A la vie, à la mort


Fanfiction Naruto écrite par Nejeri (Recueil de Nejeri)
Publiée le 09/10/2011 sur The Way Of Naruto



C'est pas dramatique ou pathos, ne vous inquiétez pas. Enfin, voyez par vous mêmes...


Chapitre 1: Lundi matin



Un petit nuage sort de ma bouche. J'accélère le pas. Malgré mes nombreuses couches superposées, je tremble. Mes dents claquent. Chaque poil qui recouvre mon corps se hérisse en une barrière dérisoire contre le froid glacial d'octobre. Je remonte mon blouson, je baisse la tête et je me recroqueville un peu plus. Je cours presque, maintenant, en luttant désespérément contre le froid. Je frôle l’hypothermie à chaque pas. Encore. Encore. La silhouette massive du collège se forme enfin au milieu du brouillard ; je pousse un léger soupir de soulagement. Un minuscule nuage de vapeur s'échappe et se fond dans l'air. L'établissement laisse entrer un flot impétueux d'élèves qui s'engouffrent à toute vitesse dans le collège, rêvant sûrement de la chaleur d'une salle, quelle qu’elle soit. J'entre à leur suite dans l'établissement et je me rue au premier étage, vers la salle de mathématiques, comme tout lundi matin qui se respecte. Étrangement, la salle n'est pas chauffée. Je grommelle contre la gestionnaire, mais ma résistance s'arrête là. Je m'assieds tranquillement en attendant que l'heure passe.

Justement, l'heure ne passe pas. Je vois s'écouler chaque minute, chaque seconde, tandis que la voix du prof est de plus en plus lointaine. Je n'entends plus que le claquement de mes dents et le battement violent de mon cœur. J'emprunte son blouson à mon voisin qui est en T-shirt. Bah, des dingues, ça existe partout. Malheureusement, toute la classe s'est dévêtue, et seuls quelques marginaux ont gardé un léger sweat. Ce n'est pas normal. Malgré mes cinq couches de vêtements, je sens le froid envahir chaque mètre carré de mon corps et me faire trembler jusqu'au bout des orteils. Je ne suis en classe que depuis une demi-heure... c'est impossible... Je vois la prof qui s'avance vers moi et qui me parle. Elle remue les lèvres mais aucun son ne sort de sa bouche... Qu'est-ce qui se passe ? Je balbutie que je ne vais pas bien, mais je ne sais pas ce que je dis... de toutes façons, je n'entends plus rien... La prof demande au délégué de m'accompagner, j'ai juste envie d'un bon lit, juste d'un bon lit... j'arrive à l'infirmerie, j'ai la tête qui tourne, les paupières qui se ferment... Je m'effondre sur le lit... j'ai envie de crier mais aucun son sort de ma bouche... je suis fatiguée... alors je m'endors... je sombre dans le noir...

Les murs sont blancs. Ce n'est pas ma chambre, la mienne a des murs bleus pastel et une jolie lumière tamisée qui s'échappe des rideaux. Celle-là est froide terne et triste, elle est laide et... on dirait une chambre d'hôpital. J'entends une porte qui s'ouvre et les talonnettes de mon père qui claquent sur le parquet. Il a les yeux rouges et gonflés.
- Qu'est-ce que j'ai ?
Premier réflexe.
- Rien de grave, m'assure mon père. Petit coup de froid.
Je dois avoir l'air déçu car il ajoute :
- Ahah ! Tu voulais manquer l'école ! Non, tu y retourneras demain. Tu as de la chance, tu manque cette après-midi. Allez, je t'envoie le docteur.
Et il sort en claquant la porte. Quelques secondes plus tard entre une femme d'une trentaine d'années, de courts cheveux noirs autour d'un visage assez enfantin. A ses pieds, un petit cochon rose.
- Bonjour, je suis le docteur Shizune. C'est moi qui vais te soigner !
- Bonjour, docteur.
- Alors, quels sont tes symptômes ?
- Froid. J'ai froid, très froid.
La docteur rit, très fort. Très faux.
- Nous sommes en octobres, sais-tu ? Tu voulais manquer l'école, c'est ça ? Allez, je te comprends. Nous avons fait des radios, tu n'as rien ni dans les organes, ni dans le sang, tu sais ?
- Non, je...

Shizune continue à rire, tandis qu'elle sort de la chambre. Lorsque la porte claque, son rire se finit. D'un coup. Son rire sans joie.

La doctoresse me laisse seul, avec plus de questions sans réponses que de réponses à mes questions ; mon cerveau embrumé ne comprend plus rien. J'ai la furieuse sensation d'avoir oublié quelque chose... mais quoi ?
Le soir, ma mère me raccompagne en métro. elle me parle de collège, de sa journée, mais sa voix sonne faux. Je ne sais ni quoi dire, ni quoi faire tandis que nous rentrons à la maison. J'ai l'impression que le temps m'échappe, que je vis la vie de quelqu'un d'autre. Je ne comprends toujours pas ce que j'ai pu oublier. Ça me trotte dans la tête et je ne peux pas penser à autre chose. Je sais juste que c'est très important et que ça va décider de beaucoup de choses... mais je ne sais toujours pas. Je dîne, je me couche, et je continue à réfléchir. Je crois que je réfléchis encore quand je m'endors. 

Et le lendemain je trouve la solution. Comme ça, tout d'un coup. Je sais ce qui ne va pas. Je me prépare à toute vitesse à aller au collège mais je n'y vais pas. Parce que je sais où je dois aller. Les stations de bus défilent à toute vitesse. Je sors en trombe du véhicule et je m'élance vers ma destination en courant. La silhouette de l'imposant bâtiment se distingue à l'horizon. Je parcours les derniers mètres avant de m'écraser à fond contre la grille. Je reprends vaguement mes esprits et je sonne. Une voix fatiguée me demande ce que je fais là.

Je veux voir... le docteur... Shi...zu...neee.... soufflai-je.
- Occupée, marmonne la voix. Vous êtes qui ?
- J'ai vu la docteur hier...
La voix se durcit. Elle me jette un "entrez" et ouvre la porte. Je continue ma course, suivant ses indications : quatrième porte à droite. Je grimpe les étages sans m'arrêter, je dévale le couloir et je stoppe enfin au fond du couloir, le cœur battant. La porte du cabinet s'ouvre.
- Ah, c'est toi, chuchote la brune. Allez, entre, Kimimaro Kaguya.


Fin du premier chapitre ! Vous saviez que c'était lui ? Sinon la fic va faire environ trois chapitres, mais c'est pas sûr. Restez avec moi !