Les hommes m'avaient très vite éloigné de Zelda. Ils n'étaient pas très forts, mais nombreux. J'en tuai un, et décidai d'aller aider la princesse. Sa maladie m'inquiétait et je craignais qu'elle ne puisse se défendre. Mais pour ça, il fallait que je trouve un moyen de me débarrasser de mes adversaires. J'avais sans doute trouvé une solution.
"Chidori Nagashi"
Une aura bleue d'électricité entoura mon corps, et éclaira le bois. Maintenant qu'il y avait de la lumière je pouvais utiliser mon Sharingan sur les ennemis. L'un deux m'empoigna et me traversa le corps de part en part avec son épée. Je tombai à terre et ma tête heurta un arbre. J'étais mort, c'est ce qu'ils croyaient.
Lorsque l'électricité avait illuminé le bois, j'avais profité de la lumière pour utiliser mes Sharingan. Un genjutsu leur faisait croire à ma mort, l'image de mon corps sans vie était une illusion. Je n'avais pas mesuré la puissance de mon attaque, et il était possible que toutes les personnes présentes dans le bois le voient. En attendant, je me cachais un peu en retrait. Des hommes tabassaient Zelda, pendant que d'autres essayaient d'allumer un feu. Ils tiraient aussi les corps de leurs équipiers. Un d'eux était en retrait et se tenait l'œil en gémissant. Je vis le corps de la princesse décoller, et ils se mirent tous à rire. Je serrai mes poings sans m'en rendre compte. Mes jointures blanchissaient. Je n'aurai aucune pitié.
Un des hommes s'approcha de ma coéquipière, et lui attrapa les cheveux. Je bondis des fourrés.
"Kusanagi no Tsubari"
Mon katana s'imprégna d'électricité et s'enfonça dans la cage thoracique de l'homme. Les autres n'eurent pas le temps de réagir, je les avais pris pas surprise. Le deuxième, je le décapitai dans un sifflement de lame. L'autre était visiblement paralysé de peur, ou d'étonnement, je pris sa tête et la claqua contre mon genou, puis lui craqua la nuque. Je vis l'homme éborgné s'enfuir dans la forêt. Ses coéquipiers ne tentèrent même pas de l'arrêter et semblaient hésiter à faire la même chose. Un cria et se jeta sur moi, je l'arrêtai avec un coup de sabre dans le ventre. Plus que trois. Ils ne pouvaient rien contre mon sharingan. Je passais derrière et acheva le premier d'un coup de sabre dans la nuque. J'enfonçai un kunai dans la jugulaire du deuxième et je décidai d'épargner le troisième. Je le tins par le coup, à quelques centimètres du sol et lui dis :
"-Je vais te laisser envie, pour une seule raison. Va retrouver ton chef, et dis lui que je l'attends."
Je pensais qu'un duel avec Danzô serait la meilleure manière d'en finir. Le tuer me permettrait de me venger, et d'avoir le respect de Zelda. Je haïssais cet homme depuis la seconde où j'avais appris son rôle dans le meurtre de mes parents. Il avait fait de ma vie un simple enfer, et il allait me le payer cher. En regardant l'homme s'enfuir dans la forêt, je m'imaginais moi, enfant, courir à perdre haleine dans le bois de Konoha, couvert de sang.
Je fus sorti de mes pensées par un faible gémissement. Très vite tout redevint très clair. Je me précipitai sur Zelda et l'installai du mieux que je pouvais sur mes épaules. Elle était inconsciente, mais elle murmurait des paroles en elfique, que je ne comprenais pas. Je courais, dans une direction inconnue. L'aube était loin, et je ne savais pas où aller. J'espérais ne pas tomber sur des hommes armés, qui ne nous auraient laissés aucune chance. Le combat n'avait pas beaucoup diminué mes forces, mais Zelda était trop affaiblie pour se défendre. Je continuai de courir, ignorant les obstacles de la forêt.
L'air se réchauffait, il devait peut-être être midi, ou une heure. Je m'étais arrêté près d'un point d'eau, entouré d'arbres verts et touffus. Je mourrais de soif, et toutes nos affaires étaient dans la Materialis de Zelda. Après avoir bu de grandes gorgées d'eau fraîche, et m'être baigné, je m'assis et entrepris de nettoyer les blessures de ma coéquipière. Elle avait de nombreux hématomes sur le visage, et sa lèvre était coupée. Je déchirai un bout de mon haut, et le lui passai sur le visage. Ses paupières frémirent légèrement, et j'espérai la voir se réveiller. Il n'en fut rien. En baissant les yeux je pus voir l'endroit où le kunaï lui était rentré dans la peau. Une blessure d'un centimètre et demi de largeur lui entaillait la peau. Avec mon katana, je découpai son pantalon jusqu'à sa plaie. À ce moment là, j'espérai qu'elle ne réveillerait pas. La blessure était peu profonde, je passai plusieurs fois mon tissu dessus pour être sûr de l'avoir bien nettoyée. Il y avait quelque chose de solide, un gravier ou un bout de bois, qui s'y était enfoncé, et que n'arrivais pas à extraire. J'allais donc le prendre avec mes doigts. Au moment où ma main toucha sa cuisse, je sentis un violent soubresaut. Elle se redressa d'un coup, les yeux exorbités et roulant dans ses orbites. Sa respiration était saccadée et elle semblait effrayée. Comme elle m'avait surpris, je tirai violemment sur l'objet qui était dans sa plaie. Je sortis une petite branche de bois et un flot sang sortie de l'entaille. Elle s'évanouit. Heureusement, cela ne provoqua pas une hémorragie. Je continuai à m'occuper d'elle, guettant tout signe de réveil. Le démon en elle devait être très fort pour qu'elle ressente des effets aussi violents. Je ressentis peu à peu quelque chose d'encore plus intense pour la princesse. Je serrai sa belle main blanche dans la mienne, et l'observai sans dire un mot pendant plusieurs heures.
Quand j'aperçus de la fumée au loin, il était déjà tard dans l'après-midi. J'étais grimpé tant bien que mal en haut d'un arbre, et tentais de me repérer dans la forêt. Cette zone était celle du Nord-Ouest, et j'avais compris avec soulagement que je m'étais rapproché de la ville minière de Xôkhin.
Xôkhin était la deuxième plus grande ville du pays du Feu après Konoha. Elle tirait toute sa force des mines de charbon et de fer, et approvisionnait tout le pays en armes. La bourgeoisie de Xôkhin était donc composée de marchands d'armes, qui avaient fait fortune durant les grandes guerres des ninjas. La petite noblesse de Konoha les méprisait de Xôkhin, mais elle les craignait aussi, surtout depuis les conflits avec HoeTow. Plusieurs fois on avait accusé des habitants de cette ville pour trafic d'armes, parfois avec des preuves, souvent à tort. Au fil des années, les liens entre Konoha et Xôkhin s'étaient refroidis.
Les forges tournaient à plein régime, et l'épaisse fumée noire qui sortait des cheminées assombrissait l'air. Je sentis une odeur âcre, et descendis de l'arbre. Zelda dormait, le corps secoué de légers spasmes. Elle enfouissait alors son visage dans mon cou, et ne semblait plus vouloir se réveiller. Je ne pouvais pas prendre le risque d'être remarqué, je décidai d'attendre la nuit pour rentrer dans Xôkhin. L'obscurité à souvent des bons côtés, pensais-je, en observant les cheveux noirs et brillants de la princesse, qui glissaient sur mes épaules.
Les différentes nuances du rouge : Red as those letters
La nouvelle était assommante, étouffante. En rentrant dans leur appartement, les elfes avaient eu la mauvaise surprise de découvrir un mot, élégamment calligraphié, en encre rouge. Will s'était jeté dessus, paniquée. Au fil de la lecture, elle pâlissait davantage, et s'effondra dans le canapé. Les autres s'approchèrent.
"-Qu'est-ce qu'il y a sur ce mot ?, dit Kazumi,
-Lis-le, murmurait Will, moi, ça m'afflige.
Il lui prit le papier des mains et fit ce que lui avait demandé la rousse :
"Bonjour elfes, et elfettes ? Je ne sais pas, et vous conviendrez que cela n'a aucun intérêt. Je me présente d'abord, mon nom... On m'appelle Boss Tanaka. Peut-être avez-vous entendu parler de moi, peut-être pas. Le peu que vous devez savoir est que, mes hommes ont "enlevé" Yuki Hyûga. Nous savons qu'elle n'a plus aucun lien avec sa famille de bourgeois, et comme elle habitait chez vous, vous comprendrez que vous en avez la responsabilité.
Bon je ne tourne pas plus longtemps autour du pot : pour la récupérer vivante, il faudra me ramener des documents que Tsunade a confié à l'un de vous. Ceux-ci sont au sujet de la défense interne de Konoha. Il me les faut pour jeudi, vous avez donc pour trois jours.
Je sais que vous ferez le bon choix, et au cas où vous douteriez, il est inutile d'alerter quiconque. J'ai des hommes partout, ça serait dommage qu'elle subisse les conséquences de votre naïveté...
Amicalement, Tanaka."
Hinata blanchit, et demanda d'une voix cassée :
"-Yuki ?? Elle était chez vous ?
-Oui, lui répondit Will, mais je vais tout t'ex...
-Depuis quand ? Pourquoi tu me l'as pas dit ?
-Depuis quelques jours seulement. Je voulais que tu la revoies aujourd'hui et je pensais qu'elle serait ici... Je suis désolée, sincèrement.
Will s'effondra en larmes, suivit de près par Hinata. Naruto paraissait très embarrassé, et réellement triste pour Hinata.
-Ils vont le regretter, souffla Kazumi. Will arrête de pleurer, c'est ce qu'ils veulent, qu'on s'inquiète, et qu'on craque. Ils ne savent pas à qui ils se sont attaqués !
-Qu'est-ce que tu veux qu'on fasse contre eux ? Zelda m'en a parlé, ils sont fous ! Quelle personne sensée vole des innocents ?!, dit Will,
-C'est monnaie courante, lui dit Naruto, le pouvoir repose sur l'intimidation, les plus forts dirigent. On doit prévenir Tsunade !
-Même pas rêve ! Il l'a tuera si on prévient l'Hokage. On va faire les choses à notre façon, et ils vont en baver...
-C'est quoi ton plan Kazumi, murmura Hinata. Je t'aiderai, quel qu'il soit.
-Nous allons entrer de force là où ils ont enfermé Yuki, et on va leur régler leur compte. J'espère que Nikko sera revenu de sa mission. Dommage que Zelda ne soit pas là... Elle connait HoeTow comme sa poche maintenant.
Mariko sortit une enveloppe de sa Materialis et la tendit à Will.
-Ah oui ! Will, elle a laissé ça pour toi. Je ne sais pas ce que c'est, mais en tout cas c'est lourd !
Le papier de l'enveloppe était assez grossier, et le nom de Will était calligraphié en elfique. Elle était épaisse d'une dizaine de centimètres. La rousse l'ouvrit et en sortit un mot. Un sourire éclaira son visage enfantin, et devant l'incompréhension des autres, elle dit :
-Zelda va nous permettre de leur mettre la raclée de leur vie, vous pouvez en être sûr !