La vie de Sabaku No Gaara


Fanfiction Naruto écrite par Sanephar (Recueil de Sanephar)
Publiée le 29/01/2010 sur The Way Of Naruto



Je tiens à remercier tout particulièrement Siana, fidèle au poste de bêta-lecture, mais aussi Elenny qui m'a donné un souffle de motivation afin de terminer les ajustements.

Je vous souhaite maintenant une bonne lecture !



Chapitre 26: L'entends-tu ?



Gaara et Tsuki poursuivent leur vie au cœur de Suna, la glorieuse ville du désert. Jusqu’au moment où l'Akatsuki vient perturber leur quotidien. Alors que Gaara est capturé par l’organisation aux buts maléfiques, Tsuki se ronge les ongles pour lui, contrainte de rester dissimulée pour sa propre survie. Alors que les choses retrouvent leur calme, Kankurô aide Tsuki à emménager dans son nouvel appartement et tombe sur une découverte bien curieuse…


La vie de Sabaku no Gaara

Chapitre 26 : L’entends-tu ?


- Alors j’avais bien raison : tu es bel et bien amoureuse de Gaara… dit Kankurô avec un petit sourire aux lèvres.

Tsuki le regarda avec une mine inquiète et serra contre elle la feuille qu’elle tenait dans sa main.

- Pourquoi ne pas lui avoir dit ?

Elle partit en évitant le plateau et les débris, restes des tasses et la théière, qui jonchaient le sol. Kankurô la suivit et l’obligea à se retourner.

- Je t’ai posé une question.
- Je n’ose pas ! explosa-t-elle. J’ai peur qu’il me rejette ! J’ai peur qu’il… qu’après, tout ne soit plus pareil s-s’il ne partage pas les mêmes sentiments que moi…
- Je trouve ça génial que tu aimes Gaara !
- Hein ?!
- Tu es celle qu’il lui faut. Pas une de ces groupies qui ne le voient que pour sa beauté et sa force. Mais quelqu’un qui l’aime pour ce qu’il est. Quelqu’un comme toi.
- Merci c’est gentil…

Il l’enlaça avec une tendresse amicale toute nouvelle. Elle se laissa faire, cet aveu l'avait vidée de toute l'énergie, et ce, plus qu'elle ne l'aurait cru.

***


- Elle n’est pas très prudente, remarqua Temari quand elle et Gaara passèrent la porte entrebâillée de l’appartement de Tsuki.

Gaara ne releva pas la remarque. Il en toucherait lui-même deux mots à la concernée. Avec les membres de « Feuille Morte » encore en vadrouilles, il trouva également cette attitude irresponsable, indigne d’une ambassadrice. Des raisons en apparence tout à fait impersonnelles mais ce qui le motivait, c’était avant tout son inquiétude vis-à-vis de l’amie qu’elle représentait pour lui.
Ils entrèrent et alors que Temari allait annoncer leurs présences, ils virent Kankurô et Tsuki dans les bras l’un de l’autre qui leur tournaient le dos.

- Tu es amoureuse depuis combien de temps ?
- L’examen de Chûnins, il me semble.

Temari, avec toute la délicatesse que le geste impliquait, se racla la gorge pour signaler leur venue. Les deux individus se tournèrent vers eux et la brune s’écarta vivement du marionnettiste.

- Et bien les tourtereaux, on peut repasser plus tard si vous le voulez !
- Comme d’habitude, tu es toujours dans l’erreur, Temari. Ce n’est pas moi qu’elle aime.
- Ah oui ? Alors, pourquoi elle était dans tes bras ?
- Parce que j’ai été touché d’apprendre que je suis le premier à recueillir sa confidence. Et le dernier j’espère, ajouta-t-il en faisant un clin d’œil à l’ambassadrice qui lui répondit par un sourire embarrassé.

Temari, n’appréciant pas l’arrogance narquoise dont faisait preuve son frère, déclara qu’elle s’en fichait complètement et qu’elle avait mieux à faire. Kankurô qui voyait bien que son ainée était jalouse en profita pour la taquiner encore plus, auquel la jeune femme répondit et une joute verbale s’engagea. Tsuki tenta en vain de calmer le jeu.

Personne ne vit le léger soubresaut que la main de Gaara fit, ni l’état dans lequel se trouvait le Kazekage. Il ne savait pas pourquoi son cœur se pinça quand il avait vu son frère et son amie enlacés. Gaara n’avait jamais été possessif envers Tsuki, au contraire, il optait même pour une attitude détachée. Mais il n’avait pas aimé entendre qu’elle se confiait uniquement à Kankurô. Et ce n’était pas de la possession. Il était certain qu’il n’aurait pas été si atteint que Temari soit la confidente de Tsuki, mais Kankurô… non, il n’appréciait vraiment pas. Il n’était pas au point d’avoir des envies de meurtres mais… pas loin. Et cette perspective l’effrayait tout autant qu’elle le faisait bouillir.
Différentes émotions désagréables ravageaient son intérieur, alors que son apparence ne révélait aucune trace de son trouble. Son masque d’impassibilité était intact.

Kankurô jeta un coup d’œil à son cadet qui paraissait plongé dans des réflexions profondes mais son visage affichait une parfaite neutralité et il ne put savoir ce qu’il pensait. Il frissonna quand Gaara braqua sur Tsuki un regard froid et distant. Il se promit d’en toucher un mot à la concernée qui, grâce à son moment d’égarement, calma le jeu. Avec l'aide de Tsuki, ils encouragèrent Gaara et Temari à sortir le temps qu'ils terminent l'aménagement des lieux.
Une fois la porte refermée sur eux, Kankurô s’empressa de raconter ce qu’il avait vu en formulant des hypothèses.

- Jaloux ? Ce n’est pas le genre de Gaara.
- Je te dis simplement ce que j’ai vu.
- Ce que tu penses plutôt. J’ai comme l’impression que tu vois ce que tu veux voir.
- Dans le genre, tu n’es pas mieux non plus. Pourquoi tu te bornes à penser que Gaara ne peut pas être amoureux ?
- Je n’ai pas dit qu’il ne pouvait pas ! répliqua-t-elle en ramassant les débris de tasses et de théière.

Ils continuèrent leur débat jusqu’au retour de Temari et de Gaara. Kankurô, toujours au service de ses proches, s’empressa de prendre sa commande et celle de Temari du restaurant et de proposer de laisser manger les deux amis ensemble. Si Temari émit quelques protestations, son frère montra des trésors de persuasions pour la convaincre et ils sortirent avant que les deux autres ne comprennent ce qui se passait.
Gaara l’assista comme chaque soir où ils mirent la table avant de s’attabler ensemble. La brune ne doutait pas de Kankurô, mais son ami était le même, bien que la jeune fille savait à quel point le Kazekage excellait dans l’art de dissimuler ses sentiments. Une fois attablés, Tsuki allait lancer le sujet qui lui tenait à cœur quand son interlocuteur la devança :

- Tu t’es beaucoup rapprochée de Kankurô.

Ce fut d’abord la surprise qui marqua les traits de l’ambassadrice. Elle cligna des yeux quelques secondes, le temps de digérer l’information offerte par Gaara. Puis un fou-rire irrésistible la prit en tenaille. Gaara la regarda avec un haussement de sourcil alors qu’elle essuyait les perles salées aux coins de ses yeux, derniers restes de son hilarité.

- Si je me suis bien rapprochée de quelqu’un, c’est bien toi, Gaara-san !

Devant l’absence de réaction dont elle était habituée de son ami, elle continua :

- Tu t’es occupé de moi depuis la tempête de sable. Tu me faisais manger, tu me tenais la main durant mon sommeil et si je n’étais pas une fille, tu m’aurais surveillée jusqu’à ma douche, acheva-t-elle les yeux pleins de malice. En clair, tu as veillé sur moi avec un tel dévouement…
- Pourquoi tu t’es confié à Kankurô ?
- Je ne l’ai pas fait volontairement à vrai dire… Il a fouillé dans mes affaires et il est tombé sur… un secret.
- Tu me diras qui tu aimes? enchaina le jeune homme.
- Pas tout de suite. Mais tu comprendras plus tard pourquoi je préfère retarder l’aveu…

Non il ne comprendrait pas. Ou n’avait pas envie de comprendre. Les émotions que Gaara ressentait maintenant ne figuraient pas dans le répertoire qu’il s’était constitué après avoir pris la décision de changer, si bien qu’il était un peu perdu. Les seuls faits qu’il retenait étaient qu’il n’aimait pas que Tsuki soit plus proche d’un autre que lui. Il voulait conserver à tout prix sa place privilégiée dans la vie de la jeune fille, et le fait que Kankurô soit son confident et non lui, entachait grandement cette envie ci. De plus, il aimait encore moins savoir qu’elle était amoureuse. Sans savoir vraiment pourquoi. Mais il détestait, non haïssait vraiment cette idée. Il préféra chasser ces pensées négatives de sa tête et poursuivre le repas dans la bonne humeur que son amie instaurée.

Il en profita aussi pour détailler l’appartement de Tsuki. Il n’avait pas pu l’y aider à cause de sa fonction de Kazekage. Temari revenait tout juste de mission, et seulement Kankurô avait pu participer à l’aménagement – une idée qui s’accumulait avec les autres mauvaises pensées qu’il avait eu un peu plus tôt.
L’appartement n’était pas totalement fini. Il restait quelques cartons ici et là, mais le principal était présents. L’appartement était assez bien ordonné compte tenu des circonstances et très agréable, sinon chaleureux. A l’image de sa propriétaire en somme.

A la fin du repas, Tsuki lui montra les quelques cookies qu’elle avait eus le temps de faire dans la matinée.

- Je me suis levée tôt rien que pour te les faire !
- Ah bon ?
- Oui, comme je sais que ce sont tes préférés, dit-elle avec un sourire.

Gaara mordit dans un des biscuits et eut un sourire. Qu’est-ce qu’ils étaient vraiment bons !

***


Comme à son habitude, depuis qu'il avait obtenu le poste de Kazekage, Gaara travaillait sur des nombreux documents qu'il devait consulter. Tsuki lui ayant facilité la tâche en les triant un peu plus tôt dans la matinée. Il fronça les sourcils quand un papier se glissa sous sa porte. Il s'approcha et observa la feuille soigneusement pliée. Il utilisa son sable pour la prendre, non pas par paresse mais par prudence. On ne savait jamais : cela pouvait être une explosion ou quelque chose dans ce goût-là. Quand il fut sûr que le danger n'était pas présent, il prit la feuille et la déplia. Il parcourut ce qu'il jugea être une lettre signée par Matsuri en s'installant à son bureau. Quand il eut terminé sa lecture, il laissa sa tête retomber sur le rebord de son fauteuil. Finalement, il aurait peut-être bien préféré que ce soit une tentative d'assassinat...

***


Temari toqua à la porte du bureau du Kazekage et attendit, avec un plateau en main, que son petit frère l'autorise à entrer. Mais aucune manifestation ne vint, pas même après trois coups à la porte. Elle entra en passant sa tête dans l'entrebâillement de la porte, et vit son frère regarder le village par la fenêtre. Elle déposa la tasse de thé pour son cadet sur le bureau avant de l'appeler. Elle fronça les sourcils quand elle reçut un profond silence en guise de réponse. Elle s'approcha alors de lui et lui toucha l'épaule en l'interpellant une fois de plus. Il tourna lentement la tête vers elle, presque étonné de la voir.

- Tu rêvassais ? demanda-t-elle.
- Hm... excuse-moi.

Temari lui désigna son thé et il s'assit mollement sur sa chaise avant de commencer à avaler quelques gorgées. Temari réfléchissait en prenant dans sa main le plateau. Il n'était pas rare que Gaara rêvasse, ou du moins en présence de quelqu'un. Mais il était rare qu'il s'excuse pour rien, encore moins parce qu'il était ailleurs. Gaara avait toujours pensé qu'il était inutile de s'excuser parce qu'il pensait. La blonde en conclut qu'il y avait anguille sous roche.

- Euh, Gaara, est-ce quelque chose ne va pas ? s'enquit-elle en se plaçant devant son bureau, légèrement mal à l'aise.
- Temari... commença-t-il. Que fais-tu quand tu reçois... des déclarations amoureuses ?
- La plupart du temps, je ne suis pas intéressée alors j'envoie bouler, répondit-elle avec une certaine perplexité.
- Je vois...
- Pourquoi, tu as reçu une lettre d'amour ?
- Oui.

Temari s'assit sur la chaise derrière elle. Il n'était pas inhabituel que Gaara reçoive ce genre de lettre, il avait toujours pris soin de les lire et d'y répondre poliment en refusant les diverses relations que les jeunes filles espéraient. Alors pourquoi Gaara se préoccupait-il de cela ?

- C'est privé si je te demande qui c'est ?
- Matsuri.
- Ah et tu ne sais pas quoi lui répondre.
- Oui.
- Est-ce que tu... l'aimes ?
- Oui.
- Au point d'avoir envie de faire ta vie avec elle ? continua-t-elle, intriguée.
- Non... répondit-il après un bref moment de réflexion.
- Alors tu devrais lui dire que tu l'apprécies beaucoup mais que tu ne partages pas ses sentiments. C'est mieux qu'elle trouve une personne qui l'aimera de la même façon qu'elle.
- D'accord.
- Bon, je vais te laisser.

Elle se leva et se dirigea vers la porte avant de revenir sur ses pas et de prendre le plateau qu'elle avait oublié. A ce moment, Gaara l'interpella :

- Temari, merci.
- De rien, fit-elle avec un sourire chaleureux avant de sortir.

Gaara retourna à ses affaires, l'esprit plus tranquille.

***


Le soir même, le jeune Kazekage rentra chez lui complètement soulagé. En effet, il avait jugé préférable d'aller voir directement Matsuri que de lui répondre par lettre. La demoiselle ne lui tint pas rancœur qu'il ne partage pas les mêmes sentiments qu'elle, bien qu'elle en était affreusement attristée. Elle avait tout de même fait un effort considérable pour continuer de sourire et de retenir ses larmes.

Il huma la bonne odeur de soupe miso et des boulettes de bœuf en enlevant ses sandales dans l'entrée. Rien à dire, Tsuki était incontestablement la plus douée aux fourneaux. Il se dirigea vers la cuisine afin de l'aider quand il entendit sa douce voix. Tsuki faisait dorer les boulettes en chantonnant un air de chanson qui lui était inconnu ; il fallait dire que ses connaissances musicales laissaient à désirer. Il écouta sa voix apaisante et chaleureuse en appréciant l'air de la chansonnette. Il était bien curieux de connaître les paroles de cette dernière. Si elles étaient aussi bien que l'air que fredonnait Tsuki, il serait ravi de les entendre.
Afin de ne pas la déranger, il alla s'assoir à la table du salon en attendant que son amie termine. Elle se retourna et s'avança vers la table avant de mettre les couverts quand elle s'arrêta et dévisagea Gaara.

- Depuis quand tu es rentré ?
- Cela doit faire trois fois que tu chantes le même air.
- Oh ! fit-elle, les joues commençant doucement à se colorer d'un rouge pivoine.

Gaara se leva et s'avança vers elle pour la débarrasser de ses assiettes et couverts. Elle retourna alors vers la cuisine pour chercher les plats. Ils s'attablèrent et après la formule de politesse, commencèrent leur repas. Comme à son habitude,
Gaara la remercia pour sa compagnie et pour le délicieux souper qu'elle lui avait préparé.

- Est-ce que tu pourrais chanter la chanson de tout à l'heure ? demanda-t-il abruptement.
- Non !
- Tu voudras me la chanter un jour ?
- … Oui... répondit-elle après quelques secondes de silence.
- Comment elle s'appelle ?
- « Tu es mon amour ».
- C'est joli.
- Ma mère me la chantait avant de m'endormir quand j'étais petite.

Ils continuèrent à parler de tout et de rien, mais principalement des souvenirs de leurs enfances. Si Tsuki parla de son enfance en générale, Gaara resta floue sur la sienne et se contentait uniquement de parler lors de leurs souvenirs d’enfants communs. A part sur leur amitié d’enfance, Gaara resta muet et la jeune fille crut bon de ne pas le questionner.
Quand ils eurent finis, ils débarrassèrent, mais Gaara fut strict sur la vaisselle : il n’était pas question que Tsuki la fasse, elle faisait déjà beaucoup trop pour lui à son goût. Il l’accompagna devant l’entrée où elle enfilait ses sandales, mais alors qu’elle allait ouvrir la porte, elle se retourna vers lui avec un visage grave. Gaara la dévisagea, perplexe, de voir une telle expression sur son minois.

- Je me suis entrainée avec Kankurô-san aujourd'hui et on a discuté, commença-t-elle sur le ton de l'aveu. On en est venu à parler des examens de Chûnins, il y a trois ans. Kankuro-san m'a dit que c'était étrange que tu n'avais pas essayé de me blesser à cette époque. Il m'a même dit que tu aurais pu me tuer. Je n'ai pas encore retrouvé tous mes souvenirs concernant cette partie là... Est-ce que tu as essayé de me tuer ?
- Non, mentit-il.

Elle sourit, heureuse, avant de lui souhaiter une bonne soirée avec un enthousiasme nouvellement retrouvé. Il en fit de même et elle sortit.

Il resta un moment à fixer la porte d'un regard vide. Il ne savait pas ce qui lui avait pris de mentir. Il en avait honte, bien sûr, mais maintenant qu'il était bien conscient des atrocités qu'avait endurées Tsuki par sa faute, il n'avait pas le courage de les lui avouer. Peur de la perdre, le désir de s'oublier lui-même étaient sans doute ses motivations. Mais n'était-ce pas mieux qu'elle ait oublié ? Elle ne souffrirait pas, et lui non plus. Il se conforta dans cette idée bien qu'une voix au fond de lui criait de réparer cette erreur. Tout en préparant son thé, la culpabilité ne cessait de lui tirailler. Il n’avait jamais eu besoin de mentir. Ce n’était pas par principe, juste qu’il n’en avait jamais ressenti l’envie. Il avait toujours assumé ses actes et la vérité, combien même ceux-ci étaient durs à porter. Mais là c’était différent. Si ses proches lui avaient pardonné ses égarements et s’il n’était pas assez coupable envers les autres pour les atrocités qu’il avait commis, Tsuki, elle avait oublié. Connaitre cette vérité la ferait souffrir, il en était certain, et remettrait en cause leur relation. Ce fut sans doute cette peur qui l’avait poussé à mentir d’une manière si naturelle.
Finalement, il opta pour une solution intermédiaire : si l’occasion se présentait, il lui avouerait la vérité, sinon, il la tairait.

La bouilloire se mit à siffler et avec elle, Gaara chassa ses pensées pour ne plus y revenir.

***


Tsuki marchait dans les rues de Suna en direction de son appartement. Elle leva les yeux vers le ciel étoilé pour contempler les constellations. Elle adorait faire ça. Mais ce soir, ça n’avait pas la même saveur.

Elle avait retrouvé sa mémoire. Presque dans son intégrité. Seulement… une partie demeurait encore dans l’obscurité…

- Alors Kana-sensei ? Vous trouvez ça bon ?
- J’ai toujours aimé ta cuisine tu le sais bien, Tsuki-chan.
- Ah merci, sensei ! Si je réussis aussi bien, c’est grâce à vous. Vous m’avez pratiquement tout enseigné !
- Tu n’as plus besoin de m’appeler « sensei » maintenant. Tu es mon égal et bien plus encore.
- Oui, c’est vrai… Mais… si j’en suis arrivée là, c’est bien grâce à vous. Pour moi, je vous dois éternellement de la reconnaissance. Depuis le décès de mes parents adoptifs à ma perte de mémoire, vous avez toujours été là pour moi.
- D’ailleurs, est-ce que tu as retrouvé tous tes souvenirs ?
- Pas tous, non. Enfin, je ne sais pas si je me rappelle de tout, on ne pourra jamais en être sûr, mais il y a une partie qui m’est totalement inaccessible.
- Tu sais de quelle période il s’agit ?
- Pendant et aussi avant la guerre de Konoha.
- Et avant les examens de chûnins ?
- Les examens de chûnins ?
- Tu ne te souviens pas qu’il y a eu des examens de chûnins ? C’est comme ça que Suna et Oto nous ont pris par surprise.
- Ah non… je ne me souviens pas. C’est bizarre que je n'arrive pas à accéder à cette partie. C’est bien délimité en plus… A votre avis, qu’est-ce que ça veut dire ?
- Tu t’en doutes, non ?
- Un traumatisme ?
- Je ne vois que cette explication. Ton esprit ne veut pas se souvenir d’une période qui a été très éprouvante.
- Je me demande… qu’est-ce qui pourrait être pire que la mort de mes parents… Vous… ne m’avez pas trouvé dépressive durant cette période ?
- Non, plutôt débordée. Et à vrai dire, j’ai mis ça sur le compte de l’examen pour devenir officiel médecin-ninja que je devais te faire passer.
- Etrange…
- Tu sais, Tsuki-chan, tu ne devrais pas te poser trop de questions. Si ton esprit a décidé de cadenasser cette partie, c’est qu’il y a une raison. Tu regretterais peut-être de savoir ce qu’il s’est passé…

Et puis Kankurô lui avait parlé de l’examen de chûnins. La curiosité de Tsuki n’avait pas résisté. Elle devait savoir ! Même si elle en souffrirait. Son professeur voulait la protéger, mais c’était fuir la réalité. Elle n’avancerait pas en refusant une partie douloureuse. Ce qui ne tue pas, rend fort, non ? Alors elle y survivrait. Elle avait connu tellement pire de toute façon.
Évidemment, savoir que Gaara n’acceptait la compagnie de personne à cette époque, pire même, tuait et faisait souffrir autrui l’avait glacée. Elle avait automatiquement pensé que c’était ce que son esprit avait voulu oublier. Mais Gaara lui avait certifié qu’il ne l’avait pas touchée, et son ami ne lui mentirait jamais, elle en était sûre.
C’était donc autre chose qui verrouillait cette partie de sa mémoire…

Tsuki attrapa un bouquet de fleur sur la commode qu’elle avait prévu pour mettre sur la stèle des personnes décédées en héros, et embrassa son professeur qui lui sourit. Elle se dirigea vers le hall d’entrée quand elle s’arrêta brusquement. Une idée venait de lui traverser l’esprit.

- Sensei ? Est-ce que… j’ai découvert mes origines à cette époque là ?
- Qu’entends-tu par là ?
- Euh… je ne sais pas. N’importe quoi sur mon vrai village natal, ma famille…
- Je ne pense pas. Konoha ne sait rien sur toi, tu sais.
- Hum, vous avez raison, c’était stupide.
- Tsuki-chan, pourquoi tu demandes ça ? Tu te poses des questions sur tes origines ?
- Non… pas spécialement. C’est vrai que des fois ça me traverse l’esprit mais sans plus. Je me demandais juste si c’était en rapport avec… euh « ce qui me verrouille ma mémoire ».
- Ca m’étonnerait que ça soit ça.
- Vous avez raison ! Merci sensei !!

Tsuki se tourna en pleine rue et porta son regard océan vers le quartier de Gaara. Elle devait lui faire confiance. Après tout, il était l’une des rares personnes qui subsistait parmi son entourage depuis son enfance avec sa sensei. Il n’y avait pas de raisons qu’il la trahisse.

***


Deux jours s'étaient écoulés depuis cette fameuse soirée où Gaara avait menti sur la relation qu'il avait eue avec Tsuki durant les examens des Chûnins.
Le Kazekage arpentait la barrière naturelle qui entourait et protégeait Suna. Ses pas le conduisirent sur la façade Est où Baki hocha la tête à son passage en guise de salutation, comme les quelques autres shinobis qui étaient de garde. Il y répondit avec une parfaite neutralité comme à son habitude, avant de continuer son chemin sans réelle destination. Puis, son regard se porta sur l'immense désert qui s'offrait à lui. Il l'observa un moment, admirant sa beauté dont il ne se lassait jamais, quand ses yeux furent attirés par un point noir qui mouvait au loin. Il reconnut une silhouette humaine s'éloignant du village sous la clarté de la lune. Il se demanda bien qui pouvait être assez inconscient pour s'aventurer seul dans le désert qui prenait vie la nuit, et dont les températures étaient fraiches en ce mois de janviers. Une vague idée de l'identité de cet aventurier passa dans sa tête. Il suivit du regard un moment l'inconnu et quand il comprit sa destination, une sourde colère bouillonna en lui. Le plus discrètement possible, il quitta sa position avant de suivre cet imprudent.



- Il aurait fallu attendre le chapitre 26 pour que l’un des personnages avoue avoir des sentiments amoureux. Vous auriez raison de dire que ce n’est pas trop tôt, mais de mon point de vue, je ne pouvais pas faire les choses avant. Cela aurait été trop caricaturale de commencer durant l’enfance, ce n’était pas possible durant les examens en raison de l’attitude de Gaara, ni dans la troisième partie à cause de la perte de mémoire de Tsuki.

- Avec ce chapitre, vous avez deux indices afin de savoir de quoi traitera cette quatrième partie. Je vous en dis pas plus, ça serait dommage de vous gâcher la surprise si vous ne trouvez pas.

- Pour rester générale. Ce chapitre a mis du temps à venir parce que j’ai modifié ma manière de mettre en page et même d’écrire. Et puis avec les fêtes, ma bêta-lectrice et moi-même avons eu du mal à se croiser.

- Vous êtes nombreux à m'encourager et je vous en remercie énormément. Si vous voyez un défaut, n'importe lequel, n'hésitez pas à m'en faire part. Etant auteur, ma vision est différente de la vôtre et bons nombre d'éléments m'échappent. Je m'en remets à vous pour m'améliorer ! A la prochaine !!