Pensées secrètes


Fanfiction Naruto écrite par Ichigano (Recueil de Ichigano)
Publiée le 12/02/2009 sur The Way Of Naruto



Et bienvenue dans ce chapitre 17 ! C'est l'un des plus longs que j'ai jamais écrit, c'est pour dire à quel point je l'ai peaufiné !
Mais avant tout cela, voici un petit hors sujet relatif aux noms des personnages inventés de cette fic : car il y en a certains...

Hanato Siam : comme certains l'ont remarqué, Siam vient de la saga de Pierre Bottero, Ewilan. Siam est une guerrière et une épéiste, ça colle plutôt bien au personnage. Je voulais un nom qui ne sonne pas japonais, sans pour autant être totalement français. C'est également l'ancien surnom d'un de ma meilleure amie. Pour le nom de famille, j'ai cherché un truc en -to qui est pas très joli à l'oreille, mais qu'on ne croise pas souvent. Hanato. Tout simple.

Yasura Kosui : Yasura vient d'un autre manga. Ma cousine est fan de "Nana" un shôjô musical, dans lequel il y a un perso appelé Yasu, qui est, selon elle, supercool en toute circonstances, calme et zen. Je lui ai piqué son prénom, unpetit -ra pour pas faire trop plagiat et ça donne Yasura. Je me suis rendu compte récemment que Yasuraka est le nom d'un des personnages inventé de Takara Hatake dans sa fic du journal. Coïncidence ? Kosui est un clin d'oeil aux animés en japonais sous-titré. Tous les personnages disent au moins une fois "Kuso" traduit par "merde", "mince" ou "saperlipopette" selon les cas. J'ai pris un prénom qui sonnait pareil.

Chiro Taika : Chiro vient de mes cours de bio (les réactifs chiraux xD) c'est un nom qui sonne bien à l'oreille sans faire trop "inventé". Taika c'est un assemblage aléatoire de lettres sans trop de signification. Autant de sais de manière précise ce que j'atten de Kosui et de Siam, autant j'ai du mal à cerner ce personnage là, mais j'ai heureusement un super bouquin appelé "Personnage et point de vue" qui m'aideras à découvrir (et donc vous faire découvrir) cette étrange gamine.

Tsuga Keo : Tsuga est un hommage à Hitsugaya Toshirô, mon personnage préféré de Bleach (le petit gars aux cheveux blancs qui mange de la pastèque). Keo vient de Keophraste, l'un des personnages que j'ai inventé pour une nouvelle (à découvrir dans mon recueil: Dragon et Citadelle, en colaboration avec mon autre meilleure amie.



Chapitre 17: Chamailleries et point de vue



Les premières lueurs de l'aube ont peine à percer sous les lourds nuages gris qui se sont accumulés durant la nuit. L'air est lourd, la pluie proche. Néanmoins, un ninja matinal s'exerce sur un terrain en terre battue. Ses pieds enveloppés de chaussons d'escrime n'émettent qu'un léger frottement au contact du sol. Une très longue tresse de cheveux bruns ondule au gré des mouvements du ninja, en l'occurrence une kunoichi, de taille moyenne. Appuyé contre un arbre, le fourreau du sabre, abandonnée car trop encombrant, arbore un bandeau noir de Suna. Le sabre en question voltige dans la main de la ninja, comme animé d'une vie propre.

Combattant un ennemi invisible, Siam enchaîne feintes, parades et contre-attaques, suivant une trajectoire aléatoire sur toute la surface du terrain. Et tout cela dans la discrétion la plus grande possible. De fait, elle a dépensé une fortune dans son nouvel équipement, dont les vêtements, fabriqués sur mesure par un armurier fournisseur de guildes d'assassins. Chez cet artisan TRES spécialisé, elle a acquis un excellent pantalon large resserré aux chevilles, taillé dans un tissu noir qui ne fait pas fritch-froutch quand on marche, une ceinture multifonction qui peut supporter plusieurs sacoches et fourreaux sans cliqueter, une paire de dagues jumelles à lame noire et mate pour les combats dans l'obscurité et les espaces réduits, ainsi qu'un haut sans manche de même confection que le pantalon, mais ajusté pour ne pas entraver ses mouvements. Au passage, il lui comprime la poitrine, évitant ainsi qu'elle ne la gène ou déséquilibre en plein combat. En tout, Siam a déboursé pratiquement quatre mois de soldes dans un seul magasin de Konoha. Mais elle trouve ses vêtements, parfaits, absolument fabuleux, tels une seconde peau. Et malgré les fourreaux des deux dagues fixées sur sa ceinture dans son dos, elle s'est rarement sentie aussi légère. Avec ça, elle pourra facilement laminer l'odieux manipulateur d'ombres qui a osé l'humilier. Déjà, sans l'intervention de Temari, il serait depuis longtemps passé par le fil de son épée.

Elle achève sa danse mortelle sur un gracieux coup de taille porte de revers et s'immobilise, prenant la pose. Genou droit à terre, bras gauche enroulé autour du ventre, tête baissée et sabre tendu à l'horizontal derrière elle : elle ne se voit pas, mais elle est persuadée que ça en jette.

Une fois certaine que tout public potentiel en a pris plein la vue, elle se redresse souplement et reprend sa respiration après ces enchaînements éreintants. Elle est là depuis presque une heure, mais est loin d'avoir fini. Depuis son arrivée à Konoha, l'agitation dans la demeure de la délégation de Suna l'a mise en retard dans ses exercices d'escrime, retard qu'elle se doit impérativement de combler. Voilà pourquoi, alors que Taika et Kosui sont profondément endormis, elle travaille ses positions et ses techniques d'escrime. Et pourtant, elle n';a aucun regret. Que sont quelques heures de sommeil contre le fait de pouvoir faire siffler l'air contre sa lame ?

La respiration calme et sereine, Siam se teste. Elle avise un arbre aux feuilles couvertes de rosée et se positionne devant lui, bien stable sur ses deux pieds. Elle consacre une dizaine de secondes à se concentre et éveiller ses sens, puis se lance. Elle agrippe à deux mains la poignée de son sabre et donne un violent coup de pied dans le tronc.

L'arbre est solide, et c'est à peine si l'une de ses branches frémit. Mais la puissance du coup est suffisante pour en faire vibrer les feuilles et tomber trois gouttes de rosée. Siam en choisit une et pivote sur elle-même. Le sabre amorce un vif mouvement circulaire, et part à la rencontre de la goutte en chute libre. L'eau et le métal se rapprochent. Mais la lame rate sa cible et la goutte s'écrase au sol. Siam baisse le bras et soupire un brin, par habitude. Ce n'est pas encore son heure. Elle se souvient mot pour mot de l'une des premières choses que lui a dit sa mentor, en apprenant son intention de manier le sabre.
"Tant que tu ne sauras pas couper en deux une goutte d'eau en plein vol, tu ne pourras pas te prévaloir du titre d'épéiste ou de sabreuse."
Et vlan, dans les dents. Mais cela ne fait que six ans qu'elle s'entraîne intensivement aux armes blanches. Elle a le temps, beaucoup de temps pour progresser.

La ninja va se poster au centre du terrain pour exécuter son exercice le plus délicat. Elle colle son talon droit contre son pied gauche, laisse tomber sa main gauche le long de son corps et lève sa main droite au niveau de ses yeux, bras tendu. Son sabre est maintenant dans l'alignement de son regard. Et c';est tout. Le but de l'exercice est de tenir le plus longtemps possible sans faillir, sans qu'un seul des muscles ne trésaille. Au début on apprend à tenir trente secondes, puis une minute, puis deux, puis cinq, puis dix et ainsi de suite. Cela donne du tonus autant que de la patience. C'est extrêmement plus difficile qu'il ne le paraît. Surtout quand quelqu'un apparaît brusquement dans vos champs de vision.

Deux yeux bleus interrogateurs la fixent. Surprise, elle sursaute légèrement, assez néanmoins pour faire vaciller la point de la lame.

"Perdu !"

L'intrus rigole doucement. Furieuse d'avoir été dérangée, Siam abaisse son bras, puis se fend brusquement, traçant une fine blessure sur le cou de celui qui lui fait face. Il cesse de rire et louche sur la pointe tranchante du sabre qui frôle son nez.

"Tu m'as déconcentrée, grogne Siam."

Le garçon semble approuver, car il ne répond rien - sûrement aidé en cela par la perspective de perdre son nez. Au bout d'un moment d'attente, Siam retire son bras et se détourne vers ses affaires posées en bordure du terrain. Le gars la suit, sa bonne humeur retrouvée.

"Je m'appelle Naruto, Uzumaki Naruto.
-Chouette. J'en suis très contente pour toi.
-Et toi ?
-Tu n'as aucun intérêt à le savoir.
-Je me souviens ! Tu es descendue dans l'arène. Et tu as perdu contre Sh..."

Siam se retourne brusquement, fait voltiger son sabre autour d'elle et fusille Naruto d'un regard mauvais.

"Je te conseille vivement de ne pas aborder le sujet."

Naruto acquiesce sans rien dire, puis croise les bras en grommelant à propos des filles violentes.

"Tu disais ?
-C'est tout le temps pareil. Sakura elle me frappe aussi, c'est pas juste. Pourquoi les filles ont le droit de nous torturer ?
-Oh pauv' chou."

Siam le regarde d'un air peiné.

"C'est vraiment pas de chance. Mais, tu sais, si toutes les filles font ça..."

Elle se rapproche un peu et le fixe intensément.

"C'est parce que tu est lourd et collant !"

Sur ces mots elle le plante là et va ranger son sabre dans son fourreau. Le shinobi médusé balbutie :

"M... M... Maieuh !"

Tranquille, Siam nettoie et graisse sa lame avant de la rengainer.

"Si tu veux que ta Sakura ne te frappe pas, change d'attitude avec elle. Ça ne te ferait pas de mal."

Il continue à gargouiller des trucs incompréhensibles. Lassée, Siam se retourne vers lui, les mains vides et un air exaspéré sur le visage.
"Si tu es décidé à réapprendre à parler, fais-le hors de mon chemin."

Naruto recule de quelques pas et s'assoie en tailleur l'air bougon. Siam lui glisse un "Merci" sarcastique et avance vers le centre du terrain. Elle pose une main sur la garde de chacune de ses dagues et les libère de leurs fourreaux. Les lames produisent un léger chuintement en frottant contre leurs étuis et Siam se promet de régler ça. Étant ambidextre à tendance droitière, Siam n'a aucun problème à manier deux lames à la fois, mais cela fait bien un mois qu'elle n'a pas eu de vraie dague dans la main. Son nouvel achat est un chef d'oeuvre d'orfèvrerie. Les lames fondées ne reflètent aucun rayon de lumière. Effilées et ciselées, parfaitement équilibrées et plus légères que de raison, les dagues d'acier noir valent une fortune, et elles la valent bien ! Les doigts de Siam tâtonnent un peu puis trouvent leur place sur les poignées. Elle fait sautes les armes dans ses mains, les passant successivement de la position "lame vers l'extérieur" - dans son jargon personnel "slog" - à la position "lame vers l'intérieur" - de même façon "slig". Mais comme à son habitude, elle se sent plus à l'aise en slig, qui lui permet de se protéger les avant bras et le visage en cas d'assaut.

La ninja avance de quelque pas, tente deux ou trois mouvements, histoire de s'habituer au poids de ses nouvelles armes. Mais après une dizaine de seconde elle s'arrête, baisse les bras et se retourne brusquement.

"Tu compte rester longtemps là à me regarder ? demande-t-elle sèchement."

Le shinobi blond garde le silence tout en la fixant d'un air vexé.

"Alors ? s'impatiente Siam en moulinant des mains.
-Je suis "lourd et collant" alors je ne dis rien, grommelle Naruto.
-A la bonne heure ! Mais tu es obligé de me regarder ?
-Je fais ce que je veux.
-J'aime pas qu'on me regarde.
-Tant pis pour toi. Je n'ai pas l'intention de bouger de là."

Tss. Quel casse-pieds. Siam décide de l'ignorer et se concentre sur ses dagues. Mais peine perdue. Impossible de travailler correctement avec un public pareil. Elle s'interrompt une nouvelle fois et apostrophe le garçon.

"Pourquoi tu es là ?
-Hein ?
-Tu n'es pas debout à cette heure-ci pas l'espoir hypothétique qu'il y ait un ninja à l'entraînement que tu puisse embêter, si ?
-Non. Je vais à l'arène pour voir un ami combattre. Mon réveil a débloqué et j'ai deux heures d'avance.
-Qui ?
-Tu n'as aucun intérêt à le savoir.
-Tss, c'est mesquin.
-Même pas vrai.é

Sa propre gaminerie fait sourire Siam. Il a beau être exaspérant, ce blondinet n'a pas l'air méchant. Il lui sourit même en retour. Ne voulant pas lui donner de fausses impressions, elle hausse les épaules et fixe son pied droit.

éAlors qui ?
-Sabaku no Gaara.é

La kunoichi le dévisage quelques secondes, puis se détourne ostensiblement.

"Impossible. Le Kazekage n'a pas d'ami.
-Si. La preuve.
-Je ne te crois pas. S'il a son poste, c'est uniquement grâce à... à la chose qu'il a dans son ventre. Sans la manipulation de sable, il n...é

Siam se tait soudain. Le shinobi s'est levé, une expression meurtrière sans ses yeux bleus. Il parle, d'une voix grave et caverneuse.

"Tu n'as pas le droit de dire ça. Gaara est un ninja d'exception, bien meilleur que beaucoup d'entre nous. Et le poids qu'il a sur les épaules, jamais tu le ne le connaîtra."

Malgré elle, la kunoichi baisse la tête. Cela lui revient à présent. Konoha a son fardeau de secrets, tout comme Suna a le sien. Le porteur de démon, Uzumaki. Il est étrange de se rendre compte qu'une personne dont elle a tant entendu parler soit si... humaine. Naruto n'a pas une tête de démon, au contraire. Par rapport à Sabaku no Gaara, il a même l'air normal.

"Qu'est-ce que ça fait ?

Elle a à peine chuchoté, mais l'oreille fine du garçon l'a perçu. Il efface toute trace de colère de son visage et s'approche.

"De quoi ? fait-il d'une voix redevenue normale.
-Qu'est-ce que ça fait d'avoir un démon en soi ?
-Je..."

Il semble extrêmement surpris par la question et cherche ses mots.

"C'est plutôt dur à expliquer."

Siam rengaine ses lames et lève la tête.

"Vas-y, j'ai tout mon temps."


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Je me sens bien, léger, aérien. Presque déconnecté de ce qui m'entoure. Je suis heureux.

J'ai passé la meilleure soirée de ma vie, et je ne vois même pas pourquoi. Je n'ai tué personne, ni même blessé ou détruit quoi que ce soit. J'ai seulement passé un peu de temps avec Tenten, cette étrange fille qui me regarde, pas comme un monstre, pas comme un Kazekage, ni même comme un ami. Cela me surprend. Et tout d'abord parce que, à de rares exceptions près, je supporte mal la présence d'êtres humains près de moi. Voir d'êtres vivant tout court. Sauf les chats. J'apprécie la compagnie des chats. Peut-être parce qu'ils passent plus de temps à dormir en une journée que moi en une vie. Mais je m'égare.

Je disais donc, les gens me tapent sur les nerfs très rapidement. En approximativement six minutes, - ce qui est bien plus qu'à une certaine époque - je n'ai qu'une envie, les bâillonner et les expulser loin de moi. Mais pas Tenten.

Elle a une façon d'aborder les choses déroutante. Moi qui me refuse à aborder ma vie privée, je me suis livré à elle, sans stress, sans inquiétude, sans même me faire prier. Elle est vraiment particulière. Et surtout, elle a accepté.

J'avais d'abord pensé qu'aucune personne saine d'esprit n'aurait envie d'aller à ce maudit bal en ma compagnie. Enfin, plus si maudit que ça. Elle a accepté. Cette simple pensée m'est agréable, allez savoir pourquoi.

J'entends mon nom appelé pour mon match de demi-finale, et j'emprunte l'escalier sous les yeux médusés de Temari. Toujours le même arbitre avec sa crinière de loup ébouriffée. Je reste droit, presque patient, en attendant mon opposant. C'est le gamin chétif de Taki qui a de façon surprenant passé les premiers tours. Je ne serai pas dans cet étrange état, je chercherais à savoir comment il a défait ses adversaires. Mais je ne suis pas d'humeur. Car pour une fois, je n'ai pas vraiment envie de me battre

Mais mon combat contre le dénommé Tsuga Keo est lancé, et je n'ai pas le choix. Je déploie mon sable et j'attends.

Mon adversaire n'a pas une attitude belliqueuse. Il est même plutôt timoré. Le temps passe et ma patience s'épuise. Je lance une attaque frontale sous la forme d'une gerbe de sable. Elle va à l'encontre du shinobi qui tente une esquive maladroite, et s'affale de façon pitoyable sur le sol. Ce garçonnet n'a pas l'attitude d'un ninja. Au mieux, il est genin, et pas forcément doué. Mais il a défait deux adversaires relativement puissants. Je ne dois pas le sous-estimer, et encore moins baisser ma garde. Je tente une attaque sournoise par les sous-sols, et le sol se gondole sous les pieds de Keo qui fait un bon en arrière, mais pas assez puissant pour éviter les ables mouvants qui l'accueillent par terre. Il pédale des pieds mais se retrouve embourbé jusqu'aux genoux. Je fais lentement monter le sable vers sa gorge, mais il pose brusquement ses mains au sol, s'appuie dessus et s'extraie dans trop de mal.

Je ne comprends pas. Personne ne peut se défaire de l'emprise de mon sable. Or ce mioche l'a fait sans effort apparent. C'est impossible et j'enrage. Je ne vais pas me laisser tenir tête par un minus comme lui. Une lance de sable se condense près de mon oreille et s'allonge à grande vitesse vers mon adversaire, qui ne cherche pas à l'éviter. Au dernier moment, il lève la main, paume vers moi. La lame le touche et s'immobilise. Une décharge de chakra remonte le long du sable et me transperce de douleur. J'en suis ébranlé. Il a utilisé mon sable contre moi. Impensable.

Je me retire pour observer le mini-ninja. Son succès lui a donné un peu de confiance en lui, mais il reste fragile et apeuré. J'ai compris que son pouvoir, aussi inexplicable qu'il soit, est contenu dans ses mains. Il balance des sortes de décharges d'énergie, d'une puissance impressionnante. Ce sera un bon élément, à condition de l'entraîner.

Mais trêve de pensées fragmentée. J'ai un combat à finir. Je dois éviter tout contact de mon sable avec ses mains, ou l'attaquer à distance. Ça ne va pas être facile.
Parfait.



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Assise dans la tribune du public, le menton calée sur le dos de sa main, Tenten observe le combat avec attention, tout en prêtant une oreille distraite à la conversation animée de ses coéquipiers.

"Je te dis que ce n'est pas possible, Lee, assène Neji. Enfin, soit raisonnable.
-Comment ça ? tempête Lee. Déjà que tu rejettes ma façon de m'entraîner, tu veux aussi codifier ma tenue vestimentaire ?
-Lee, tu t'habilles comme tu veux en entraînement et en mission, mais enfin ! C'est un évènement officiel, je tiens à maintenir le peu de dignité que conserve encore notre équipe.
-Je ne vois pas le rapport entre mes vêtements et la dignité de l'équipe.
-Mais... Pourquoi tu ne m'écoutes PAS ?
-Tenten ! Qu'est-ce que tu en penses ?
-Hm, se manifeste la kunoichi sans tourner la tête."

Gaara vient de lancer une fulgurante attaque de sable, difficilement esquivée par le ninja de Taki.

"Tu vois, triomphe Lee. Elle est d'accord avec moi.
-Abstention n'a jamais fait approbation, rétorque Neji en croisant les bras.
-Tu es mauvais perdant.
-Pour être mauvais perdant il faut avoir perdu.
-Et toi, bien sûr, tu ne perds jamais.
-Je n'ai pas dit ça. Et tu t'écarte du sujet."

Un peu ennuyée par ce brouhaha incessant, Tenten agite sa main libre vers ses amis en maugréant :

"Baissez un peu le ton, s'il vous plait. J'essaie de suivre le combat."

Le petit garçon s'était sorti d'une mare de sable mouvant. Très fort pour un gars de son âge. Tenten le voit se tasser sur lui-même, comme pour disparaître sous terre. Quoique sous terre ne soit pas l'endroit le plus sûr dans un combat contre Gaara

"Mais enfin Tenten, gémit, Lee, c'est très important ! Neji veut atteindre à ma liberté vestimentaire.
-Je n'atteins à rien du tout, s'insurge l"intéressé. C'est toi qui refuses de faire le moindre effort pour tes coéquipiers.
-Il n'y a que TOI qui me demandes ce sacrifice. Tente est totalement de mon côté.
-Mais non ! Elle se range à mon avis car c'est le plus sensé.
-Allez les garçons. Vous êtes grands, soupire Tenten. Ne me mêlez pas à vos histoires.
-NOS histoires ?
-Mais cela te concerne !"

Tenten renonce à argumenter et ignore superbement les questions qu'on lui pose. Elle continue de fixer l'affrontement qui gagne en intensité. Tsuga Keo riposte d'une main à un tentacule de sable de Gaara, qui parait secoué par cette parade. Mais rien à craindre de ce côté, la défense de Gaara est impassable, ou presque. Pourtant le Kazekage vacille, comme touché par une puissante attaque. Tenten se redresse, intriguée, mais le roux retrouve sa stabilité et on apparente passivité habituelle. Une main se pose sur l'épaule de la kunoichi et la secoue légèrement.

"Tenten ? Tenten ? Tu nous écoutes au moins ?
-Ben...
-A toi de trancher, certifie Neji."

Elle se détourne un instant de l'arène et fait face aux deux ninjas, les yeux au ciel, les mains levées en signe de fatalité.

"Écoutez, je ne le dirai pas deux fois. Vos enfantillages me montent à la tête, autant l'un que l'autre. Alors si vous voulez trouver quelqu'un pour trancher, faites un sondage dans tout Konoha, lancez des pétitions, ce que vous voulez, mais laissez-moi voir ce match tranquille !"

Elle se rassoit, se refocalise sur le match, fermant ses oreilles aux protestations de ses coéquipiers, outrés par son attitude indifférente. Neji semble particulièrement choqué par le mot "enfantillages". Trois langues de sable serpentant prudemment au sol et entourent le ninja de la Cascade qui ne sait plus ou donner de la tête, harcelé de tout côté.

"Tenten ? ose doucement Lee. Tu viens au bal finalement ?
-Mm. ouais.
-Tu danseras avec moi ?
-Si tu veux.
-Alors je te réserve la première danse."

La kunoichi se tortille sur son banc, sans lâcher des yeux le sable.

"En fait, ça ne va pas être possible pour la première.
-Pourquoi ? Tu as peur c'est ça ? Mais ne t'en fais pas, la flamme de ta jeunesse éblouira toute l'assistance.
-C'est pas ça, sourit Tenten. J'ai déjà promis la première danse à quelqu'un.
-Non ?

Lee s'assoit à califourchon sur le banc, tournée vers elle qui ne dévie pas le regard.

"Hier encore tu refusais d'aller danser, et aujourd'hui tu y vas, et accompagnée en plus !
-Et alors, lance-t-elle d'une voix acide, ça t'étonne qu'on m'ait invitée ?
-Non, non, se défend le ninja. Juste que tu ais accepté."

Tenten hausse les épaules sans répondre. Elle s'en fiche royalement que Gaara ne l'ai invité que pour se conformer à la tradition. Car, tout compte fait, lorsqu'il lui a demandé de l'accompagner, il l'a fait en son nom, et pas en tant que Kazekage.
Et ça, c'est important.


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Tourmentée par les paroles de son amie, Hinata tourne en rond dans sa chambre. Cette situation épineuse la stresse plus que de raison.

"Je ne sais pas si l'un des articles du code des Hyûga pourrait m'aider. Certainement. Je devrais demander à Neji. Mais... Il est à l'arène, comme tout le monde. Que faire ? L'entraînement est bien ennuyeux sans Shino et... et..."

La jeune Hyûga se prend la tête dans les mains. Quoi qu'elle fasse, tout la ramène à ce bal. Elle regrette d'avoir joué avec Tenten, mais sur le moment, ça lui avait paru une très bonne idée. Si elle avait su que cela se retournerait contre elle... Hinata s'allonge sur son lit quelques instants puis, fébrile, se relève et recommence à arpenter sa chambre en se torturant l'esprit.

Un peu plus tard, après moult débats intérieurs, elle sort de son antre, à la recherche de son père. Elle le trouve dans le jardin, assis, le regard dans le vague, un gobelet de thé à la main. La jeune fille s'approche respectueusement.

"Bonjour Hinata, fait Hiashi en remarquant sa présence.
-Bonjour père.
-Tu n'es pas à l'arène avec tes amis.
-Non, je... Je n'en avais pas très envie.
-Je vois
-Et vous ? Vous représentez le clan, lors des tournois, n'est-ce pas ?
-C'est exact. J'ai ressenti le besoin de réfléchir ce matin? Veux-tu du thé ?"

Hinata acquiesce et s'assied près de son père. Elle se sert un peu de thé et contemple la surface trouble, cherchant comment aborder le sujet qui la préoccupe. Elle n'est toujours pas à l'aise avec Hiashi. Son indifférence passée, elle la ressent profondément, comme une profonde blessure qui peine encore à se cicatriser, malgré le temps. C'est un homme plutôt froid par nature, et rien ne blesse plus sa fille que l'étincelle de fierté de fierté dans ses yeux devant les progrès d'Hinabi. Le pire, c'est que malgré ses pesteries et sa supériorité au niveau du combat, Hinata n'arrive pas à détester sa petite soeur. Le lien du sang sans doute. Le même qui lui a toujours fait admirer Neji bien que lui aussi la méprisait.
C'est grâce à Neji que Hinata et son père ont des rapports plus cordiaux à ce jour. Hiashi aurait sûrement la même attitude qu'auparavant, si Neji ne lui avait pas un jour lancé au visage qu'il ne méritait pas ses filles, ses DEUX filles. On aurait pu s'attendre à une explosion de colère et à une sanction immédiate, mais le respect mutuel de Hiashi et Neji était plus fort que prévu.

"Père, puis-je vous poser une question ?
-Page quarante-cinq paragraphe trois du code des Hyûga.
-Je...
-Hinabi et Neji m'ont posé la même question cette semaine.
-B... bien. Merci."

"Vas-y, demande-lui ce qui pourrait lui faire honneur venant de toi."

La jeune Hyûga rassemble son courage lorsque son père la devance.

"Tu sais Hinata, j'ai été impressionné par ton combat du premier tour."

Elle se tourne vers lui, stupéfaite.

"Tu t'es bien débrouillée."

Hinata se recentre sur sa tasse, aux anges. Un lumineux sourire éclaire son visage. Ces deux phrases comprennent plus d'éloge que ce qui lui a été accordée en toute son enfance.

"Merci."

Et pour une fois, pour une fois, elle n'a pas bafouillé. Dans un élan de dynamisme, elle vide sa tasse et saute sur ses pieds. Elle s'incline légèrement devant son père.

"Je ferai en sorte de vous impressionner encore plus la prochaine fois.
-Je l'espère bien."

A nouveau ce masque froid et dur, mais Hinata ne s'en occupe guère. Elle s'éloigne d'un pas dansant et retourne dans sa chambre, exaltée. Aujourd'hui est jour de chance.


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Keo est totalement paniqué. Il est l'unique représentant de son village - allez savoir pourquoi -, et depuis une petite semaine, il ne contrôle plus rien. Ses deux premiers matchs se sont déroulées dans un brouillard total et il peine à se souvenir des détails. Le premier, un grand blond sûr de lui, s'est jeté dans la mêlée avec enthousiasme et Keo, se levant instinctivement les mains, l'a envoyé balader. Le deuxième employait des sortes de mouches, mais son nuage d'insectes a refusé de s'approcher du petit ninja et c'est en l'attaquant au corps à corps que le shinobi de Konoha a été vaincu.

Keo n'a aucune explication valable - excepté une chance phénoménale - sur sa présence en demi-finale de ce prestigieux tournoi. Il s'est juste efforcé de survivre, sans trop se faire amocher. Chez lui, Keo est un apprenti ninja plein d'enthousiasme, travailleur, très éveillé et surtout très sûr de lui, limite grande gueule. Mais une fois hors des limites de son pays, il s'est rendu compte qu'il est mort de trouille dès qu'il croise quelqu'un. Alors faire un tournoi...

On ne lui a pas vraiment demandé son avis avant de l'envoyer ici, en compagnie du kage et de sa garde d'honneur. Il est vu dans son village comme un ninja prometteur avec de fabuleuses capacités dont il ne comprend rien. On lui a appris à utiliser son chakra, pas à le maîtriser, et encore moins à le comprendre. Alors, il essaie de faire de son mieux sans abîmer les gens qui l'entourent.

Le problème, c'est que pour l'instant, c'est lui qui risque de se faire abîmer, et irréversiblement même. Le Kazekage le terrifie. Il est jeune, mais émane une puissance incroyable et sa totale maîtrise du sable est fascinante. Lui, au moins, il sait ce qu'il fait, il ne marche pas au hasard, en aveugle, comme un certain genin de Taki. Par exemple, il a compris que l'arme de Keo sont ses mains et laisse son sable l'encercler sans arriver à portée, attendant la faille qui ne va pas tarder à s'ouvrir. Keo ne se fait pas d'illusion sur l'issue du combat et estime aussi qu'il a largement dépassé la limite entre "écrasé et laminé dès le début du match" et "a résisté bravement". Maintenant tout ce qui compte, c'est faire comprendre à son adversaire qu'il sait avoir perdu et que ce serait bien qu'il en finisse vite et sans douleur.

Le Kazekage ayant vraisemblablement une bonne dose de patience, Keo décide de précipiter l'issue du tournoi. Il court en avant, droit vers son opposant. Le sable reflue devant lui, et il se sent agrippé aux chevilles. Attaqué par derrière, comme il le pensait. Il baisse les bras, ferme les poings, pour prévenir toute expansion spontanée de chakra et s'efforce d'afficher une mine aimable. Le sable monte pour la deuxième fois le long de son corps mais il ne se débat pas, soulagé que cet atroce duel soit fini. L'arbitre se rapproche très vite, semblant habitué au fait que les fins de combat du Kazekage soient un tantinet délicates.

"Vainqueur : Sabaku no Gaara, Godaime Kazekage."

Contre attente, le jeune homme roux relâche le sable et le range distraitement dans sa calebasse, sans plus accorder un regard aux personnes présentes. Il repart d'un pas lent vers la tribune des combattants, sous l'oeil médusé de Keo qui se frotte les bras, un peu irrités par le sable. Il le suit à distance respectueuse, et retrouve dans la tribune un ninja de son village qui le réprimande grandement pour se combat minable. Keo baisse la tête et laisse pleuvoir les reproches sans mot dire.


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"Tsunade, Godaime Hokage; Temari, êtes vous prêtes ?"

Tsunade hoche la tête avec un sourire, Temari se contente de sortir son éventail et de s'appuyer nonchalamment dessus.

"Commencez !"


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Hinata marche d'un pas décidé vers l'arène. Elle s'est convaincue d'aller voir Kiba. Elle a vérifié trois fois dans le code, et rien ne s'y oppose. C'est plutôt une tradition pour un ninja de danser avec ses coéquipiers lors d'un bal officiel. Et puis, gentil comme il est, il ne refusera sûrement pas. Encore que... Ces derniers temps, il se balade souvent du côté de chez Ino. Hinata se secoue, refusant de se lancer dans des suppositions douteuses. Néanmoins son pas ralentit, perd de son assurance, et c'est à une allure très mesurée qu'elle franchit les portes de l'arène et monte vers les gradins, à l'emplacement favori de son équipe.

Elle arrive enfin tout en haut des tribunes et plonge dans un océan de bruit. Tous les spectateurs parlent d'une voix forte, surexcités. Au premier rang, Kiba l'aperçoit et grimpe les marches à toute vitesse. Il l'attrape par les épaules, les yeux brillants.

"Tu arrives juste à temps, Hinata. On va avoir un duel au sommet demain !"

Il entraîne sa coéquipière toute secouée devant. Sur le sable de l'arène, son éventail déchiré abandonné par terre, Temari grimace de douleur. A ses côtés, semblant indemne, Tsunade lève les yeux vers la tribune des combattants. Bras croisés, au milieu d'un espace vide, Gaara la toise pareillement. L'air est chargé d'électricité entre ces deux chefs qui s'affrontent du regard.

Un duel au sommet.


Ah, super fin, pas vrai ? Et ça ferait un joli titre pour le chapitre 18, pas vrai ? Mais si, c'est vrai !
Bref le chapitre 18 est presque prêt j'attend de la paufiner et de voir les réactions aux autres chaps avant de le poster =).

Bonne journée à tous et que vos vies sans emplies de magnifiques fictions =)