C'est une histoire qui date de quelques années déjà, que j'avais sous le coude, et que j'ai eu soudainement envie de poster. Je la dédie à une fille géniale, qui m'a beaucoup aidé et conseillé, seulement ça fait aussi des années que je me souviens plus de son pseudo sur Won ._.
Cette phrase murmurée dans le silence glacial me sortit brutalement de mes rêveries. La femme passa devant moi en réajustant le châle fin autour de son petit tailleur. Elle dégageait un parfum velouté, subtil et sa silhouette reflétait parfaitement l'aspect droit, digne et sévère de sa personnalité.
Je trainais derrière elle en silence, en examinant autour de moi les murs blancs, lisses, impeccables. Le lycée était immense et prestigieux, à l'image de Tsunade Koichi, la directrice, qui voulait bien prendre la peine de me faire visiter les lieux. Elle avançait lentement, ses longs cheveux blonds tombant en cascade sur son dos. Elle inclinait à peine la tête lorsque les élèves que nos croisions la saluaient d'une profonde révérence.
Je déglutis. Que faisais-je au milieu des plus grands étudiants, des jeunes esprits les plus érudits du pays ?
Mon effarement et mon malaise devaient se lire sur mes traits car l'assistante de Tsunade qui nous suivait, Shizune, posa une main qui se voulait encourageante sur mon épaule.
Nous nous arrêtâmes dans un couloir vide. Mon pouls s'accéléra lorsque la porte qui nous faisait face s'ouvrit quasiment immédiatement. Un homme, grand et plutôt bien bâti, se tenait dans l'encadrement. Son teint foncé, ses joues saillantes et la barbe qui lui poussait en pointe, formant un bouc étrange à son menton, me firent inconsciemment penser à un singe. Un singe professeur dans une blouse de chimiste. Il passa la main dans ses cheveux, faisant tinter les bracelets sombres à son poignet. Les lèvres rosées de Tsunade-sama s'étirèrent alors en un sourire discret. Il écrasa la cigarette qu'il mâchonnait, dégageant une bouffée de tabac sec. Je fronçai le nez ; les yeux noisettes du singe humain me détaillèrent. Il s'inclina dans un grand rire.
- Bienvenue dans la cour des grands, Miss Hyûga.
Je sentis le souffle court de Shizune dans ma nuque, qui devait probablement pincer les lèvres. La Directrice poursuivit naturellement :
- Sarutobi Asuma, ton professeur de Physique-Chimie, Sciences et Vie de la Terre et Astronomie, dès maintenant.
- Bonjour Sarutobi-sensei , dis-je en baissant la tête, les mains jointes dans mon dos, respectueusement.
- Asuma-sensei me va aussi, lança t-il avec un sourire poli.
Le brouhaha qu'on percevait derrière lui redoubla alors. Je jetai un coup d'œil rapide aux élèves présents, qui se penchaient littéralement sur leurs paillasses, comme surexcités. « Hyûga ?! Asuma-san a bien dit Hyûga ? », « Hyûga... Hinata ? », « Hinata, c'est elle, Hinata Hyûga ! » fusaient dans les moindres recoins.
Je baissai davantage la tête ; si seulement cela était possible. Le feu me montait aux joues. Insertion calme et discrète au sein de l'école : Mission complètement foirée. Il était pourtant certain que la réputation de mon père, Hiashi Hyûga, l'un des dix hommes d'affaires les plus puissants et les plus influents du continent, n'épargnerait pas la petite et fragile adolescente que j'étais. Pourquoi avait-il fallu que j'entre ici ?
Un courant d'air s'engouffra, me ramenant une nouvelle fois brusquement à la réalité ; un contact tiède et lisse avec ma propre peau me fit frissonner. Je ne vis qu'une silhouette de dos m'ayant dépassé.
- Malgré ta magnifique vitesse, tu es en retard, Haruno.
J'ouvris la bouche et ne la referma qu'après un instant. La jeune fille se déplaçait avec grâce et tonus, ses cheveux rosés virevoltant dans l'air. Elle regagna sa place et s'assit gracieusement en souriant. C'était impressionnant. Elle eut une mine désolée et se trémoussa joliment sur son siège.
- Excusez-moi, Sensei.
Shizune me poussa dans le dos pour me faire entrer et Sarutobi referma la porte derrière lui. Il fit cesser instantanément les murmures et me désigna une place, au fond, à côté d'un garçon, avachi sur son pupitre. Les regards insistants des élèves qui se fixaient sur moi tour à tour m'arrachèrent de nouveau un frisson. Je m'assis maladroitement à côté du brun. Il avait une courte queue de cheval et de petits yeux verts brillants. Il somnolait, sa joue contre la table, la main sur son oreille.
Le silence fut complet et le prof retourna à son bureau. Je baissai les yeux sur mes genoux, posant fébrilement mes mains sur ma jupe d'uniforme qui formait des plis au niveau des cuisses.
- Hinata Hyûga ? Murmura mon voisin.
Je tenais mon sac sur mes genoux, et en farfouillant dedans, je ne pus m'empêcher de lever les yeux au ciel, amère. Il ricana et je me détendis. Il se pencha ensuite vers moi avec un sourire amusé, et se présenta, dans un souffle :
- Shikamaru Nara, pas de mythe s'il te plait.
Une petite intro. Toute petite, j'en conviens. Mais n'est ce pas en rassemblant de petites choses qu'on fait quelque chose de grand ? ;_;