Rédemption


Fanfiction Naruto écrite par temapower (Recueil de temapower)
Publiée le 29/11/2011 sur The Way Of Naruto



J'ai voulu jouer les mégalos avec ce one shot. Que voulez-vous, j'ai dû me griller quelques neurones avec le temps. Les citations sont toutes tirées de "La divine comédie" de Dante, sauf la dernière. Donc oui, chers lecteurs, je mélange Genèse, Dante et mes délires personnels. Oui c'est un doux blasphème, mais vous ne m'en voudrez pas je l'espère. ENJOY^^


Chapitre 1: C'est dommage, tu n'avais que cette vie...



« On ne peut absoudre celui qui ne se repent pas. »

Au premier jour, Sasuke Uchiwa avait franchi les portes de Konoha les poignets liés. Il avait été jeté à genoux et il avait senti le goût de la terre dans sa bouche. Il n’avait pas été surpris par ce traitement et il n’en attendait pas moins de ses gardes. Il n’avait cependant pas l’intention de jouer le martyre et s’était empressé de rependre le chaos autour de lui. Un coup violent à l’arrière de son crâne l’avait plongé dans le noir, mettant fin à sa pathétique tentative de rébellion. Et les ténèbres avaient enveloppé le monde…


« Une chute sans fin dans une nuit sans fond, voilà l’enfer. »

Au second jour, Sasuke Uchiwa attendait dans sa cellule. Il prêtait l’oreille au moindre signe, n’importe quoi qui aurait pu lui confirmer qu’il était encore en vie. Il essayait de voir ses mains mais n’y parvenait pas, l’obscurité était totale. Il se demandait s’il avait été enterré six pieds sous terre ou s’il avait simplement été atteint de cécité soudaine. La réponse lui importait peu mais l’incertitude lui étreignait le cœur, l’oppressait et lui donnait la sensation d’être en équilibre précaire au bord d’un gouffre dont il ne voyait pas le fond. Il n’y avait rien d’autre autour de lui que la pierre froide et humide. Un son étranglé s’était échappé de ses lèvres, brisant le silence, suivi d’un hurlement de terreur profonde à l’idée que personne ne pouvait l’entendre crier. Et le silence se fit à nouveau.


« Qui, sans honneur, a consumé sa vie, laisse de soi sur terre, autant de trace que fumée en les airs, écume en l’onde. »

Au troisième jour, Sasuke Uchiwa ne savait plus comment il s’appelait. Il avait cessé de crier, l’écho muet qui lui revenait plongeant son âme dans une profonde détresse. On avait décidé de le laisser mourir ici, seul et en silence. Bien, il mourrait seul et en silence. Il avait donc décidé d’oublier tout ce qu’il avait su un jour. Il avait oublié son savoir, il avait oublié son histoire et enfin, il avait oublié son nom. Il s’appelait maintenant « froid silence », ce qui se traduisait par un son guttural qu’il émettait de temps en temps pour se rappeler qu’il était encore en vie. Il n’avait pas encore réussi à oublier de vivre.


« Il n’est pas de douleur plus grande que de se souvenir des jours de bonheur dans la misère. »

Au quatrième jour, Sasuke Uchiwa vit un rayon de lumière pénétrer sa cellule. En l’espace d’un instant, tout ce qu’il avait oublié lui revint et la violence du choc le terrassa, il perdit connaissance. Son esprit profita de sa vulnérabilité inconsciente pour le marteler d’images, de souvenirs, de sensations, d’odeurs, de tout ce qu’il avait enterré profondément. Il vit le visage de ceux qui étaient morts, de ceux qui étaient vivants, de ceux qui auraient dû être là et de ceux qui ne le seraient jamais plus. Il se demanda quel camp il allait rejoindre et s’éveilla. Ils le regardaient avec bienveillance, avec pitié, quel écœurant mélange ! L’un d’eux poussa même le vice jusqu’à lui accorder un sourire. Il souhaita être encore « froid silence » et leur tourna le dos.


« Ne parlons pas d’eux, regarde et passe. »

Au cinquième jour, Sasuke Uchiwa avait cessé d’écouter ce qu’on lui disait. Parce que ce n’étaient que mensonges, ignobles mensonges destinés à le torturer. Il refusait de croire qu’on lui avait imposé un choix aussi insupportable. Il n’avait pas voulu mourir, jusqu’à aujourd’hui. Il avait tenté d’oublier son passé dans les ténèbres, parce que personne ne pouvait l’entendre s’inventer une autre vie. Mais eux, ils avaient décidé de nier sa vie, de nier ses actes, de nier ce qui le constituait. Ses fautes seraient effacées mais plus jamais il n’aurait droit au statut qui avait été la sien, il était rayé de l’histoire. S’il devait vivre sans exister alors il préférait encore mourir. Il aurait au moins un nom sur une tombe.


« Vous qui entrez, laissez toute espérance. »

Au sixième jour, Sasuke Uchiwa entra dans son ancienne demeure et caressa du bout des doigts le bois laqué du parquet. Il s’étendit sur le sol et ferma les yeux, conscient de l’épaisseur de l’air et du temps qui n’avait pas passé dans cette maison, figé par l’horreur, attendant que l’on répare la faute pour reprendre son cours. Mais la faute ne serait jamais réparée, elle avait été effacée des registres, des mémoires et de l’histoire. Il mêlerait son sang à celui qui s’était déversé ici-même, souillant d’une marque rouge les esprits qui avaient tentés de lui ôter son histoire. Sa main se crispa sur la poignée en nacre de son sabre et ses yeux se posèrent sur l’arabesque qui se dessinait à ses pieds, le bois brillait, on aurait dit qu’un tissu de soie pourpre recouvrait le monde. Il aima l’idée que sa dernière vision soit si belle.




« L’âme Humaine est libre, il n’existe de rédemption que pour ceux qui espèrent encore qu’on les guide quelque part. »

Au septième jour, Sasuke Uchiwa était mort.



Voilà. J'espère que ça vous aura plu, ou au moins que ça vous aura fait quelque chose. J'attend vos commentaire, vos impressions, vos remarques et vos envies. Merci à vous, lecteurs fidèles, pour vos commentaires et votre patience quant à mes délais de publication. Merci à tous les autres lecteurs, de passage, arrivés ici par accident ou qu'en sais-je, qui ont quand même prit la peine de lire cet OS. Bref, merci à tous et à une prochaine!

Tema