Ryokou


Fanfiction Naruto écrite par Narsha (Recueil de Narsha)
Publiée le 08/10/2010 sur The Way Of Naruto



Cette fiction se passe en même temps dans le monde réel et dans celui de Naruto. Les personnages inventés sont inspirés de personnes réellles qui se reconnaîtront. Bonne lecture.


Chapitre 2: Et si je te donnais un vrai nom?



Maelle ne reprit conscience que bien plus tard. Elle avait très mal à la tête. Lorsqu’elle voulut bouger, elle sentit qu’elle avait mal dans tout son corps, comme si tous ses membres avaient été brisés. Elle voulut parler, mais seul un gémissement rauque franchit ses lèvres. La pièce où elle se trouvait était plongée dans la pénombre. Seule la flamme d’une bougie bravait les ténèbres. Elle était allongée dans ce qui semblait être un sac de couchage étrange, et on avait posé une serviette humide sur sa tête. Dehors il faisait nuit. Elle entendait des bruits de voix. Malgré la douleur, elle se releva. Elle tenta de se mettre debout, mais ses jambes se dérobèrent sous son poids et elle tomba avec un grand bruit sur le sol. Les voix qui parlaient dehors se turent et plusieurs personnes rentrèrent dans la pièce. Un homme, une femme et deux enfants. Une famille. Le plus jeune avait environs trois ans, l’autre sept. Deux garçons.

_ Comment vas-tu ? Demanda la mère avec gentillesse.

Maelle décida de ne plus se laisser prendre par des gens qui avaient l’air gentils au premier abord. Victoire était bien une sorcière, qui, avec ses sbires en uniformes bleus, avaient fait du mal à sa maman. Elle décida d’être butée et de ne pas répondre. D’ailleurs, elle en était incapable. Sa voix s’était comme volatilisée. On la recoucha.

_ On peut dire que tu nous as fait une sacrée frousse. Heureusement que notre fils Itachi t’a trouvée dans la forêt, fit le père en désignant le plus âgé de ses enfants. Comment t’appelles-tu ?

Elle ne parvint pas à dire son nom. Sa gorge lui faisait trop mal. Elle se mit à tousser violemment, attirant l’attention de tous. Quand elle se fut calmée, elle remarqua que le plus jeune des enfants avait son doudou à la main. Ne pouvant parler, elle désigna l’objet de son doigt.

_ C’est à toi ? Demanda la mère.

Le fille hocha la tête et tendit la main. Le petit se recula et se cacha derrière son frère.

_ Allez, Sasuke, rends la peluche à la petite fille.
_ Kame est à moi, fit le petit en serrant la peluche contre lui.
_ Je sais bien que c’est une torture pour toi de t’en séparer, fit sa mère, mais elle n’est pas à toi. Rends-lui et laisse-la se reposer.

Il lui rendit, et ils finirent tous par sortir. Elle était de nouveau seule. Où était donc sa maman. Sans s’en rendre compte, la fille se mit à pleurer. Elle serra la peluche contre elle et tâcha tant bien que mal d’étouffer ses sanglots. Il y eut comme un grattement du côté du mur. La paroi coulissa et elle vit apparaître Sasuke et son frère. Le plus grand lui sourit et le plus jeune tendit la main vers la tortue. Elle refusa de la lui donner. Elle s’assit avec difficulté, laissant les garçons venir de part et d’autre d’elle. Elle ne refusait pas leur compagnie. Après tout c’était leur maison, et sa maman lui avait dit qu’il fallait toujours être polie et respectueuse quand on était chez des gens qu’on ne connaissait pas. Les trois formaient un triangle. Elle continuait de pleurer mais en silence.

_ Je m’appelle Uchiwa Itachi, fit le plus âgé. Et lui c’est mon frère Sasuke.
_ Normalement on doit être couché, chuchota le plus petit. Dis, pourquoi tu pleures ?

Au prix d’un grand effort de volonté, Maelle réussit à parler. Sa voix n’était plus qu’un filet rauque.

_ Je veux ma maman.
_ On la cherchera demain, dit Itachi. Comment tu t’appelles ?
_ Maelle.
_ C’est pas un vrai nom, bouda Sasuke tandis que son frère amenait la bougie au milieu d’eux, en prenant garde à ne pas brûler les couvertures.

Ils se regardèrent en chien de faïence pendant un bon moment. Itachi ne savait pas quoi dire, Sasuke voulait la peluche et Maelle refusait de s’en séparer. Maelle n’arrêtait pas de pleurer. Au final, Sasuke retourna dans sa chambre pour faire autre chose. Restés seuls, les deux enfants ne parvenaient toujours pas à communiquer. Le garçon aurait voulu qu’elle arrête de pleurer. Elle fermait les yeux et de grosses larmes dévalaient ses joues, laissant une trace salée derrière elles. Alors Itachi raconta un peu de leur vie, expliqua l’histoire du démon renard qui avait attaqué le village. Mais elle n’arrivait pas à penser à autre chose que sa maman qui avait une fois de plus disparu. Sasuke déboula alors avec les bras chargés d’un énorme nounours. Il était là pour négocier.

_ Je te le prête, si tu me prêtes ta tortue, lui proposa-t-il.

Mais Maelle refusa ce pacte. Verte était tout ce qui lui restait de sa vie avant. Mis à part les habits qu’elle portait et son cartable, mais elle ne savait pas où il était.

_ Et si… fit le petit après une intense réflexion. Et si je te donnais un vrai prénom ? Un prénom que tu pourrais utiliser partout ici ?

La fillette sursauta. Elle ne cessa pas de pleurer mais ouvrit les yeux et regarda Sasuke. A la lumière de la bougie, ses yeux verts sombres prenaient des reflets étranges et beaux.

_ Et si c’était toi qu’on appellerait Kame ? Finit-il en murmurant sa proposition.

La fillette essuya ses larmes Et tendit sa peluche en échange de l’autre.

_ Elle s’appelle Verte, lui dit-elle.
_ Il te faut un nom de famille aussi, fit remarquer Itachi. Pourquoi pas Youshiko ? Cela veut dire « enfant adopté ». Ça serait bien pour toi, non ?

Youshiko Kame hocha la tête positivement. Sa gorge lui faisait trop mal pour parler. D’ailleurs elle toussait encore après. Itachi souffla la bougie et la reposa au loin. Les trois enfants se faufilèrent sous les couvertures. Collés les uns aux autres ils se sentaient bien. Maelle se sentait en sécurité. Elle savait qu’elle devait garder son vrai prénom quelque part dans un coin de sa mémoire. Ce serait leur secret. Elle se rappela vaguement la lecture qu’elle avait faite. Itachi et Sasuke Uchiwa n’étaient-ils pas deux personnages de cette histoire ? Elle se rappela que l’un comme l’autre étaient considérés comme des méchants dans l’histoire. Dans son esprit d’enfant, elle crut qu’une personne était méchante parce qu’elle était née méchante. Alors s’ils étaient gentils avec elle, c’est que quelqu’un les avait fait devenir méchants. C’était comme sa meilleure amie Linda qui avait été méchante avec elle quand elle avait cru que Maelle lui avait volé son collier alors que c’était Arthur qui l’avait caché. Au final, c’était Arthur le méchant. Ce qui voulait dire qu’il y avait quelqu’un, un autre Arthur en quelque sorte, qui allait rendre Itachi et Sasuke méchants. Elle se jura qu’ils seraient toujours gentils et qu’elle ferait tout pour qu’ils le restent.

***


Dans son bureau, l’inspecteur de police Jacques Gantier venait d’hériter d’une affaire très peu banale. Il tenta de reconstituer la chronologie des évènements avec le peu qu’il savait. Le lundi soir à 18 h 30, ne voyant toujours pas sa mère, la petite Maelle Donjan avait décidé de partir à sa recherche. L’institutrice qui la surveillait étant aux toilettes, une dénommée Elise Chatel, n’avait pu constater la disparition de l’enfant que trop tard. La croyant partie avec sa mère, elle rentra à son domicile après avoir fermé l’école. La mère de la fillette, Marie Donjan née Hermot rentrée trop tard du travail avait trouvé porte close à l’établissement. Elle avait pris contact par téléphone avec Elise Chatel, puis avec la police lorsque l’enseignante, bouleversée par la nouvelle avait déclaré qu’elle ne savait pas où se trouvait la petite fille. Une recherche avait été lancée, mais sans succès. On ne savait pas où l’enfant avait dormi. Le lendemain, plusieurs personnes ont pu témoigner qu’une fillette répondant au signalement de la disparue se trouvait dans le parc à côté de la bibliothèque municipale. Il avait au moins une huitaine de témoignages prouvant la présence de la fillette. Entre le moment de sa disparition et le premier témoignage, il s’était écoulé plus de quatorze heures. Durant ce temps, il n’y avait aucune trace de Maelle. Le parc dans lequel elle s’était arrêtée, se trouvait à deux kilomètres au sud-est de l’endroit où elle avait été vue pour la dernière fois. C’était apparemment un endroit où elle n’était venue que rarement, et seulement quand elle était petite. Une employée bénévole, Victoire Drumont, se trouvant sur son lieu de travail à ce moment avait trouvé alarmant la présence de la fillette. Se méfiant d’un individu au signalement assez vague mais louche, elle avait mis l’emmenant en sécurité, lui avait donné à manger et avait pris contact avec la police. Cela avait permis de retrouver la petite. Sa mère avait été contactée et immédiatement escortée sur les lieux. Visiblement affolée par les policiers et par une dispute entre l’employée et la mère, elle était partie en courant. En voulant la protéger, la mère avait été renversée par une voiture et se trouvait à présent dans le coma. Quand à la fillette, elle avait une nouvelle fois disparu. Sauf que trois policiers et Victoire Drumont ainsi que le conducteur du véhicule fautif pouvaient témoigner que Maelle avait disparu l’espace d’un battement de cil. Avant elle était dans les bras de sa mère et après, plus rien.
L’inspecteur soupira. Il n’y avait pas grand-chose à faire pour régler cette affaire. Il regarda la photo de la mère et de sa fille. Elles étaient à croquer. Il allait lancer un avis de recherche mais savait déjà que c’était sans avenir. Il referma le dossier et le classa. Il n’y avait rien à faire pour la famille Donjan.