Pendant que Temari et Gaara se promenaient vers le cimetière du Père-Lachaise, quelques centaines de mètres plus loin, près de la cathédrale Notre-Dame, un jeune homme brun, les cheveux relevés en deux pointes, le ventre rond, était assis sur un banc, mâchant quelques chips. Il regardait avec mélancolie les environs, qui se dressaient autour de lui.
« Ino, ma tendre et belle Ino, que ne donnerais-je pas pour que tu sois dans mes bras. Je ne suis même pas capable de te séduire ! Je suis tellement nul que… »
Mais ses tristes pensées furent stoppées par l’arrivée impromptue d’une silhouette qui s’approchait dangereusement de lui.
Le jeune homme, brutalement réveillé de sa torpeur, leva les yeux avec anxiété et reconnut l’individu qui se tenait en face de lui, un ricanement insolent sur les lèvres.
Il prit une lourde inspiration et cria, abruti d’épouvante :
« SASORI ! Que… que fais-tu là ? Demanda-t-il tremblant de peur, des gouttes de sueur coulant sur son visage juvénile.
Le gaillard à qui était adressé ce hurlement paraissait avoir vingt-cinq ans. Il possédait des cheveux d’un roux foncé, des yeux oscillant entre le marron et le brun-rouge. Son visage était fin et dans l’expression de son regard, il y avait un mélange de bestialité et de charme qui le rendait particulièrement ambigu.
Ses vêtements étaient cachés par un large manteau noir sur lequel étaient brodés des nuages rouge et blanc, renforçant ainsi son côté énigmatique.
Il ouvrit la bouche d’un air narquois :
- Ah, Chôji, quel plaisir de te revoir ! Malheureusement, je sens que tu n’éprouves pas la même joie, ajouta-t-il, non sans un petit rire méchant.
- Mais… mais, pas… du... du tout ! Je suis très ho... honoré de te revoir,Sasori, répondit le pauvre Chôji, terrifié à l’idée de ce qu’il pourrait lui faire subir.
Sasori Akasuna était issu d’une famille indigente de Suna. Dégoûté par la misère dans laquelle baignait sa lignée, il avait fugué dans les environs du village deux années auparavant, puis était parti vivre à Paris, non sans avoir commis quelques actes fâcheux.
D’une nature vindicative, le jeune homme gardait une rancune cachée à Ino, pour le fait qu’elle avait essayé de l’empêcher de séduire son amie. Cette histoire s’était terminée de façon tragique ; Ino, furieuse contre cet homme qu’elle estimait louche, avait dressé un portrait lugubre et inquiétant de celui-ci à ses deux amis. Shikamaru s’était contenté de grommeler un « Galère » sonore, mais Chôji avait été terrorisé par cet effrayant tableau de l'« ennemi », comme se plaisait à l‘appeler Ino. Or, tous les matins, il devait le croiser, car il habitait dans un appartement voisin du sien, ce qui n‘était point tâche facile.
Sasori dévisagea son interlocuteur, déconcerté. Puis il reprit :
- Pourtant tous les matins, tu es agréable avec moi, tu m’as même offert une fois de ces délicieuses chocolatines dont je raffole. Alors je ne comprends pas pourquoi tu es si effrayé, comme si j’allais t’avaler.
- Tu sais, un conseil, ne lui parle plus jamais, vociféra une voix derrière eux. A moins que tu veuilles recevoir mon poing dans ta figure ! »
Les deux hommes se retournèrent et virent quelque chose ou plutôt quelqu’un qu’ils n’attendaient pas.
Devant eux, une jeune femme, les cheveux d’un blond platine illuminé par la couleur du soleil attachés en chignon, les yeux azur, les fixait avec un regard furieux.
« Ino, balbutia Chôji, épaté par l’audace de celle pour qui il aurait donné sa vie.
- Que… que fais-tu ici, sale… Hurla le rouquin, hors de lui, ne trouvant pas d’injure suffisamment puissante pour blesser la jolie créature.
- Et toi ? Rétorqua avec animosité Ino. Ta place est dans une cellule, nulle part ailleurs, après ce que tu LUI as fait !
- Je l’aimais, éructa Sasori, rouge de colère, c’est toi qui… as tout gâché, finit-il par cracher.
- Je l’ai juste avertie, c’est tout ! Vu ce que tu as fait dans ta vie tu n’étais pas digne d’elle. Elle ne m’a pas écoutée, elle a voulu aller vers toi. Tu l’as larguée comme une vieille chaussette…
- Et alors, ce n’est pas de ma faute si elle était collante, j’avais besoin d’air, tu comprends.
- Elle s’est refermée sur elle-même, je ne la reconnaissais plus. Des bouteilles d’alcool traînaient sur sa table, chez elle. Ensuite, un beau jour, je suis allée chez elle et j’ai vu… J’ai vu, sanglota-t-elle, des larmes coulant sur son splendide visage, son corps suspendu dans le vide, au bout d’une écharpe accrochée à un de ses lampadaires. Cette vision fut la plus horrible de ma vie ! C’est toi qui en es la cause, sale enfoiré ! Alors n’adresse plus jamais la parole à Chôji, ordure !
Le jeune « meurtrier » était devenu pâle, à mesure qu’Ino dévoilait son récit. N’en pouvant plus des accusations qui étaient portées contre lui, il se jeta sur la jeune fille et allait probablement la frapper quand une puissante main arrêta son geste.
« Chô... Chôji, bafouilla la ravissante créature, tremblante.
- Touche encore à elle, espèce de salaud, et tu seras réduit à néant, se mit à crier le jeune homme enrobé, ses yeux étincelant de rage.
Sasori se dégagea, non sans mal, de l’étreinte de Chôji, qui le regardait, fulminant. Prenant une inspiration, il susurra sur un ton qui laissait deviner le vice qui en découlait :
- Je n’oublierai jamais ton affront, Akimichi ! Sache que cela ne sera pas oublié ! Je te rendrai au centuple le mépris que tu m’as infligé !
Puis il quitta les lieux d’un pas rageur, réfléchissant sans doute aux atrocités qu'il allait commettre dès qu'il en aurait l'occasion sur le jeune homme.
Pendant ce temps là, Ino avait pris les mains de son ami et lui disait :
- Chôji, je ne sais pas comment te dire… Merci !
- De... de rien, ma beauté, répondit timidement le jeune garçon rond. Soudain, il mesura la portée de ce qu’il venait de dire et rougit violemment.
La jeune femme, quant à elle, sourit puis ajouta :
- Pardon !
Ce mot fit frémir Chôji de désir. Il était certainement dans un rêve, un de ces rêves qui disparaissent lorsqu’on se réveille. Non, ce n’était pas possible ! Elle, la fière Ino, s’excusait !
- Je regrette d’avoir été si méchante envers toi. J’ai réalisé que je t’aime.
- Hein ! Qu’as-tu dit ? S’exclama le jeune homme, ému.
- Je t’aime, Chôji Akimichi !
Le jeune homme, pour toute réponse, lui prit doucement le visage entre les mains et l’embrassa.
A son tour, la sublime créature, lui rendit son baiser, un baiser si langoureux que personne n’eût pu en observer un pareil.
Les deux tourtereaux cessèrent enfin leur baiser, puis, main dans main, se promenèrent tendrement dans la ville, qui s‘était assombrie sous le crépuscule.
Pendant que ses deux meilleurs amis étaient en proie à leur « romantisme », que faisait Shikamaru Nara ?
Banni, renvoyé, chassé de sa « tanière », comme il surnommait son studio de temps en temps, il marchait à présent comme s’il n’avait aucune idée de l’endroit où il voulait aller. En réalité, le paresseux connaissait fort mieux que tout le monde la direction qu’il prenait.
Il se dirigeait vers le cimetière du Père-Lachaise.
Arrivé à cet endroit, il entra précipitamment, l’air parfaitement impassible, puis s’approcha lentement d’une rangée de tombes, avant de s’arrêter devant l’une d’entre elles.
Ce « tombeau » n’était en réalité qu’une pierre polie semi-enterrée. Sur le dessus, on pouvait lire, gravé dans la roche :
Asuma Sarutobi, mort en 2000, d’un cancer.
Le dernier mot fit trembler d’indignation le malheureux Shikamaru. Un cancer ! C’était cette simple modification de cellules qui avait tué le meilleur des hommes ! A cette pensée, le jeune homme laissa couler une larme de peine, de rage et de solitude.
« Asuma, mon cher Asuma, murmura-t-il, tu ne réalises pas à quel point tu me manques ! Si tu étais en vie, je n’en serais pas là ! Tu as été le seul à me pousser vers la vie, la joie de vivre ! Tu m’as aidé à réussir au collège puis au lycée et puis… »
Mais ces méditations pleines de tristesse furent brutalement interrompues par un évènement inattendu.
Shikamaru venait de recevoir un caillou à l’épaule droite.
Il poussa un cri de douleur, puis, furieux, chercha autour de lui l’auteur de ce crime de lèse-humanité. Il ne mit pas longtemps à le trouver : il s’agissait d’un jeune garçon au teint blafard et aux cheveux brun-rouge.
« Eh ! Toi ! Hurla-t-il, le visage écarlate, l’épaule ensanglantée.
- Ha ! Ha ! Criait le jeune voyou, l’ananas a eu peur ! Hé ! Hé ! Je suis trop fort !
Le brun l’avait rejoint et s’était emparé de lui par le col de son gilet.
- La prochaine fois que tu fais cela, je te gifle, entends-tu ! Je ne suis pas un fruit et, en tant que tel, j’ai droit au respect. Donc, ou tu arrêtes ce genre de choses, ou tu vas au commissariat ! »
Cette scène se situait à mi-chemin entre le pathétique et le ridicule, que l’enfant se mit à rire de bon cœur.
Désespéré, monsieur Nara le lâcha, avant de soupirer un « Galère » si entendu que le petit fut décontenancé.
Ce moment de sombre silence fut rompu par un cri de femme :
« Gaara ! Où étais-tu ? Mais que… QUE FABRIQUES-TU avec cet inconnu ?
- Mais, sœurette, c’est qu’il m’a agressé ! Pleurnicha tout à coup le dénommé Gaara.
De son côté, Shikamaru était bien embêté. Non seulement il allait se faire assassiner par cette femme, qui lui en voudrait à mort d’avoir tancé son petiot, mais en plus, il allait se faire humilier par le vilain voyou qui lui avait jeté une pierre.
Il se sentit misérable, plus misérable qu’il n’avait jamais été.
La femme apparut. Shikamaru la regarda fixement, éberlué. Dans ses rêves, il n’avait jamais rien vu de plus beau.
Ses cheveux blonds, pourtant décoiffés, retombaient sur sa veste en cuir. Ses yeux couleur d’émeraude étincelaient de colère, mettant en valeur l’éclat de sa peau.
Elle s’approcha de lui, une lueur de meurtre dans le regard, avant de dire, d’un ton fulminant :
- Vous avez osé, monsieur, frapper mon frère? Vous vous rendez compte de ce que vous avez fait ? En lui infligeant des blessures, vous le détruisez ! Il n’a que moi qui l’aime dans ce monde ! Il se fait rejeter de tous les côtés. Bref, c’est horrible ce que vous lui avez fait !
- Mais, ma… madame, répondit en frissonnant Shikamaru, inquiet à l’idée de ce qu’elle pourrait lui faire subir, ce jeune av… Pardon, votre frère vient de me jeter une pierre à l’épaule. Je l’ai alors engueulé car, vous savez, je ne… J’EN AI MARRE QU’ON SE FICHE DE MOI COMME SI J’ÉTAIS UNE MERDE ! GALÈRE ! Finit-il par hurler, avec l’énergie dont le désespoir l’avait doté.
Gaara cessa son ricanement méchant et regarda cet homme avec un mélange de compassion et de suspicion. Il se demandait si cet homme ne se moquait pas de lui, car il avait trop souffert du rejet des autres par rapport à sa folie, sa violence innée.
En même temps, cet individu suscitait en lui une impression de pitié. Il ressentait quelque part qu’ils étaient proches, l’un et l’autre, par un lien invisible, qu’il ne savait comment expliquer.
Il observa du coin de l’œil sa sœur. Sa sœur, pour qui il avait tant d’affection, contemplait l’homme à la queue ananas d’une manière mi-méfiante, mi-émue. Elle devait certainement penser la même chose que lui.
Alors,comment trouvez-vous ce chapitre???
Les coms sont les bienvenus!!!!!!!!!!!!!!!!! J'attends avec impatience vos avis sur le chapitre et sur la fic !!!!!!!!!
A la prochaine,bisous à tout le monde!!!!!! :)
Kunoichi3000