Pensées secrètes


Fanfiction Naruto écrite par Ichigano (Recueil de Ichigano)
Publiée le 19/11/2008 sur The Way Of Naruto



Et on continue !
Hobie-ho, chers lecteurs ^_^ Voici un nouveau chapitre, rien que pour vos yeux. J'écris de façon de plus en plus "sérieuse" je trouve (longues descirptions, peu de dialogues...) Bien ou mal ? A vous de voir...
Shikamaru : Et moi ?
Gaara : (ne dit rien mais n'en pense pas moins)
Attendez le prochain chap. Non mais !!!!



Chapitre 15: Laisse-moi te dire...



Suivant les indications de Sakura, Hinata quitte sa maison et traverse un dédale de ruelles à la recherche du lieu de rendez-vous. Car elle doit y rencontrer, aux dires de Sakura, « un ami, pour une discussion très sérieuse ». Elle a beau passer en revue toutes ses connaissances, elle n’arrive pas à déterminer qui aurait besoin de passer par l’intermédiaire de Sakura pour lui transmettre ce genre de message. Ses pas la mènent à l’entrée d’un petit parc, isolé et très calme, arborant un joli plan d’eau. Elle jette un dernier coup d’œil au bout de papier donné par son amie.

"Arrivée au parc, prend à gauche et va sur le petit pont. Je t’y attendrai."

La lettre n’est pas signée, mais l’écriture un peu brouillonne ramène quelques souvenirs dans la tête de la Hyûga, qui les chasse brusquement en voyant la silhouette qui est posté en surplomb du lac. Un jeu homme blond, aux cheveux en bataille, et fixant d’un œil bleu concentré la surface de l’eau. Il lève la tête à son approche et lui sourit.

"Hinata ! Tu es là.
-N… Naruto ? Qu’est-ce que… que tu fais là ? demande-t-elle d’une voix faible.
-Euh, Hinata, c’est moi qui t’ai demandé de venir. Tu sais, grâce à Sakura."

Hinata hoche la tête en silence, sans trop oser croiser le regard de son vis-à-vis.

« Mais passons. Venons-en au fait. Hinata, si je t’ai fait venir c’est que… j’ai eu une discussion avec Kiba, il y a trois-quatre jours. Il avait un peu trop bu, et il m’a raconté des choses sur… les sentiments que tu éprouvais, ou que tu éprouves toujours pour moi. »

Hinata baisse les yeux, courbe la nuque, et fixe le sol, se recroquevillant sous le regard inquisiteur du blond. Elle ne veut pas voir l’air de compassion, de dégoût ou d’indifférence qu’il va forcément afficher. Une mèche de cheveux, noir de jais tirant sur le bleu foncé, vient en travers de son visage, pour lui chatouiller le nez. Elle a passé son enfance avec son amour secret à sens unique pour Naruto. Elle n’a jamais eu le courage d’en parler, ni à lui ni à personne. Mais Kiba, en tant que son partenaire, s’en est rendu compte après quelques mois d’entraînement commun. Il a été là sans faute pour l’encourager quand elle songeait à déclarer sa flamme à Naruto, et pour la consoler lorsqu’elle avait une fois de plus perdu courage. Son amitié a toujours été présente, inconditionnelle et protectrice. La seule fois où les deux équipiers avaient évoqué le sujet, Hinata avait demandé à Kiba de ne pas en vouloir à Naruto et de ne pas chercher à le mettre au courant. Le maître-chien avait accepté, bien qu’avec un peu de réticence, et avait continué à la soutenir, dans ses bons et ses mauvais moments.

Avec le temps, Hinata a redéfini ses sentiments vis-à-vis de Naruto. Elle s’est convaincu que ce qu’elle ressentait pour lui n’était que de l’admiration, de la fascination pour cet esprit libre, si proche de ce qu’elle rêvait d’être. Et récemment, elle a tiré un trait qu’elle veut définitif sur le jeune Uzumaki. Et le voilà qui lui donne rendez-vous dans un coin isolé pour lui parler de ce sujet, encore douloureux.

La Hyûga songe à s’enfuir, mais ses pensées sont interrompues par les doigts de Naruto qui viennent délicatement replacer la mèche de cheveux derrière son oreille. Il lui adresse un regard triste, tout en s’efforçant de sourire.

« Je tenais à m’excuser pour mon aveuglement. Pendant plusieurs années, je n’ai pensé qu’au poste d’Hokage, et à monter en puissance. Je ne faisais pas vraiment attention à ce qui se passait autour de moi. Sur ce point, je n’ai rien à reprocher à Sasuke. J’aurais du me rendre compte de ce que tu ressentais beaucoup plus tôt. »

Hinata, affreusement, gênée, ne pipe mot. Kiba n’est pas au courant de son changement de sentiments et de pensées à l’intention de Naruto. Il est toujours persuadé qu’elle en est amoureuse. Elle prie pour qu’il ‘ait pas donné de fausses idées à Naruto. Tétanisée, elle se demande avec angoisse si Naruto ne va pas prononcer les mots qu’elle a attendus pendant si longtemps, et auxquels elle a fini par renoncer.

« Je veux aussi te dire que je suis désolé, Hinata, mais malgré tout, je ne peux pas répondre à tes sentiments. »

La jeune Hyûga écarquille les yeux, et ne peux empêcher un sourire, faible mais présent, éclairer son visage. Naruto, s’attendant plutôt à une crise de larmes, pose une mais sur on épaule. Hinata murmure :

"Merci, Naruto.
-Euh, ça va Hinata ? Pourquoi tu souris comme ça ?
-Ca va, ça va. Depuis le temps, j’ai… changé d’avis sur toi. Je t’aime beau… beaucoup, mais comme un ami, un très grand ami, et je… j’avais peur de perdre cette amitié. Elle est très précieuse à mes yeux.
-Je suis très heureux d’entendre ça. Surtout, je voulais t’en parler parce que j’ai quelqu’un qui me tient à cœur en ce moment, et je ne voulais pas te faire souffrir plus longtemps."

Hinata imagine une seconde Sakura mettant une beigne à Naruto - une de plus - et son sourire s’affermit. Naruto prend les deux mains de son amie et plonge ses yeux dans les siens.

"Je veux te vois sourire comme ça tous les jours, Hinata. Aujourd’hui, en ce beau mercredi 3 Mars, je prête serment d’avoir toujours pour toi la même amitié fidèle qu’en ce jour. Quoi que je puisse faire pour te rendre heureuse, si tu me le demandes, je le ferai."

Hinata acquiesce sans rien dire. Elle aimerait parler mais une boule d’émotion dans sa gorce l’en empêche. En plus, ses yeux commencent à lui picoter, et elle sent les larmes monter en elle jusqu’à son visage. Sans un mot, Naruto, Naruto la prend dans ses bras, Hinata se laisse aller. Puis serrée contre le torse de celui qui a été tout pour elle, elle pleure longtemps, longtemps, son amour perdu.

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Entourée de jacynthes et de bégonias, Ino sélectionne une délicate orchidée noire, ainsi qu’une fleur bleu nuit. L’harmonisation des couleurs la satisfait et elle continue à bâtir sa composition. Quelques ornements, des brins d’herbe pour étoffer, une touche de rouge à la base, et le tour est joué. Elle admire son ouvrage tout en prêtant une oreille distraite aux sons provenant de la boutique. Le tintement de la porte se fait entendre, suivi des pas pressés de sa mère. C’est donc un homme qui vient d’entrer. La mère d’Ino pense que 70% des gens achètent plus de fleurs quand ils sont servis par une personne de sexe opposé. Cette stratégie à deux avantages certains : la boutique marche plutôt bien, et cela permet à la patronne d’exploiter un peu son mari quand il est disponible, sachant que peu d’hommes viennent acheter des fleurs.
La blonde arrange et fignole sa composition, l’esprit ailleurs. Des voix lui parviennent de la boutique.

"Bonjour, jeune homme. Que puis-je faire pour vous ?
-J’ai besoin du nécessaire pour fleurir une tombe."

Ino fronce les sourcils. Cette voix lui est familière. Par forcément celle d’un ami proche, mais c’est néanmoins une voix qu’elle a entendu, assez récemment. Elle jette un œil par la porte entrebâillée de l’arrière boutique, mais le client est hors de son champ de vision. La jeune fille reste indécise deux secondes puis, pestant contre sa maudite curiosité, s’empare de sa composition et l’emporte dans la boutique. Inoichi est négligemment accoudé au comptoir. La mère d’Ino fouille dans un présentoir, en extirpant plusieurs fleurs. Mais l’élément détonnant de la pièce.

"Bonjour, Ino.
-Bonjour, Neji."

Un salut sec, neutre. Mais Ino constate avec plaisir qu’il connaît son nom, alors qu’ils ne se sont jamais vraiment parlé. En fait, la plus longue conversation qu’ils aient eu est l’entrevue improvisée sue le domaine Hyûga, à peine quelques jours plus tôt. En repensant à cette situation pour el moins embarrassante, la kunoichi se sent dans ses petits souliers. Elle était dans son tort et il l’avait couverte. Elle a donc une sorte de dette à son égard. Très irritant tout cela. Mais là, les choses sont différentes. Ils sont chez elle, sur son territoire. Et le grand guerrier Hyûga, avec ses yeux froids et décolorés, parait bien déplacé au milieu des roses et des tulipes. Ino retrouve son assurance et sa maîtrise de soi. Elle donne sa composition florale à son père, qui l’examine sous toutes ses coutures, d’un œil critique. Puis il fait signe à sa fille de s’approcher, car "on est pas sensés donner des conseils techniques devant les acheteurs".

"Dis donc, murmure-t-il en pointant du doigt une petite fleure mauve, il est plutôt bien de sa personne le client, hein ?"

Incrédule, Ino regarde son père mort de rire. Puis elle hausse les épaules, soupire d’un air exaspéré et marche d’un pas rageur vers l’arrière-boutique.

"Pas si vite, jeune fille."

Arrêt, demi-tour sur les talons et haussement de sourcils à la fois interrogateur et menaçant à l’intention de sa mère.

« Viens me faire un bouquet avec ces éléments. Allez, et proprement, compris ? »

Insensible aux ondes néfastes émanant de sa fille, la fleuriste en chef lui dépose une brassée de fleurs dans les bras et adresse un clin d’œil complice à son mari. Ino s’avance en bougonnant vers le plan de travail, dépose ses plantes sur le côté et se met au travail. Ses gestes, de prime abord sec et nerveux, se font au fur et à mesure plus fluides et précis. Elle assemble progressivement le puzzle du bouquet. A quelques mètres d’elle, Neji a assisté à l’échange familial sans sourciller. Il parcourt sans mot dire la pièce du regard. Entouré de plantes vertes et colorés, il parait incolore, délavé, voir inconsistant, avec ses vêtements pâles. Un fantôme, au milieu d’une boutique de fleurs chatoyantes.

Ino se reproche de laisser ainsi son esprit divaguer. Cela lui arrive plutôt fréquemment ces jours-ci, et c’est plutôt inquiétant, venant d’une fille aussi terre-à-terre qu’elle. Rêvasser, c’est le boulot de Shikamaru, pas le sien. Elle termine rapidement le bouquet, l’entoure d’une ficelle et d’un ruban noir, et se dirige vers la caisse. Neji règle sa commande, inexpressif comme toujours. Ino balance entre les différentes "formules de politesse à l’intention du client lors de son départ", mais Neji ne lui laisse pas le temps de tergiverser.

"Au revoir, dit-il d’un voix égale en se détournant cers la porte, et merci."

Ino demeure figée, interdite. Quelques secondes, il lui a semblé qu’il a murmuré son nom, avant de franchir la seuil. Son imagination, sans aucun doute, brouillée par les odeurs entêtantes qui flottent dans la boutique. Elle hausse les épaules et se désintéresse de la question.

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Les trois ennemis gisent au sol, inertes. Celui qui les surplombe de toute sa hauteur reprend lentement son souffle. A ses côtés, un énorme chien halète. Son pelage, habituellement d’un blanc immaculé, est taché et sale, et du sang goutte de ses crocs. Son maître est dans le même état. Les poings ensanglantés, le regard sombre et furieux, il surveille incessamment les environs, en attente d’u nouvel adversaire. Mais rien ne vient. Il lâche un imperceptible soupir, enjambe les corps des trois civils étalés par terre et s’en va, flanqué de son chien, à travers les rues de Konoha.

Si le taux de criminalité de Konoha a diminué au cours de l’année, c’est en partie grâce – ou à cause – d’Inuzuka Kiba. En effet, sans vraie raison particulière, le jeune maître-chien est devenu au fil des mois bagarreur, susceptible, violent. Il réagit mal aux remarques ne venant pas de son cercle familial ou amical. Cependant, aucun ninja n’est au courant des ses « déviances », car il n’affronte que des civils, des voyous ou des délinquants qui n’ont jamais l’idée de le dénoncer. Mais parfois, le fils Inuzuka dérape. Ce soir, par exemple, il n’a fallu qu’un regard de travers, un peu trop appuyé, pour laisser déferler ses coups. Étrangement, dans les situations de ce genre, il ne se bats jamais avec son chakra. Seuls ses poings et les crocs d’Akamaru. Une paire infernale et dévastatrice.

Une fois, un gang a tenté des représailles. Une dizaine de types louches l’ont coincé dans une ruelle. Sept ont survécu, dont deux qui ont préféré s’exiler loin du village de Konoha. Mais Kiba n’en a tiré aune fierté. Il est resté renfermé, dur. Les seuls moments où il semble heureux, c’est en faisant l’idiot avec Naruto et Kankurô, quand il est avec le Groupe – les ninjas de son âge -, ou quand il est avec son équipe. Surtout avec son équipe. Il n’a pas dévié d’un poil son attitude envers Hinata. Comme d’habitude, il est gentil est serviable avec elle, un peu rude mais toujours à l’écoute. Il a passé cinq longues années depuis la formation de l’équipe à faire office de protecteur et de boîte à mouchoir pour Hinata. Mais même seul, enfermé dans le noir chez lui, il ne s’en plaint jamais. C’est son rôle d’ami, et rien ne lui procure plus de bonheur que de le jouer avec conviction.

Les deux complices se rapprochent de la demeure familiale et Kiba ralentit le pas. Il trouve une petite fontaine collée à un mur et s’en approche pour se débarbouiller. Il ne faudrait pas que sa mère le voit dans cet état. Kiba frotte et rince le sang qui a coagulé sur ses poings meurtris, puis mouille la fourrure de son chien qui se lèche consciencieusement. Kiba le regarde faire, un peu soucieux. Depuis trois ou quatre soirs, son attitude est pire que tout. Il provoque carrément ceux qu’il rencontre. Tout ça à cause de cet imbécile de Naruto. Il l’a fait boire, au point que le jeune Inuzuka a parlé pendant des heures. S’il ne se souvient pas avec exactitude de tout ce qu’il a abordé, au moins une chose est claire dans la tête de Kiba. Il a divulgué à Naruto ce qu’Hinata pense de lui. Il a trahi la confiance que sa coéquipière à placé en lui. Il se sent coupable, en colère contre lui-même. Et forcément, sa susceptibilité s’en trouve accrue. D’où le clash de ce soir.

Le jeune ninja grimace en caressant d’un doigt la peau déchirée de ses articulations. Il n’aura sûrement pas le temps de cicatriser d’ici à la prochaine altercation. Un aboiement grave le tire de ses pensées. Akamaru lui signale qu’il a finit et s’ébroue vigoureusement. Kiba efface d’une main une dernière tache de sang, et son chien lui répond d’un coup de langue affectueux. Puis les deux compères se dirigent vers leur maison, la main de Kiba enfouis dans l’épaisse fourrure du dos d’Akamaru.



Fin un peu noire, mais j'aime bien donner un petit côté délinquant et ténébreux à Kiba XD Ca va bien avec sa capuche à fourrure je trouve ^_^

Question du jour : que va-t-il arriver aux trois pauvres gars abandonné dans la ruelle qui n'avaient (presque) rien demandé ?

XD Cogitez là-dessus ! Hobie-ho et à pluche !