Eiki, marche sur ses traces!


Fanfiction Naruto écrite par Pantalaimon (Recueil de Pantalaimon)
Publiée le 04/08/2011 sur The Way Of Naruto



Voilà le deuxième chapitre des aventures d'Eiki ! Les choses ont l'air de prendre de la vitesse !
Bonne lecture !



Chapitre 2: Illusions



Il pleuvait encore ce matin-là quand Eiki se réveilla. Il n’en avait pas très envie mais il devait reprendre les cours après une semaine d’arrêt synonyme de repos pour les académiciens. Le jeune ninja se leva de son lit en baillant bruyamment et en s’étirant sans retenue. Une fois les idées un peu plus en place, il se leva et se dirigea vers la fenêtre contre laquelle les gouttes de pluie ne cessaient de s’abattre.

- Encore un jour pluvieux, merde…

Eiki détestait la pluie. Il la trouvait triste et pensait que ce sentiment de tristesse affectait tout le monde. Il lui arrivait de penser que c’était le monde lui-même, dans son entièreté, qui versait des larmes. Mais il n’avait plus le temps de rêvasser puisque sa mère l’appelait déjà pour déjeuner avant de prendre la route pour l’Académie. Après avoir avalé goulument ce que lui avait préparé sa génitrice et l’avoir saluée, il se vêtit de son imperméable bleu marine, mit sa capuche sur la tête et sortit de chez lui pour prendre la route.
A partir de là, rien de bien intéressant à relater : les cours reprirent normalement - peut-être même avec plus d’intensité selon le jeune garçon aux cheveux blancs – et la journée se passa, elle aussi, normalement. Lorsque la fin des cours - marquée par une son de cloche retentissant dans tout le bâtiment destiné à la formation des ninjas de demain – arriva, les enfants se ruèrent hors des classes pour rejoindre leur domicile ou aller flâner entre amis ici et là. Eiki n’était pas pressé de rentrer chez lui, il n’y avait pas grand-chose à faire à la maison.

- Dis, Nolan, t’as pas envie de faire un truc là maintenant ?
- Non Eiki, pour la centième fois, non. J’ai des cours à préparer. Puis il pleut vachement fort.
- Mais enfiiiin, t’es en avance et doué pour ton âge, pourquoi en faire plus ?!
- Il ne faut justement pas que je perde cette avance. On rentre ensemble ?
- Comme tu veux…

Eiki jeta un regard dégouté sur le garçon qui était son meilleur ami depuis leur entrée à l’Académie. Ce dénommé Nolan était plus petit que lui mais beaucoup plus intelligent qu’il ne l’était. Ses cheveux rouge clair étaient mi-longs et tombaient juste un peu plus bas que ses oreilles. Ses yeux noirs jais avaient besoin de lunettes pour y voir clair. Nolan portait une tenue commune aux jeunes de son village, à savoir un pantalon bleu ou s’accrochaient aux cuisses deux étuis pour les outils ninja (ils n’avaient pas le droit d’en porter compte tenu de leur grade) et un haut de la même couleur. Les modèles variaient selon les élèves : certains avaient des manches mi-longues, d’autres le col relevé, certains même avec une fermeture éclair…
Arrivé au croisement des deux rues où habitaient les gamins, ils se saluèrent et se donnèrent rendez-vous au même endroit où ils se tenaient à l’instant pour se rendre à l’Académie ensemble. Seul désormais, le fils d’Inami se dirigeait vers son habitat. Plusieurs choses lui traversaient l’esprit, des choses futiles pour la plupart. Il croisa un homme encapuchonné qui lui jeta un drôle de regard, ce à quoi Eiki répondit par un geste grossier (dans son dos, bien évidemment). Arrivé devant la porte de sa maison, il chassa toutes ces pensées et entra chez lui.

- Je suis rentré !
- …
- Maman ?

Pas de réponse. Généralement, sa mère lui répond toujours, heureuse de voir son fils rentrer sain et sauf. Là rien, pas même une odeur de cuisine qu’il retrouvait après chaque journée… Etrange. Un sentiment d’angoisse parcouru Eiki lorsqu’il fouilla la maison à la recherche de sa mère. Il monta à l’étage où étaient situé sa chambre, celle de sa mère et une porte menant au grenier. Il ouvrit la porte de sa chambre, passa la tête en appelant sa mère mais, là non plus, elle n’y était pas. Il referma la porte et se dirigea vers celle de sa mère quand il sentit qu’il posa le pied dans une substance liquide, peut-être de l’eau.

- C’est quoi ça ?

Il releva le pied pour voir ce qu’il y avait sur sa chaussette blanche. A ce moment-là, les sentiments du jeune garçon étaient multiples. Peur, angoisse, inquiétude, tout y passait cependant que sa chaussette devenait écarlate. Il leva les yeux vers la porte de la chambre adjacente à la sienne et vit s’échapper de celle-ci une traînée rouge, fluide. Ses jambes se figèrent, il commença à trembler légèrement mais il se devait d’aller voir ce que cette porte abritait. Rassemblant son courage à deux mains, il s’avança en direction de cette porte et il posa la main sur la poignée. A contrecœur, il ouvrit doucement ce qui était déjà pour lui la porte de l’enfer en appelant sa mère doucement, comme si Eiki craignait qu’on l’entende.

- Maman ? Allez maman, sors de là…

Il lui suffit de passer la tête dans l’entrebâillement de la porte pour voir cette vision d’horreur. Inami était couchée face contre terre, le dos transpercé par de multiples kunaïs et trois katanas. Le sang coulait à flot du cadavre de sa mère : l’acte a dû être commis seulement quelques minutes avant son arrivée. Eiki ne put encaisser le choc et tomba sur ses genoux, le visage inondé de larmes chaudes. Un haut-le-cœur vint ponctuer le tout et le tout jeune orphelin vomit sur le parquet de la chambre de sa défunte mère.

- Je la trouve bien mieux comme ça non ?

Une voix familière venait de prononcer ces paroles crues. Oui, Eiki savait très bien de qui il s’agissait mais il ne voulait pas le croire. Du moins, pas tant qu’il ne l’avait pas vu de ses propres yeux. Péniblement, il tourna la tête et vit un homme aux yeux bleus aussi perçants que les siens. C’est bien lui, c’est bien ce qu’il lui semblait.

- C’est toi qui a fait ça… ?
- Possible mon garçon, possible…
- Réponds-moi sérieusement… Tu l’as tuée ?
- Hééé, c’est moi qui vais endosser le mauvais rôle maintenant ? Je l’ai tuée oui, mais c’était nécessaire.
- La mort de ma mère, nécessaire ? En quoi sa mort était nécessaire, bordel… ?

Il ne comprenait pas. Il ne comprenait d’ailleurs plus rien. Vivait-il un cauchemar ? Était-ce une mauvaise blague dans laquelle sa mère était complice ? Non, tout ceci était bel et bien réel…

- Eiki, il viendra un jour où tu comprendras. Pour le moment, accepte-le…
- L’accepter ? Tu te rends compte de ce que tu me demandes ? De ce que tu as fait ?! MAIS MERDE ONCLE OYO, POURQUOI ?!
- Tu comprendras…

Son oncle disparut dans un nuage de fumée suite à une incantation qu’il avait prononcée. Eiki était là, désemparé. Il ne saisissait pas encore très bien le fait que jamais plus il ne reverrait sa maman. Ses larmes n’arrêtaient pas de couler et il ressentait de la culpabilité pour une raison qui lui était inconnue. Il faisait frais à présent mais Eiki s’en fichait compte tenu des évènements. Le vent et la pluie fouettaient son visage et les passants le regardaient d’un air bizarre. Les passants… ?
Eiki releva la tête et s’aperçut qu’il était dans sa rue, à quelques mètres de sa maison. Comment cela se faisait-il ? Il se leva avec difficulté et tourna la tête dans toutes les directions. Tout lui paraissait normal, à l’exception du passant qu’il croisa quelques minutes avant d’entrer chez lui – celui qui lui jeta un regard étrange – qui était désormais posté à quelques mètres derrière lui et l’observait. Se rappelant que sa mère ait été tuée quelques minutes auparavant, Eiki décida de rentrer chez lui en courant. Peut-être était-il revenu dans le temps ? Peut-être est-ce un signe du destin pour qu’il la sauve ? Il pénétra chez lui en quatrième vitesse, ôta ses chaussures et se précipita à l’étage. Pas de traces de sang au sol. Etrange mais il s’en fichait, il espérait ardemment que sa mère soit toujours en vie. Lorsqu’il prit son courage à deux mains une nouvelle fois, il décida d’entrer dans la chambre où l’horreur lui arracha toutes les larmes de son corps. Mais, au même moment, il entendit une douce voix provenant d’en bas l’appeler.

-Eiki ? Mon chéri, tu es là ?
- Ma… Maman ?!

Le garçon dévala les escaliers quatre à quatre pour répondre à l’appel de sa mère. Et en effet, elle était là, dans la cuisine. Elle le regarda d’un air amusé et eut un sourire moqueur.

- Tu en fais une drôle de tête mon grand !
- Maman… Que… Tu n’es pas blessée ?
- Hein ? Qu’est-ce que tu racontes Eiki ?
- Il y a à peine quelques minutes, tu étais couverte de sang !
- Mais enfin qu’est-ce que tu racontes ? Je t’attendais pour manger, comme d’habitude.
- Mais je te dis que…
- Il n’y a pas de « mais » qui tienne, tu es sûrement exténué de ta journée. Monte te laver le visage et repose-toi quelques temps dans ta chambre, je te réveillerai plus tard.

Eiki s’exécuta sans broncher. Il était si heureux de voir sa mère encore en vie mais cette joie-là, il ne pouvait pas l’exprimer. Il ne comprenait rien à la situation, vraiment rien. Comment est-ce possible ? Que s’est-il réellement passé ? Ou plutôt : tout cela s’est-il vraiment passé ?
Après un bref passage à la salle de bain, l’apprenti ninja pénétra dans sa chambre et décida de tout oublier. Ca n’allait pas être facile mais il le fallait, il ne devait pas se prendre la tête avec tout ce qui ne s’était probablement pas passé, selon lui. Il jeta un dernier coup d’œil au dehors à travers sa fenêtre avant de se coucher mais il remarqua qu’un homme encapuchonné l’observait depuis le trottoir d’en face. Eiki ne distinguait pas clairement son visage mais l’inconnu avait l’air d’afficher un petit sourire de satisfaction. Lorsque celui-ci détourna le regard de celui d’Eiki pour reprendre sa route, ce dernier aurait juré d’avoir vu deux lueurs rouges briller.