Frère et sœur, ensemble jusqu'au bout


Fanfiction Naruto écrite par Rahjenaimar (Recueil de Rahjenaimar)
Publiée le 17/01/2011 sur The Way Of Naruto



Et voilà un nouveau chapitre !
J'ai mis du temps à l'écrire, mais j'étais débordée ces derniers temps... En tout cas j'en suis contente !
J'espère qu'il vous plaira aussi !



Chapitre 5: Job nocturne



Naruto n'en pouvait plus. La journée s'était déroulée à une vitesse folle, chaque minute passant mettant ses nerfs un peu plus à vif. De plus, il ne pouvait pas parler à Shikamaru qui apportait un soin particulier à tous ses déplacements de manière à ne pas le croiser, ni lui ni son regard. Il n'avait pas vu le vice-proviseur qu'il soupçonnait de s'être éloigné du lycée pour la journée. Tout à l'heure, Ino l'avait presque empêché de partir, bloquant la porte de son corps fin, afin qu'il ne se rende pas à son rendez-vous.
Il s'y était rendu quasiment à reculons, haïssant soudainement toutes les horloges de la planète qui affichaient huit heures. Il n'avait plus qu'une demi-heure pour trouver quelqu'un - qui ne pourrait être Shikamaru - et se rendre sur le lieu convenu.
Il fallait quelqu'un qui accepterait de se relever alors que le soleil est déjà couché et que les étoiles lancent leurs premiers rayons blancs sur la Terre pour effectuer un travail plus que louche et qui serait en mesure de se défendre contre d'éventuels ennemis... Le sourire de Naruto s'élargit : Kiba Inuzuka, bien sûr ! Ses pas dévièrent immédiatement vers les bâtiments de résidence du lycée, où l'Inuzuka devait ne pas réviser ses cours.

L'Inuzuka faisait partie de ceux qui ne rentraient pas chez eux. Comme presque tous, d'ailleurs. Le but de son intégration dans ce lycée étant de l'éloigner de sa famille, il n'allait pas rentrer à la maison tranquillement après les cours. Et son cas n'étant pas isolé, il fallut construire des lotissements pour empêcher ces jeunes gens de créer des troubles le soir.
Les lotissements étaient d'immenses immeubles de trois étages qui défilaient sur deux cents mètres, avec quelques centaines de chambres complètement séparées les unes des autres. Il y avait deux bâtiments se faisant face : celui des filles, celui des garçons. Il n'y avait qu'une dizaine de gardiens pour en garder les nombreuses issues et beaucoup de jeunes faisaient le mur le soir. Quoique l'on voyait rarement quelqu'un s'aventurer dans l'immeuble opposé au sien : en général, les agressions et les vols dissuadaient les adolescents de sortir dans la nuit. L'endroit était clôturé de grillages qui tintaient de bruits métalliques au moindre effleurement qui se propageaient tout le long des grilles, alertant immédiatement les gardiens sur des fuites ou des intrusions.
Naruto choisit, tout naturellement, d'entrer par la porte. Les gardiens de ce soir étaient deux pauvres hommes, sans doute échoués là un peu par hasard, qui étaient plongés dans un magazine masculin à sensation dont la simple image de couverture fit rougir le blond.

Après avoir dépassé la barrière de sécurité et franchit une deuxième grille, Naruto put enfin accéder à l'immeuble de la gente masculine. Il vérifia, tapit dans l'ombre, que l'homme de garde était trop endormi pour s'apercevoir de son passage et se glissa dans le hall. Il le traversa, fronçant le nez à cause des relents d'urine, et atterrit au milieu d'un couloir perpendiculaire bordé de portes. Il avait le choix : à gauche, des chambres, et à droite... des chambres également.
Il soupira. Il ne lui restait qu'une vingtaine de minutes pour trouver la chambre de Kiba et le convaincre de le suivre. Quoique cela ne devrait pas être trop compliqué : Kiba était toujours partant pour toutes les affaires étranges dans lesquelles il pouvait être impliqué. Restait à le dénicher.
Naruto opta pour la gauche (manque de chance pour lui, la chambre de Kiba était à droite) mais sa bonne étoile le sauva quand il entendit une voix morne et sombre lui chatouiller les oreilles :

« J'sais pas qui t'es, mais tu devrais pas être là... »

Naruto fit volte-face. Un grand type avec des lunettes noires opaques et un large manteau à capuche rabattue sur ses cheveux bruns désordonnés lui faisait face. Il était assez impressionnant, et clairement peu disposé à le laisser repartir tranquillement. Naruto tenta la voix de la diplomatie et commença d'une voix calme :

« Ouais, euh... en fait je cherche quelqu'un... Il s'appelle Kiba Inuzuka. Tu le connais ?
- Nan.
- Ah. Et... tu penses que quelqu'un peut me dire où il est ?
- Nan.
- Je vois... »

Le blond s'apprêtait à battre en retraite, ce mec lui filant la chair de poule. Il fit un pas en arrière mais n'eut même pas le temps de dire ouf qu'il était renversé par ce gars jeté de toutes ses forces sur lui.
Noir des yeux fermés. Blanc sale du mur. Deux ronds noirs de lunettes de soleil au-dessus de sa tête. Naruto s'immobilisa : l'autre avait un petit couteau à cran d'arrêt dans sa main juste à côté de son menton. Il était étalé de tout son long dans le couloir, l'autre penché sur lui avec une expression indéchiffrable. Il avait l'air de... souffrir ?

« J'ai besoin d'fric, connard, lui souffla-t-il dans le visage. Alors tu vas me filer mon fric, OK ?
- Désolé, j'suis à sec, mon chou, répondit l'Uzumaki d'un ton maîtrisé. »

Il commençait à saisir les motifs de son agresseur, et il savait qu'il pouvait s'enfuir sans trop de dommages s'il faisait travailler sa tête. L'agresseur suait à grosses gouttes et quelques-unes d'entre elles s'écrasèrent sur le front du blond, parfaitement calme à présent. Le brun fit l'erreur de relâcher le poignet de Naruto pour essuyer son visage d'un revers de main : le jeune homme en profita pour le renverser d'un grand coup d'épaule et écrasa sa main tenant le couteau avec son coude. L'autre hurla et se débattit, déchirant la manche de son manteau.
Ce fut aussitôt branle-bas de combat dans toutes les chambres, les portes s'ouvrirent, déversant un flot de gars plus ou moins jeunes dans le couloir. Naruto craignait l'apparition d'un gardien, mais il n'y eut rien du tout. Le type qu'il venait de mettre sous son contrôle avait l'air d'avoir du mal à respirer, et il tendait son bras en un geste désespéré. Le blond aperçut alors une flopée de points rouges le long de ses veines apparentes. Il venait d'étaler un drogué.

« C'est bon, tu peux le lâcher, maintenant, fit une voix que Naruto eut un immense plaisir à reconnaître. Il a saisi.
- Inuzuka ! s'exclama-t-il avec ravissement.
- Ouais, je sais que tu m'aimes, mais on parlera après, tu veux ? C'est bon, les gars, lança-t-il à la ronde. Je prends ça à ma charge ! »

Il se redressa en soutenant le névrosé et se dirigea vers sa chambre, à l'opposé, tandis que chacun rentrait en courant dans la sienne. Puis il fit entrer Naruto en premier et referma la porte derrière lui et le grand gars aux lunettes noires. Ce-dernier était quasiment inconscient, et l'Inuzuka avait l'air inquiet. Il le déposa sur un grand lit aux armatures de métal gris et vérifia que son pouls était régulier. Le jeune drogué se contorsionnait douloureusement de temps à autres.

« Excuse-le, c'est un gars sympa d'ordinaire, dit-il à Naruto. Il est juste en manque.
- Et il a bien failli me trouer la gorge à coups de couteau, répondit le blond pas encore très disposé à pardonner à son agresseur.
- Ouais, enfin... Je peux savoir ce qui t'amène ?
- J'ai besoin de toi.
- Ça, j'avais remarqué. Mais encore ?
- C'est... compliqué. Il me reste à peu près dix minutes pour retourner devant le portail du lycée, et il faut que tu viennes avec moi.
- T'as fumé ou quoi ? Je retourne pas là-bas à une heure pareille ! Tu veux te faire tabasser, c'est cool pour toi, moi j'y vais pas !
- Comment ça, tabasser ?
- T'es pas au courant ? Y a un gang ou je sais pas quoi qui organise des trucs le soir. Je veux pas me retrouver refroidi sur le pavé à coups de revolver. C'est mort, je bouge pas. »

Naruto se dandina d'un pied sur l'autre, mal à l'aise. Il eut le temps de détailler toute la pièce. La petite chambre ressemblait à n'importe quel appartement glauque d'un HLM insalubre de banlieue. Mais il y avait une chaleur diffuse dans la pièce, comme un rayon de soleil égaré qui aurait été enfermé ici. Puis il comprit d'où lui venait cette impression : une superbe brune aux jambes de rêve vêtue d'un peignoir de bain venait de sortir de la salle d'eau, les cheveux humides. Ses yeux d'un marron noisette superbe fixèrent le blond pendant un instant, neutres. Puis elle vint s'assoir sur une chaise à côté de la table, toutes les deux en métal. Elle croisa les jambes et regarda l'Inuzuka.

« Kiba, dit-elle d'une voix chantante, ce garçon a besoin d'aide.
- Je sais, Tenten, mais...
- Et tu adores ce genre d'affaire, n'est-ce pas ?
- … Ouais, répondit le jeune brun à voix basse en regardant ailleurs.
- Alors vas-y, bêta, gloussa-t-elle. Je vais pas m'enfuir !
- Tenten... tu sais bien que je peux pas te laisser seule.
- Je serai pas seule, t'en as ramené un autre, je te signale, dit-elle d'un ton cassant en désignant le pauvre gars torturé par le manque.
- Il ne sera d'aucune utilité.
- Bon, alors on va dire que c'est moi qui le surveille, je m'occupe de lui et comme ça je serai trop affairée pour faire quoi que ce soit d'autre ! »

Elle fit le plus charmant sourire qui puisse exister, du genre qui balaye toute la souffrance du monde en une seconde, puis darda un regard brûlant comme les braises d'un feu de bois sur le gars au manteau.

« En plus je le connais, dit-elle d'un ton affectueux. Il a été le plus attentionné de tous... »

Le feu de ses yeux s'atténua pour se muer en de lourdes vagues de tendresse et de regrets. L'Inuzuka poussa un soupir puis se dirigea vers Naruto. Il lui attrapa le bras et l'emmena vers la porte sans plus de cérémonies.

« Bon, alors on y va. Fais gaffe quand même, Tenten.
- T'inquiète, trésor, minauda-t-elle avec un clin d'œil. Je serai sage. »

Le jeune homme parut hésiter mais se détourna finalement et sortit de la chambre, entraînant Naruto à sa suite. Le couloir était redevenu désert et silencieux, et le garde à l'entrée était toujours au pays des rêves. Ils ne dirent pas un mot jusqu'à être repassés devant les deux gars plongés dans leur magazine. Une fois dehors, le blond posa une question qui lui brûlait les lèvres :

« T'es dingue d'elle, pas vrai ?
- J'irais jusqu'en Égypte à cloche-pied si elle me le demandait, répondit l'Inuzuka. Alors oui, je pense que ce doit être ça.
- Mais je l'ai jamais vue au lycée... Comment ça se fait qu'elle soit chez toi ?
- … »

Le jeune châtain sembla se plonger dans une réflexion muette. Il était nettement plus grand que Naruto, d'une vingtaine de centimètres au moins, et il devait se pencher en avant pour passer inaperçu derrière les hautes poubelles des rues sombres. Il n'y avait plus le moindre rayon du soleil et le ciel était bleu marine. L'Uzumaki attendit que l'autre reprenne de lui-même en silence.

« Tenten... « travaillait », avant. Enfin... elle se prostituait. »

Naruto se raidit. Ce sujet était pour lui porteur de sombres et terribles souvenirs concernant sa sœur. Il aurait voulu ne plus jamais y être confronté. Néanmoins il encouragea l'autre à continuer d'un signe de tête.

« Je suis le seul à avoir décidé de la sortir de là. Un jour on lui a fait du mal, bien plus que d'ordinaire, et elle a voulu... » Il déglutit. « … elle a tenté de se suicider. Je l'ai trouvée les poignets dégoulinants de sang, inconsciente dans les toilettes du palier du premier étage. Je ne savais pas qu'il y avait une telle fille dans l'immeuble. Apparemment elle passait chaque soir en compagnie d'un nouveau gars. Enfin bref, je l'ai soignée, je l'ai consolée, et je suis tombé amoureux d'elle. Je pensais l'avoir tirée d'un sale moment, mais elle repique sans cesse et a déjà retenté de... enfin voilà. C'est pour ça que je ne peux jamais la laisser seule. J'aurais trop de mal à accepter qu'elle me laisse, elle aussi... »

Le blond était sonné. C’était pas facile de concevoir autant de maturité et de présence d'esprit chez ce bagarreur-né. Et qu'il se soit ouvert comme ça à quelqu'un qu'il connaissait à peine témoignait de sa confiance en Naruto. Celui-ci acquiesça, signe qu'il comprenait, et fit un signe de la main au châtain. Le portail du lycée était en vue, et un type montait la garde devant. Un coup d'œil à sa montre informa Naruto qu'ils avaient une minute de retard.

« Bon, Inuzuka, dit-il, à partir de là ça devient dangereux. Bonne chance à nous.
- OK, mais rappelle-moi ce qu'on fait là ?
- On doit recevoir une livraison pour le vice-proviseur. Et il peut y avoir des bobos.
- Super... Au fait, je pense qu'on est bons copains maintenant, alors, moi, c'est Kiba.
- Ouais, OK... sourit Naruto. Bonne chance, Kiba.
- Moi j'en aurai pas besoin, je suis bien plus fort que toi !
- Répète ça ! »

Mais Kiba s'élançait déjà vers le portail, et Naruto s'empressa de le suivre. Le ciel s'était couvert, plongeant la rue dans une obscurité quasi-complète. Le type qui faisait le pied-de-grue devant le portail fit volte-face et alluma une lampe-torche, éblouissant les deux jeunes hommes. Il appela d'une voix grave :

« Vous êtes qui ? Vous voulez quoi ?
- On est envoyés par Kakashi Hatake pour recevoir une livraison, répondit courageusement le blond.
- Approchez les mains en avant. »

Ils s'exécutèrent et furent maintenant assez près pour apercevoir la silhouette de l'homme. Il abaissa sa lampe et ils aperçurent un visage marqué par les années, des cheveux blancs et longs et une carrure imposante.

« C'est Kak' qui vous envoie ? Super. Prenez ça. »

Il sortit une enveloppe en papier kraft de sous sa veste et la leur tendit. Il avait l'air impatient de filer au plus vite. Naruto ne s'attendait pas à ce que ce soit aussi rapide, et s'empara très vite de l'enveloppe usée par le temps.

« On m'avait prévenu que ce serait des gamins mais pas aussi jeunes... marmonna-t-il. J'espère que vous avez pas été repérés par qui que ce soit, reprit-il à leur attention. Kak' est pas le seul à vouloir cette enveloppe dans le quartier... Passez-lui le bonjour de l'ermite des crapauds, et que je n'entende plus jamais parler de cette affaire. Bonne nuit les jeunes... si vous la passez... »

Puis il s'éloigna en coup de vent et le silence s'abattit sur la rue. Naruto et Kiba se regardèrent puis voulurent partir le plus vite possible. Pas assez vite néanmoins : quelqu'un venait de les rejoindre. Ils se raidirent, prêts à se battre ou à s'enfuir, quand la personne s'exclama :

« Naruto ! Je t'ai cherché partout !
- Ino ! s'écria Naruto. Bordel, qu'est-ce que tu fous là ? Tu nous as fichu la trouille !
- Je suis venue te chercher, pardi ! Pauvre idiot ! »

Elle se précipita vers eux et le serra dans ses bras.

« Euh... Hum, hum... fit Kiba pour s'éclaircir la gorge. Je veux pas gêner les retrouvailles mais il faut se tirer d'ici en vitesse. J'ai pas envie que les prédictions du vieux se réalisent.
- Trop tard... »

Le dernier qui avait parlé avait une voix siffleuse et venimeuse comme un serpent. Le genre de voix qui vous glace le sang du cerveau aux orteils. S'il avait eu des têtes coupées dans la main, cela n'aurait pas étonné Naruto outre-mesure, mais en se retournant il ne vit qu'un grand type aux cheveux noirs et au sourire carnassier. Ses yeux brillaient étrangement dans la nuit. Ce n'était pas réellement son allure qui embêtait le blond, mais il commençait à en avoir assez des grands types inquiétants.
L'homme était accompagné de sept acolytes qui n'avaient pas l'air de vouloir rigoler.

« Donnez-nous ce que vous venez de recevoir et tout le monde repartira sans dommage, siffla-t-il entre ses dents.
- Euh... Nous ne sommes que de passage, et... tenta Naruto.
- Ta gueule, petit merdeux, lança une voix dure de derrière le chef du groupe. Tu donnes le papier et tu t'casses !
- Naruto, glissa Kiba, je pense que se taper la discut' ne changera pas grand-chose à l'affaire. On leur donne le papier ou on se fait passer à tabac. Putain je savais que ça finirait comme ça.
- On peut pas leur donner l'enveloppe. C'est pas possible. »

Il regarda Ino qui s'accrochait à son bras et le tirait en arrière, désireuse de partir au plus vite.

« C'est bien ce que je craignais, répondit Kiba. Bon, tu ramènes ta sœur à la maison et je les retiens.
- J'imagine que t'avais aussi saisi que c'était hors de question ?
- Déconne pas, si tu veux protéger ta sœur c'est le seul moyen.
- Elle peut aussi bien rentrer seule.
- Ne cherchez pas, je ne rentre pas sans vous, répliqua Ino.
- Vous êtes tous chiants dans la famille ou quoi ? s'impatienta Kiba en levant les yeux. »

Naruto n'eut pas le temps de répondre car les autres avaient avancé d'un mètre, les forçant à reculer contre le mur d'enceinte du lycée, puis ils se disposèrent en demi-cercle autour d'eux. Ils étaient coincés. Le type aux cheveux noirs s'approcha lentement et tendit sa main ouverte vers Naruto.

« Tu donnes le papier et on s'barre.
- … Non.
- Pardon ?
- Non, j'ai dit non.
- Bon, alors on va passer à la manière forte. »

Il voulut le frapper en plein visage mais Kiba fut plus rapide et lui broya la main dans l'étau de fer de la sienne. Alors une fille aux cheveux d'une étrange couleur rose foncé se précipita sur eux en braillant. Ino se jeta sur elle, lui empoigna les cheveux et lui mordit la joue avec tant de force que ses dents percèrent la peau de son ennemie et firent couler son sang. La fille glapit et se débattit, mais il lui fallut attendre que Ino daigne la lâcher pour repartir derrière son chef.
Ils avaient provoqué la fureur de leurs adversaires. C'était mauvais.

Naruto passa rapidement l'enveloppe à Kiba, pendant que les autres dévisageaient la frêle jeune fille blonde qui avait défiguré pour un bon moment leur camarade. Kiba tilta immédiatement : s'ils pensaient que c'était Naruto qui avait l'enveloppe, il pourrait s'enfuir avec Ino sans craindre, a priori, d'être poursuivis. Mais cela signifiait aussi que Naruto voulait servir d'appât, et ce n'était pas sans risque pour lui.
Il regarda l'homme dont il tenait toujours la main et le vit sourire cruellement à l'intention d’Ino, puis de Naruto.

« Il y avait une fille que j'appréciais beaucoup, avant, également, murmura-t-il d'une voix faussement douce. La dernière fois que je l'ai vue vivante elle me suppliait de la laisser partir... ses côtes étaient délicieuses... »

Puis il passa sa langue visqueuse sur ses lèvres et les autres se jetèrent sur eux. Dans la mêlée, Naruto reçut un pied dans l'estomac et un genou dans la nuque. Il entrevit Kiba démolir à coups de poings un gros lascar qui jouait des muscles et Ino passer sa fureur sur une autre fille aux cheveux noirs attachés avec un ruban. Ils perdirent rapidement l'avantage et Kiba fut bientôt maîtrisé par des jumeaux qui lui tenaient chacun un bras face contre terre tandis que lui-même se retrouvait allongé sur le sol à cracher au visage de son adversaire, qui arborait un teint basané et des yeux globuleux.
Seule Ino dominait encore ses adversaires, les deux filles du groupe ennemi, qui paraissaient décontenancées par la force dont faisait preuve cette fille si fine. Ils avaient réussi à en envoyer deux au tapis.

L'homme aux traits de serpent s'accroupit près de Naruto et secoua la tête d'un air désolé.

« Vous avez réellement cru pouvoir nous affronter tous à la fois et en réchapper tranquillement ? demanda-t-il sur un ton navré.
- Non, mais on ne voulait pas se faire avoir trop facilement non plus, souffla Naruto.
- Oui, je vois, je vois... Bien, maintenant, donne-moi cette enveloppe.
- Je ne peux pas, on me tient les bras, répliqua-t-il d'un air de défi.
- Très bien, alors... Sakon, Ukon, appela l'homme à l'intention des jumeaux qui maintenaient Kiba, lâchez-le et venez fouiller ce garçon. »

Les deux hommes s'exécutèrent aussitôt, mais l'un d'eux lança quand même violemment son pied dans le nez de Kiba pour s'assurer qu'il n'ait pas envie de leur fausser compagnie. Le jeune homme poussa un grognement sonore et roula sur le dos, les mains plaquées sur son visage. Il croisa un court instant le regard de Naruto et y lut des instructions claires et précises. Il était totalement en mesure de le faire, seulement il n'en était pas question.

« Merde, Kiba ! Pense à Tenten ! s'exclama le blond qui se démenait pour ne pas se laisser fouiller afin de gagner du temps. »

Il y eut comme un électrochoc dans les pensées du jeune homme brun. Il n'eut à réfléchir qu'un seul instant pour se relever, se précipiter sur Ino, l'arracher à ses assaillantes, la balancer sur son épaule façon sac à patates et se tailler en vitesse. Les autres ne réagirent pas. C'était sur Naruto, maintenant, que se portait toute l'intention.

« Tiens-toi TRANQUILLE ! rugit l'un des deux jumeaux en frappant violemment son estomac. »

Le corps du blond se contracta. C'était douloureux. Voyant Kiba disparaître dans l'obscurité en essayant de calmer une Ino vociférant, il comprit qu'ils étaient hors de danger, et il se laissa fouiller sans rechigner.

« Putain ! Y a pas d'enveloppe ! Y a que dalle ! s'écrièrent les hommes de main. On s'est gourés, patron, c'est pas lui qui avait le papier !
- Et il est trop tard pour rattraper les deux autres... répondit l'homme à la voix de serpent.
- Alors qu'est-ce qu'on fait ? demanda un autre.
- ... On remet ça à plus tard. Je rentre. Je vous recontacterai.
- Et lui ? demanda la fille aux cheveux rose en désignant Naruto. »

L'homme posa un regard glacial sur le visage encore intact de l'adolescent. Ses yeux brillaient d'une haine contenue, et le jeune homme comprit qu'il allait déguster.

« Faites-lui passer la plus mauvaise nuit de sa vie. Je veux qu'il se rappelle chaque minute où il vous suppliera de vous arrêter. » Il esquissa un sourire mauvais à l'intention du blond. « Bonne nuit... »

Puis l'homme se détourna et Naruto se sentit traîné vers un espace à l'abri des regards et des oreilles indiscrètes.





Il est rare que je sois à ce point satisfaite d'un chapitre :)
Il est un peu plus long que d'habitude, vous avez remarqué ?
De la baston, de la baston, de la baston... Est-ce que c'est trop répétitif ? Personnellement j'adore quand les héros se font taper dessus, ça apporte du piment :p
En tout cas notre pauvre Naruto mange cher, ce soir... J'ai mal aux dents pour lui.
Mouahaha... Un p'tit commentaire pour ce chapitre ? J'aimerai vraiment votre avis, chers lecteurs :o