Entre chat et souris...


Fanfiction Naruto écrite par Ris@ (Recueil de Ris@)
Publiée le 13/01/2011 sur The Way Of Naruto



Voilà mon nouveau chapitre avec un peu de retard =)
Ce n'est qu'une transition et je suis un peu déçue du peu d'information que je vous ai laissé.

Musique: Lonely day de Systeme of a down



Chapitre 4: Voyage au coeur de la souffrance...



Temari était restée chez elle deux jours entiers pendant lesquels elle refusa de décrocher le téléphone pour se faire réprimander. Deux jours de solitude noire. Deux jours de réflexion sur elle-même. Deux jours de flots d'angoisse permanents. Elle n'avait jamais aimé être seule, cependant elle n'avait jamais eu le choix.
Le matin du troisième jour, elle se décida enfin à aller au QG pour exiger un travail. Elle avait besoin d'argent. Du fric pour elle, mais aussi pour eux. Fatalement c'est ce qui la poussait à vivre encore un peu chaque jour.
Elle soupira en se coiffant de son éternelle coupe extravagante : quatre couettes blondes dressées sur sa tête. Elle se maquilla ensuite pour paraître plus jeune ou juste moins moche. Elle enfila sa tenue de travail : une combinaison noire qui lui permettait de ranger un nombre incalculable d'armes en tout genre. C'était impressionnant ce que l'on faisait en progrès.
Lorsqu'elle sortit, elle ne croisa personne dans son vieil immeuble puant. Dans la rue, la foule avançait d'un même mouvement. Le bruit grouillait, prenant le moindre espace libre pour empêcher un quelconque silence de s'installer paisiblement. Temari aimait ça. Elle s'engagea dans la foule, dans la masse d'humains à laquelle elle ne semblait pas appartenir : du moins, c'est ce qu'elle avait toujours pensé en les observant.
Ils étaient toujours en train de faire quelque chose qui semblait plus important que tout : téléphone en main, agenda dans l'autre, ils courraient tous en quête de leur train-train quotidien, sans surprise, sans évènement qui marquerait leur vie à jamais. D'une certaine façon, la jeune femme les enviait. Ils n'avaient pas à s'inquiéter du lendemain : ils avaient une famille, une vie.
Elle n'avait rien : pas d'amis, juste des collègues. Pas de vie : juste un but.
La rue était assez large pour que deux flots de foule puissent se croiser sans se toucher, ou presque. Temari poussa une vieille dame pour se faire un passage vers la gare. Elle ne s'excusa pas.
La station était loin et elle se doutait bien qu'elle ne serait là-bas que dans l'après-midi. Elle aurait pu prendre un taxi : mais c'était trop cher pour elle dorénavant. Au moins, elle aurait le temps de réfléchir à ses propres problèmes.
Le flic n'était pas un problème majeur : en soit, c'était plutôt simple. Une photo de lui pour l'identifier et une adresse lui suffisait pour le liquider sans faire de vagues. Ou presque. Elle haussa les épaules. Le bureau de protection aura un peu de boulot comme ça…
Elle se dégagea de la foule pour respirer un peu. Elle passa donc dans un petit parc, non loin du brouhaha la ville, de sa pollution et de sa tristesse.
Le véritable problème résidait au sein de l'organisation elle-même. Bien qu'elle fût l'une des meilleures il y a quelques années, la nouvelle génération n'était pas mal non plus. Elle avait entendue que numéro 107 était plus doué qu'elle à seize ans. C'était affreusement humiliant. Elle soupira en se re-faufilant dans la foule, après avoir traversé le parc. S'ils n'avaient plus besoin d'elle, elle était foutue.
Elle croisa les regards las des gens, leurs faux sourires de politesse, leurs insignifiantes existences dans ce monde. Elle rencontra des gens désespérés, des femmes battues, des hommes ivres de richesse. Le monde n'était que débauche. Le monde n'était qu'enfer. Temari détestait cette vie, cette ville. Elle détestait le fait que personne ne ferait jamais rien pour arranger les choses. Elle détestait le fait qu'elle pensait être un jour la femme qui changerait le monde. Elle détestait l'espoir, les rêves. Elle détestait l'illusion. Elle détestait les magiciens qui ne faisaient que mentir, les hommes de loi aussi. Elle détestait se mentir également. Elle y était pourtant bien obligée pour ne pas sombrer dans la même débauche que tous ces gens-là.
Lorsqu'elle arriva à la gare, elle prit une place avec le peu d'argent qui lui restait, puis elle attendit. Quelques minutes, puis une heure. Le train arriva doucement, comme épuisé lui aussi de cette vie. A cette pensée un sourire insolent traversa rapidement son visage fatigué. Elle monta à l'intérieur d'un wagon et se cala dans un siège avant de fixer durement la fenêtre, comme pour essayer d'entrevoir la fin du chemin. Ce long chemin qui finirait sans doute par la perdre. Elle s'en doutait de toute manière : un beau jour, tout s'écroulerait comme un château de carte. Tout foutrait le camp. Tout : à commencer par sa misérable conscience qu'elle avait réussi à berner jusqu'à aujourd'hui. Temari redoutait le jour où elle réaliserait que tuer n'était pas la solution à ses problèmes. C'était dans ces moments noirs, dans ces moments de solitude qu'elle s'efforçait de ne pas penser, de ne pas croire en la justice. De ne croire qu'en elle : qu'en sa vérité, qu'en son passé douloureux.
Le train démarra difficilement. D'abord sa vitesse fut lente et l'on sentait là toutes les années de son utilisation quotidienne. Puis, les wagons partirent un à un, effaçant le bruit de grincement inquiétant. Temari partit pour le "cocon". C'était comme ça qu'elle appelait le QG. Un cocon d'horribles bestioles qui grouillaient çà et là de part le monde.
Dans le train, il n'y avait personne. Enfin si : une petite fille, sa mère et un vieux couple.
La fillette jouait tranquillement avec une poupée en tissu tandis que sa mère, totalement indifférente à cette scène sans doute banale, lisait un magazine créé uniquement pour les commères dans son genre. Ça se voyait à trois kilomètres. Cheveux bien lissés, pommettes arrondies, maquillage exagéré et tailleur bleu marine bien repassé. Tout d'une commère. C'était évident. Elle aimait raconter des bobards à d'autres humains de son espèce. L'espèce des petits curieux qui ne comprennent rien à la vie des gens. Qui ne comprennent même pas le sens de leur vie et qui, par un manque cruel d'activité, ne trouvent rien de mieux qu'épier les défauts des autres tout en se confortant dans l'idée qu'ils ne sont pas comme eux. Que ça ne leur serait jamais arrivé.
Stupides humains…
Temari soupire en tournant la tête. Le vieux couple semble bienveillant. La vieille dame sourit. Un sourire calme et serein. Ses cheveux gris sont attachés en un beau et délicat chignon qu'elle a dû prendre soin de faire ce matin. Les rides de son visage semblent souligner toute l'expérience qu'elle a de la vie. Ses deux yeux pâles regardent avec attention son ouvrage qu'elle confectionne. En effet, dans ses petites mains agiles se tient un magnifique tricot en laine rouge : de petits gants.
Un nouveau-né dans la famille des vieux… sourit Temari en se concentrant sur le papi.
Celui-ci regarde la petite fille d'un air morne. Son visage est fatigué, las et terriblement désespéré. Ses larges sourcils blancs sont abattus sur ses yeux foncés. Il n'a plus grand-chose sur la tête et le peu qu'il a est de la même teinte que ses sourcils. Ses mains sont jointes comme s'il voulait prier, mais il ne semble pas méditer. Temari hausse les épaules. Après tout, ce ne sont pas ses grands-parents. Elle n'en a rien à faire d'eux et de leurs problèmes, quoi qu'ils soient.
Le train s'arrête. La fillette se précipite dehors accompagnée de sa mère qui a refermé le magazine, mais qui le conserve sous son bras : au cas où.
Le train repart, dans sa cadence rapide mais à la fois trop lente. Personne n'est monté à l'arrêt. Pas dans ce wagon tout du moins. Rien ne perturbe le voyage. Un arrêt avant le sien, le vieux couple descend. Avant de s'en aller, le vieux salut Temari comme s'il comprenait l'expression éteinte de celle-ci. La jeune femme ne relève pas cette tentative de dialogue et le vieux descend donc sans rien tenter de plus.
Cette fois-ci une personne pénètre dans le wagon. Temari ne le reconnait pas tout de suite. Elle le détaille d'abord comme étant quelqu'un de terriblement étrange. La première chose qui la frappe est sans doute son étrange coiffure, bien qu'elle ne fût pas la mieux placée pour parler. Il avait une couette au dessus de son crâne. Sa tête ressemblait à un ananas. Ensuite, elle examina ses yeux perçants, mais fatigués.
C'est alors qu'elle le reconnut : le mec qui était sorti du commissariat.
L'homme s'affala en face d'elle, comme s'il n'avait pas le choix. Il lâcha un profond soupir en fermant ses paupières. Ses traits étaient fins. Sur ses oreilles, de fines boucles d'oreilles avaient percé sa peau. Ses lèvres étaient abimées. Elles semblaient rêches et l'homme puait la cigarette.
Ses vêtements n'avaient rien d'étrange. Bien au contraire. Il paraissait trop normal. Temari ne chercha pas à en savoir plus. Elle se leva lorsque le train amorça son arrivée à la dernière station. La jeune femme s'attendait à être suivie, mais rien. L'homme ne bougea pas. Elle descendit donc sans le réveiller : en effet, il semblait s'être endormi en très peu de temps.

Ce n'est pas mon problème après tout.

Elle marcha donc jusqu'à son QG où elle entra tout comme la dernière fois. Lorsqu'elle se retrouva devant ses supérieurs, elle s'assit calmement avant de commencer à ignorer les réprimandes de ces vieux bougres :

- Le bureau de protection doit maintenant te couvrir pour un meurtre inutile numéro 62. Je suppose que tu avais une bonne raison ?

- Oui, il me faut du fric, moi. Comment je fais si je ne peux plus agir pendant quelques temps ? Mon job c'est de tuer ceux qui gênent le bon fonctionnement du Monde. Il me gênait. Je fais partie du Monde. Je l'ai tué. Ça pose un problème ? Si oui, je me débarrasserai du problème. Un nom, une adresse et c'est réglé. Vous le savez n'est-ce pas ?

Un des vieux souffla, indigné. Ils savaient tous que Temari était une froide tueuse à gage. Ils savaient qu'elle était l'un de leurs meilleurs atouts. C'était pour ça qu'ils la gardaient. Elle était effrontée, bornée et indisciplinée, mais efficace.

- Le bureau de protection n'en sera pas content. Leur boulot va se compliquer si nous te chargeons d'un assassinat. Aussi insignifiant soit-il.

Elle haussa négligemment les épaules :

- Tant pis. Donnez-moi quelque chose quand même. Ils n'avaient qu'à faire leur boulot correctement.

Un des trois vieux sourit.

- Très bien numéro 62. Nous t'accordons ta requête, mais si tu échoues, si tu fais la moindre bavure, personne ne viendra te sauver. Est-ce bien clair ?

Temari fronça les sourcils. Une bavure ? Pourquoi en ferait-elle ? Après tout, la dernière fois n'était qu'une faute de jugement… et la fois d'avant aussi. Le violeur qu'elle avait abattu l'avait prise au dépourvu. Pas étonnant que la police la suspecte maintenant...

- Entendu. L'ordre de mission ?

- Le voici. Fit-il en lui tendant le dossier.

Temari l'ouvrit et lut l'objectif. Elle crut s'étouffer, mais se retint. Elle leva les yeux sur ses supérieurs qui jubilaient tous.

Oh les cons. pensa-t-elle en ravalant sa fierté.




J'espère comme d'habitude que cela vous a plus. En espérant que ça n'a pas été trop long et trop chiant à lire. =)