Boutique méphistophélique


Fanfiction Naruto écrite par Beverlyy (Recueil de Beverlyy)
Publiée le 02/01/2011 sur The Way Of Naruto



Cette fiction m'est venue suite à une lourde panne d'inspiration pour mes OS/Fics parodiques et humoristiques. Autant dire que je me suis trouvée bien embêtée et j'ai donc préféré me mettre à un autre genre que j'apprécie : L'horreur/Suspens/Spirituel :].

L'idée m'est venue lorsque je suis passée devant un stand de gri-gris porte bonheur dans Paris. Dans un quartier un peu africain, c'est monnaie courante et il y avait un joli porte clefs/porte bonheur où il y avait marqué : "Souvenirs, une partie de votre esprit.". Je me suis beaucoup interrogée sur cette phrase, ça peut paraître un peu idiot, mais logique : Souvenir = pensée, pensée = esprit. On va dire que c'est plus profond que ça, mais ça a été le point de départ.

Une boutique qui vous vend de la magie, de quoi exaucer vos souhaits contre un souvenir, une petite partie de votre esprit. Comparez avec le simple fait d'acheter un vêtement et toute la pub qui va avec, vous comprendrez :]

Sur ce, bonne lecture, et faites attention... Qui sait ce que l'on peut vous vendre. Le service après vente n'est pas de mise.



Chapitre 1: Magie des sens, ouverture prochaine.



Bonjour vous ! Oui vous ! Non ne dites rien, je n'oublie jamais un visage qui me semble familier. Vous êtes... Vous êtes... C'est cela ! Je l'avais oublié, veuillez me pardonner. Mais entrez, entrez. J'ai plein de choses à vous montrer. Voyez-vous, je dispose d'un étalage impressionnant de petits grigris et je veux vous en faire profiter. Moi je ne vends que de la qualité, des objets à effets permanents et prouvés. Ma devise reste toujours "Un client parfait doit avant tout être satisfait". Alors bien sûr, il y aura toujours des langues de vipère pour vous dire que je vends de la camelote... Comme ce concurrent. Oui, voyez l'étalage d'un gris souris au bout de la rue. A vomir, n'est-ce pas ? Je suis de votre avis, cette couleur est immonde. J'ai beau aimer les auvents neufs, preuve d'une boutique de qualité, celui-ci est vraiment laid et semble aussi vieux que mon pantalon à pinces des années 80. Il vient d'arriver en ville et cet abruti exhibe ce genre d'auvents d'un goût plus que douteux. Ça ne m'étonnerait pas qu'il fasse faillite dans quelques temps. Parfaitement madame. J'ai même entendu dire que ce nouveau propriétaire a fait passer une annonce dans le journal. Une annonce plus que débile si vous voulez mon avis. Attendez, je dois l'avoir quelque part ici... Page 3. Voilà ! Ici ! "Magie des sens". Quel nom idiot pour un antiquaire ! "Ouverture prochaine, étalage à découvrir sur place, il y aura forcément un peu de magie pour vous". Quelle débilité ! Non, vraiment, on ne peut pas faire pire comme genre d'annonce. C'est un peu comme s'il nous disait "Venez vous faire arnaquer et découvrez des objets d'origine douteuse à prix d'or". A vous en faire haïr la presse. Pouah. Mais croyez -moi ma petite dame, j'ai l'œil pour ce genre d'individus. L'on me le dit souvent : "Vous êtes un fin limier, mon cher Hanzou". Ils n'ont pas tout à fait tort ! Tenez, monsieur Nara me le disait ce matin lorsqu'il est venu m'acheter de la poudre de mandragore pour ses cerfs ! Vous le connaissez sans doute ? Lui et son fils sont de très bons clients. J'ai reçu également la visite de Monsieur Yamanaka et de sa fille. Ils aiment beaucoup mes potions de longévité pour leurs plantes. Ils m'ont d'ailleurs affirmé que le bégonia géant avait encore pris une dizaine de centimètres. Ah mais oui madame, croyez-moi, mes produits sont d'une grande efficacité. Ce qu'aime d'ailleurs à me répéter cette chère Tsunade, je sais de fait qu'elle adore mes plantes médicinales, qui se marient très bien avec de bonnes doses d'un saké bien fort lorsqu'elle se trouve souffrante. Mais bien sûr, le village entier vient se fournir chez moi. Sans arrogance, l'on peut bien dire que je suis un expert dans mon domaine. Privilégiant la qualité, absolument ma chère. Voyez-vous, j'exècre les charlatans ! Et quelque chose me dit que ce nouveau venu en ville en serait bien. Je compte bien rester vigilant, on ne sait jamais. Les esprits me répètent de rester prudent, qui sait, ce mystérieux propriétaire est peut-être un docteur Mengele, ou alors un cauchemar qui a l'intention de faire parler de lui à Konoha... ou dans l'au-delà...
Je vous emballe votre amulette ?

Konoha. Petit village où règne l'ambiance purement simpliste d'un quartier résidentiel à l'américaine. Chaque allée nous laisse découvrir son lot de belles voitures accordées à une maison bien précise. Prenez cette maison sur le côté gauche de la grande avenue, celle de la famille Sarutobi. Kurenaï et Asuma, le couple parfait en attente d'un petit rejeton. Eh bien il n'est même pas encore sorti que ce grand dadais s'est empressé d'acheter un monospace. La voisine de notre petit couple s'appelle Hanoko. Veuve, un peu dépressive sur les bords, on la soupçonne même d'avoir tué son mari. Ce qui est complètement faux en somme, mais ce genre de petits ragots attisent bien la curiosité du voisinage et lorsque l'on voit la Mansory coupe gothique qui trône fièrement sur sa pelouse défraîchie, l'on se dit qu'elle doit en ramener souvent des cadavres dans le coffre. Alors oui, rien qu'au véhicule, vous pouviez d'ores et déjà dire qui habitait dans la maison livrée avec. Quelle idée d'exhiber alors son automobile comme un petit bijou ou comme un titre de propriété. Mais cela était monnaie courante et les habitudes persistaient autant que l'acné imposante du petit Obito.

Perché sur sa bicyclette, Obito Uchiwa aimait à pédaler vite sans prendre le soin de mettre un casque, quelle perte de temps ! Il n'écoutait que rarement les recommandations de sa mère, et puis après tout, il n'avait pas que ça à faire. Paraître encore plus ridicule aux yeux des copains ? Non merci. Déjà que ses boutons n'arrangeaient pas du tout ses affaires, il valait mieux ne pas accentuer le massacre en portant un accessoire aussi risible. Il était tôt pour un dimanche, environ 8h30, mais il ne s'en souciait guère. Il faisait le tour du quartier, roulant parfois sur une roue seulement dans l'espoir que Lin, la fille voisine des vieux Yakushi débarque dans la rue et le regarde en le dévorant des yeux. Obito était un enfant que l'on peut qualifier d'équilibré : en Cinquième au collège le plus proche avec des notes ni médiocres ni faramineuses, amoureux de sa voisine de classe, de famille aisée mais sans plus, une addiction aux jeux vidéo et aux sorties entre copains le week-end, Obito n'avait pour seule singularité que son acné assez précoce et inhabituelle. Oui, Obito était ce que l'on pouvait appeler un garçon banal et il s'en accommodait. Il n'enviait personne, pas plus qu'il n'avait de rêves grandiloquents, hormis celui de sortir un jour avec la jolie Lin. Et ce dimanche matin, comme tous les dimanches matin d'ailleurs, il filait à vélo à travers la grande avenue du centre ville, passant devant Sweets & Vanilla où une odeur délicieuse de pain fourré à la crème de vanille laissait deviner la pâtissière Kushina derrière ses fourneaux, prête à ouvrir dans un peu moins d'une demi-heure. Obito descendit l'allée de plus en plus vite, laissant défiler la succession des quelques boutiques du village comme le bar Vertverre, le fleuriste Yamarguerite, le supermarché Iciyatou, l'antiquaire Hanzou et le salon de thé des Kunoichis Dinstinguées. Il évita au passage la vieille ronchon Tsume qui promenait son molosse et qui l'aurait houspillé si jamais il avait eu le malheur de rouler trop près de l'énorme tas qu'elle appelait Kuromaru. Arrivé devant le poste de police Uchiwa où travaillait presque toute la totalité de sa famille, Obito ne s'y attarda pas de peur de voir son oncle Inabi sortir pour s'en griller une et le réprimander pour un non port du casque à vélo. Il contourna le bâtiment et tourna à gauche pour faire face au dernier magasin de la rue, dont l'auvent gris faisait penser à une boutique pour vieux séniles qui viennent faire empailler leurs défunts animaux de compagnie. Obito regarda les vitrines complètement vides et se pencha pour essayer de regarder à l'intérieur ce que comptait vendre ce nouveau venu. Il s'attendait alors à voir des objets tous plus barbants les uns que les autres ou des piles de cartons éparpillées les unes à côté des autres, mais rien de tout cela ne s'exposa à ses yeux. L'intérieur était vide, totalement vide. Il faisait sombre et Obito ne put distinguer qu'un comptoir prenant une bonne largeur de la pièce et deux fauteuils dignes de figurer dans un salon pour entrepreneurs fortunés. Il colla son visage un peu plus contre la façade transparente et ce qu'il vit lui fit l'effet d'une douche froide. Son cri de surprise fut étouffé par le bruit de sa bicyclette qui percuta le bitume.

Kushina était, d'après ses voisins, une pâtissière hors pair, une mère parfaite, une épouse attentive et aimante, et à 39 ans ne paraissait qu'en faire 29. Enfin, cela, si vous écoutiez les petits commérages du quartier autour d'une bouteille de saké bien dosée le vendredi soir lors de la traditionnelle partie de poker, ou encore autour d'un verre de vin remplaçant l'ordinaire tasse de thé anglais du salon des demoiselles. Car vue de sa famille, Kushina était loin de ressembler à la perfection faite femme. Elle savait cuisiner et se coltinait moins de rides que certaines de son âge mais la pâtisserie a plutôt tendance à rester sur les fesses de celle qui la prépare à force d'y goûter et le bistouri aide pas mal lorsqu'il s'agit de cacher quelques petits sillons qui marquent trop le visage d'une pré-quadragénaire. Dans sa boutique qu'elle tenait depuis environ 15 ans maintenant, Kushina s'affairait à préparer ses spécialités : pain fourré à la crème de vanille, brioche aux trois chocolats, croissants au miel et fondants au praliné. L'on ne tarissait pas d'éloges sur ses créations et ses gâteaux aussi délicieux les uns que les autres. Les affaires marchaient très bien et elle ne pouvait que s'en réjouir. Elle gérait la boutique seule avec une seule employée à plein temps, Hinata. Cette petite de 17 ans suivait des études par correspondance et préférait parfaire son expérience professionnelle en commençant à travailler dès l'âge de 16 ans. Kushina l'avait embauchée sans se douter qu'elle avait choisi une perle : polie, conviviale, un joli sourire allié à son petit minois tout aussi ravissant, Hinata attirait les clients comme des chats vers une poissonnerie. Elle n'était responsable que de la caisse, de la vente et de l'entretien des terrasses et des présentoirs à gâteaux mais elle trouvait même le temps d'aider Kushina à la confection, ou même de faire la vaisselle à la fermeture du magasin. Et comme tous les jours, à 8h50 exactement, Hinata entrait, appelait Kushina depuis l'entrée de la boutique et venait la rejoindre aux cuisines pour lui dire bonjour. Et c'était continu d'un jour à l'autre depuis un an déjà. Entendant la sonnette retentir, Kushina mit la dernière fleur en sucre sur la pièce montée qu'elle venait d'achever avant d'entendre Hinata l'appeler de son ton habituellement joyeux. Kushina recula pour admirer son œuvre et vint faire la bise à son employée. Comme toujours, Hinata portait un joli petit chemisier discret, lui donnant un charme qui se mariait parfaitement avec ce petit côté professionnel qui incite pas mal de gens à acheter sans compter. Après tout, à vendeur soigné, produit de qualité. Et ça, tout bon commerçant se devait de le savoir, pensa Kushina. Elle regarda sa protégée, un petit sourire aux lèvres. Oh, il est vrai qu'il y aurait pu y avoir certaines tensions entre les deux femmes : après tout, Hinata était belle, jeune, dans la force de l'âge, ambitieuse, discrète et d'un charme qui n'était plus à prouver. Tout ce que Kushina ne pouvait décidément pas apprécier. Après tout, ce n'était pas pour rien si elle se cachait derrière des façades, des sourires et des petites impressions de perfection glissées ici et là tels des petits indices lors d'une chasse au trésor. Kushina était d'une jalousie maladive. Et de fait, elle ne pouvait supporter de voir plus belle qu'elle, plus talentueuse ou même plus cachée qu'elle derrière des façades opaques que l'on a coutume d'appeler hypocrisie. Alors, voir cette jolie fleur travailler pour elle, cela l'aurait en temps normal rendue malade. Cependant, Hinata avait le don de se montrer toujours trop douce, toujours trop naïve, trop candide. Kushina aimait à se répéter qu'elle la prenait en pitié, ni plus ni moins, et que cette pitié était le seul moyen de ne pas succomber à la tentation de la virer à son premier "faux pas", qu'il soit justifiable ou non. Regardant Hinata la couvrir de compliments au sujet de sa pièce montée, son moral remonta en flèche, tant et si bien qu'elle en eut presque l'impression que la journée se passerait bien, même si l'on était un dimanche, qu'elle devait bosser, supporter des commandes à n'en plus pouvoir et rentrer à des heures pas possibles pour supporter un mari dont l'haleine n'avait d'égal que la mauvaise humeur et son enfant, un adolescent en crise depuis qu'il avait trois poils au menton. 8h59, il était temps d'ouvrir la boutique et de se préparer à une nouvelle fournée de pâtisseries qui disparaîtraient de leurs jolis plateaux dans moins de quelques heures.

9h00 pile. Une porte s'ouvrit au bout de la rue, à quelques mètres de Sweets & Vanilla, pour se refermer aussi sec. La rue était complètement déserte, si l'on exceptait les quelques voitures endormies sur le bord de la route, attendant patiemment un PV pour mauvais stationnement. Une sonnette discrète émit un son cristallin, à peine audible à l'oreille de Tsume qui se hâtait de rentrer chez elle mais que Kuromaru ne manqua pas. Il se tourna instinctivement en direction de la boutique d'antiquités d'Hanzou en continuant tout de même d'avancer aux côtés de sa maîtresse. Ce n'est qu'à l'intersection que le molosse put à nouveau regarder devant lui, les oreilles toujours dressées et en alerte. Et tandis qu'il regardait disparaître ce couple peu orthodoxe de résidents, le vieil homme aux cheveux d'or agitait son amulette d'un vert fluorescent dans l'obscurité de sa boutique fermée. Une grimace se dessina sur son visage sombre, accentuant des traits durs et des cicatrices profondes et marquées. Il soupira puis rangea l'amulette, seule source de lumière dans la pièce obscure, pour se retrouver dans une pénombre complète.

- Ça commence. Tu ne te trompes décidément jamais, lança t-il à l'aveuglette, sans destinataire précis.

Un grincement se fit entendre lorsqu'il ouvrit la porte pour y ajuster le panneau "Ouvert", et la lumière fit irruption à travers ce qui était, quelques secondes avant, un empire de ténèbres composé d'étagères poussiéreuses.


Voila pour le premier chapitre :), J'espère que ce début vous aura plu et qu'il ne vous aura pas semblé trop flou ^-^.

Prochain chapitre à venir. Merci de votre lecture :)