Une table avait été dressée à l'occasion du Conseil. Autour, les notables du village s'étaient placés, par affinités. Alors que certains se racontaient des blagues légères, d'autres se regardaient en chiens de faïence. Shizune les appelait les uns après les autres, et au final, étaient présents : Danzô, Nara Shikaku, Yamanaka Inoichi, Hyûga Hiashi, Hatake Kakashi, Akimichi Chôza,... les deux vieillards siègaient à droite et à gauche de Tsunade ; il y avait aussi, pour la première fois, les deux indics de Tsunade : Kin'ichi et Pai Li, visiblement très fiers d'être là. Le crâne chauve de l'obèse brillait de mille feux, tandis que le petit homme remplissait son kimono, plus avec son orgueil qu'avec sa prestance.
Une ambiance étrange règnait dans la pièce. Danzô et Hyûga parlaient à voix basse de leur côté. Yamanaka, Akimichi et Nara blaguaient et riaient de bon coeur avec Hatake et personne ne semblait prendre ce Conseil au sérieux. Tsunade se servit une coupe pleine de saké, et après l'avoir bue d'un trait, et elle prit une profonde inspiration et claqua ses mains contre la table. Immédiatement, le silence se fit. Tous les regards se trouvèrent sur elle, et elle fit son maximum pour ne pas perdre sa contenance.
"-Bonjour. Je vous remercie d'être tous venus. Comme vous le savez, l'heure est grave. Aujourd'hui, l'ensemble des décisions prises détermineront le futur de Konoha. Je mets mon entière confiance dans ce Conseil, et je sais, que nous ne ferons pas d'erreur. Shizune ! Lisez l'ordre du jour je vous pris.
La brune déclama à haute voix :
-En premier lieu, le Braquage de la Banque de Konoha, ensuite, la Frontière Artificielle entre Konoha et Hoe.. euh.. la Hot Town. En dernier lieu, il y a les postes de surveillance gérés par Danzô-sama.
-Cela vous convient-il ?, demanda Tsunade,
-Si vous le permettez Tsunade, j'aimerais rajouter un sujet, qui devrait tous nous inquiéter, bien plus que mes postes de surveillance, qui fonctionnent très bien.
-Nous vous écoutons Danzô, lui dit Nara, qu'y a-t-il de plus important que ces gouffres à argent occupés par des Chûnins ?
Danzô se leva avec difficulté en s'appuyant sur sa canne, et toisa avec hauteur les membres du Conseil.
-Je pensais faire une bonne chose en permettant à Uchiha Sasuke de partir en mission de rang S. J'ai appris dans la matinée que lui et sa coéquipière, la princesse Zelda, avaient tué des hommes de la Racine et qu'il avait expressement fait savoir à l'un d'eux, qu'il lui laissait la vie sauve pour me prévenir, qu'il me tuerait. J'exige qu'à présent, Uchiha Sasuke soit considéré comme un nukenin, et que les Elfes soient renvoyés chez eux sans alliance et avec une déclaration de guerre.
L'homme se rassit. Il semblait avoir regagné en vigueur durant son discours. L'assistance était médusée. Tsunade se resservit un verre de saké, mais ne le but pas.
-Mais de quoi, êtes-vous entrain de parler Danzô ?!, tempêta-t-elle, Uchiha, un nukenin ? C'est un des meilleurs nin...
-Tsunade-hime, si il a tué, il ne mérite aucune pitié, dit Hataki. Cependant, j'aimerais avoir des preuves de sa culpabilité. De plus, pourquoi est-ce que l'Elfe l'aurait aidé ?
-Et depuis quand cette fille est une princesse ? , intervint Akimichi.
-Le crime possible de Uchiha Sasuke, et son bannissement, sont peut-être alarmants, mais je veux néanmoins m'occuper du Braquage de la Banque. Il est évident que Tanaka et Matsuhida sont décidés à avoir leur revanche sur Konoha. Les familles des trois victimes ont été dédommagées, mais rien ne remplacera la perte de ces hommes...
-Le plus juste serait de faire un procès, intervint Yamanaka.
-Oui, mais comment, dit une femme à l'air féroce du nom de Mitarashi Anko, on a pas encore trouvé les coupables. Il semblerait qu'on les cache très bien...
-Qu'est-ce que vous insinuez Mitarashi ?, rugit Hyûga. Ce genre de suspicion n'ont pas lieu d'être au Conseil.
-Ben alors Hiashi ? Vous nous cachez quelque chose ?, sourit Anko,
-Du calme, du calme, s'il-vous-plaît, tenta Tsunade,
-Attends Anko, appela Nara, tu veux dire que vous avez encore rien trouvé ? Ni suspect, ni preuve ?
-Rien du tout. Pas même la moindre petite mèche de cheveux. De plus toutes mes tentatives pour faire une descente dans HoeTow n'ont rien donné, le seigneur Hyûga ne voulant pas que quelqu'un marche sur ses plates-bandes.
-Taisez-vous !, cria Hyûga. Je demande des excuses ! Immédiatement, où je pars.
Un des petits vieillards sembla se réveiller de sa léthargie. C'était le vieux.
-Oh non non non. Vous restez Hiashi, votre présence est très importante. Je n'ai pas encore entendu le compte-rendu de votre action sur la Frontière, euh.. Comment dit-on déjà ?... Artificielle !
-Je ne m'excuserai pas Hyûga. Alors rasseyez-vous et comportez vous comme un homme de votre condition.
Shizune pouffa, mais se retint bien vite, lorsque où Tsunade lui pinça le bras.
-Vous devriez avoir honte, vous êtes folle Mitarashi.
Le père de Hinata se rassit, mais garda un visage sévère et tendu.
-Tsunade-sama, puis-je continuer mon récit, bien que je sois sans doute folle ?, demanda la femme avec une pointe de défi,
-Continuez, continuez..
-Le braquage a eu lieu en plein milieu d'après-midi, vers 14h45. Les deux employés allaient ouvrir la banque, qui avait fermé à midi, ce qui explique qu'il n'y avait pas de clients. Les voleurs sont passés par la porte de derrière, où le banquier avait l'habitude de recevoir les gros sommes transférées sur le compte de quelques notables de la ville. D'après le rapport d'autopsie, le premier meurtre fut celui d'un des assistants. Un kunai dans le coeur, une mort assez rapide. Le deuxième assistant a été tué dans la foulée, d'une manière plus brutale, un coup kunai dans le ventre, puis un dans la gorge, avec la même arme. Le patron a été égorgé, mais bien après ses assistants. On pense qu'il a du être forcé d'aider les voleurs, avant que ceux-ci l'achève. Vu la physionomie des victimes, il était impossible qu'elles aient résisté violemment. Aucune d'elles n'étaient armé et aucune trace de coup n'est présente, pour que nous puissions affirmer qu'il y ait eu une bagarre.
-Des meurtres parfaitement inutiles donc ?, demanda Nara,
-Aussi inutile que ma présence ici, à mon avis...
-Qu'est-ce que vous voulez dire Anko, sourcilla Tsunade,
-Je sais que quoi que je dise, on ne m'écoutera pas. Je sais aussi que je mets ma vie sur la sellette en faisant ce rapport. Laissez-moi continuer, vous verrez...
-La théatralité de vos propos est.. ridicule Mitarashi, pesta Hyûga,
Anko Mitarashi se leva d'un coup et prit une pose dramatique. Shizune se mordit la lèvre, et un franc sourire apparaissait sur le visage des hommes présents. Tous sauf Hyûga et Danzô, qui ne cachaient pas leur haine pour la femme. Elle déclama, d'une voix claire et altière :
-Comme vous le savez, le coffre de la banque est équipé d'un code de chiffres, lettres et symboles. Qui connait ce code par coeur ? J'avoue moi-même ne pas le savoir.
-Hé bien, Mitarashi-san, dit la vieille qui venait de se réveiller, les personnes connaissant ce code sont : nous, les Sages du Conseil, Tsunade, comme tout Hokage, Danzô, car il a notre confiance depuis plus d'un demi-siècle, ainsi que la banquier.
-Est-ce que ce code est noté quelque part ?
-Non. On ne doit l'écrire nulle part.
-Bien. Dans ce cas l'un d'entre vous a du souci à se faire.
Elle se tut.
-Alors, Anko-san ?, demanda Tsunade,
La brune s'était assise et toute son espièglerie s'était évanouie. Elle ne rigolait plus, et sa soudaine froideur, bien qu'elle fut assez habituelle, mit un froid dans l'assemblée.
-Le jeu a ses limites, dit-elle, froidement. Il était simple de comprendre que les voleurs avaient forcé le banquier à leur donner les codes de certains coffre-forts. Nous pensions tout d'abord que le Coffre avait été forcé de cette manière. Cela aurait été cambriolage comme un autre. Cependant, nous déchantâmes vite, lorsque nous reçûmes le rapport d'autopsie. Je vais vous le lire : " Takeshi Irô, quarante-trois ans, banquier. Mort suite à une blessure profonde à la gorge, provoquée par un kunai. L'entaille est d'environ quinze centimètres, et part de sous le menton jusqu'à la base du cou. La lame de l'arme est d'env..."
-Où voulez-vous en venir Mitarashi ?!, s'exclama Hyûga, faites cesser ça Tsunade, il y a plus urgent que ce délire !
-Je veux en venir, Hiashi à une chose très clair. Le banquier a été tué avant l'ouverture du Coffre ! Écoutez ! "Mort entre 15h et 15h20." Or le coffre a été ouvert a 15h40 !
-Quoi ?!!, cria Tsunade.
Il y eut un brouhaha monstre. Anko était assez fière de son effet, mais elle était soucieuse, son front était plissé.
-...
-...
-Je tiens à préciser, dit Anko, terrible, que si je suis attaquée de quelconque manière, je saurai vers qui me tourner.
-Vous n'avez rien à craindre des membres du Conseil Anko-san !
-..."
Le front de Tsunade se plissait au fur et à mesure des révélations d'Anko. Un profond malaise la torturait, et elle se retint de suspendre le conseil. "Comment défendre ma ville, lorsque la menace vient de l'intérieur ?", cette question la tarabustait. Elle remarqua l'inquiétude dans les yeux de Nara. Si même lui n'était plus sûr, on courait à l'implosion. Elle sentit sa gorge se nouer en pensant aux autres sujets de la réunion... Elle entendit à peine Anko, qui parla :
"-Je continuerai mon enquête, et j'irai jusqu'au bout. Je ne cherche pas à me venger, ni à pousser certaines personnes à bout. Je réclame la Justice, pour ces hommes morts injustement.
-C'est tout à ton honneur Anko. Je t'aiderai, demande moi ce que tu veux, lui dit Hatake,
-Merci.
-J'imagine que nous avons terminé pour la Banque... Du moins jusqu'aux prochaines révélations. Bien, Hyûga-sama, si vous voulez bien..., soupira Tsunade,
-Oui !, bondit Shizune, vous devez nous parler à propos de... Des Frontières Artificielles de HoeTow !
Elle se refroidit bien vite, lorsque le regard glacé de l'homme se posa sur elle.
-En effet. Les Frontières Artificielles de la Hot Town, et non HoeTow comme vous dites Shizune, ont été mises en place il y a une semaine et demi, et je puis dire que...,
-Excuse-moi Hiashi-san, mais je ne me souviens pas trop en quoi cette douane consiste. Peux-tu me le rappeler rapidement si ça ne te dérange pas ?, lui demanda Akimichi,
-Cette "douane", lui répondit Hyûga, que cela dérangeait, est le moyen le plus prudent que nous avons trouvé pour protéger Konoha. La Hot Town est ainsi en permanence entourée de ninjas, qui empêchent toutes les allées et venues abusives. Nous nous occupons aussi de recenser le nombre exacte d'habitants de cette banlieue. On ne peut y entrer, sans présenter un pass, qui doit être demandé dans un des "postes" présents sur la Frontière-A. Il en va de même pour les sorties.
-En gros, vous avez parqué ces gens Hyûga, dit Nara.
-Si par "parquer" vous voulez dire "empêcher des truands de mettre la ville à sac", oui je les ai parqués. J'ai éloigné la menace de la ville, et aujourd'hui, vous devriez me...
-Cette conclusion est un peu hâtive Hyûga-san, ne pensez-vous pas ? Le braquage de hier nous a prouvé que la violence, pour peu qu'elle vienne de la Hot Town, ne s'arrêtait pas aux portes de la ville. Je ne vous jetterai pas encore de lauriers, ce qui me déçoit beaucoup.
-Je suis d'accord avec Tsunade-sama, parla Hatake. Le coût des ces "Frontières" est très élevé, et je crains que si il y a un manque de résultat ce fut une erreur.
-Comment pouvez-vous parler d'un manque de résultats, sans chiffre, et en omettant que cette installation est en place depuis 1 semaine !, gronda Danzô. Vous vous ridiculisez Kakashi. Ces barrières nous protègent des truands de la Hot Town, des étrangers au pays du Feu, et bientôt, elles nous protègeront des Elfes !
-...
-Je ne peux qu'approuver Danzô, Kakashi-san. Nous ne pouvons tirer de conclusion, que ça soit dans un sens ou dans l'autre. Néanmoins Hyûga-san, peut-être avez-vous quelque remarques sur son action... ?
-Nous avons arrêter une vingtaine de personnes il y a trois jours, principalement des dealers, d'opium et de crack pour la plupart. Trois d'entre eux sont soupçonnés pour un vol dans une épicerie. Ils passeront tous en jugement pour détention de stupéfiants. De plus il y a environ deux personnes par jour qui tente de rentrer dans la Hot Town, avec de faux papiers. Ceux-là aussi seront jugés. C'est très efficace, contrairement à ce que l'on peut penser. Je n'ai rien d'autre à ajouter.
-Bien. Cela me semble convenable, dit l'Hokage. Quelqu'un voudrait faire une remarque ?
Anko fit un signe et le visage de Tsunade se crispa. La perspicacité de la femme donnait des sueurs froides à la Blonde. Chacune de ses répliques soulevaient des questions, souvent dérangeantes.
-Oui, Anko-san ?
-Je voudrais seulement exprimer mon impatience. J'ai hâte de savoir si Konoha se protège de HoeTow, ou si c'est l'inverse !
Très dérangeantes.
-...
-Bon, troisième ordre du jour, dit Tsunade après avoir bu une coupe pleine de sake.