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Fanfiction Naruto écrite par Fougy-kun (Recueil de Fougy-kun)
Publiée le 07/11/2011 sur The Way Of Naruto



Euh.... Bonne lecture !


Chapitre 1: I shu my eyes and all the world drops dead



Chapitre I: "I shut my eyes and all the world drops dead" (1)

En général, Gaara travaillait pour des revues spécialisées dans l'érotisme ou pour le compte d'artistes exposant sur la scène underground, - scène qui n'était fréquentée que par des habitués ainsi que quelques jeunes amateurs d'arts aux goûts particuliers ou à la recherche de nouveautés.

Il avait déjà assisté à quelques vernissages dans le passé, mais cette ambiance snob, cette hypocrisie omniprésente à peine dissimulée et la foule de poseurs tous habillés de noir qu'on y rencontrait lui avait fait passer l'envie de fréquenter ce genre d'événement. Lui, il préférait être derrière l'objectif.

Mais ce soir, il avait fait une exception à la règle. Il faut aussi dire aussi que Deidara, le propriétaire de la galerie, avait pas mal insisté pour qu'il soit là, et également que les consommations étaient gratuites... Le champagne étant trop « populaire », c'était le whisky qui remplissait les verres de cristal des visiteurs, et Gaara était bien décidé à lui faire honneur.

Il en était à son troisième verre lorsqu'il remarqua un jeune homme androgyne qui le regardait avec insistance de l'autre côté de la salle. Gaara lui jeta un regard froid et moqueur pour lui signaler qu'il l'avait remarqué. Il détestait ce genre de jeu à la « je te regarde, tu me regardes, viens me parler ».

L'autre détourna le regard l'air gêné, et fit semblant de s'intéresser au cliché contre le mur.

« Amateur », pensa Gaara en vidant le fond de son verre cul-sec.

Il fixa d'un air absent les deux glaçons à moitié fondus restés au fond de son verre. Il commençait à s'ennuyer... Il était un peu plus de onze à présent et tout l'alcool qu'il avait ingurgité commençait seulement à faire effet, si faible soit-il.

Il avait envie d'action...

Une présence à sa gauche le sortit de sa contemplation. Levant à peine les yeux, il reconnut la silhouette rigide de Neji.

Les deux garçons s'étaient connus il y a quelques mois dans une soirée du même genre. Model occasionnel comme lui, Gaara avait d'abord pris Neji pour un de ces gosses de riches pourris gâtés venus s'encanailler. Puis il avait été amené à travailler avec lui... Il avait alors compris qui était vraiment le Hyûga ; juste un jeune homme qui avait passé toute sa vie enfermé dans une cage de principes bien trop strictes et qui venait juste de s'en libérer.

En d'autres mots : une bombe à retardement.

« Tu comptes passer la soirée à finir les fonds de verre ? », demanda Neji d'une voix neutre tout en balayant l'assemblée du regard.

« Tu as quelque chose d'autre à proposer ? »

«Je ne sais pas si tu as entendu parler de ce club, l'Akatsuki... »

« Seulement en mal ; bagarres, drogues, pas de contrôles... »

« Tu veux y aller ? »

Gaara esquissa un sourire, à peine ses lèvres avaient-elles bougé. Depuis qu'il avait récemment quitté -plutôt brusquement- le cocon familial, Neji brûlait sa vie - et ses économies - par les deux bouts.

« Pas ce soir, j'ai promis à Deidara de rester au moins jusqu'à minuit. »

« Comme tu veux. », dit Neji en haussant les épaules.

Gaara le suivit du regard jusqu'à ce qu'il disparaisse dans la foule, sentant déjà le poids de l'ennui que lui réservait cette soirée peser sur ses épaules.

Amer, il se resservit un verre, mais le liquide ambré semblait avoir perdu de sa magie.

Les minutes et les heures passèrent, Gaara discuta avec quelques personnes dont il ne retint pas le nom pour tuer le temps. Son air froid et distant semblait attirer les gens marginaux qui y voyaient une attitude provocante follement anticonformiste là où il n'y avait que de l'ennui et du mépris. Plus, Le fait qu'il posât pour des photos aussi décalées leur suffisait à le mettre sur un piédestal.

Le comble de la soirée fut atteint lorsqu'une jeune écervelée lui demanda si son look était inspiré du récent engouement populaire pour les vampires.

Le manque de nicotine se fit ressentir au même moment et Gaara prit congé avec soulagement de sa cours grâce à un prétexte quelconque. Il réussit à se frayer un chemin vers l'air libre, non sans avoir esquivé Deidara au passage qui semblait vouloir le présenter à quelques personnes/acquéreurs/amis/plans cul/collectionneurs... Peu importe.

L'air glacé de ce début avril lui fouetta le visage lorsqu'il parvint enfin à atteindre l'air libre. Il s'en emplit les poumons jusqu'à s'en faire mal, savourant la morsure de la brise. Il s'assit sur les marches du petit escalier qui menait au lieu de l'exposition et s'alluma machinalement une cigarette sur laquelle il tira avec satisfaction, savourant ce moment béni de calme et de solitude.

Il observa le bout incandescent d'un air pensif.

Il n'avait vraiment pas envie de rentrer seul ce soir. Personne ne l'attendait chez lui de toute façon ; Kankurô était probablement chez une fille et Temari enfermée dans sa chambre. Rien de nouveau, Gaara savait parfaitement qu'ils l'évitaient et que sa présence les mettait mal à l'aise. Il ne pouvait pas les blâmer, qui souhaiterait avoir un petit-frère comme lui après tout ? Lui-même ne voudrait pas.

S'il rentrait maintenant, il ne trouverait que sa chambre froide et des heures d'insomnies synonymes de torture mentale. Mais il trouverait surtout ce vide qui le rongeait et le consumait à petit feu jour après jour : un ennui profond, noir, et qui semblait coller à son être comme une seconde peau. Tout le lassait rapidement, les activités comme les personnes, à quelques rares exceptions près, et il désespérait de ne jamais rien trouver d'assez fascinant pour le sortir de cet état. C'était vraiment moche, il avait à peine vingt ans.

Un frisson lui hérissa ses cheveux sur sa nuque, foutu vent. Sa cigarette était presque terminée et il en était à peser le pour et le contre entre rentrer se mettre au chaud, au risque de se faire happer par Deidara, ou de geler tranquillement à l'extérieur - choix cartésien s'il n'en est – quand un bruit de pas à sa gauche lui fit relever la tête.

Il jeta un regard sans intérêt à la jeune fille qui s'était arrêtée à un peu plus d'un mètre de lui, comme pétrifiée par sa présence. Elle avait l'air jeune, trop jeune pour lui et semblait perdue.

« E-excusez-moi, je cherche l'exposition d'art », dit la nouvelle arrivante d’une voix si faible que Gaara l'entendit à peine à travers la brise.

L'exposition d'art ? Les yeux de Gaara se posèrent sur la main droite de la jeune fille qui serrait un flyer faisant de la pub pour le vernissage de Deidara avant de revenir sur le reste de la personne de l'étrangère. Ses yeux étaient rivés au sol et ses joues rougies par le vent et l'embarras. Plutôt menue, elle portait un manteau lilas qui lui descendait jusqu'au-dessus des genoux et une paire ballerine noire. Ses longs cheveux noirs étaient malmenés par le vent et ses yeux, la seule partie de son visage qui attira l'intérêt de Gaara, étaient à moitié cachés par une frange épaisse. Gaara lui donnait seize, dix-sept ans maximum.

L'inconnue, de plus en plus mal à l'aise face au silence et à l'inspection silencieuse de Gaara, se mordit nerveusement la lèvre inférieure, semblant chercher un moyen d'échapper à cette situation désagréable.

« C'est une blague ? », demanda finalement Gaara de son habituelle voix grave.

La fille cligna plusieurs fois des yeux, surprise par le ton dur de Gaara. Elle se mordit la lèvre de plus belle.

« N-non, pas du tout. Ça devrait être dans cette rue... P-peut-être que je me suis trompée... », bredouilla-t-elle en levant les yeux sur le numéro du bâtiment.

Mais que diable pouvait bien chercher une gamine dans ce genre d'endroit ? Gaara était perplexe, mais vaguement intrigué aussi par cette fille débarquée probablement d'un milieu à cent lieues de celui très particulier des amateurs d'arts d'Eros. Ou peut-être était-elle une de ces adolescentes fascinées de loin par l'univers tabou du sexe et du désir et qui lisait en cachette les romans d'Anaïs Nin ou autre littérature du genre ? Juste que celle-ci avait décidé de pousser le vice jusqu'à se rendre en personne jusqu'ici.

« Ce vernissage est interdit aux mineurs, rentre chez toi. », se contenta de répondre Gaara.

« J'ai dix-huit ans. », protesta la jeune fille. « C'est ici a-alors ? »

Malgré ses airs de petite souris craintive, elle semblait bien décidée à atteindre son but. Droite dans son manteau, elle n'avait pas l'air résignée à abandonner.

Peut-être était-ce dû à la fatigue ou à l'agacement accumulé tout au long de la soirée, et l'alcool aidant sûrement, mais tout dans l'attitude et l'aspect de la jeune fille donnait à Gaara l'envie de la secouer. Fort.

« Va t'en, ce n'est pas un endroit pour les filles dans ton genre. », déclara-t-il d'un ton froid et méprisant.

Ses paroles semblèrent ébranler la jeune fille, Gaara la vit hésiter, regarder à nouveau le bâtiment et finalement prendre une grande inspiration. Elle leva les yeux sur lui pour la première fois, ses iris étaient d'un bleu si pâle, presque blanc, qu'ils semblaient se mêler au reste de l'œil. Gaara ne connaissait qu'une seule autre personne possédant un tel regard...

« Je cherche une p-personne, mon cousin... »

Gaara ne dit rien, il avait déjà deviné de qui il s'agissait.

« N-Neji Hyûga. »

La raison de la présence de cette fille devenait d'un coup plus logique et à la fois plus intrigante pour Gaara. Il avait bien fait de ne pas rester à l'intérieure, la soirée prenait enfin une tournure intéressante.

« Il est parti il y a un bout de temps. »

La cousine de Neji sembla dépitée, Gaara vit sa détermination fondre comme neige au soleil.

« Ah... je vois. Merci. », dit-elle en tournant les talons.

« Attends, », l'interpella Gaara en se relevant.

Elle lui lança un regard interrogateur. Gaara lui-même était un peu surpris de sa propre attitude n'était-il pas celui qui, à peine quelques instants plus tôt, lui avait dit de foutre le camp ?

- « Tu lui veux quoi à Neji ? »

La jeune fille sembla hésiter, visiblement méfiante.

« Je connais bien Neji. », ajouta Gaara.

Cet argument sembla la mettre un peu mieux disposée. Un éclair d'espoir illumina ses yeux.

« J-juste le retrouver et lui parler... »

« Pourquoi ? »

La brunette se mordit les lèvres à nouveau, semblant se demander si elle pouvait vraiment révéler la raison de sa recherche. Gaara pouvait sentir qu'elle avait peur de lui et qu'elle ne lui faisait pas confiance, mais aussi qu'elle hésitait. Il pouvait littéralement voir défiler ses pensées dans ses yeux... Parfois, elle semblait sur le point de dire quelque chose, puis elle se ravisait et jetait des regards autour d'elle, semblant vouloir s'en aller le plus vite possible, elle reposait alors les yeux sur lui et changeait d'avis... La pauvre fille semblait plus confuse que jamais.

De son côté, Gaara n'osait pas croire ce que la Providence venait de lui envoyer. Si cette fille était aussi transparente, innocente et naïve qu'elle le paraissait, sa soirée pourrait bien ne pas être aussi ennuyeuse que ça...

Elle lui jeta un autre regard confus et prit enfin la parole.

« Je veux qu'il r-revienne... »

Bingo.

C'était touchant, écœurant même... Gaara se contenta d'acquiescer en silence, il tira une dernière fois sur sa cigarette et jeta le mégot sur le trottoir.

« Comment tu t'appelles ? »

« Hinata. »

Hinata... « Poupée », ce nom lui allait à ravie, pensa Gaara.

« Laisse tomber, Neji ne voudra pas. Il dit qu'il est plus heureux depuis qu'il est parti de chez lui, et franchement je crois qu'il a raison. »

« Mais... »

« Il m'a un peu raconté comment ça se passe dans votre famille, c'est vrai que vous pratiquez encore les mariages organisés ? »

La jeune fille rougit. Jeune, peu sûre d'elle... Il reçut son silence comme une réponse.

« Je vois », il leva les yeux vers le ciel étoilé, « tu ferais mieux de l'oublier. »

Hinata était au bord des larmes, Gaara pouvait le voir malgré ses efforts pour le cacher. Dieu sait combien de courage elle avait du rassembler pour se rendre ici et combien d'espoirs elle avait fondé à l'idée de revoir son cousin.

Gaara se détourna, faisant mine de retourner à l'intérieur. Il compta dans sa tête :

1

2

3

« Je n'abandonnerai pas ! »

Dans l'ombre, Gaara se permit un sourire.

Il se retourna et considéra la jeune fille depuis le haut des marches. Elle tint son regard quelques secondes avant de détourner les yeux. Cette fille n'était pas aussi inintéressante qu'elle en avait l'air finalement.

« Je ne sais pas si c'est de la persévérance ou de la bêtise », déclara lentement Gaara en s'allumant une nouvelle cigarette, « mais je veux bien te conduire à lui. »

Ce fut un visage remplit d'espoir qu' Hinata leva vers lui. On aurait dit une fillette à qui on venait d'annoncer que Noël serait en avance cette année.

« Merci ! Je... »

« A une condition », la coupa Gaara de son habituel air froid.

Il savoura ses mots comme on savoure une liqueur rare avant de les prononcer.

« Que tu acceptes de venir chez moi ce soir. »

(1) "Je ferme mes yeux et le monde entier meurt."



Nouvelle fic !

Je change un peu du SasuNaru pour un autre couple que j'adore, et puis ça fait longtemps que ce chapitre traînait dans mes fichiers.

Ce premier chapitre est un peu court, mais les suivants seront plus longs !

A bientôt !

Fougy