Curieuse mission


Fanfiction Naruto écrite par tontontobi (Recueil de tontontobi)
Publiée le 07/06/2010 sur The Way Of Naruto



La Team Gai est chargée d'une mission au pays des nuages. Seulement, quand tout ne se passe pas comme prévu, il faut savoir improviser.
Et c'est dans l'improvisation qu'ils découvriront certaines choses...

[Neji/Tenten] [Gai/Lee ; relation maître/élève]



Chapitre 2: Un petit contretemps



Chapitre II : Un petit contretemps

De retour au campement, la bataille faisait rage. Ils étaient sept, masqués et tous vêtus de noir.
Gai repoussait deux des ennemis, tenant les autres à une distance respectable. Lee était introuvable.
Entre deux coups de poings, Gai les aperçut juste avant qu'ils ne se jettent eux aussi dans le combat. Il frappa son opposant et cria :

« Ten Ten ! Neji ! Ne venez pas ! Partez tout de suite, là où nous devions aller et arrêtez-vous à la première auberge que vous verrez !
-Mais que... Gai-sensei, balbutia Ten Ten.
-C'est un ordre ! Allez à Kumo !
-Mais...
-Ten Ten, dit Neji. »

Doucement, elle détacha son regard de son sensei couvert de sang et se tourna vers les yeux de lune de Neji. Elle hocha la tête.
Et avant même que les ninjas ne se rendent compte de leur présence, ils avaient disparus.
Ils fuyaient. Lâchement.
Les arbres n'étaient que des ombres floues qui défilaient devant leurs yeux tellement ils couraient vite. Ils devaient s'éloigner, et rapidement.
Tenten ne cessait de regarder par-dessus son épaule, espérant voir surgir Gai-sensei leur hurler joyeusement que tout allait bien ou encore voir Lee bondir en clamant haut et fort que rien ne pouvait arrêter le resplendissant Fauve de Jade de Konoha. Mais personne ne venait. Ils étaient désormais seuls, laissés pour eux-mêmes. Neji, en tant que Jounin, devait prendre les rênes si Gai venait à mourir ou dans le cas présent, être absent. Ca allait lui faire drôle d'être sous le commandement de celui qu'elle avait côtoyé durant toutes ces années...
Pour l'instant, le Hyûga se contentait d'avancer. Elle le suivit.
Après une heure de course effrénée, ils arrivèrent finalement aux portes de Kumo no kuni, en sueur et couverts de débris végétaux. Exactement ce que leur maître en collant vert avait voulu éviter.
Juste avant d'être dans le champ de vision des gardes, le jeune homme aux yeux blancs se tourna vers sa coéquipière et lui fit signe de se rapprocher et de l'écouter.

« Ten Ten. Nous ne sommes techniquement pas en mesure de continuer cette mission. Deux membres de notre équipe sont absents, peut-être même morts.
-Non... Impossible, murmura la kunoichi, la voix brisée. »

Neji la regarda de ses deux perles, aucun signe de compassion ne se lisant sur ses traits.

« C'est une possibilité qu'on ne peut pas écarter, déclara-t-il d'un ton neutre. Continuons. Ensuite, nous ne savons toujours pas ce que Gai-sensei attendait de nous.
-Alors ? Que fait-on ?
-Nous n'avons pas le choix. Nous devons écouter les paroles de Gai.
-Il nous a dit de nous rendre à la première auberge que nous verrons, rappela Tenten.
-Hn. Nous allons devoir jouer le rôle de Gai et de Lee, conclut-il. »

La Maîtresse des armes approuva de la tête. Il était si stoïque alors que son coéquipier de longue date et son mentor étaient peut-être décédés ! Avait-il un caillou à la place du cœur ?

« -Neji... tu penses vraiment qu'ils sont... s'étouffa-t-elle.
-Je ne sais pas, Ten Ten, dit-il calmement. Mais on ne peut rien faire. Tout ce qu'on peut faire, c'est continuer la mission.
-... »

Elle refoula ses larmes naissantes. Un shinobi ne devait jamais montrer ses émotions. Cette règle, elle la connaissait par cœur. Non parce qu'elle avait été une élève modèle, mais uniquement parce que cette règle l'avait marquée. Un shinobi ne pouvait pas pleurer ? Très bien. Elle ne pleurerait jamais, alors.
Ten Ten avait toujours voulu prouver à tous qu'une kunoichi pouvait exceller dans le monde des ninjas, dont l'élite était principalement formée d'hommes. Donc, il n'était pas question de se montrer faible une seule seconde.
Mais voilà que la mort pointait sa faux vers ses proches et elle sentait toutes ses vieilles promesses d'enfant s'écrouler.

« -Allons-y Ten Ten, ordonna Neji. Mais d'abord... »

Il alla derrière elle et défit délicatement le nœud qui retenait son bandeau frontal. Il effleura ses cheveux un peu plus longtemps qu'il n'aurait dut et retira brusquement sa main, comme s'il eut été brûlé. Puis le Hyûga retira de même son propre bandeau à l'insigne de Konoha.
Ten Ten put voir très nettement « l'oiseau en cage » sur son front. Elle n'avait eut que très rarement l'occasion de le voir, mais à chaque fois, elle frissonnait. C'était cette marque indélébile qui faisait souffrir Neji, qui l'avait rendu aussi froid et qui scellait à jamais son destin.
Neji couvrit rapidement son front d'un bandeau blanc, fuyant le regard peiné de la kunoichi. Il détestait devoir ainsi montrer le signe de son obéissance éternelle à la branche principale.

« C'est bon, déclara-t-il. »

Il marcha vers les portes closes, Ten Ten sur ses pas.
Les deux ninjas chargés de la surveillance des portes les interpellèrent.

« Qu'est-ce qui vous amène à Kumo à une heure si tardive ? Les héla un des deux hommes.
-Je suis un marchand de la province du feu venu pour affaires à Kumo, déclara Neji d'un ton sec.
-Et elle ?
-Moi ? répéta Ten Ten.
-C'est ma femme, l'interrompit le Hyûga en la prenant par la taille d'un geste toujours aussi sec. »

La Maîtresse des armes faillit hoqueter de surprise quand il l'attira un peu plus contre lui. L'étonnement passé, elle joua le jeu et se plaqua contre lui. Quoi, ce n'était pas tous les jours qu'elle avait le droit de toucher le Prodige des Hyûga. Autant en profiter au maximum.

« Je vois, dit le ninja avec un sourire moqueur. Vous n'êtes pas un peu jeunes ?
-L'amour n'a pas d'âge, rétorqua Ten Ten.
-Je crois qu'il parlait du fait d'être marchands... lâcha Neji. »

Oups.

« En effet, ricana-t-il. Vous êtes bien mignonne, ma petite, mais votre époux a raison.
-Euh... cafouilla la kunoichi.
-Excusez sa bêtise, elle est un peu déboussolée par la tempête dont nous avons eut droit. En réalité, c'est mon père qui m'envoit. Il désire que je commence à apprendre les ficelles du métier le plus tôt possible, inventa Neji.
-Très bien. Vous pouvez y aller.
-Bon séjour, rajouta le deuxième. »

Ils laissèrent les deux ninjas passer. Ces derniers se rendirent à la première auberge qu'ils virent, premièrement car Gai-sensei leur avait ordonné, et deuxièmement, ils étaient fatigués et leurs muscles n'en pouvaient plus.
Neji s'occupa de réserver les chambres mais la dame de l'accueil, qui les observait un peu trop scrupuleusement depuis qu'ils étaient entrés, s'écria :

« Un jeune homme aux yeux blancs et une fille avec des macarons ! »

Neji cligna des yeux.

« Et alors ?

-Vous ne connaîtriez pas un drôle de monsieur en costume vert avec une coupe au bol démodée ? Leur demanda-t-elle.
-Gai-sensei ! s'écria la Maîtresse des armes.
-Nous le connaissons, confirma Neji.
-Il est venu ici une semaine auparavant et il m'a demandé de donner ça à un garçon aux yeux blancs et à une fille aux macarons. »

Elle leur tendit une enveloppe scellée. Le Hyûga la prit et l'ouvrit. Il commença sa lecture avec une Ten Ten curieuse penchée par-dessus son épaule.

Mes très chers élèves,
Si vous lisez ces lignes, c'est que vous m'avez écouté et vous vous êtes rendus à Kumo. C'est une bonne chose. Et si vous lisez ces lignes, cela signifie également que je ne suis pas à vos côtés. C'est une moins bonne chose.
En prévision de cette mission, je suis allé faire un tour d'horizon à Kumo il y a de cela peut-être une semaine selon la date à laquelle vous recevrez cette missive. J'ai chargé cette dame de vous remettre cette lettre.
Si vous lisez encore, alors écoutez-moi bien. Il y a eu un problème dans la mission. Surtout, ne paniquez pas. Vous vous feriez repérer.
Si vous lisez toujours ces lignes, alors...

« Bon sang, oui on les lit ces foutus lignes, entendit Neji par-dessus son épaule. »

... Voici vos ordres. Vous restez ici et vous ne ne bougez pas. Si je ne reviens pas d'ici cinq jours, repartez à Konoha.
P-S : Désolé, c'était la dernière chambre. Pas de bêtises !

Ten Ten fronça les sourcils. De quoi parlait-il ? Elle préféra ignorer le post-scriptum. Après tout, venant de Gai-sensei...
La lettre n'était pas signée, mais on reconnaissait l'écriture brouillonne de Gai.
Neji avait terminé depuis longtemps quand elle releva la tête. Ils se regardèrent et comprirent ce qu'ils avaient à faire.

« C'est bon, déclara Neji. A présent nous désirons des chambres.
-Des ? S’étonna la dame. Je suis désolée mais l'étrange monsieur a déjà réservé une chambre.
-Ah... lâcha la kunoichi avec un regard interrogateur vers son équipier. »

C'était donc ça que leur sensei avait voulu dire ?

« Bien entendu, répondit-il à sa place. Jouons le jeu, murmura-t-il ensuite pour ne pas se faire entendre par l'autre. Conduisez-nous.
-Suivez-moi, monsieur, madame. »

« C'est mademoiselle, je ne suis PAS mariée à Neji ! » protesta Tenten en son for intérieur. Non, mais elle n'y verrait aucun inconvénient... La jeune femme les conduisit à travers les couloirs de l'hôtel jusqu'à une certaine porte. Elle l'ouvrit.

« Suite nuptiale, avec salle de bain à côté, annonça-t-elle. »

Ten Ten entraperçut le lit double. Une image de Neji et elle blottit dans les draps lui sauta au visage. Ses joues prirent feu. Partez les images, partez !

« C'est parfait, approuva le Hyûga.
-Si vous avez besoin de quoi que ce soit, je suis là.
-Hn.
-Bonne soirée ! »

L'hôtesse prit congé, laissant le pseudo-couple s'installer.
Neji examina la pièce sous tous ses angles. Visiblement, il n'y avait qu'un seul lit. Mais il n'avait pas l'air troublé à cette perspective, ni enjoué d'ailleurs. Il se tourna vers elle. Elle rougit. Ca la gênait, elle, de devoir dormir avec lui ! Mais elle n'était pas contre non plus.

« Qu'est-ce que Gai-sensei avait entre les deux oreilles pour nous louer cette chambre ?! Une suite nuptiale ! Explosa-t-elle pour casser la glace et cacher sa gêne.
-C'était la dernière chambre, lui rappela Neji.
-Oui mais il aurait pu aller ailleurs ! s'étrangla-t-elle.
-Je vais dormir par terre.
-Hein ?
-Tu sais que je n'aime pas me répéter. »

En fait, elle avait très bien compris. C'était plus un « hein » de stupéfaction qu'un « hein » d'incompréhension. Il voulait dormir par terre. Bien. Est-ce que dans le langage Neji, ça signifiait « Tu me dégoûtes tellement que je refuse de devoir dormir dans le même lit que toi et je préfère me taper un parquet glacé » ?

Ten Ten secoua vivement la tête et croisa les bras.

« Pas question ! C'est du carrelage : tu vas geler ! protesta-t-elle.
-Je prendrai d'autres draps.
-C'est inconfortable !
-Ten Ten, j'ai connu pire qu'un carrelage d'hôtel, répondit-il platement.
-Tu vas détruire notre couverture ! Tu as dit toi-même que nous étions mariés ! As-tu déjà vu un seul couple où le mari fait connaissance avec les dalles du carrelage pour dormir ? »

Neji lui jeta un regard inquisiteur. Elle devait toujours argumenter, encore et encore. Pourquoi devait-elle toujours avoir le dernier mot ?
Le Hyûga ne voulait pas dormir avec elle. Point. Non pas parce qu'elle le révulsait, au contraire. Il avait peur de ce qu'il pourrait lui faire si jamais elle le poussait à bout. Et il connaissait Ten Ten. Avoir à frôler sa peau, l'entendre soupirer, la sentir à ses côtés risquait de le faire craquer. Même le plus froid des Hyûga ne pourrait pas résister.
Par contre, la Maîtresse des armes avait l'air décidé à le faire coucher sur le matelas et pas autre chose.
Ten Ten lui répondit par un de ses fameux regards courroucés, le rouge aux joues.

« Tu ne peux pas dormir au sol Neji, dit-elle fermement, un peu gênée. Non seulement tu te ferais du mal pour rien mais en plus tu mettrais ton charmant mensonge par terre.
-Hn... grogna-t-il.
-Neji, fais-le pour le bien de la mission ! »

Ca y est, elle sortait les arguments de choc.

« ... D'accord.
-Pas trop tôt, se réjouit Tenten.
-Mais j'ignorais que tu tenais tant à me voir dormir à tes côtés, nota innocemment le Prodige. »

Nouveau rougissement furieux. Elle tapa du pied, mal à l'aise.

« Pas du tout ! C'est pour le bien de la mission !
-Bien sûr... chérie. »

Ten Ten cilla. Ce mot, dans la bouche de Neji, sonnait vraiment bizarrement. Mais une chose était certaine, ça lui plaisait de se faire passer pour la femme de Neji. Que d'avantages, comme par exemple... Non, elle ferait mieux de ne pas penser à... Peut-être pourrait-elle le toucher ? « Arg. ! Mais à quoi je pense ?! Inquiète-toi pour Lee ! » Mais elle savait que cela ne lui servirait à rien.
Tout ce qu'elle pouvait se contenter de faire c'était de continuer sa mission actuelle : jouer parfaitement le rôle de la fiancée parfaite du parfait Neji Hyûga.

« Je vais me doucher, déclara Tenten. »

Elle se retira dans la salle de bains.
Dès qu'elle eut fermé à porte, le jeune homme aux yeux blancs se leva. Il inspecta les dessous des tables, des commodes, le lit et les tableaux accrochés aux murs. Il tenta de trouver un quelconque moyen d'espionnage mais à son grand soulagement, il n'en dénicha aucun. L'esprit tranquille, il alla s'installer sur le lit moelleux, destiné à un autre usage que le simple sommeil. Ses muscles noués se détendirent au contact des épais draps de coton soyeux.
Neji se redressa et se prépara à se coucher. Il n'avait aucun habit de rechange : son paquetage était resté au campement attaqué. Il se contenta donc de retirer le haut de sa tenue.
Au même moment, la porte de la salle de bains s'ouvrit.

« AH ! N-Neji ! »