Je ne m'attendais pas vraiment à avoir de commentaires et je vous en remercie, ça me touche vraiment beaucoup. Voici, donc le premier chapitre, qui fait avancer légèrement l'histoire mais l'action ne commence qu'au second chapitre qui est déjà, également, écrit.
Sachez que ce chapitre que vous allez lire, mijote depuis déjà un an, depuis mon style a légèrement changé mais j'espère qu'il en demeurera tout de même agréable à lire.
C’était entièrement faux. Tsunade ne les attendait pas. Tsunade dormait profondément sur la paperasse entassée sur son bureau de chêne laissant souvent échapper une flopée de mots incompréhensibles dont les seuls mots distincts étaient « jeux », « argent », « saké » et parfois un « Jiraya » beuglé dans son sommeil . Ce fut donc Shizune qui les accueillit avec son sourire désolé avant d’essayer de réveiller sa supérieure de manière très, excessivement même, douce. Sakura quant à elle, restait prudemment en arrière près de la porte, avec une nervosité très mal dissimulée peinte sur le visage. Et tandis que Sai et Kakashi gardaient un silence presque religieux attendant patiemment, à une distance plus que raisonnable du bureau, que Tsunade ne daigne se réveiller, Naruto lui avançait inlassablement et dangereusement.
« Naruto, gronda Sakura d’une voix très faible. »
Il ne parût pas l’entendre et poursuivit son chemin en écartant Shizune, dont le visage avait commencé à blêmir, d’un geste sec. Puis ensuite, il se pencha vers l’oreille droite de Tsunade, l’air tranquille. Le visage de Sakura commença à se décomposer.
« Hey la vieille, Ero-senin m’a dit que Shizune lui avait donné toutes tes bouteilles de saké. »
Il ne se passa qu’une fraction de seconde avant qu’un cri déchirant ne retentisse dans tout le village, achevant ainsi le réveil pénible des villageois de Konoha dont les malheurs auraient fait pleurer plus d’un. Les villageois de Suna font, d’ailleurs chaque jour, une offrande afin de remercier tous les dieux qu’ils connaissent de n’avoir qu’un Kazekage taciturne, à moitié psychopathe particulièrement lors des pleines lunes et ça même s’ils savent que ses pulsions meurtrières peuvent se réveiller à tout moment. Mais au moins vu le calme olympien dont il faisait, constamment, preuve et la capacité très faible du jeune homme en question à s’exprimer normalement (il avait tendance à tout dire, absolument tout, de but en blanc d’une voix effroyablement calme), ils n’avaient jamais eu droit à ça, eux au moins :
« JIIIIIIIIIIIIRAYAAAAAAAAA !!! RAMENE-TOI IMMEDIATEMENT ICIIIII ESPECE DE SALE OBSEDE QUINQUAGENAIRE !!»
Naruto se redressa, un sourire satisfait au coin des lèvres avant de déclarer d’une voix malicieuse :
« Mission accomplie. »
Et tandis que Shizune le regardait, sincèrement admirative, Tsunade se releva pestant absolument contre tout passant de cette « putain-de-sale-paperasse-à-la-con » à on ne sût jamais quoi qui se perdit au fond de sa gorge.
Ah quelle chose que le destin ! Il vous jouait un de ces mauvais tours quelques fois ! Et Tsunade faisait partie de « ces mauvais tours ». Absolument rien, rien, ne la destinait à devenir Hokage. Et pourtant, elle était bien là à brailler qu’elle voulait ces bouteilles de saké, toutes, qu’elle insistait. Et qu’elle déclarait en aboyant qu’elle n’hésiterait pas à aérer les entrailles de ce cher imbécile de Jiraya, s’il le fallait. Elle savait rugir aussi, rugir aussi fort que les lions pour se demander à haute voix le comment avait-t-il seulement osé les accepter, cet ignorant dépourvu d’instinct de survie ainsi que le pourquoi Shizune les avait données, elles,« ses précieuses »,à lui, ce pauvre quinquagénaire qui supportait très mal l’alcool et qu’elle aurait pu les passer à Lee tant qu’elle y était.
En tout cas, tous les habitants du pays du Feu s’accordaient à dire qu’ils n’auraient jamais imaginé qu’une chose pareille puisse se produire, ici. Ici, bordel ! Dans ce pays oh combien craint et respecté… Il fallait savoir que le titre « d’Hokage » ne se donnait pas à n’importe qui. L’Hokage était celui-ci qui assurait la sécurité du pays, soutenant ainsi le Seigneur du Pays du Feu, dans le domaine militaire. Mais sa tâche ne s’arrêtait pas à là, il devait également de s’assurer que les secrets du pays ne soient pas divulgués. C’était, lui aussi, qui prenait en charge la formation des espions très particuliers du Pays du Feu.
Les espions, ombres anonymes et fugitives filant dans la noirceur de la nuit, c’était ce qu’étaient réellement Naruto, Sakura, Sai et Kakashi. Eux, assassins dans l’ombre, espionnant les pays voisins et éliminant toute personne pouvant constituer un éventuel danger pour le Pays du Feu et tout ça dans la discrétion qui s’imposait, masquant, de leur mieux, toute trace de leur implication. Mais une fois que la vérité éclatait, tout était fini. Au mieux, ils croupiraient au fond d’un cachot et mourraient de maladie et au pire c’était une mort rapide et par suite, une dépouille jetée aux flammes pour que personne jamais ne sache.
C’était pour toutes ses lourdes responsabilités que Tsunade n’avait tout bonnement pas l’air d’être qualifiée aux yeux de toute personne extérieure et rationnelle à la fois. Mais cela, c’était seulement en apparence et les apparences sont trompeuses, ça personne ne devrait l’oublier. En effet qui aurait cru que cette femme, à la silhouette si frêle, si gracile et au visage adorable de demoiselle naïve sortie un peu trop vite de l’enfance, aurait vécu les pires douleurs de la vie, aurait vu les pires atrocités du monde ? Personne.
C’était donc avec ce visage ravissant qui lui donnait une trentaine d’années de moins, que Tsunade dupait tout le monde paraissant ainsi sortie tout droit de l’adolescence, alors qu’elle avait déjà dépassé la cinquantaine.
Dans un soupir las, Tsunade ramena ses cheveux en arrière, reprenant ainsi un visage sérieux. Cette fois, Naruto ne fit aucune remarque désobligeante et décida de se taire. Mais au bout de quelques minutes silencieuses, il commença à s’impatienter. C’est donc avec de l’agacement dans la voix qu’il demanda :
« Alors, Tsunade-baba, pourquoi exactement tu nous as convoqués dans ton bureau ? D’habitude, les directives nous sont transmises directement. Pourquoi t’es-tu obstinée à nous voir en personne? »
Tsunade ne fit même pas attention au « Tsunade-baba », pour l’instant, elle se contentait de fixer Naruto, irritée, de son regard noisette perçant.
« Akatsuki. Voilà ce qui se passe. »
Sakura laissa échapper une exclamation de surprise, son regard inquiet allant immédiatement à Naruto pour s’y figer. Celui-ci regardait Tsunade, un certain trouble se peignant sur son visage.
« Akatsuki ?» répéta-t-il.
Kakashi referma son livre et le rangea soigneusement dans son sac à dos avant de déclarer :
« On vous écoute Tsunade-sama. »
Et devant tant de gravité, Tsunade ferma les yeux dans un moment de faiblesse. Akatsuki. Naruto. Le visage de Jiraya s’imposa un instant dans son esprit fatigué par les guerres, si elle l’attrapait celui-là…Comment avait-il fait, déjà, pour la convaincre d’accepter un job pareil ? Ah oui. Il avait commencé par vanter le salaire du poste. L’argent. Ce prétexte ne l’avait laissé qu’indifférente. De l’argent, elle pouvait en trouver partout et s’en procurer assez facilement, et ça même si elle ne cessait d’accumuler dettes sur dettes.
C’était plutôt le gamin blond et braillard que Jiraya trimballait avec lui qui l’avait convaincue et non ce vieillard aux forces tendances voyeuristes. Elle n’y avait pas vraiment fait très attention, au début. Mais lorsqu’il s’était jeté sur elle afin de lui envoyer une droite dans la figure, après qu’elle eut insulté les Hokage, elle fut forcée de remarquer la flamme de colère qui brûlait dans ses yeux d’azur. Bien sûr, ses réflexes d’antan avaient réussi à immobiliser le gamin assez facilement, mais elle ne pouvait dire sans mentir qu’il ne l’avait pas troublée.
Naruto Uzumaki. Sale gamin aux cheveux blonds, braillard de grossièretés en tout genre et idiot dans sa veine détermination de changer ce monde pourri. Il n’était pas avare en discours non plus, de discours niais où tout semblait si facile, où la vie semblait rose et tellement belle. Mais ce fut plus fort qu’elle, ses mots lui transpercèrent son cœur idiot qui voulait encore y croire, lui superposant douloureusement l’image de Nawaki et celle de Dan, en plus. « Devenir Hokage, c’est mon rêve le plus cher. Et si vous vous tâchez de les insulter, peu m’importe que vous soyez une femme, votre crime ne sera lavé que par le sang. » Et bien sûr, il avait fallu que deux grosses larmes roulent sur ses joues avant qu’elle n’accepte. D’accepter ce fardeau. D’accepter le fait de devoir être Hokage à la place de Dan et Nawaki, tombés au combat.
« Et bien, d’après nos sources, il semblerait que des membres de l’Akatsuki aient été aperçus non loin du pays de la foudre.
-Qu’est-ce qui peuvent les intéresser là-bas ?
-Même si cela est tenu confidentiel, nous avons appris la création de… »
Elle hésita longuement, ses yeux évitant le regard de Naruto et restant obstinément fixés sur la surface de son bureau. Et dans le silence désagréable, elle entendit les jointures de Naruto craquer parce qu’il avait trop serré les poings.
« En fait, il s’agit d’une reproduction des cellules de Nibi, finit-elle. »
Les yeux de Sakura s’agrandirent d’horreur :
« Et les ont…les ont-il déjà injectés ?
-Non. C’est pourquoi je pense que l’objectif de l’Akatsuki est de s’en emparer. Les autorités du Pays de la Foudre ne savent pas que nous sommes au courant de ce qu’il possède c’est pourquoi…
-En gros vous voulez qu’on les débarrasse d’Akatsuki tout en volant le résultat de leur expérience et tout ça incognito ? » Interrompit Naruto d’une voix grave.
C’était direct. Cela voulait dire qu’il l’avait plutôt bien pris, sinon il serait resté obstinément silencieux, un air désagréablement calme et sérieux peint sur le visage. C’était au moins ça de gagné.
« Mais lorsque l’on reviendra avec cette…cette chose, qu’allez-vous en faire ? » Poursuivit-il.
Ce n’était pas pour rien que l’on lui prêtait le titre « du ninja le plus imprévisible. » Le mot ninja employé pour masquer son statut d’agent, bien sûr.
Tsunade fronça un moment ses sourcils clairs :
« Hé bien j’avais l’intention de détruire cette expérience… »
Elle fut interrompue par un rire clair et moqueur. Ce n’était pas dans les habitudes de Naruto d’agir ainsi, aussi ne réagit-elle pas.
« Tu crois vraiment que ces vieux croûtons du Conseil te laisseraient balancer par la fenêtre la chance d’avoir une deuxième arme ultime ? Peu leur importe de pourrir des vies innocentes, rien ne les fera reculer. Après tout ils ont bien fait ça par le passé… »
Kakashi fronça les sourcils tandis que Sakura baissait la tête assez tristement. Elle ne l’avait appris que récemment, lors d’une mission et pas de la manière la plus douce. Et après tout comme aurait-elle pu ne serait-ce que deviner que sous ses « Sakura-chan » beuglés avec tellement de joie sincère, que sous son entrain de bienheureux Naruto était en fait le malheureux détenteur d’un lourd fardeau ? Derrière ses sourires radieux, Naruto était le réceptacle des cellules de Kyûbi, une expérience permettant de créer l’être suprême, l’arme ultime.
« Assez. »
Tsunade avait interrompu un Naruto coupé dans son élan d’éloquence, qui semblait bien désorienté à présent. D’un air interloqué, il s’immobilisa et la fixa des yeux, la bouche encore ouverte.
« Tu crois vraiment que je les laisserai s’en emparer ? Si par un quelconque accident, ils apprennent que nous la cachons au sein même du village, je serai prête à mettre mon poste d’Hokage en jeu pour qu’il ne mette pas la main dessus. Alors maintenant tu te la fermes et tu m’obéis gentiment. Shizune va me chercher mes médicaments contre la migraine, s’il te plaît, j’ai très mal à la tête. Ces gamins qui s’improvisent orateurs, ma parole !»
Ainsi Naruto se tut, son visage ayant perdu son air grave pour laisser ses yeux sourire de nouveau. Puis, avec satisfaction, les yeux noisette de Tsunade se tournèrent vers Sai qui n’avait pas dit un mot depuis le début de l’entrevue, continuant de sourire, du même sourire hypocrite que celui qu’il avait usé tantôt. Celui-ci la soutenait du regard sans laisser paraître la moindre once de culpabilité sur son visage, essayant même sans grand succès de lui paraître aimable.
« Et si par un quelconque hasard Danzô serait au courant, je saurai d’où proviendrait la source et je m’occuperai personnellement de son cas. Il est grand temps que l’on choisisse son camp.
-Si c’est de moi dont vous parlez, Tsunade-sama, ne vous fatiguez donc pas de l’implicite, s’il vous plaît. J’ai lu dans un livre que les personnes directes étaient plutôt appréciées par leur franchise sans insinuation dans le domaine social. »
Tsunade eut un sourire discret, mais ne dit rien, son regard passa vers Sakura, son élève qui regardait furieusement Sai à l’autre bout de la pièce, la lueur de ses pupilles vertes promettant les pires châtiments en cas de trahison. Lentement, elle déroula une longue carte et fit signe à Kakashi de s’approcher.
« Hé bien Kakashi, j’avais dit que ce que nous voulons se trouve à l’intérieur du Pays de la Foudre…Mais comme tu vois ça fait une zone de recherche assez grande, de manière plus précise il semblerait que ça se trouve aux alentours du Village Caché des Nuages si ce n’est dedans et nous savons tous deux, où il se trouve, ce fameux village.
-Entendu, Tsunade-sama. déclara-t-il en hochant la tête.
-Et dernière chose, vous vous ferez passer pour des touristes et c’est en avion que vous vous y rendrez, dans trois jours. »
Elle lui tendit les quatre billets d’avion qu’on avait déjà réservés pour eux, accompagnés de leurs passeports, cartes d’identités et autres divers papiers. Kakashi put prendre connaissance des faux noms qu’on leur avait attribués à chacun en y jetant un bref coup d’œil tandis que Naruto s’était mis à la pointe des pieds pour pouvoir regarder par-dessus son épaule.
Tous les quatre s’apprêtaient à prendre congé lorsque Tsunade s’exclama :
« Ah oui, j’oubliais il semblerait qu’Itachi Uchiwa soit dans le coup. »
Le sang de Naruto ne fit qu’un tour tandis que les poings de Sakura se serraient instinctivement à l’entente de ce nom si particulier.
Oui c'est déjà la fin ! J'espère n'avoir déçu personne et que vous avez aimé ce chapitre autant que le prologue, voire plus. Le deuxième chapitre est le détonateur de l'action et du suspens et donc sera d'un tout autre genre que celui-ci, qui j'espère ne vous a pas ennuyé.
N'hésitez pas à me laisser vos commentaires, ça me boostera pour l'écriture du 6ème chapitre.