L'oisiveté est mère de tous les vices


Fanfiction Naruto écrite par Kunoichi3000 (Recueil de Kunoichi3000)
Publiée le 17/08/2011 sur The Way Of Naruto



Bonjour tout le monde !!! :)
Enfin le huitième chapitre !!!
Bonne lecture !



Chapitre 8: Souvenirs d'une âme brisée



Si quelqu’un avait observé Temari à ce moment-là, il aurait surtout détecté l’innombrable quantité de larmes qui coulait sur son visage angélique, voire divin.
Ce n’étaient point des gouttes d’eau, c’était la nature qui plaçait en elle une profonde révolte contre les hommes qui avaient martyrisé son frère pour qui elle éprouvait une vive affection. À travers ce mur liquide, l’homme à la queue de cheval en ananas put parfaitement distinguer une colère contenue envers lui. En effet, c’était à lui qu’elle en voulait, pensa-t-il. Il n’aurait jamais dû insulter Gaara, jamais ! Pourquoi fallait-il qu’il se mette dans des situations galères ?
Cette dernière pensée le ramena à un autre problème plus concret mais non moins vicieux : sa situation financière. Il ne lui restait malheureusement que trois euros, et pour comble, elle avait décidé que ce serait lui qui paierait les consommations.
Le garçon de café passant devant leur table, Shikamaru l’interpella :

« - Monsieur, nous voudrions l’addition s’il vous plaît ?
- Bien sûr ! Voyons, cela vous fera trois euros cinquante !
- Comment ? Mais je n’ai que trois euros sur moi !
- Ah ! Répondit l’autre, visiblement offusqué, vous viendrez faire la vaisselle jusqu’à 20 heures. Au boulot !

Temari esquissa un sourire malicieux, à l’idée de voir ce paresseux récurer les casseroles, les poêles, les assiettes, les verres, de même que les couverts. Ce machiste amorphe venait de se faire avoir, quelle belle perspective en vue !

L’homme, quant à lui, rougit de colère et d’humiliation. Il souffrait de misère depuis quelques jours et cela la faisait rire ! Comme si Dieu ne lui en avait pas assez fait voir de toutes les couleurs, il fallait qu’elle s’y mette, elle aussi. Grommelant un « Galère ! » parfaitement audible, il se dirigea vers l’intérieur du café, pendant que la jeune femme le regardait d’un air de revanche. Enfin, elle détenait une occasion pour se moquer d’un réactionnaire tel que Monsieur Nara.


Pendant que les deux comparses s’adonnaient au nettoyage, Sasori Akasuna marchait d’un pas lent, morne, à la manière d’un fantôme désolé. L’image de Sakura Haruno, vivante et gaie, flottait encore dans son âme triste, lui montrant ainsi que ce temps-là, celui où il pouvait sourire de nouveau à la vie, était révolu à jamais.
Un lourd cri de désespoir semblable au hurlement d’une hyène enragée monta en lui, empoisonnant peu à peu ses sens, le rongeant lentement mais sûrement de l’intérieur.
Ah ! Comme il aurait tant désiré la revoir, vive et gaie, à l’instar d’une image de printemps !
Se laissant soudain choir sur le trottoir, au beau milieu de la rue, il se mit à crier d’un air désespéré :

« - Pourquoi ? Pourquoi faut-il que tu m’aies quitté, Sakura ? Tu étais la seule capable de me redonner un cœur ; pourquoi a-t-il fallu que tu meures ? Je t’aimais, je t’aime et je t’aimerai, quoi qu’il arrive ! Mon âme était souillée, tu es venue pour la purifier, pour me rendre bon ! Maintenant, je me sens sale, impur, criminel ! Pourquoi…

Des larmes coulaient des yeux de cet être abject, qui crachait son amertume vers le ciel à présent.
Sa supplique n’avait pas été aussi silencieuse qu’il l’aurait voulu, malheureusement. En effet, une porte délabrée s’ouvrit brutalement, laissant apparaître un homme au teint pâle, les cheveux noirs, qui affichait de toute évidence un air mauvais sur son visage translucide.
Sasori tourna son regard vers lui, avant de paraître brusquement terrifié.
Il venait de reconnaître l’une des personnes qui l’avaient conduit sur la pente du mal, au moment où il cherchait à prendre sa revanche sur la société, qui s’était moquée de lui depuis sa naissance.

« Orochimaru. »

Cet homme avait, lui aussi, eu un passé fort difficile, à cause de son absence de famille. D’un naturel mesquin, cupide et avide de pouvoir, il avait décidé de se venger un jour du monde, qu’il jugeait infâme, pour l’asservir et satisfaire enfin ses chères ambitions.
Les objectifs de Sasori n’étant pas tellement éloignés des siens, il avait décidé de le prendre sous son aile, afin d’en faire une créature véritablement diabolique. Ensuite, il comptait le faire condamner à perpétuité, au besoin, dans le but de récolter seul le fruit de leurs crimes. Il pensait avoir réussi son premier objectif, quand quelqu’un s’était mis en travers de son chemin.

« Elle. »

L’amour, voilà ce que c’était. Le rouquin s’était entiché d’une jeune femme, qui lui avait montré la voie de la lumière, du Bien.

Pour Orochimaru, cette rencontre avait constitué un dangereux bouleversement pour ses projets initiaux. Il fallait qu’il anéantisse ces sentiments naissants, qui mettaient son affaire en péril.
Il avait alors frappé chez Sasori, lui demandant de choisir entre la jeune femme et lui. Si le jeune homme s’était avisé de choisir Sakura, Orochimaru aurait tué cette dernière en un rien de temps.

« La mort dans l’âme, je dus choisir entre l’ange et le démon. Je voulais que l’ange vive, respire, tel un arbre des beaux jours. Je me résolus ainsi à élire le mal, pour que le bien survive. Hélas, il est mort à présent, déraciné », pensa avec honte le malheureux Sasori.

Contre toute attente, il leva un regard chargé de haine vers son bourreau, qui l’avait entraîné dans la débauche et le vice.
Cet homme, qui l’effrayait jadis, n’était plus que son égal à présent. L’amour qu’il éprouvait en cet instant même lui conférait des armes si puissantes qu’il pourrait déchiqueter son ancien supérieur.

L’autre le fixa d’un air de mépris, puis siffla :

« Te voilà, petit débauché ! Pourquoi viens-tu me déranger dans mes affaires, maintenant que ta dulcinée est morte ? Elle ne comptait pas tant à tes yeux, c’est bien cela ? Maintenant, laisse-moi, j’ai des choses à faire bien plus importantes que tu ne le crois ! Kabuto, apporte-moi les trois vauriens que nous avons recueillis, pour les présenter à cet idiot de romantique ! »

Sur ces paroles, un homme aux cheveux gris apparut, tenant, enserrés par des cordes, trois jeunes garçons.
Sasori eut alors un frémissement d’inquiétude.
Il avait parfaitement reconnu le garçon du milieu, qui lui ressemblait par ses cheveux d’un rouge foncé, de même que par son air glacial.

« Gaara ! Tu dois m’en vouloir à l’heure qu’il est ! J’ai tué ton frère, par plaisir et parce que ce sale homme me l’a ordonné ! Si tu savais combien je le regrette à présent… »

En réalité, Gaara n’était pas le frère de Temari et de Kankurô. Il avait été adopté par leurs parents à l’âge de cinq ans. Ces derniers voulaient sans doute faire une œuvre charitable, car il ne possédait pas le moindre souvenir d’avoir été aimé par ces adultes. En revanche, Temari et Kankurô étaient devenus de vrais frère et sœur pour lui.
Il avait un autre frère, dont il ne connaîtrait probablement pas l’identité, l’ayant quitté si jeune.

En revanche, Sasori se souvenait avec précision du jour où son petit frère avait été emmené par les services sociaux.

« Il faisait très froid ce jour-là, dans les modestes quartiers de Suna. Un jeune garçon, les cheveux rouges, tenait un bébé dans ses bras maigres, lui contant d'anciennes légendes.

La porte s’ouvrit avec grand fracas. Une dame, vêtue strictement, rentra d’un pas imposant dans la pièce pauvrement meublée.

- Nous avons reçu l’ordre d’emmener ce bébé, conformément à la loi…
- NON ! Vous n’y toucherez pas ! S’était mis à rugir le préadolescent, en proie à une fureur divine. Gaara est mon petit frère, et rien, ni personne ne me l’enlèvera !
- C’est la loi, jeune homme, et vous devrez vous y plier, conformément à…
- Non, madame !
Le cri de rage mêlé de peine arrivait trop tard. L’austère personne venait de lui arracher l’enfant, qui de toute évidence, paraissait apeuré. »

Il ne l’avait plus revu depuis, mais les traits de son frère étant profondément restés gravés dans sa mémoire, il savait parfaitement à quoi ce dernier ressemblait.
Tout d’un coup, ses idées jusque-là confuses, non réfléchies, sauf quand il s’agissait de servir le mal, s’organisèrent, laissant petit à petit apparaître la véritable raison des crimes qu‘il avait perpétrés.
On lui avait pris son frère, à qui il souhaitait donner son entière affection, sans même l’écouter. On lui avait refusé le droit d’aimer. Il avait donc entrepris de se venger de tous ceux qui l’avaient meurtri, empêché de donner aux autres ce composant si abstrait, et pourtant essentiel aux êtres vivants : l’amour.
Il avait tué, pour expurger sa haine de ceux qui lui avaient volé l’un des êtres qui lui étaient les plus chers au monde.

Se sentant défaillir, le criminel s’affaissa sur le sol, dégoûté par tous les actes monstrueux qu’il avait commis.


Loin de cette scène émouvante, qu’il n’aurait de toute façon pas observée, Shikamaru Nara était aux prises avec un ennemi qui, bien que non mortel, l’horripilait absolument: la vaisselle.
Quand il habitait dans son studio, avant d’être galamment renvoyé par la charmante Mme Sannin, c’était le lave-vaisselle qui se contentait de remplir cette épuisante tâche avec dextérité ; le tout ressortait tellement propre qu’on avait l’impression que Shikamaru l’avait acheté le jour-même.
Mais là, il devait se forcer à nettoyer de manière impeccable les étalages de porcelaine et de verre qui se trouvaient devant lui. Paresseux, mais très prudent, Monsieur Nara soupira puis d’un air résolu, lava minutieusement chaque verre, chaque assiette ainsi que chaque couvert qui lui passait entre les mains. Le travail ne lui venait pas aisément, excepté quand il se trouvait dans une situation plus que délicate. Dans ces cas-là, il faisait tout, pourvu qu’on le laisse tranquille suivant ces épreuves.

Temari no Sabaku l’attendait, attablée au comptoir du café, tout en pestant intérieurement contre cet homme qui lui faisait perdre son temps. A l’heure qu’il était, son petit Gaara devait être à la merci d’un psychopathe, qui essayait sans doute de le détruire ou pire, de l’avilir.
Une bouffée de colère la traversa, des pieds à la tête. Elle haïssait Shikamaru Nara, le maudissant jusqu’à la dix-millième génération. C’était entièrement sa faute si le jeune lutin avait disparu, à ses risques et périls. De plus, l’épisode du café n’avait rien arrangé, loin de là. Ce devait être bien pire, à présent.
Elle détestait le visage indolent de son compagnon, son regard généralement torve, de même que son oisiveté exaspérante.

Lorsque vingt heures sonnèrent enfin à l’horloge de l’église la plus proche, ils sortirent enfin. D’un ton revêche, Shikamaru marmonna qu’il était harassé de fatigue. D’un air exaspéré, la jeune femme s’empara de son bras pour l’aider à marcher, tout en vociférant :

« - Là, monsieur, vous dépassez les bornes ! Je m’évertue à vous aider, voilà comment vous me remerciez ! Vous insultez mon frère, il part à cause de vous, il est maintenant en grand péril par votre faute ! Je n’en peux plus, franchement ! Dès que nous aurons franchi cette avenue, ce sera comme si nous ne nous étions jamais rencontrés. Chacun suivra sa route.
- Mais mademoiselle, je n’ai jamais voulu créer tous ces problèmes. Croyez-bien que je m’en serais passé. Je viens de tout perdre, mes amis doivent sans doute se rire de moi à l‘heure qu‘il est, et vous ne savez pas ce que c’est d’être sans rien ! Galère !

Cette exclamation, pourtant si familière dans la bouche de Shikamaru, sonna aux oreilles de Temari comme un signal d’alarme. Levant le visage vers lui, elle s’aperçut qu’elle s’était trompée sur son compte. Bien que paresseux, il n’était pas mauvais, ni profiteur. Il ne souhaitait qu’une vie tranquille et calme, rien de plus. En revanche, il devait combattre sa paresse. Elle se promit solennellement de l’aider un jour à apprécier les vertus du travail bien fait.

En attendant, l’urgent était de retrouver Gaara et de le secourir, ce qui n’était pas chose facile, car ils n’avaient aucune idée de l’endroit où il se trouvait.




Alors, qu'en pensez-vous? Comment vous paraissent les personnages ???