins possible et progresser le plus rapidement.
Elle ne se mettrait pas en colère, cela ne ferait pas accélérer l'heure et allait poliment l'écouter non sans ruminer des jurons à son encontre.
- Bon, on va commencer par un truc simple pour que j'évalue un peu ton niveau.
- Fais ce que tu veux, mais je ferai un fraisier la prochaine fois qu'on se voit.
- Pas si tu es nulle, rappela Shikamaru, en disposant une barquette d'œufs entre eux. Tu vas faire des madeleines au miel. C'est hyper simple et...
- Balance la recette ! Qu'est-ce que t'attends ?! coupa Temari, en attachant son tablier dans son dos.
- Galère, tu pourrais être plus polie quand même...
- Dixit celui qui ne vient même pas m'ouvrir la porte en me disant bonjour, rétorqua-t-elle, sur un ton sec. Peut-être que c'est trop « galère » sans doute...
- Exactement.
- C'est « galère » pour moi aussi d'être polie.
Shikamaru retint un juron mais la jeune femme observa bien le plissement de ses yeux bridés. Il n'était pas du tout content d'être là et de lui parler, elle non plus. La seule chose qu'ils avaient en commun. Il détourna le regard d'elle non sans un dernier éclair méchant et se préoccupa de lui énoncer les différents ingrédients disposés sur la table.
- Merci bien, mais j'ai du vocabulaire, Mr qui ne sait que dire « galère », rouspéta-t-elle, une main sur la hanche.
- Passons à la pratique alors : casse-moi quatre œufs.
Temari en prit un non sans un air de défi et avec horreur, il la vit l'écraser au fond du grand bol avec une mine satisfaite.
- Et ensuite ? demanda-t-elle, sur un ton jovial.
Incrédule, médusé même, l'apprenti boulanger ne put aligner trois syllabes pour former une phrase correcte pendant un long moment, le temps qu'il assimile ce que la jeune fille venait de faire.
- C'est une plaisanterie ?
- Ben quoi ? Tu m'as dit de casser un œuf, je l'ai fait.
- Es-tu consciente qu'on ne peut pas faire un gâteau avec des restes de coquilles d'œuf ?
- On va les enlever ! dit-elle, avec évidence.
Le regard ahuri et dédaigneux à la fois du brun commençait à énerver l'adolescente qui s'essuya la main, sa mauvaise humeur de retour.
- Qu'est-ce t'as à râler comme ça ?
- Je ne pensais pas que tu étais aussi idiote et écervelée.
- Je suis QUOI ?!
Shikamaru ne laissa pas le temps à sa colère d'exploser car il prit un œuf, l'agita devant elle avant de le rompre parfaitement en son milieu, laissant s'écouler le liquide transparent et l'ovale jaune au fond de son propre bol.
- Voilà comment on casse un œuf, Sabaku no, dit-il, sur un ton dénué de gentillesse.
- Je ne fais pas ça tous les jours, moi, renchérit la blonde.
Le jeune Nara se remémora de toutes les moqueries à son égard lorsqu'il avait annoncé quitter le lycée, ses cours idiots pour se consacrer pleinement à sa passion. On avait ri de lui, ri de son existence qui serait monotone, emmerdante et nullement attrayante, on avait dit de lui qu'il serait un moine puisqu'il passerait ses journées à côté d'un four sans jamais en sortir, on avait dit qu'il n'était qu'un paresseux dénué d'intelligence qui avait menti sur ses capacités intellectuelles.
On avait dit beaucoup de choses blessantes et la remarque même implicite de la blonde lui rappelait ces mauvais souvenirs qu'il avait préféré chasser. Cela ne l'étonnait même pas qu'elle pense comme tous ces gens ignorants qu'être boulanger n'était pas aussi gratifiant qu'être professeur d'université renommé ou chef de cardiologie. Elle ferait partie de ces femmes qui épouseraient un trader, quelqu'un de haut placé et qui mépriseraient les métiers artisanaux.
Qu'importe, il se fichait pas mal de savoir qu'elle avait un esprit si peu ouvert, il lui dispenserait des cours, prendrait son argent et sayonara pour toujours.
Temari devina qu'elle avait dit quelque chose de mal lorsque le visage du Nara s'assombrit et que ses mouvements devinrent mécaniques. En moins de dix secondes, il avait parfaitement cassé ses œufs et était prêt à passer à l'étape suivante de la recette.
Elle s'en voulut de l'avoir vexé sur la voie qu'il avait choisie et regrettait même d'avoir eu une telle pensée ; ce n'était pas de son niveau après tout. Néanmoins, elle ne prononça pas une seule parole d'excuses et continua à le regarder suivre la recette qu'il énonçait à haute voix. Il ne lui adressa pas outre mesure la parole jusqu'à ce que les madeleines soient cuites et lorsqu'il sortit sa tournée du four, il la dévisagea alors qu'elle dévorait (si, si, c'était le mot) ses madeleines. Il n'avait rien contre parce qu'après tout, il n'allait pas les manger et surtout pas une vingtaine de madeleines mais le spectacle que lui donnait la blonde était assez gratifiant.
Oubliant toute animosité envers le Nara, elle dégusta une madeleine (la septième) chaude, fondante, croqua son dôme généreux et sa bouche s'étira dans un grand sourire béat. Elle attrapa sa huitième lorsqu'elle se rapprocha de son professeur qui sortait les siennes du moule brûlant pour l'installer sur un beau plateau au nom de la boulangerie parentale.
- On peut les goûter ?
Shikamaru souleva un sourcil en se demandant comment cette fille pouvait ingurgiter autant de nourriture sans arriver à saturation. Sur le moment, elle lui fit penser à son meilleur ami, toujours prêt à tester ses nouvelles viennoiseries et autres douceurs, les rondeurs en moins.
- Elles sont encore chaudes mais...
Trop tard. Elle avait déjà englouti la moitié de la madeleine et ne semblait même pas ressentir la température élevée du petit gâteau. Shikamaru s'attendit à ce qu'elle hurle, demande de l'eau, souffle, crache mais elle ne fit rien de tout cela ; au contraire, elle afficha une mine perdue, mâchonnant exagérément, comme si elle cherchait le goût.
À sa tête, l'adolescent s'interrogea et piqué par la curiosité, il piocha une madeleine, souffla dessus avant de la fourrer dans sa bouche. Son palais ne s'alarma pas à la chaleur mais plutôt à l'absence de saveur qui lui arracha une grimace de dégoût. Sans pouvoir refouler sa répulsion, il recracha le bout de madeleine qu'il jeta dans la poubelle et but deux gorgées d'eau pour effacer le goût intolérable qu'elle avait laissé en bouche.
- C'est écœurant, lâcha-t-il, sincère.
Il s'essuya la bouche pendant que Temari – qui avait avalé de force sa propre madeleine – dardait un regard assassin sur lui. C'était bien la première fois qu'on lui disait qu'on détestait quelque chose venue d'elle, la première fois qu'on la critiquait aussi négativement. Même ses dessins de maternelle avaient été encensés par sa famille et voilà que ce stupide et prétentieux flemmard n'appréciait pas sa pâtisserie.
- Vraiment pas comestible du tout.
- Il doit manquer de miel, c'est tout, pas la peine de faire cette tête, grogna-t-elle, vexée.
- C'est pire que la mort aux rats, ton truc.
Shikamaru sentit des sueurs froides couler le long de son dos lorsqu'il vit le regard de la jeune fille s'assombrir un peu plus, ressemblant étrangement aux gros nuages gris menaçants qui s'installaient juste avant une averse. Galère. Il se souvint de la raclée fournie à Uchiwa Sasuke et déglutit promptement en faisant mine de ranger le matériel.
- Nara...
Ces deux syllabes firent hérisser ses poils et il sentit que l'orage allait éclater.
J'avoue que les personnages sont très caricaturés surtout Temari qui ne sait définitivement pas cuisiner, mais c'est volontaire : je trouvais que c'était plus comique !!!
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