La renaissance de l'immortel


Fanfiction Naruto écrite par Torréfacteur (Recueil de Torréfacteur)
Publiée le 13/07/2011 sur The Way Of Naruto



Ca faisait longtemps que j'avais envie d'écrire une fiction où se mêlerait religion (religion de comptoir, j'entends), questionnement à propos de l'existence, et un chouïa d'aventure et d'action. La voici, la voila ! Le héros de l'histoire apparaitra dans le premier chapitre et nous suivrons son aventure le temps qu'elle durera (jusqu'à ce que je la bâcle en faisant exploser la Terre parce que j'avais la flemme de continuer).

Bonne lecture et je m'excuse d'avance pour mes dialogues plats !



Chapitre 1: Une rencontre improbable



Comblé dans le noir, c’est comme si inconsciemment, il l’avait attendu. Il s’était attaché à la vie comme personne d’autre auparavant, mais l’Ange de la Mort le recueillit lui aussi. L’Appel de celui-ci le terrifiait, c’était pour cela qu’il s’acharnait à vivre, à survivre, jouissant des plaisirs fades et inutiles de la vie. Mais lorsque la Mort le baisa, c’est toutes ses souffrances qui s’envolèrent, chaque once de douleur, physique ou morale qui autrefois le pesaient, disparurent. Son passage de la lumière à l’obscurité fut donc un soulagement. Il était maintenant plongé dans le noir le plus absolu. Nulle étoile, nulle constellation ne parvenaient à troubler ce royaume ténébreux. Aucune notion de temps, ni d’espace. Les sens n’avaient aucune prise sur cet univers. Aucun son, aucune odeur, aucun ressenti. C’était tout un monde inconnu qui l’entourait, monde qui semblait impossible à connaitre tant il dégageait de mystère et de mysticisme.

« Alors c’était ça, la mort »

L’homme ne pouvait pas parler, car il n’était plus homme, mais essence. Et celle-ci constituait l’entièreté de ce Royaume, tantôt une partie, tantôt son infinité. Essence constituée essentiellement de ses souvenirs et de sa pensée, vu que le matériel n’avait pas sa place en ce « lieu » Il avait espéré autre chose de l’au-delà, mais le fait que la souffrance ne soit plus suffisait à le contenter.
Cependant, il maudissait sa lâcheté pré-mortem qui, preuve en était, ne lui avait en rien apporté. Il avait été tout au long de sa vie athée, ou tout du moins agnostique, mais lorsqu’il était sûr de mourir, pour la première fois de sa vie, il avait prié, prié un Dieu, n’importe lequel si tant est qu’il en existe plusieurs. L’approche de la mort nous pousse vite dans nos retranchements, et plus aucune fierté que ce soit n’agit, seule l’impression de survie compte, et c’est dans la vie après la mort que se concentrent les égards et les attentes.
Mais quand la mort l’accueillit en son sein, toutes ses attentes furent anéanties, car la résurrection, le Paradis ou l’Enfer n’existent pas. Seul le noir et donc l’inconnu attendent les morts, qu’ils soient athées ou croyants.

« Au Diable Hidan et ses inepties ! »

Le Royaume de noirceur tourbillonnait au gré de l’humeur du défunt, agité par son essence, inhérente à son existence et son agitation. Mais tout à coup, un changement survint. Son essence dispersée se concentra pour former sa silhouette d’antan. Son essence commençait à céder la place à la régénération de son organisme, atome par atome, molécule par molécule.

« Qu’est-ce qui se passe encore… » dit l’homme, non étonné de ce changement.

Pendant ce temps, une présence dont l’essence paraissait maléfique et qui était encore plus noire que le Royaume s’approchait et entourait le corps en reconstitution.

« Salutations à toi, humain » dit une voix qui semblait résonner malgré l’absence de murs visibles. Celle-ci faisait vibrer l’air ambiant, le corps du défunt compris.
- Qui es-tu ? répondit l’homme loin d’être effrayé, qui pouvait à présent s’exprimer vu que sa mâchoire s’était reconstituée.
- Parle à celui qui va te sortir de là avec un peu plus de respect, jeune homme. Tu as peut-être eu une longue vie de Shinobi, mais comparée à la mienne, tu ne vaux guère mieux qu’un nouveau-né. Je suis Sakhr, djinn de 1ère caste, sous les ordres du Démon dont ceci est le Royaume que vous avez tendance à appeler Au-delà.
- Un djinn ? Comme dans les contes pour enfants ? Qui que tu sois, sache qu’il est dangereux de me prendre pour un… Des lanières faites d’essence se plaquèrent tout à coup sur la bouche de l’homme, l’empêchant de parler.

Hmm ? Aucun mudras, aucun jutsu ? C’est impossible, je n’ai rien vu ni senti aucune émanation de chakra…

- On a peu de temps alors tais-toi » dit la créature, lassée. L’essence de la créature se concentra pour former une silhouette noire où seuls deux yeux apparaissaient. Une mâchoire désarticulée se dessina dans la pénombre à l’endroit où se trouvait normalement le nombril.

L’homme aux yeux de jade se calma tout en réfléchissant. Si la chose en face de lui était vraiment un djinn, il savait qu’il lui était inférieur dans quelque domaine que ce soit. Il était mort, ça c’était une première certitude. L’identité de la créature qui se tenait devant lui n’en était pas une. Cependant, l’action précédente dudit djinn, qui cela dit, n’avait esquissé aucun geste pour l’exécuter, laissait perplexe l’homme à présent cul-de-jatte.

« Je sais que tu es loin d’être bête, c’est pour cela que tu as été choisi, mais aussi pour d’autres raisons. »

Tout en parlant, les yeux totalement indépendants de la créature roulaient dans leurs orbites. La bouche quant à elle dépourvue de lèvres, se mouvait de façon désarticulée, désordonnée.

« Tu es mort il y a quelques temps, tu dois t’en souvenir. Tu te trouves désormais dans le Royaume du Démon, mon maître. Ici errent toutes les âmes maléfiques tuées dans le monde des shinobis. Leur existence ici est liée à l’essence qui les constitue. Mortels, ils sont devenus immortels dans cet environnement. Aucun être vivant n’a d’emprise sur eux, excepté ceux qui ont dans leur répertoire des jutsu incantatoires.

Si l’on s’octroie un retour en arrière, Dieu a créé les anges et le Démon est le seul qui a refusé de se soumettre à Dieu. En faisant cela, il a été banni du Royaume céleste et a pu nous créer, nous les djinns et instaurer cet univers qui est l’antithèse du Royaume de Dieu. A partir de ce moment-là, une guerre faisant affronter les membres de chaque royaume fut lancée. Et le moyen d’annexer chaque partie d’un royaume est de faire remporter son côté, le Bien ou le Mal, sur chaque monde créé par Dieu où chacun a, d’une façon ou d’une autre, une emprise sur les créatures qui y vivent.

J’imagine que tout ceci peut te paraitre fou, irritant, invraisemblable, mais c’est la vérité, et vous, humains, n’y échapperez pas. Ton avenir et ce que tu représentes, c'est-à-dire le mal, la cruauté et tous les vices dépendent en partie de nos actions à nous, qui agissons pour notre bien, et notre bien seul. »

L’homme de Taki réfléchissait comme à son habitude, calmé et serein cette fois-ci. Son corps était entièrement reconstitué, toute son essence était retournée en lui. La bouche dudit Sakhr tourna et une langue disproportionnée en sortit. Elle lécha l’air quelques secondes et retourna dans son antre.

« Tu dois te demander pourquoi je viens te voir alors que tu es mort, et donc que tu ne me sers à rien. En réalité, nous, les djinns relevons le niveau maléfique en quelque sorte de chaque potentiel meurtrier, et il est apparu que, dans le monde où tu vivais, tu étais un assassin digne de ce nom. C’est pour cela que je t’ai choisi, et une tâche bien spécifique te sera attribuée, plus tard. »

Le djinn esquissa un geste et les lanières s’éclipsèrent et s’évaporèrent dans l’essence ambiante. L’homme put enfin reprendre la parole.

« Je ne doute plus désormais de ton identité, ni de tes pouvoirs. Cependant, quelque chose me trouble. Ce que tu m’as dit, le combat entre Dieu et ton maître, la bataille entre le Bien et le Mal, ça fait trop cliché. Comme tu l’as dit, j’ai eu une longue vie de Shinobi, j’ai erré dans le monde à la recherche de la vie et je m’y suis accroché. On m’a aussi bassiné avec ces histoires de Bien et de Mal, et j’ai rejoint le Mal entre guillemets parce que c’est avec lui que je faisais le plus de profits. Et là, je suis mort, je parle à un être surnaturel qui me ressort les mêmes conneries de visions manichéennes.
Je m’attendais à mieux, à quelque chose de plus palpitant de la part de djinns et d’anges… »

Les yeux du djinn s’éclairèrent, sa bouche quant à elle, grinça doucement.

« En effet, il y a quelque chose d’autre là-dessous, mais ça, tu ne l’apprendras peut-être jamais jeune homme. Les intentions et les buts des créatures supérieures que nous sommes nous, djinns et anges ne peuvent être compris par des êtres tels que vous. Vous ne comprendriez pas.
- Si tu crois que je vais me contenter de ça. »

Le corps de l’homme se mit alors à s’illuminer d’une lumière or, frémissant d’une façon indescriptible, comme si un tremblement de terre l’ébranlait. Le djinn lui sourit.

« On dirait qu’il est temps pour toi de nous quitter, on se reverra Kakuzu… Adieu. »
- Adieu ? Où vais-je ? J’aimerais pouvoir avoir le choix de rester ici !
- Tu verras ça à ton réveil et non, tu n’as le contrôle de rien, tu ne décides rien tant que tu seras ici. »

Cette fois, le corps de Kakuzu se fondait dans la masse environnante, il s’éteignait peu à peu. Les paroles qu’il lançait à son interlocuteur se perdaient dans le flot d’essence des autres êtres constituant ce royaume. Et bientôt, il ne resta plus que ses deux yeux de jade, rivés sur la créature qui, il l’apprendra plus tard, l’avait libéré de la mort, mais non de la souffrance. Ainsi, Kakuzu quitta ce monde qu’il avait tant redouté mais qui, tout compte fait, recelait plus d’avantages que sa vie d’autrefois. Une seconde vie l’attendait, où ses choix allaient être profondément perturbés.


J'kiff les introductions bâclées !