"-Tsunade, si vous voulez éviter la guerre civile, nous vous demandons de vous rendre maintenant."
Cette phrase avait été dite sur un ton froid, et calme, trop calme. Danzô était sûr de lui. Après tout, il avait avec lui Hiashi Hyûga, le boss Matsuhida, et ses forces armées à lui. L'argent volé à la Grande Banque de Konoha avait servi à en corrompre la plupart, ainsi que de hauts fonctionnaires qui leur seraient utiles.
Il avait tout prévu depuis longtemps. La nuit était nuageuse, il serait dur aux ninjas de Tsunade d'empêcher un soulèvement. Depuis l'arrestation de Sasuke Uchiha, et la décision de son exécution dès le lendemain, les évènements se présentaient sous de parfaite auspice. Leurs hommes enflammeront la ville, il blâmerait la politique laxiste de Tsunade, elle serait destituée. Les Elfes seront renvoyés chez eux avec une déclaration de guerre. Les alliances avec Xôkhin, autrefois ville ennemie, ainsi qu'avec Suna et Kumo promettait de grossir les rangs de son armée. Il se voyait à la tête de celle-ci, traversant les grandes étendus qui le séparaient de Shitenshi, écrasant la reine, et supprimant la princesse. Hitorei serait content, et rien ne serait possible sans lui.
"-Vous rêvez Danzô ! J'espère que c'est une blague, et celle-ci n'est pas amusante. Shizune ! Convoquez le Conseil immédiatement !
-Il n'y a plus de Conseil Tsunade-hime, il n'y aura bientôt plus de Konoha si vous persévérez à diriger cette ville.
-Je vais être claire : Personne, je dis bien PERSONNE, ne peut m'imposer une telle chose. Il faut que les villageois le décident, n'avez-vous pas vous-même rédigé la Constitution de Konoha il y a trente ans ?
-Le passé est le passé Tsunade-hime. Maintenant répondez : Me donnez-vous les rênes de la ville, pour que je lui rende sa gloire d'antan ?
-Jamais !
-Soit."
19h43, rues de Konoha
Des hommes se glissaient de rue en rue, torche à la main. Pour le moment ils attendaient les ordres. On leur avait dit de se disséminer dans toute la ville, comme des rats dans un ghetto.
Ils étaient tous très différents, de par leurs origines et leurs armements. La majorité d'eux étaient des hommes de Tanaka et de Matsuhida. Après la mort de Tanaka, ces associés s'étaient rangés auprès de Danzô et du seigneur Hyûga. Il y avait aussi des mercenaires, armés jusqu'aux dents, de machette et de kunais. La minorité de ninjas de Konoha dans cette masse grouillante était due au fait que ceux-là aideraient les autres à entrer dans les zones de la ville. Le travail de corruption de Danzô avait réussi brillamment.
"-Matsuhida-sama, quels sont les ordres ? Pouvons-nous attaquer ? Les hommes s'impatientent.
-Quoiqu'il arrive, nous attaquerons. Tâchez de les maîtriser, ils mettront la ville à sac bien assez tôt.
-Auriez-vous... une heure précise ?
Matsuhida ne répondit pas immédiatement. Il regarda sa montre à gousset et la referma sans ciller.
-Maintenant."
Mariko
"-Des ramens, encore et encore des ramens !, grognais-je,
-Ben quoi ?, dit Naruto en émergeant de son bol,
-J'ai hâte de rentrer à Shitenshi, pour manger autre chose que cette bouillie de pâtes !"
On aurait cru que j'avais dit un blasphème. Naruto me regardait bizarrement. Et les autres riaient. Je me levais et allais chercher du gâteau dans la cuisine, tandis que Will apportait un bol à de ramens insipides à Zelda. Ichiraku était fermé et nous avions du en acheter de mauvaise qualité. Je m'imaginais avec plaisir les gâteaux elfiques, fondants et croustillants à la fois, sucrés, et que ma mère faisait par milliers dans sa pâtisserie. Des pas précipités me firent perdre le fil de ma pensée. Will déboula dans la cuisine, et comme j'avais la bouche pleine je levai hauts les sourcils en signe de questionnement.
"-Zelda s'est enfuie par la fenêtre de la chambre, me dit-elle, paniquée au possible,
-...,
Je ne pouvais pas lui répondre !
-Elle va se faire tuer si elle essaye de sauver Sasuke, je vais aller la chercher !
-HanOn, grognai-je en crachant des miettes partout sur moi.
Kazumi et Nikko arrivèrent dans la cuisine.
-Tu ne vas pas aller risquer ta vie pour sauver Zelda. Elle nous a clairement fait comprendre qu'elle n'avait pas besoin de nous.
-Pas besoin de toi, Nikko. Je n'abandonnerais la princesse, un point c'est tout.
J'avais enfin avalé mon gâteau.
-Will, Nikko a raison, et en plus tu dois accepter sa décision, lui dit Kazumi,
Will baissa les yeux.
-Et toi qu'en penses-tu Mariko ?
C'était dur à dire. J'aimais beaucoup Will, car sa bonté et sa douceur n'avait aucune limite. Son amitié inébranlable pour Zelda me laissait perplexe, car elles étaient toutes les deux si différentes... Will était un petit soleil, toujours radieuse et prête à rire, à donner son amour. Zelda était la lune, astre froid et solitaire, elle rayonnait sans chaleur, mais on ne pouvait pas ne pas la remarquer. Je savais qu'elle avait subi une grande souffrance durant son enfance. Mais à quoi bon souffrir encore si Will, son amie, mourrait ?
-Reste ici Will, tu gênerais Zelda si jamais il y a des combats là-bas.
-D'accord, je suivrais vos conseils. Nikko, tu en veux tellement à Zelda ?
Son regard se durcit, et, chose que je n'avais encore jamais vu, il rougit légèrement.
-Je vais vous dire la même chose que ce que je prévois du lui dire. Une personne qui sacrifie la sécurité de ses sujets, et sa propre vie, par attachement à un bâtard prétentieux ne mérite ni le titre de princesse, ni la vie.
-Nikko ! Comment peux-tu dire une chose pareille ! Je croyais que tu aimais Zelda... Enfin que tu..
-Tu croyais mal Will, cria-t-il, je n'aimerais jamais une Elfe qui souille son sang avec quelqu'un aussi abjecte que cet Uchiha ! Et qui me frappe, moi, son "ami", alors que j'ai sauvé son honneur !
Heureusement que nous parlions dans notre langue, sinon Naruto et les autres lui seraient tombés dessus.
-Je ne pense pas que Sasuke soit aussi mauvais que ça, dis-je à Nikko, et qu'est-ce que tu veux dire par "bâtard" ?
-Son père était humain, mais sa mère, c'est un Elfe. Ils se sont tous les deux faits tués, par les mêmes hommes qui en veulent à Zelda. Voilà ce que je sais, me dit Will,
-Ben alors ?, si il est à moitié Elfe c'est tant mieux, non ? Tu ne vas quand même pas devenir comme certains humains qui nous cracheraient dessus parce que nous sommes différents !
-T'en mêle pas Mariko, OK ? Zelda se comporte comme une traînée, et je le dirai à la reine !
-Oh Nikko !, cria Will, Tu...
-VENEZ VITE, hurla une voix féminine."
Nous nous précipitâmes dans le salon, et je me dirigeai vers Yuki, qui se tenait à une des fenêtres. L'habituelle vue que nous avions de notre appartement, était les lumières blafardes des lampadaires, qui étaient allumés à partir de 21h. Je regardais l'heure : "19h55". Les rues étaient illuminées de points rouges qui dansaient dans la nuit. On ne pouvait rien voir de plus à part celles-ci. J'ouvris la fenêtre pour en savoir plus. Des cris stridents de femmes et d'enfants atteignirent mes oreilles, rentrèrent dans la pièce et ne semblaient plus vouloir sortir. Je me retournai vers les autres. Tous avaient l'air effrayé, Will s'était mis à pleurer, et je compris qu'elle pensait à Zelda. "Pour peur que ça soit elle qui est cramée ces maisons...", pensais-je.
"-C'est ce dont parlait Zelda..., dit Kazumi, ils mettent Konoha à feu et à sang. Nous devons partir avant qu'ils nous trouvent.
-T'es fou Kazumi, on ne va pas partir en laissant Sasuke en tôle et les habitants de notre village se faire tuer !, grogna Kiba
-Premièrement ce sont les habitants de TON village Kiba, deuxièmement Zelda se charge de Sasuke, lui répondit Nikko,
-Mais Nikko, dit Sakura, on a promis de défendre notre village. Il faut que nous le défendions, n'est-ce pas Naruto ?
-C'est sûr ! Allez les gars, on y va !
-Faites comme vous le sentez. Will, Kei, Mariko, Kazumi ! Rassemblez vos affaires, on va voir Tsunade, et après on rentre à Shitenshi !
Je n'étais pas contre.
-T'as cru quoi Nikko ?! Votre peuple ne veut plus aider le notre ?
-Ça paraît évident que votre peuple ne peut pas rester en paix, à moins qu'elle ne soit que fictive. Je refuse de rester là, une seconde de plus. Vous pouvez encore venir avec nous si vous le voulez, après tout.
-Puis-je venir avec vous, moi ?, me demanda Yuki,
-Bien sûr !, lui dis-je,
-Mariko tu éviteras de prendre les décisions à ma place, me gronda Nikko en elfique,
-Je veux sauver Tsunade ! Elle a été un bon Hokage, elle ne mérite pas la mort, dit Naruto."
Sur ce, il ouvrit la porte et descendit dans les escaliers. Les autres le suivirent, et je me dirigeai vers ma chambre pour ranger le peu d'affaires que j'avais sorti de ma Materialis. Mes amies firent pareil. De retour dans le salon, nous nous regardions tous sans oser dire un mot. Nikko ouvrit la porte et nous le suivîmes. L'air de la rue était étouffant. Ça sentait la fumée. Visiblement les mercenaires n'étaient pas encore arrivés à notre rue, mais les hurlements que nous entendions indiquaient qu'ils étaient tout proches. Kei avait pris Yuki sur ses épaules, pour éviter qu'elle nous ralentisse. Je n'imaginais pas notre départ comme ça.
"-Il faut qu'on reste groupé. Là, on va voir Tsunade, et lui dire qu'on part. Après on ira dans la forêt et on déclenchera le Téléportateur.
-Et Zelda ?, lui demanda Will,
-Will, suis mes ordres sans discuter, s'il-te-plaît,
-Aussi fâché que tu puisses être Nikko, lui dit Kei, tu sais aussi bien que nous qu’on ne peut pas laisser la princesse ici.
-..."
Sans répondre, il se mit à courir jusqu'au palais des Kages. Je commençais à avoir peur de ce qui arriverait, si on ne ramenait pas Zelda à Shitenshi, ou encore si nous arriverions à y retourner nous-mêmes.