L'oisiveté est mère de tous les vices


Fanfiction Naruto écrite par Kunoichi3000 (Recueil de Kunoichi3000)
Publiée le 09/09/2013 sur The Way Of Naruto



Un petit texte sur l'âme des personnages... une petite pensée douce et triste...


Chapitre 11: Reconnaissance d'un frère par le biais de l'âme





Dans l'esprit de Gaara quelque chose semblait peu à peu se faire jour. Il commençait à comprendre que la fameuse Sakura dont parlait Sasori n'était point en voyage comme avait voulu le lui faire croire sa sœur tant aimée.
Il avait connu Sakura, l'avait appréciée pour la qualité de ses soins en tant qu'infirmière. Elle était devenue un peu comme une tante pour lui. Bien qu'il n'aimât point son caractère excessivement protecteur, il ne pouvait s'empêcher de penser à la joie de vivre qu'elle respirait. Cependant, elle était tellement différente de Temari, qu'il ne lui accorderait jamais probablement autant d'affection.

Or, il se rendait compte que sa sœur, la fameuse défenseure de la vérité, lui avait menti. Cet acte si contraire à ses chères valeurs avait été commis dans l'intention de le protéger, lui, le petit être analogue à un pygmée.
"-Toutefois, se dit-il intérieurement, je ferai preuve d'un caractère d'Antée et je lutterai contre l'avenir. "

Mais pour commencer, il devait s'affranchir d'un passé aussi horrible que celui que lui avait révélé, non sans douleur, son repentant frère aîné. En effet, il le haïssait pour avoir assassiné si sauvagement Kankurô, de lui avoir ôté son frère adoptif.
Mais, en même temps, curieusement, il l'aimait avec une telle force d'âme, une piété fraternelle. En effet, cet homme n'était que son frère biologique et, loin de lui vouloir du mal, il ne lui souhaitait que le meilleur dans la poursuite de son existence.
Ce désir de se racheter suscitait une violente émotion au sein même de toute sa personne. Il ne pouvait pas nier qu'il était partagé entre ces deux sentiments profondément contradictoires : l'amour et la haine. Derrière ces deux concepts, se cachaient d'autres transcendances qui n'étaient autres que Dieu et son adversaire de toujours, le fameux diable.
Cependant, le monde était-il si manichéen ? Ne pouvait-on pas accepter le fait que ces deux élément devraient, à un moment ou un autre, cohabiter ensemble et se mêler de manière confuse ?
Sasori était peut-être un petit concentré de ces deux notions, pensa amèrement le jeune garçon, relevant une de ses mèches rouges, qui tranchaient avec sa peau pâle et ses yeux bleus cernés de noir. Je suis vraiment une drôle de Blanche-Neige, mais en moins pur évidemment, ricana-t-il en son for intérieur.

Il prit une grande inspiration et prononça ces paroles effilées :

"-Tu sais, Sasori, au début, je t'ai haï. Tu m'avais volé mon frère qui avait été si bon pour moi, qui m'avait soigné quand tout le monde me rejetait. Et maintenant que j'apprends que tu es mon frère biologique, je me rends compte qu'il s'agissait d'un acte purement passionnel, dû à une violente jalousie. Il est vrai que tu n'as pas été aimé suffisamment, tu as connu ce défaut d'affection qui t'a poussé à agir d'une manière excessive...
-Gaara, ne l'analyse pas tant, s'il te plaît, l'interrompit Sasuke, légèrement agacé. Cela ne servira à rien parce que l'homme est ainsi fait qu'il existera toujours des parties obscures en lui-même.
-Justement, répliqua le jeune petit rouquin, visiblement irrité par ces questions insolubles, je cherche à...
- A me comprendre ou à m’expliquer ?
La question posée par Sasori acheva de le laisser perplexe. En effet, le sujet conscient est fait de telle manière qu'il ne sera jamais entièrement connu mais demeurera d'une certaine façon un être mystérieux de même qu'insondable. Ses pensées continuèrent à voltiger jusqu'à ce que se fit entendre, non loin de là, un bruit fort désagréable pour l'oreille qui, pour dire la vérité, ne présageait rien de bon.


Ino et Temari étaient à présent assises, l'une en face de l'autre, en train de boire un léger thé vert à la menthe et à la fleur d'oranger gentiment préparé par la première, qui remplissait à ce titre son rôle de maîtresse de maison. Celle-ci observait, non sans un vif intérêt, son aimable interlocutrice, qui lui semblait être une jeune femme extrêmement cultivée et agréable. Il n'aurait manqué à leur conversation que quelques commodités, qui se seraient de toute façon révélées inutiles.
Elles bavardaient pendant que Shikamaru et Chôji étaient partis à la fameuse adresse du 4, avenue des Cerisiers qui les intriguait fortement.

En effet, malgré les récriminations des deux jeunes femmes, qui auraient bien voulu les accompagner, les deux comparses de toujours s'étaient montrés pour la première fois aussi catégoriques qu'un impératif kantien de premier ordre.
"- Il s'agit peut-être d'un cas de force majeure, avait déclaré sévèrement la marmotte d'une voix plaintive, vous risqueriez d'y perdre vos forces et votre vie. Je vous conseillerais plutôt d'employer votre intelligence, car vous en avez une, à appeler la police et à traiter des dossiers juridiques quand le moment viendra !
-Tu peux être très doué pour distribuer des tâches, avait alors sèchement répliqué Ino, furieuse de son comportement qu'elle jugeait outrageusement machiste, mais pour passer à l'action, il n'y a plus personne.
-Elle n'a point tort, avait alors renchéri sa voisine d'un ton réfléchi.

Les deux acolytes s'étaient lors empressés de quitter l'appartement de Chôji avec un air renfrogné, en marmonnant à l'unisson un inaudible mais compréhensible " Galère les femmes", revendiquant ainsi une filiation avec Verlaine et Rimbaud.


Maintenant, ils étaient tous les deux dans cette fameuse avenue, qui leur paraissait on ne peut plus dangereuse, dans la mesure où la maison devant laquelle ils se trouvaient n'avait rien de très attirant.
Il s'agissait d'une masure décrépite, avec un mur grisâtre, qui ressemblait à s'y méprendre à celui d'une prison. Il ne leur paraissait plus étonnant que des prisonniers y soient enfermés. Chôji murmura, quelque peu effrayé :
-Si Verlaine avait vécu ici, il aurait peut-être prolongé "Cellulairement".
- Ou si Oscar Wilde avait été transféré ici, De Profundis aurait peut-être fait mille pages.
- Ou alors monsieur Pellico se serait fait un plaisir de vous accueillir dans son "monde de la joie", qu'était la prison du Spielberg, " intervint une voie rauque, laide et désagréable à entendre.
Les deux hommes se retournèrent et poussèrent un cri de stupeur. Un homme fort laid se tenait devant eux. Il avait une peau affreusement pâle, des yeux glauques et surtout des longs cheveux noirs attachés de manière négligente. Sa tenue vestimentaire ne montrait pas plus de soin que le reste.
"-J'ajoute que dans cette prison, vous auriez été condamnés au carcere durissimo plutôt qu'au carcere duro. Vous allez d'ailleurs rentrer ici immédiatement...
-Entrer, monsieur, pas rentrer, répliqua Shikamaru d'un ton sentencieux d'instituteur, on ne peut rentrer dans un endroit que si l'on n'en est sorti, vous comprenez. Il s'agit de grammaire française pure et simple.
-Raah ! Fait chier !, répondit d'un ton hargneux son interlocuteur, visiblement furieux contre lui-même, d'avoir péché contre la Déesse Grammaire ( peccare contra grammaticam selon nous ancêtres les Latins). Qui es-tu, au juste? Un prof de fac ? Je pense encore que je n'ai point passé ma première année de chimie et que... mais cela ne m'a pas empêché de réussir par la suite, reprit-il d'un air narquois. Maintenant, dommage pour vous les fruits, mais les carottes sont cuites et vous allez venir rejoindre vos camarades cobayes. Puisse-t-il y avoir une justice dans ce monde, oui vraiment ! "
Un homme non moins repoussant que l'être immonde qui se tenait devant eux s'approcha et s'apprêtait à les arrêter pour les emmener dans un lieu inconnu et obscur, lorsqu'un bruit se fit entendre et une porte de bois s'ouvrit à grands fracas, pendant que les cerveaux de nos deux jeunes amis fonctionnait à toute allure.
Le jeune brun et son ami de toujours étaient absolument estomaqués. Cet homme avait des manières d'agir proprement scandaleuses, et il osait parler de justice? Shikamaru n'en pouvait croire ses yeux, dans la mesure où il venait certainement de rencontrer l'un des pires êtres humains qu'il était donné de rencontrer sur cette terre. Cet homme devait être arrêté et mis en prison, si l'on en croyait les principes moraux universels.

Mais l'ouverture de la porte attira aussitôt leur attention. Quatre jeunes hommes venaient d'arriver et se dressaient maintenant devant eux, les toisant avec fierté et vigueur. L'un d'eux, que Chôji reconnut tout de suite, comme étant Sasori, tenait un revolver à la main, braqué vers l'individu aux cheveux noirs.
Le deuxième n'était autre que Gaara. Shikamaru se rendit alors compte à quel point le deuxième ressemblait au premier comme s'ils eussent été deux gouttes d'eau. Se pouvait-il qu'ils fussent frères ? Non, si Gaara était le frère de Temari, comment se pût-il qu'il partageât un quelconque lien de parenté avec cet individu ? Quoiqu'il n'était point un ange, mais bien plutôt un petit démon, pensa malicieusement le paresseux ordinairement taciturne.

Shikamaru ne connaissait point les deux autres individus, l'un blond, l'autre brun. Ce devaient être des captifs de cet horrible homme, se dit-il.
Mais son flux de pensées fut interrompu par une exclamation vigoureuse prononcée par Sasori, qui à présent clamait d'une voix forte :
"-Maintenant, Orochimaru, tu es fichu ! Toi qui parlais tant de justice, de rétablissement de l'ordre, tu sauras enfin ce qu'est véritablement la justice. Tu as tant lésé les autres en les torturant que tu ne mérites point d'être considéré comme un être humain au même titre que les autres. Même que tu serais traité plus humainement que tu n'as traité les autres."

Cependant Orochimaru, ne se laissant pas perturber par ce petit discours, s'empressait de dégainer à son tour un revolver immense, et de le dégainer face au splendide visage de son adversaire. Ils étaient ainsi à égalité, l'un contre l'autre, prêts à tuer, à déchiqueter cette existence humaine qu'ils ne partageaient pas mais dont ils revendiquaient l'essence.



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