Une course effrennée


Fanfiction Naruto écrite par hane-chan (Recueil de hane-chan)
Publiée le 12/08/2011 sur The Way Of Naruto



Voilà un one-shot que j'ai écrit à la base pour un concours sur fanfic.fr mais dont je ne suis pas sûre de pouvoir le poster. Donc si jamais vous le voyez sur l'autre site, ne vous inquiétez pas, ce ne sera pas du plagiat ! Encore faut-il que mon ordinateur cesse de bugger pour que je puisse l'y mettre...




Chapitre 1: Une course effrennée



Je cherche à reprendre peu à peu ma respiration mais je dois courir encore et toujours sans jamais m'arrêter. Le monde me poursuit, me presse et me tiraille, j'avance à un rythme effréné, sans jamais m'arrêter. Je ne regarde pas derrière moi la foule qui me court après, je n'ose pas me retourner, mais je sais qu'ils sont là, bien trop près à en juger par les bruits de pas que j'entends derrière moi. Ils résonnent sur le sol en pierre, faisant écho contre les parois des murs avoisinants, et je cours encore et toujours, poursuivie par tout un village qui me chasse à grand renfort de cris. J'oublie la fatigue qui suinte par tous les pores de ma peau et mes muscles qui me brûlent, et cours à en perdre haleine. Ma respiration se saccade à nouveau et je commence à avoir du mal à tenir la cadence, mais je le dois, oui je le dois, pour ma propre survie.

Comment en sont-ils arrivés à cette hypothèse farfelue, folle même, à cette déduction sans queue ni tête ? Je ne cherche pas, du moins j'en suis incapable, mon cerveau bien trop préoccupé à réfréner mon envie de tout abandonner. Je ne dois jamais cesser de courir au risque d'y laisser ma peau. Ma robe me gêne mais je la soulève pour ne pas me prendre les pieds dedans, bien que cela me ralentisse. D'un coup sec, j'en arrache le bas, pour libérer mes bras et enfin courir à pleine vitesse. Que je suis heureuse de m'être tant de fois échappée du manoir pour aller courir dans les champs ! Ma maison, ma prison.

Bien que toute ma vie se soit déroulée ici, je ne regrette pas de m'en aller, même si j'aurais préféré en d'autres circonstances. Poursuivie par son ancien village dans sa quasi intégralité n'est jamais très agréable... Surtout pour une demoiselle de ma trempe, mais laissons ici les détails. Fille de duchesse ou non, me voilà dans de beaux draps ! En parlant d'étoffe, il ne me reste qu'un simple jupon pour me couvrir les jambes. Le peu de prestige qu'il devait me rester doit s'être envolé depuis que des morceaux de tissu volètent autour de ma taille.

J'arrive à la sortie du village et m'autorise un soupir d'espoir. Je ne tente toujours pas un regard derrière moi, la démarche lourde des villageois courant dans mon dos se fait ressentir dans la moindre parcelle de mon corps. Qui a donc pu me trahir pour une faute que je n'ai pas commise ? Je ne me serais jamais laissé aller à la sorcellerie ! Si je m'éclipse souvent du manoir sans en avertir les gouvernantes, ce n'est sûrement pas pour faire je ne sais quel rituel à base de sang de poulets que les fermiers des environs retrouvent de plus en plus fréquemment égorgés !

Je cours toujours, de plus en plus rapidement afin de parvenir aux portes du village sans encombres mais un caillou se place sur ma route et je trébuche disgracieusement sur le chemin dallé. Je me relève tant bien que mal, cherchant à ne pas me faire arrêter à deux pas de la liberté. Mon jupon est troué au niveau des genoux, mais après l'état de ma robe et mon propre état, je ne me formalise plus de rien. J'avoue être tombée de haut : je viens de passer du statut de l'héritière de la duchesse à celui de la sorcière aux fausses promesses. Mais quelles sont ces promesses que j'ai faites sans être capable de m'y tenir ?

Tant d'injustice en ce monde... Peut-être aurais-je montré plus de remerciements à Dieu pour ma qualité de vie que je n'aurais pas été punie ainsi. Mais que faire quand on vous tient enfermée toute la journée pour vous inculquer du savoir encore et encore plus de savoir ? Je connaissais déjà ce qu'il m'était utile pour subsister en harmonie avec mon peuple, pour savoir reconnaître les herbes médicinales des herbes mortelles, lire les écriteaux qui m'indiquerait mon chemin s'il s'avérait que je parte en voyage... D'accord, un part de mon savoir pratique m'a été transmis durant ces heures d'enfermement, mais est-on obligé de m'en apprendre plus que de raison ?

La liberté ne m'a jamais parue aussi proche et lointaine à la fois. Je tends le bras dans un signe vain d'attraper mon destin à pleine main tandis qu'une grande mèche blonde vient obstruer la vue du côté droit. Je saute en avant quand je sens une présence à quelques pas de moi seulement et vois un magnifique carrosse passer devant mes yeux, dans la première rue extérieure au village. Mes larmes s'échappent de mes iris bleus sans que je ne puisse les retenir quand je reconnais le carrosse d'un fils de duc voisin. Un jeune homme de mon âge auquel j'ai toujours cherché à me faire marier, avec la discrétion et la délicatesse féminine, seule chose que j'appréciais vraiment dans le fait de posséder ma stature. Mais ma mère a toujours refusé, détestant cette famille.

Je vois le carrosse s'éloigner de plus en plus de moi, alors que je cours derrière lui comme une forcenée, pleurant à chaudes larmes, ce qui ne m'aide pas à voir clairement, déjà embarrassée par mes cheveux. Soudain quand je dépasse enfin les portes du village, ce sont les portes du carrosse qui s'ouvrent à moi et une main qui se tend dans ma direction. J'hésite à peine quelques secondes avant de l'attraper et de me faire embarquer dans le carrosse de mon bien-aimé.

" Me feriez-vous l'honneur d'accepter enfin ma demande en mariage, ma douce promise Ino Yamanaka ? "

Je retiens ma respiration à l'entente de ces mots toujours attendus, scène ô combien romantique quelque peu gâchée par ma tenue scandaleusement sale et déchirée. Je crois comprendre une part des promesses que je n'ai pas tenues, mais celle-là, la faute repose sur ma mère, qui n'a jamais voulu d'une telle union, à mon plus grand regret. Encore une fois, je n'hésite que peu, et ma main encore dans la sienne, réponds à ces belles paroles emplies de vérité à en juger par la lueur dansante dans les yeux pourtant habituellement si inexpressifs de mon désormais fiancé.

" Avec joie, mon très cher Sasuke Uchiwa. "

Trop souvent la liberté a un goût exagérément amer, mais parfois la chance vous sourit et Dieu vous exhausse toutes vos prières. Il m'aura fallu attendre seize ans pour que cette évidence s'impose à moi, mais mieux vaut tard que jamais. La liberté a un goût de renouveau.



Petite précision : je suis athée, mais pour le bien de la fiction, Ino fait référence à deux reprises à Dieu, parce que j'ai placé ce One-Shot dans la fin du Moyen-Âge sur l'échelle du temps et ils sont très chrétiens à cette période si je ne me trompe pas sur mes cours d'histoire...