La vie de Sabaku No Gaara


Fanfiction Naruto écrite par Sanephar (Recueil de Sanephar)
Publiée le 02/06/2009 sur The Way Of Naruto



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Je recherche un bêta-lecteur ou une bêta-lectrice pour m’aider à corriger ma fanfic autant d’un point de vue « français » que d’un point de vue scénaristique.
Voici mes exigences :

- Bon niveau en français. Ca coule de source, mais ne sait-on jamais. Je ne veux pas non plus repasser pour vérifier ou corriger derrière.
- Motivation. Je n’aimerais pas rechercher de nouveau un(e) bêta au cas où il ou elle abandonnerait au bout de quelques chapitres.
- Sincérité. Si mon chapitre ou mes idées sont totalement incongrus ou à chier, il faut me le dire (bon, cela n’empêche pas la diplomatie ^^)
- Disponibilité. Je suis patiente si la personne a des empêchements ou des occupations plus prioritaires, mais ça va de soi que j’aimerais éviter d’attendre trois mois la correction d’un chapitre.

Voilà, je cherche une personne qui m’accompagnera au long terme et dont je serais autant satisfaite du travail qu’elle du mien, puisque j’espère m’améliorer de mon côté. Maintenant, si vous êtes intéressé, vous pouvez me contacter par message privé ou commentaire.




Chapitre 24: Confrontation avec "Feuille Morte"



Tsuki entrouvrit les yeux quand elle entendit du bruit. Elle attendit que la personne prenne la direction de la sortie pour tourner la tête. Elle ne la reconnue pas mais vit qu’elle tenait une seringue dans sa main. Elle patienta, le temps que l’inconnu parte, pour retirer sa perfusion et analyser la pièce où elle était. Elle n’eut aucun mal à reconnaitre une chambre d’hôpital.

Tsuki prit l’aiguille de sa perfusion dans sa main en la maintenant fermement tout en évitant de se blesser avec. Puis, elle referma les yeux et attendit une bonne vingtaine de minute qu’une infirmière vienne vérifier ses constantes, en espérant qu’elle ne remarque pas que la perfusion n’était plus à son avant-bras. Heureusement pour elle, la soignante exécuta sa ronde rapidement et sortie.

Tsuki attendit encore quelques minutes et se leva. Prise de vertige, elle s’accrocha à son lit pour ne pas tomber. Atteindre la porte fut une difficile épreuve et la brune se dit que sortir de l’hôpital n’allait pas être une partie de plaisir. Elle entrouvrit la porte et examina si le couloir était vide. Ne voyant personne et n’entendant aucun bruit, elle sortit.
Elle traversa le couloir en longeant le mur sur lequel elle s’appuyait pour ne pas tomber. Finalement elle se laissa glisser au sol au détour d’un couloir en mettant la main devant sa bouche. Elle avait l’impression qu’elle allait vomir.

Elle leva la tête quand elle vu deux sandales noirs et eut un mauvais pressentiment. Kankurô la fixait sévèrement. Il l’aida à se lever et eut juste le temps de l’emmener dans les toilettes où elle se vida les entrailles.

« - Une chance que Gaara ne t’ais pas trouvé sinon je ne donne pas cher de toi.
Il entendit Tsuki verser une nouvelle vague de son estomac dans la cuvette des toilettes en guise de réponse.
- Je comprends que ça te fasse cet effet, plaisanta-t-il. Mais ne t’inquiète pas, il t’aurait juste réprimandé… enfin je crois. D’ailleurs, faudrait que tu m’expliques comment tu as fais pour échapper à la surveillance de l’ANBUS à ta porte de chambre. »

Elle sortit de la cabine, plus pâle qu’avant, et s’avança vers le lavabo en titubant pour se rincer la bouche et le visage. Le marionnettiste lui donna de quoi s’essuyer en la fixant pour lui montrer qu’il attendait une réponse.

« -Pas d’ANBUS, répondit-elle d’un ton fatigué.
- Tu déconnes là ?!

Elle hocha négativement la tête.
- Allez, je te ramène.
- Non…
- Ca suffit Tsuki. Tu vas arrêter de jouer l’enfant et me suivre. »

Elle le suivit à contrecœur. Kankurô passa un bras autour de sa taille pour lui éviter un maximum d’effort. Devant la porte se trouvait un membre de l’ANBUS.

« - Vous n’avez pas quitté votre poste ?
- Quand vous étiez avec elle, je n’ais pas vu l’utilité d’intervenir, expliqua-t-il.
- Bien, merci. »

Il entra dans la chambre et aida Tsuki à s’allonger sur le lit. Il la couva et lui dit :
« - Je veux bien ne parler à personne de ta petite fugue à condition que tu ne bouges pas d’ici, compris ?
- Tu savais ?
- Je te connais. »

Il ramassa la perfusion et toisa l’ambassadrice d’un regard de reproche.

« - Je vais chercher quelqu’un pour te remettre ça.
- Non !
- Tu commences sérieusement à…
- Poison ! coupa-t-elle.
- Quoi ? De quoi tu parles ?
- Perfusion… empoisonnée…
- Qu’est-ce que tu racontes ?
- Par qui ? »

Kankurô se retourna vers la provenance de la voix rauque qui venait de retentir. Il savait à qui elle appartenait mais il ne s’attendait pas à le voir.

Gaara se détacha du coin de la pièce où il se trouvait et s’avança vers eux. C’est vrai que l’obscurité de la pièce ne permettait pas de la voir entièrement mais Kankurô était déçu de lui. Il aurait dû sentir sa présence. Évidemment, ce n’était pas à n’importe qui que le marionnettiste avait à faire. Gaara était doué, incroyablement doué. Cependant, cela aurait été une personne qui voulait nuire à Tsuki, il aurait eu bien plus qu’une simple déception. Et c’est justement pour ça qu’il s’en voulait de ne pas avoir été plus vigilant.

« - Je ne sais pas… souffla-t-elle en tournant la tête vers Gaara.
- Tu ne l’as pas reconnu ?
Elle hocha négativement la tête.
- Kankurô va au laboratoire et fait analyser la poche de perfusion en priorité.
- J’y vais ! »

Il prit la poche et sortit. Gaara prit la direction de la porte et appela l’ANBUS qui se cachait non loin. Ce dernier vint à lui, et le Kazekage lui donna quelques ordres avant de retourner dans la chambre. Là il prit une chaise et s’assit au chevet de la jeune fille.

« - C’est pour ça que tu as essayé de t’enfuir ?
- Oui…
- Tu avais peur qu’on te remette la perfusion et que tu ne puisses rien faire ? »

Elle répondit de nouveau par l’affirmatif.
Gaara sortit un sachet de sa poche et le fixa. Il se leva, prit une carafe d’eau posée sur la table de nuit et en versa dans un verre installé non loin du récipient. Il déchira le haut du sachet et déversa son contenu dans le verre. Il le tendit à la brune qui le regardait, intriguée.

« - C’est un vomitif.
- Je dois boire ?
- Oui. »

Elle prit le mélange grisâtre peu tentant, et le bu cul sec en mimant une grimace de dégoût. Gaara sortit de la chambre et revint avec une aide-soignante quelques minutes après. Il alla à la fenêtre, tira le rideau et contempla le village. La soignante s’avança vers la patiente et déposa devant elle une bassine. Tsuki comprit bien vite pourquoi.

L’aide-soignante regarda le Kazekage et trouva respectueux qu’il tourne le dos à l’ambassadrice pour ne pas la mettre mal à l’aise de la voir dans cet état. Elle tourna la tête vers la malade et posa une main sur son épaule en voyant son teint devenir encore plus livide.

Gaara ferma les yeux quand il entendit la voix apaisante qui réconfortait la brune dans son mal. Il était tombé sur la bonne personne.

Malgré sa gorge en feu, l’odeur, la vue du contenue de ses entrailles et des spasmes qui maltraitaient son abdomen, Tsuki parvint à sourire entre deux rejets pour remercier la femme plus âgée qu’elle qui se donnait du mal pour l’apaiser.

Elle n’avait pas eue peur quand Gaara lui avait tendu un vomitif. Bien qu’elle n’avait guère envie de le boire, sachant ce qui allait advenir, elle savait qu’il le faisait dans son bien. Elle lui faisait confiance. Elle s’était inquiétée lorsqu’elle avait vue du sable dans son rejet dans les toilettes. Au fond, il l’aidait. Il ne pouvait sans doute pas enlever le sable dans son appareil digestif alors il recourait à la médecine. Une chance qu’elle était enrhumée et qu’elle avait le nez bouché. Il n’y aura que peu de sable dans ses poumons et elle n’aura pratiquement pas de complication. Au cas, elle laisse son démon s’occuper de ce problème. S’il ne voulait pas en subir les conséquences, il trouverait une solution, comme toujours. Pour le reste du sable, Gaara s’était occupé d’elle.

Il s’écoula une heure durant laquelle, Gaara supportait tant bien que mal les rejets mêlés à des gémissements plaintifs de son amie. Gaara sentit une vive envie meurtrière envers celui ou celle qui avait attenté à la vie de Tsuki. Quand il sentit son démon s’agiter, il se fit violence pour se calmer et y parvint au prix de gros effort mentaux.

Kankurô entra et se stoppa net en sentant cette effrayante aura qui se dégageait de son frère. Il ne sut quoi faire. L’envie de déguerpir en courant le prit à la gorge quand ses mauvais souvenirs envahissaient son esprit. Mais il se rassura en se disant que cette envie de tuer devait être justifiée. Ainsi il n’eut qu’une appréhension quand il s’avança vers Gaara et lui murmura :

« - C’était bien empoisonné. »

Il comprit tout de suite où était dirigé le souhait de tuer de son frère quand les traits de ce dernier se durcirent. C’était à peine perceptible mais le marionnettiste avait apprit à bien observer les réactions de son cadet, bien que beaucoup encore lui échappaient.

La soignante avait à peine aidée Tsuki à se rincer la bouche et essuyait ses lèvres que le Kazekage s’avança furieusement vers elles. Elle se recula et sans ménagement, Gaara baissa la barrière de sécurité du lit faisant sursauter Tsuki qui venait à peine de fermer les yeux. Il souleva la couverture dévoilant l’ensemble noir classique qu’elle portait et la prit sans aucune douceur dans ses bras. La brune s’agrippa à la veste de ce dernier par surprise puis ils sortirent de la pièce.

L’ANBUS regarda son supérieur sortir en emmenant avec lui l’objet de sa mission. Kankurô lui ordonna alors d’appeler une escouade d’ANBUS pour surveiller les appartements du Kazekage. Puis il s’excusa après de la soignante restée encore sous l’effet de surprise et sortit. Après un bref trajet, il entra dans l’appartement de son frère et s’assit sur le canapé. Si la porte de la chambre était fermée, ce n’était pas pour rien et il préféra ne pas déranger.

***


Gaara utilisa le sable de sa calebasse pour enlever les couvertures et déposer Tsuki dans son lit qui ne lui servait à rien. Il remit les couvertures sur elle et sortit de la pièce.

« - J’arrive, dit-il à son ainé.
- Prends ton temps, eut-il comme réponse. »

Il s’engouffra dans la salle de bain, prit une bassine, qu’il remplit d’eau froide, et un chiffon propre. Il sortit de la pièce, entra de nouveau dans sa chambre, posa ses instruments sur sa table de nuit, et pour finir trempa le chiffon dans l’eau avant de le poser sur le front brûlant de la jeune fille. Il allait sortir quand la phrase de Kankurô lui revint en tête. Pouvait-il la laisser comme ça ? Si non, que devait-il faire ? Le souvenir de Tsuki qui avait prit soin de lui pendant qu’il avait été malade au moment des examens de chûnins lui vint en mémoire.

Il se tourna vers elle et la fixa. Il resterait avec elle jusqu’à elle s’endorme. Ce qui, à son avis, ne prendrait pas longtemps. Il prit la chaise de son bureau et s’assit à côté du lit. Gaara contempla, bras croisés, comme il avait l’habitude de le faire, le ciel étoilé depuis sa fenêtre. Son attention fut détournée quand il sentit quelque chose. Il baissa les yeux et vit la main de la brune sur son genou. La main se ferma et Gaara pu voir sa protégée grimacer. Il ne savait pas ce qu’il devait faire et cela le stressa à chaque fois. Le gestuel, les expressions ce n’était pas son truc et pourtant il savait qu’il devait réagir, mais que faire ? Qu’attendait-elle ?

« - Gaara… -san… »

Il sut alors. La douce sensation qu’il se remémora quand elle lui avait donné la main, quand elle avait dormi à ses côtés. Ca ne soignait pas, mais ça faisait du bien. C’est ça qu’elle attendait : du réconfort, une présence pour la soutenir dans ces heures difficiles. Il prit alors sa main et la serra dans les siennes. Bien plus fort qu’un remerciement, elle sourit. Il se sentait utile dans sa souffrance. Lui qui ne pouvait rien fait d’autre que la contempler en priant pour que son mal cesse et en maudissant sa faiblesse.

Elle s’endormit sous ses yeux. Il espérait que son sommeil serait paisible et réparateur. Il posa doucement sa main sur le lit et sans savoir pourquoi caressa son bras nu. Il en avait ressentit le besoin et ne chercha pas d’autre explication.

Il sortit sans bruit de la pièce et retrouva son frère, toujours sur le canapé, les yeux clos. Il pensait qu’il dormait mais à son approche, Kankurô ouvrit les yeux.

« - Elle s’est endormie ?
- Oui.
- Tu vas rester avec elle ?
- Oui.
- Combien de temps ?
- Je ne sais pas.
- Tu voudrais rester avec elle jusqu’à ce qu’on ait le fin mot de l’histoire ?
- Oui, mais ce n’est pas possible.
- Non, sinon le conseil va finalement repenser que tu n’es pas fait pour être Kazekage. Après tout le mal que tu t’es donné c’est impensable.
- …
- Je vais la surveiller en plus des ANBUS.
- J’aimerai envoyer quelqu’un t’assister…
- Mais tu ne sais pas qui ?
- Je vais nommer Baki responsable de l’enquête concernant cette tentative d’assassinat, et Temari va partir en mission dès la tempête levée.
- Tu cherches absolument une personne en qui tu as confiance ?
- Oui.
- Il ne te reste que Matsuri.
-…
- Tu hésites ?
- Oui.
- Tu ne devrais pas la sous-estimer.
- Je sais. C’est pour cela que je vais lui confier cette mission de surveillance.
- Tu veux que je vienne à quelle heure ?
- Pas besoin de revenir.
- Pardon ?
- Tu restes ici. Tu as déjà pris un risque pour venir ici.
- Tu veux que je reste jusqu’à ce que la tempête se termine ?
- Oui.
- Mais ça peut prendre plusieurs jours ! »

Gaara repartit dans sa chambre laissant Kankurô s’effondrer sur le canapé en grognant un chapelet d’insulte.

***


Il s’écoula deux jours avant que la tempête ne se calme. Durant ces deux jours, Gaara veillait sans relâche sur Tsuki malgré les protestations de Kankurô qui lui disait de ne pas délaisser sa fonction. Le concerné répliqua en conséquence en affirmant que de toute manière il n’avait pas grand-chose à gérer à cause de la tempête naturelle. Dès que cette dernière se calma, Gaara ordonna à une escouade d’ANBUS de surveiller l’extérieur de son appartement, et envoya un shinobi réquisitionner son élève. Quand celle-ci arriva, il partit à son bureau.

Kankurô proposa à la jeune chûnin de monter la garde directement dans la chambre de Gaara. Il ne comprit pas pourquoi elle rougit en entrant dans la pièce mais ce fut bref puisque la jeune fille s’assit sur le rebord du lit et regarda tristement l’ambassadrice.

« - Tu ne dois pas avoir pitié d’elle, l’accusa Kankurô.
- Je suis triste en faite. Je ne pensais pas qu’elle allait si mal. »

Tsuki était endormie, la bouche légèrement entrouverte. La pâleur de sa peau et l’irrégularité de ses températures incessantes reflétaient le mal qui la rongeait. Et encore, Kankurô se dit qu’elle n’avait pas tout vu. Elle ne l’avait pas vue vomir. Elle ne l’avait pas vue quand Gaara changeait ses draps à cause de la transpiration de la jeune fille ni quand celle-ci gémissait parce que sa tête explosait de douleur.

Il s’adossa dans un coin de la pièce et attendit. A midi, Matsuri partit acheter de quoi se restaurer pour elle et son coéquipier. Ils se mirent d’accord pour apporter quelque chose le lendemain.
Quand elle revint, le lendemain, la porte était entrouverte. Elle s’approcha discrètement et posa ses sacs sans bruit. Le mur du hall ne lui permettait pas de voir distinctement Kankurô qui parlait à un inconnu. Quand ce dernier parla de tuer l’ambassadrice, le cerveau de la chûnin se mit à fonctionner à grande vitesse. Elle longea le mur et vit l’assaillant du marionnettiste dos à elle, situé à sa gauche. Elle se demanda comment ce type avait fait pour berner une escouade d’ANBUS. Elle vit, un peu plus loin, la marionnette de son coéquipier en miette. Ce n’était pas bon ! Si elle prévenait les ANBUS, Kankurô et Tsuki risquaient d’y passer car sans sa marionnette, Kankurô ne serait pas en mesure d’utiliser ses meilleures techniques : point faible de son art. Il fallait en priorité protéger Tsuki, c’était sa mission.

Tant pis pour la discrétion, elle scella la porte d’entrée sans bruit et se dirigea vers la chambre de Gaara en courant et en espérant que le marionnettiste la protégerait. Il le fit avec Karasu. Matsuri réveilla brutalement Tsuki et l’obligea à se lever. Elle la fit monter sur son dos et sans penser aux conséquences se jeta par la fenêtre en la brisant. Elle tomba à terre en atterrissant maladroitement et Tsuki tomba sur le dos en gémissant. La chûnin remarqua alors le scalpel plantait dans son mollet lui causant une vive douleur. Quelques ANBUS vinrent alors à sa rencontre.

« - Un assassin ! s’écria-t-elle. »

Ces simples mots furent suffisants pour mettre en alerte les shinobis spéciaux qui se précipitèrent vers les appartements de leur supérieur. Elle reprit Tsuki sur son dos et se dirigea vers le bureau du Kazekage. Elle entra sans frapper et se laissa glisser à terre dans la pièce. Tsuki s’assit à ses côtés en haletant. Gaara se leva brusquement et se précipita vers Matsuri. Baki qui était dans la pièce s’avança également.

« - On a été attaqué, se hâta de dire la jeune fille.
- Par qui ?
- Je ne sais pas. »

Gaara partit, dès l’instant que Matsuri termina sa phrase, sans un mot. Baki se tourna vers la demoiselle et lui demanda :

« - As-tu prévenu les ANBUS ?
- Oui.
- Bonne initiative. »

Il sortit dans le couloir et ordonna à une personne qui passait d’aller chercher du personnel médical.
Une vingtaine de minutes plus tard, Gaara revint comme il était venu : sans une blessure, pas même un pli sur ses vêtements.

« - Alors ? l’interrogea Baki.
- C’était bien lui.
- Il en fait partit ?
- Certainement.
- De qui parlez-vous ? demanda Matsuri qui les regardait alternativement.
- Le médecin-chef qui dirige l’hôpital de Suna. Il fait surement partit de la « Feuille morte », répondit le Jûnin.
- C’est l’organisation qui nuit à l’alliance Suna/Konoha ?
- Oui.
- Et vous l’avez-battu ?
- Non, répondit Gaara. Les ANBUS l’avaient déjà neutralisé. Je vais à l’interrogatoire.
- Je viens avec vous, répliqua Baki.
- Matsuri, ça va aller ? s’enquit Gaara en regardant sa jambe bandée.
- Oui. Que dois-je faire pour Tsuki-san ?
- Tu la ramènes à mes appartements. Un des ANBUS t’escortera. J’ai chargé une deuxième escouade pour surveiller l’intérieur.
- D’accord. »

Elle sortit en même temps qu’eux. L’ANBUS transporta l’ambassadrice jusqu’aux appartements du Kazekage. Il la laissa quand il déposa la malade sur le lit. Matsuri retourna alors dans le salon où Kankurô et quelques ANBUS se trouvaient là.

« - Kankurô-san… dit-elle en regardant son bras retenu par un bandage.
- Cassé, dit-il en souriant.
- Je suis désolée…
- Fais-moi une faveur et ne t’excuse plus jamais pour ce genre de chose. Tu n’es pas responsable et puis ça me fait des vacances !
- Vous ne ferez plus de missions ?
- Pas jusqu’à ce que mon os soit ressoudé du moins. Et ta jambe ? s’enquit-il en regardant cette dernière.
- Oh ça va !
- Bien, dans ce cas, allons surveiller Tsuki. »

Gaara revint tard dans la nuit, congédiant Matsuri et l’escouade d’ANBUS à l’intérieur de chez lui. Il entra dans la chambre et regarda son amie dans les bras de Morphée.

« - Elle a dormit toute la journée ?
- Non. Elle s’est réveillée dans l’après-midi. Elle a mangé et discuté avec Matsuri.
- Je vois.
- Et l’interrogatoire ?
- Allons dans le salon.
- Il n’y aura personne pour veiller sur Tsuki.
- J’ai pris mes précautions.
- Dans ce cas… »

Il suivit Gaara qui alla dans sa cuisine pour préparer du thé. Kankurô fit l’effort d’attendre, la patience n’étant pas son fort. Gaara revint avec un plateau dans les mains et servit son frère, toujours dans le silence. Il s’assit et entama le sujet :

« - C’est lui qui a essayé d’empoissonner Tsuki.
- Il te l’a dit ?
- Pas exactement. L’ANBUS qui a surveillé Tsuki à l’hôpital a noté toutes les visites. Il y faisait partit.
- Et après tu lui as fais cracher le morceau ?
- Oui.
- Quoi d’autre ?
- Il fait partit des « Feuilles Mortes »
- Il a dénoncé les autres ?
- Non.
- Mince. On le torture toujours ?
- Oui.
- Ca m’étonne que tu n’y sois pas encore, plaisanta Kankurô. »

Il n’avait pas tort. Faire souffrir les types de ce genre lui procurait beaucoup de plaisir. Il y avait Shukaku qui lui faisait en partie cet effet. Mais comme il n’obtenait aucun résultat ça devenait lassant. Sans compter qu’au final il avait envie de le tuer alors s’abstenir était la meilleure des choses à faire s’il voulait le garder en vie. Et puis il y avait Tsuki. Gaara ne comprenait pas pourquoi il n’arrêtait pas de penser à elle depuis cet accident dans la tempête…

« - Et tu vas faire quoi maintenant ?
- J’ai convoqué tous les ninjas pour leur parler de ces tentatives d’assassinat afin que l’un d’entre eux dénonce les membres de cette organisation s’ils en connaissent.
- Ca ne marchera pas. »

C’était certain. Qui pouvait connaitre un seul de ses membres alors que les ANBUS n’ont aucune piste ? De plus les militants ne sont pas assez bêtes pour dire leurs activités à leur entourage. Mais ça valait le coup d’essayer.

« - On verra bien, dit Gaara. »

***


Le lendemain, tous les ninjas sauf ceux en mission étaient présents. Les ANBUS n’échappaient pas à l’appel. Qui sait, peut-être que l’un d’entre eux était un traitre. Ca expliquerait même beaucoup de chose.

Les ninjas étaient tous réunis dans le hall du bâtiment administratif déserté par ceux qui y travaillaient soit pour participer à la réunion, soit pour éviter de la troubler.
Gaara était debout sur les marches avec Baki à ses côtés et observait chaque shinobi de son regard redoutable.

« - Certains d’entre vous sont au courant pour l’accident qui s’est produit avec l’ambassadrice de Konoha. Pour ceux qui l’ignorent, on a essayé de l’assassiner à trois reprises. L’un des assassins est membre de l’organisation « Feuilles Mortes ». J’en soupçonne d’autres. Démasquer les membres de cet organisme est devenue une priorité pour notre village car il menace grandement les relations que nous établissons avec le village de Konoha. L’Hokage a été bien indulgente envers nous alors que nous avons attenté à la vie de l’une de ses meilleures ninja-médecin. Elle aurait pu déclarer la guerre à notre village. Je vous invite donc à nous faire savoir si vous connaissez l’un des traîtres pour le bien de Suna. Vous pouvez disposez, acheva Gaara en fermant les yeux. »

Les ninjas commencèrent à partir tout en discutant des paroles de leur supérieur. Kankurô se sépara de la foule, pour s’avancer vers son cadet, au prix de quelques bousculades puisque la plupart des shinobis partaient en sens inverse par rapport à lui.

« - C’est la première fois de ma vie que je te vois autant parler. Ah non deuxième ! s’exclama Kankurô en l’accostant. »

Gaara rouvrit les yeux et avait bien envie de soupirer. Il n’était pas d’humeur à plaisanter. L’heure était grave mais il ne pouvait pas en vouloir à son frère qui faisait de son mieux pour détendre l’atmosphère pesante.

Alors que Baki lui parlait, un jeune genin vint à leur rencontre. Ils étaient tellement absorbés par le discours de leur ancien sensei qu’ils n’avaient pas vu l’adolescent qui attendait à une cinquantaine de centimètres d’eux.

« - Kazekage-sama, je voulais vous parler d’une mission que vous m’aviez confiée, dit-il en s’approchant et en gardant la tête baissé pour ne pas croiser le regard de son supérieur.
- Comme tu le sais, nous n’avons pas le temps pour ce genre de chose, répondit Kankurô.
- Ce n’est pas parce que Suna a une priorité que le Kazekage doit en oublier ses autres devoirs, rétorqua Baki.
- Suis-moi, ordonna simplement Gaara en décroissant ses bras. »

Le genin lui emboita le pas jusqu’à son bureau. Kankurô les suivit tandis que Baki retourna à la salle d’interrogatoire où se trouvait l’assassin.

Gaara s’assit à son bureau et prêta son attention au jeune garçon qui lui faisait face. Il pouvait clairement lire son sur son visage, la gêne et la timidité. D’emblée, il savait déjà son problème.

« - De quoi voulais-tu me parler ? engagea Gaara sachant que son jeune interlocuteur n’oserait pas commencer.
- C’est par rapport à la mission de type B que vous nous avez confiée avec un groupe de chûnins. J’aimerais ne pas la faire. »

Gaara se souvint alors de ce garçon dans son bureau avec son équipe et une autre de chûnin. Il avait déjà exercé ce genre de mission normalement inaccessible pour les genins mais avec un groupe de chûnin, c’était faisable. La toute première mission qu’il avait donnée à deux équipes similaires était un succès. Elle permettait aux genins de progresser et en même temps d’observer les chûnins, fort utile pour préparer les examens des classes moyennes. Pour les chûnins débutants, cela leur permettait de prendre en charge une équipe dans une mission où la dangerosité est moyenne. Pour les confirmés, prendre en charge des genins leur donnait une mission de la classe des jounin et de s’y préparer. Que des avantages, mais les inquiétudes demeurent…

« - Pourquoi ?
- Je ne suis pas assez fort… en plus j’ai peur, ajouta-t-il d’un ton beaucoup plus bas.
- Un ninja ne doit pas avoir peur d’être blessé ou tué. Il sert son village et ne doit pas s’inquiéter de périr si c’est pour son bien, répliqua Kankurô, agacé par les jérémiades du garçon.
- Kankurô a entièrement raison, renchérit Gaara. Néanmoins je pense que cette conception est un peu dure à assimiler pour ton niveau. J’accède à ta requête.
- Merci, dit-il, soulagé.
- Cependant, je te conseille de te préparer et t’entrainer car tu feras une mission de ce type prochainement. Si tu ne t’en sens toujours pas capable il faudra que tu envisages de quitter la profession de shinobi.
- D’accord… céda-t-il. »

Gaara s’apprêta à demander à Kankurô de convoquer le chûnin responsable de la mission pour lui annoncer l’absence prochaine d’un genin mais ce dernier l’interrompit :

« - En ce qui concerne l’organisation dont vous avez parlé tout à l’heure. Je connais quelques membres… murmura-t-il. »

Sa voix s’était faite plus grave comme le sujet qu’il décida d’aborder. La peur pouvait se lire dans ses yeux. Ce garçon était terrifié à l’idée de dénoncer des membres et ses interlocuteurs ne pouvaient que le comprendre.

Kankurô le regarda, étonné, et se demanda si son problème de mission n’était qu’un leurre. Gaara lui demanda un peu brusquement de citer les noms, faisant tressaillir le genin.

« - Mon oncle, Yuzuka Kôshiro et…
- Son frère, le médecin en chef de l’hôpital de Suna a été arrêté, le coupa Kankurô.
- Oui, je sais…
- Et les autres membres de ta famille ? demanda Gaara.
- Mon père en faisait partit. Mais il les a quitté parce qu’il ne voulait pas que moi et ma mère ayons des problèmes !
- Des problèmes ?
- Financier. Je ne suis pas assez rémunéré pour entretenir la maison alors mon père a trouvé plus sage de quitter cette organisation.
- Sais-tu des choses sur cet organisme ?
- Oui, un peu… mais mes parents veulent me tenir à l’écart de tout ça… je sais juste que ce soir ils organisent une réunion dans les souterrains de Suna.
- Kankurô, prépare trois équipes, ordonna Gaara.
- Pourquoi dénonce-tu ton oncle ? interrogea Kankurô en faisant un signe de tête à son cadet pour lui faire comprendre qu’il a bien l’intention d’exécuter son ordre.
- Parce que c’est lui qui a blessé Tsuki-dono.
- Ne penses-tu pas comme ta famille ? continua de questionner le jounin.
- Si… mais un jour j’étais à l’hôpital à cause d’une blessure grave que je me suis faites en m’entrainant avec mes coéquipiers. J’ai été soigné et quelques jours plus tard j’y suis retourné pour un problème encore plus grave. Plus le temps passé et plus j’allais mal. C’est Tsuki-dono qui m’a guérit. J’ai appris plus tard que c’était à cause du manque d’hygiène que je n’étais pas bien. Depuis ce temps, j’ai changé d’avis sur l’alliance Suna/Konoha. Je pense que le village de la feuille peut nous aider à améliorer notre village. Ma mère le pense aussi.
- C’est bien ce que tu as fait, félicita Kankurô.
- Est-ce que vous allez arrêter mon père ? demanda avec inquiétude le genin.
- Non. Tu peux rentrer chez toi. Je vais te placer sous la protection des ANBUS par prudence, l’avertit Gaara.
- Agis comme d’habitude, lui conseilla le jounin. »

Trouvant la conversation achevée, l’adolescent s’inclina avec déférence devant son supérieur et sortit non sans avoir salué également Kankurô.

***


Aux aurores, on frappa à la porte de Gaara. Il s’arracha à sa contemplation et quitta sa chambre où dormait à poing fermé Tsuki.

Au seuil de son appartement se tenait Kankurô qui le salua avec entrain.
Son cadet hocha la tête pour répondre à sa salutation et s’écarta pour le laisser entrer. Ce dernier ne se fit pas prier et Gaara alla dans la cuisine préparer du thé. Kankurô approuva son initiative silencieuse avec un sourire.
Une fois le thé préparé, ils s’installèrent dans le salon et le marionnettiste ne fut pas surprit quand son frère lui demanda :

« - Alors ? »

Kankurô sourit devant le manque de tact de son jeune frère. Gaara ne passait jamais par quatre chemins quand il voulait entamer une conversation.

« - Le genin avait raison. « Feuille morte » était bien là. On a arrêté une bonne partie des membres mais nous y ignorons si l’organisation complète était réunie. Il va falloir poursuivre les… »

La porte de la chambre à coucher s’ouvrit doucement sur Tsuki. Elle marcha lentement vers les deux frères. Bien que sa fièvre était descendue, elle restait faible et ne luttait pas seulement contre l’insolation. Le rouquin ne tarda pas à lui rappeler.

« - Retourne dormir.
- On t’a réveillé ? s’enquit Kankurô. »

Elle montra la bouilloire et ils en conclurent que le bruit de l’objet l’avait sortit de son sommeil.

« - « Feuille morte » ? demanda-t-elle.
- Je t’en parlerais plus tard, répondit le Kazekage.
- Il a raison. Va te coucher, renchérit Kankurô. »

Elle s’était assise à côté du brun et s’apprêta à se relever quand elle murmura un « pardon» à peine audible en voyant le bras bandé du marionnettiste. Il lui ébouriffa ses cheveux tressés en lui disant que ce n’était pas grave. Elle se leva et sourit tendrement en regardant Gaara avant de partir. Le Kazekage ne la quitta du regard seulement quand la porte se referma sur elle. Il reporta son attention sur son frère et ensemble se concentrèrent pour démanteler totalement et définitivement « Feuille morte ». Ce qui pour les deux frères était inévitable.




- J’ignore si mes explications sur le sable à l’intérieur de l’appareil digestifs et leur absence dans les poumons sont correctes. Je m’excuse si c’est irréaliste.

- Ca peut paraitre un peu gros qu’un homme berne une escouade mais qui irait soupçonné le médecin-chef de l’hôpital qui rend visite à l’ambassadrice malade ?

- Je tiens à préciser que le rôle de Tsuki va prendre de l’ampleur dans cette partie. D’une part parce que je me suis attachée à ce personnage, et d’autre part parce que j’ai quelques détails à développer sur elle. Cela dit, je ferais mon possible pour que Gaara soit au maximum présent.