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Fanfiction Naruto écrite par Nejeri (Recueil de Nejeri)
Publiée le 07/12/2011 sur The Way Of Naruto



Une idée comme ça. Attention, la fiction va être plutôt longue et TRÈS triste, mais je suis vraiment bien motivée. Pour une fois, j'ai pas encore prévu la fin, ça me paraît bizarre mais j'essaye. Et puis désolée pour "A la vie, à la mort" mais je vais essayer d'avancer les deux (ça va sûrement ralentir encore).

Un petit truc : je ferais apparaître plusieurs narrateurs différents dans l'histoire. A vous de les retrouver...



Chapitre 1: Sortir de l'orage



Une fissure se prolonge dans le bois. Plonk. Une autre. Plonk. Encore une autre... Plonk, c'est aussi le bruit d'un poing qui cogne sur la porte. Plonk, c'est le bruit de pas que font les lourdes bottes de cuir du visiteur. Les pas s'immobilisent. Je ne leur laisse pas le loisir d'entamer la conversation :

- Qu'est-ce que tu veux ? grognai-je sans cesser mon activité.
- Te parler, répond la voix doucereuse du visiteur.
- Vas-t'en.
- Juste un mot... !
- C'est fini ! Vas-t'en, je n'en peux plus.
- Tu n'as plus vraiment le choix. Ta banque...
- C'est toi qui la dirige, ma banque ! Tu le sais, non ? J'ai déjà pris trop de risques pour toi ! Tu ne peux pas revenir me demander un service comme si rien ne s'était passé !
- Justement. Ça pourrait être pire...
- Je m'en fous !
- Tu es au chômage, tu n'as pas d'amant ni de famille, et la solitude...
- Je suis bien seule ! rétorquai-je, décidée à ne pas le laisser en placer une.
- Un emploi en or ! Une sinéc...
- Tes emplois, garde-les et carre-les toi là où je pense ! Tout est fini, Danzô ! J'ai trop vécu pour toi. J'ai trop vécu tout court. Laisse-moi et retourne à tes paradis fiscaux.
- Je veux juste t'aider ! Tu finiras en prison. Tes dettes...
- JE SUIS DÉJÀ EN PRISON ! explosai-je. Tu m'y as plongé la première fois que je t'ai vu ! Vas-t'en, maintenant. Vas-t'en ou je t'utiliserai comme cible jusqu'à ce que tu attires à toi les requins de tous les océans !

Et je sors avant lui, claquant la porte au nez du monde dans un accès de rage. malgré les aiguilles pointées sur le cinq qu'affiche ma vieille montre cabossée, les rues sont presque vides de toute trace humaine. La cause est une pluie torrentielle et la conséquence une solitude agréable qui apaise un instant ma fureur.

- Mademoiselle !

Un homme arrive vers moi. Ses cheveux bruns courts sont aplatis par l'eau et sa chemise blanche mouillée révèle un torse assez musculeux.

- Vous êtes bien Tenten H... ?
- Oui, c'est moi, grognai-je.

Un sourire malin s'esquisse sur le visage du jeune homme. Il remonte ses lunettes et reprend :

- Votre déficit budgétaire a comme cause évidente un chômage à plein temps. J'ai ouï dire que vous maniez l'arme blanche avec une dextérité forte impressionnante et que ce talent est réclamé par nombres de forains en tout genre...
- Abrégez !
- Je vous propose un emploi grassement rémunéré où vous n'aurez qu'à appliquer les quelques rares principes que vous gardez encore, fruits, je crois, de votre travail et votre talent.
- Et donc ?
- Hum... Que diriez-vous d'une boisson cacaotée ou d'un alcool, qui, bien que plus déroutant, réchaufferait mieux votre corps transi ?
Et, sans attendre de réponse, il m'entraîne vers un café.

- Bien. Plus clairement, je vous propose un job à 1500 € par mois, nourri, logé. Je crée une entreprise plutôt audacieuse, un cirque pour être précis. Le cirque Cristal, qui ne recruterait que l'élite.

Il me décrit pendant une demi-heure les conditions merveilleuses d'emploi. À l'entendre, je devrais lui sauter au cou pour le remercier. Mais on ne me baratine pas, moi.

- Bon, en gros, vous me proposez une occase en or ? Et j'aurais quoi à faire ?
- Lancer des couteaux, miss, lancer des couteaux. Maintenant, si vous voulez m'excuser, j'ai d'autres personnes à recruter.

Il incline son chapeau, laisse un morceau de papier sur la table et dans un dernier sourire, disparaît sous la pluie.

Téléphone ? Pas téléphone ?
Depuis une demi-heure, mes yeux chocolat font la navette sans parvenir à se décider. Bien sûr que je suis intéressée par son offre, mais justement : ça paraît trop beau. Vraiment trop beau.
Sur la table, les factures qui s'accumulent depuis un mois me font de l'oeil.
Je me relève pour la huitième fois, laisse flotter ma main au-dessus du téléphone et retourne m'asseoir. Merde... Que faire ? Je m'imagine un instant, dans une jolie roulotte bien chauffée, à siroter une bière. Sur la table, une liasse de billets qui n'attendent que d'être dépensés. Dans mon armoire, des vêtements de luxe. Je pourrais exercer ma passion, et être rémunérée...
Je me relève enfin, agrippe le combiné d'une main ferme et compose le numéro.

Je crois qu'à l'époque, je savais déjà que c'était fou. Que je ne devrais pas le faire. Que ces 10 numéros allaient prendre une place inimaginable et une proportion énorme dans ma vie. Mes doigts tremblent quand je tape les chiffres, mais je continue.

Et, tel un bras d'honneur au destin, j'appuie sur le téléphone vert.

*
*

- 1900 euros, monsieur.
- Vous êtes sûre ?
- Absolument.
- Mais je n'ai pas dépensé autant !
- Écoutez, monsieur.
La dame fait rouler sa chaise, remonte ses lunettes et pointe sur moi un regard fatigué.
- Nous avons accepté de vous fournir un prêt conséquent, selon votre choix, sans demande de pièce d'identité ou de caution. Nous n'avons même pas placé d'intérêts. Mais là, nous atteignons la limite de ce que nous pouvons faire pour vous. Vous avez une semaine.
- Mais...
- Bonne journée, monsieur.

Et sans que j'ai le temps de protester, je me retrouve à protester tout seul, mes baskets lâches sur le pavé du trottoir.
Je jure intérieurement contre toutes les banques de la planète. C'est pas comme si ils étaient sur la paille ! Foutus bourgeois !

Sur ma poitrine, le médaillon glacé semble palpiter de joie malsaine. Cristal sur onyx... Cent cinquante euros si je me rappelle bien. Impossible à écouler, sinon ça ferait longtemps que je m'en serais débarrassé.
" Tiens, Neji, prends ça, pour que tu penses à moi"... Quelle cousine naïve ! Tiens, je m'en fous de son médaillon. Cette famille dégénérée n'est plus rien pour moi. Je n'ai pas besoin d'eux !
Je lance le bijou de toutes mes forces, loin, loin : il s'écrase sur la route. À seulement quelques mètres de moi. Je m'en fous de toute façon, les voitures n'arrêtant pas leur lent va-et-vient, il finira en purée dans quelques temps...

Je fourre mes mains dans mes poches et laisse errer mes baskets au gré des rues. D'une main, je feuillette le journal quotidien, à la recherche de petites annonces intéressantes... Non. Que de la pub.
Mes yeux d'albâtre heurtent une petite feuille rouge glissée dans la tranche. "Cirque Cristal recrute." Qu'est-ce que c'est que ça encore ?

- Ça vous intéresse ? dit un homme.

Je me retourne. Les yeux inquisiteurs, il a un petit sourire en coin parfaitement arrogant.

- Je vous connais pas. Cassez-vous, je suis pas d'humeur.
- Vous êtes bien Neji Hyûga ?
- Ça vous fait quoi ?
- Suivez-moi, je dois vous parler.

Il m'entraîne à sa suite d'un pas traînant. Pourquoi l'ai-je suivi ? Je ne sais pas. Il dégageait une sorte d'aura étrange, un charisme effrayant.

- Si vous cherchez un emploi, j'ai une proposition toute tracée pour vous. Si je ne m'abuse, votre jonglage approche du niveau professionnel ?
- Et alors ?
- Vous n'êtes pas n'importe qui, monsieur. J'ai entendu rivaliser de louanges sur vos célèbres mains.
- Bon, je me débrouille, disons.
- Le cirque Cristal recrute, comme vous l'avez lu. 1500 € par mois, nourri, logé, ça me semble pas mal. Pour un chômeur.
- Écoutez. Qui que vous soyez, écoutez.

Je me penche à son oreille et continue dans un murmure presque inaudible.
- Si je le pouvais, j'accepterais. Mais qu'est-ce qui me prouve que je peux vous faire confiance ?
- Vous êtes dur en affaire, monsieur, dit l'inconnu, un sourire cruel naissant sur ses lèvres. Je reconnais bien là l'empreinte de la grande famille Hyû...

Il s'interrompt brusquement. En une seconde, je l'ai plaqué au sol, ma main sur sa tempe, son crâne écrasé contre le béton.
- J'ai quitté cette foutue famille, sifflé-je entre mes dents. Je n'ai plus rien à voir avec eux.
- 1000 € d'avance, ça vous va ? gémit le clown. Sans demande de remboursement...

En se contorsionnant, il sort de sa veste une enveloppe blanche. Mes doigts souples font sauter le cachet. Un nombre incalculable de billets verts me sautent dans les mains. Waoh. Du liquide.

- Bon, ok. Je viens où ?
- Cirque Cristal, place Demazière. 15h mardi prochain. Je savais que... (il réduit son volume sous la pression de ma main) vous seriez raisonnable...
Je le lâche. Il se relève, le souffle haletant, et époussette son costume.
Un dernier sourire et il disparaît, laissant seulement derrière lui un bruit lointain de bottes sur le pavé.

*
*

- Combien ?
- Deux pour l'instant, maître. J'en ai repéré six.
- Pas mal, pas mal, Saï. Arrête tes recherches, huit suffiront.
- Vous êtes sûr, maître ?
- Ce sera parfait. ils sont tous d'accord ?
- Evidemment. Ils n'ont pas le choix.
- Et l'entraîneur ?
- OK. Nous lui avons trouvé une excellente raison de rester.
- Il ne se rebellera pas ?
- Il n'a pas intérêt. Nous sommes désormais assurés de sa fidélité.
- Parfait. "C'est triste, le désespoir : quand on souffre, on ferait tout pour que ça s'arrête, même une folie.
- Même vendre son âme au diable..."


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