Rouge, une couleur pouvant signifier bien des choses.


Fanfiction Naruto écrite par Molymarie (Recueil de Molymarie)
Publiée le 27/12/2011 sur The Way Of Naruto



Merci de me laisser un commentaire, ça fait toujours plaisir !


Chapitre 1: Chapitre unique.



Certaines fois, lorsque mes yeux se ferment, une couleur me vient en tête et ne parvient plus à me quitter... Le rouge... Le rouge de ton sang versé à cet instant où j'ai bien failli ne jamais connaître le bonheur de t'avoir...

Il faisait noir ce soir-là alors que je marchais tranquillement en direction de ton village. J'avais un parchemin à remettre à ton kage... Un manuscrit blanc immaculé...
Je n'étais pas pressée, je n'étais pas très loin et je ne voyais pas l'intérêt d'arriver en plein nuit. Une obscurité remplie de quelques étoiles dorées que je regardais une fois de temps en temps en pensant à toi...

Soudain, perçant entre les arbres de la forêt verte, j'entendis un cri, que dis-je, un hurlement. Alarmée, j'accourus aussitôt pour voir ce qui avait provoqué ce vacarme... Arrivée sur les lieux, je te vis allongé à terre, tentant désespérément d'entraver le passage d'un homme masqué de bleu foncé. Sans effort, je parvins à assommer l'ennemi par surprise, ayant été discrète dans mon approche.
« Merci » Parvins-tu à me dire avant de sombrer dans l'inconscience.

Te voir couché sur cette terre brunâtre me fît un choc. Je n'avais pas l'habitude de te voir si faible... Toi traditionnellement si inactif, tu avais dû te battre comme un fauve avant de t'écrouler, à en juger par tes nombreuses blessures ainsi que le sang rouge coulant abondamment de tes plaies.

Te portant sur mes fines épaules, tes cheveux noirs frôlant à chaque pas mon cou, j'arrivais aux portes de Konoha tout en me dépêchant. Vite, un médecin... Je n'avais qu'une idée en tête : te sauver la vie. Le gardien m'amena rapidement à l'hôpital et me souhaita bonne chance.

Parvenu aux urgences, tu fus examiné et soigné. Quant à moi, je piétinais avec anxiété devant cette porte étrangement violette que je fixais de temps en temps. Cette teinte m'énervait, elle faisait tache dans cette atmosphère angoissée...
Je n'avais pas envie de pleurer, seulement un sentiment difficile à contenir, une sensation de peur... N'étais-je inébranlable ? Devenais-je fragile ?

Ce qui me parut des heures plus tard alors que ce n'était sans doute qu'une cinquantaine de minutes, ton docteur vêtu de blanc et souillé de ton hémoglobine débarqua dans la pièce où je me rongeais les ongles, l'air grave. J'étais en panique, un seul groupe de mots ressortirent de tout son blabla de praticien expérimenté : « Il est en vie. » ! Cela fît à mon cœur l'effet d'une délivrance surhumainement bonne... Comme un feu d'artifice bariolé...

Je n'avais pas encore le droit de te rendre visite, tu devais te reposer. Je fus donc obligée de faire ce pour quoi j'étais là en attendant.

-Bonjour Tsunade-sama, je vous apporte un parchemin du Kazekage, Gaara.
-Tu n'as pas l'air d'aller bien Temari. Merci. Dit-elle, me prenant le document.
-J'ai aussi un rapport à vous remettre, enchaînai-je pour éluder la question. Vous êtes au courant de la tentative d’infiltration de ce matin ?
-Ha oui ! C'est toi qui as porté main forte à Shikamaru pour défendre le village ? Un grand merci ! S'exclama-t-elle tout en passant une main dans ses cheveux blonds.

S'en est suivi d'une discussion sérieuse et complètement chiante genre « comment vont tes frères ? Pourquoi es-tu venue toi-même ? Comment se passe la situation financière chez toi ? À part cet incident, ton voyage s'est-il bien passé ? » BLA BLA BLA ! Je détestais ça et mon esprit était absolument et irrémédiablement ailleurs...

À la sortie du bureau de l'Hokage, un homme en kaki que j'avais déjà eu l'occasion de croiser, arriva à ma rencontre. Il m'offrit de longs remerciements pour avoir sauvé son crétin de fils et il m'invita à prendre le thé chez lui. Il se doutait sans doute que je ne voulais pas repartir directement dans mon village de sable jaune et que je n'avais nulle part où aller en attendant que tu puisses recevoir de la visite.

J'eus donc l'occasion de rencontrer ta charmante mère et de discuter plus amplement avec ton père. La ressemblance était frappante entre toi et ton paternel ce qui était franchement très amusant à voir. Le physique, la noirceur de vos yeux et même le caractère plutôt flegmatique était présent chez cet homme. Personne ne pouvait donc nier l'évidence que Shikaku Nara était ton père.

J'hésitais devant cette petite porte rose... En y repensant, c'était plutôt amusant que tu sois tombé dans le service pédiatrie ! Il y avait eu un grand nombre d’admis cette semaine-là alors tous les lits de l'aile des adultes étaient occupés. Du coup, on t'avait placé dans un service différent. Heureusement que ce n'était pas en service maternité ! Cela aurait été tellement drôle ! Mais vu la gravité de tes blessures, je n'avais bien entendu pas le cœur à rire, à cet instant précis du moins... Un courant d'air remua mes cheveux blonds attachés en quatre couettes sans doute à cause de l'entrée qui s'ouvrit doucement, laissant passer une touffe noire sur le seuil.

-Imbécile, va te recoucher ! Criai-je, à moitié déboussolée.
-J'ai senti ta présence, j'en avais marre d'attendre ta venue. Me dis-tu, pas le moins du monde effrayé par mon ton vif.
-T'es qu'un idiot !
-Ouais, soupiras-tu, l'ennemi n'était pourtant pas fort, il m'a pris en traître.

Tu retournas dans ton lit, uniquement parce que je te menaçais avec mon arme fétiche, mon éventail géant. J'étais, malgré tout, désireuse de ne pas montrer mon agitation face à son état. Ton visage était blanc, à la limite de la translucidité et cela me préoccupait grandement...

-C'était un ninja déserteur ?
-Je pense... M'en fous...

Tu fermas les yeux, semblant vider ton esprit et respiras un grand coup comme pour te donner du courage. Moi, je ne bougeai pas, espérant une suite.


-Pourquoi es-tu venue ? Me demandas-tu.
-Pour apporter un manuscrit à Tsunade-sama.

À vrai dire, c'était vrai mais ce n'était pas la seule raison de ma présence à Konoha. J'avais une idée derrière la tête car, comme me l'avait fait remarquer l'Hokage, un simple aigle aurait pu faire l'affaire. Ce message n'était ni urgent ni important. En fait, je voulais te voir. Prendre de tes nouvelles et savoir comment tu allais. Pour ma défense, j'avais eu vent de la mort de ton sensei, Asuma. Je m’inquiétais un peu de savoir si cette perte n'était pas trop douloureuse pour toi ou tes coéquipiers.
Je dus faire une tête qui en disait long sur mon anxiété car tu me regardas droit dans les yeux en disant « je vais bien ». Non, rien n'allait, tu étais blessé, tu étais visiblement triste et, pire que tout, tu tentais de le cacher...

-Je ne te crois pas...
-Et pourtant, c'est la vérité. Je suis sous morphine, je ne peux qu'aller bien !
-Ce n'est pas que de ce mal-là que je m’inquiète !

Tu m'avais tellement excédé que tu avais même réussi à me faire avouer mon angoisse.

-Tu parles d'Asuma ? Je me suis vengé... Non, mon équipe et moi l'avons vengé ! Ça ne le ramènera pas mais j'ai compris beaucoup de choses et j'ai grandi. Alors, je vais bien, fille galère.

C'était sans doute la première et dernière grande phrase que je t'entendais prononcer. Nous avions eu une interminable discussion ce jour-là. Parlant de tout, de rien... C'était quelques heures après que tu t'es arrêté brusquement dans une explication pour me dire dans un souffle « tu es tellement belle quand tu es attentive. ». Si mes souvenirs sont bons, tu exposais innocemment la relation qu'avait Ino, ta meilleure amie, avec Sai, le coéquipier de notre camarade en commun, Naruto. Ou était-ce lorsque tu me racontais la passion du ninja orange, Naruto, pour les ramens ?
Je te regardais de mes yeux verts interrogatifs droits dans les tiens ; cherchant à comprendre, ne voyant pas le rapport avec ma soi-disant beauté et la conversation que nous entretenions. Là, tu as rigolé, tu as eu une courte hésitation et tu t'es penché vers mon oreille, ayant pris une décision qui bouleversa nos vies à jamais ... Mon cœur a fait un bond ce jour-là...

« Je t'aime, Temari No Sabaku... »

Soudain, avec imprévisibilité, tu m'embrassas délicatement puis tu te reculas tout aussi hâtivement, réalisant sans doute que tu avais peut-être fait une erreur. Moi, j'étais chamboulée, bien sûr ! Comment aurait-il pu en être autrement alors que la personne que j'aimais avait posé ses lèvres roses sur les miennes... ?

-Pardon... Disais-tu, piteux.

Je n'ai pas pu m'empêcher de rire devant ton air tellement différent de d'habitude. Ma voix carillonna dans la chambre calme et absurdement saumon. Tu n'étais plus toi-même et tu 'as plus jamais changé, l'amour rouge et pur t'avait transformé.

Aujourd'hui, je suis devant ta tombe grise d'amertume. Tu es mort comme ton brave sensei, en donnant ta vie pour sauver celles de tes élèves.

Mais aussi, pour sauver les rois, les enfants de Konoha.

Nos deux enfants...

Je t'aime moi aussi, Shikamaru Nara.