Au ciel


Fanfiction Naruto écrite par shikacool (Recueil de shikacool)
Publiée le 19/04/2010 sur The Way Of Naruto



Hello ! Hauts les coeurs, le printemps est là, il fait beau, il fait chaud ! (en tout cas chez moi :P)
Désolée, j'avais envie ^^

Sources d'inspi pour ce OS : le concert d'Indochine que je suis allée voir (avec Nicola qui ne fait absolument pas ses 51 ans <3), et puis le clip, également d'Indochine, de la chanson "un Ange à ma table".

Voilà, sinon la chanson dans la fiction c'est "Atomic Sky", toujours d'Indochine, chanson que j'affectionne particulièrement.
Assez de blabla pour cette fois... Je vous souhaite une bonne lecture !



Chapitre 1: OS



Vuuuu… Vuuuu… Vuuuu…

Ce bruit agressif et récurant venait lui percer les tympans avec une puissance inaccoutumée.
Il avait mal aux oreilles, peut être même saignaient-elles un peu ; non, en vérité il avait mal tout court. Mal partout. A l’intérieur surtout, mais aussi dans les jambes, le dos, les bras, la tête. Et ses yeux le piquaient étrangement.

Sa main gauche, celle qui tenait le téléphone bleu électrique près de son oreille, tremblait avec une violence dangereusement croissante. La main droite, elle, se crispait avec tant de force sur le meuble en bois d’if que les jointures de ses doigts étaient à présent d’un blanc immaculé.

La voix sentencieuse dans le combiné s’était tue. Plus de bruit à l’extérieur semblait-t-il, excepté le vrombissement incessant de l’aspirateur d’un autre âge que Temari passait dans la pièce d’à côté. Il avait envie de hurler, d’exploser, de tout briser, de lui dire de se taire puisque la voix s’était tue, elle.

Puisque, lui avait elle annoncé d’un ton que l’on prend lorsque l’on voudrait être ailleurs, il devrait affronter la réalité désormais. Puisque son monde à lui, son monde qu’il avait eu tellement de mal à conquérir, venait de faire silence à tout jamais.

Son être entier venait de s’effondrer : son cœur, son âme, saignaient de toutes les peines du monde. L’espace d’une seconde, son cerveau embrumé se demanda comment pouvait-il rester debout après avoir reçu un coup pareil.

La voix à l’autre bout du fil se décida à refaire surface :

- Gaara ? Tu es toujours là ?
- Oui, répondit le concerné d’une voix sans timbre. Merci d’avoir appelé, Chiyo.
- Il va falloir être fort…
- C’est ça, au revoir, la coupa le jeune homme très vite.

Dans un geste impulsif, il jeta le téléphone sur son socle. Il sentait une boule de chagrin se former désagréablement dans sa gorge.

Impulsif, lui ? Envie de pleurer, de crier, lui ? Lui Gaara, le modèle même de l’impassibilité et du contrôle de soi ?
Le benjamin des No Sabaku resta piqué près du meuble, les poings et les mâchoires serrées, le teint plus pâle que jamais.

A côté, le vacarme avait enfin cessé. Temari apparut face à son jeune frère, ébouriffant volontairement ses quatre couettes blondes.

- Il faut que je me dépêche, Baki m’a encore ordonné de faire visiter les observatoires du Caire à cet ananas bon à rien de Shikamaru… On dirait qu’il le fait exprès !

Gaara resta coi, ce qui n’empêcha pas Temari de continuer, habituée qu’elle était au mutisme coutumier de son frère :

- Ce n’est pas parce qu’il est ambassadeur de je ne sais quel organisation que je dois accomplir ses quatre volontés… Je me demande même comment il a réussi à obtenir un poste aussi important, fainéant comme il est ! Oh la la, il faut vraiment que j’y aille, comme j’ai dû passer l’aspirateur dans la chambre de Kankuro je suis atrocement en retard… Encore un flemmard, celui-là ! Dis, tu pourras mettre la table avant que je ne rentre ? Ca évitera à Kank’ de casser une autre assiette… Gaara ?

Le jeune homme n’avait pas bougé d’un pouce. Temari se planta devant lui et le scruta d’un air inquiet.

- Tu es tout pâle, tu as l’air tendu… tout va bien, Gaara ? insista-t-elle.

Bien que décidé à ne rien montrer de sa douleur, Gaara sentit ses yeux s’embuer. Il détourna précipitamment la tête, mais sa sœur le retint en prenant son menton entre ses doigts et en l’obligeant à la regarder dans les yeux. Ses yeux à lui dont le vert ressortait encore plus que d’habitude, qui brillaient d’une lueur désespérée que même ce garçon dont on avait si longtemps pensé qu’il n’avait aucun sentiment ne pouvait cacher. Temari n’eut aucun mal à voir que son petit frère n’allait pas bien et le prit par les épaules.

- Gaara, c’est la première fois que je te vois dans cet état… Tu me fais peur, qu’est ce qui se passe ?
- Rien… Bredouilla-t-il. File, tu vas être en retard.

Il avait tenté d’adopter son ton inflexible, celui auquel personne encore ne s’était jamais soustrait. Temari obéissait toujours à ses ordres sans discuter lorsqu’il prenait cette voix là.

Mais pas cette fois. Cette fois, l’aînée des No Sabaku fronça les sourcils et assuma pleinement son rôle de grande sœur.

- Gaara, je t’en prie. Dis moi ce qui ne…
- Matsuri, laissa-t-il échapper.

Pour baisser la tête aussitôt, en fermant les yeux dans l’espoir que ses larmes ne franchissent pas l’ultime barrière de ses paupières.

- Matsuri ? répéta doucement la blonde. Tu ne t’entends plus avec elle ? Tout semblait bien aller entre vous, pourtant…
- Morte, croassa-t-il.

Un silence de plomb. Une larme glacée coula sur sa joue.

- Elle est morte, sanglota-t-il. Morte !!

Son poing fendit l’air et vint cogner violemment le meuble où reposait le téléphone. Téléphone qui tomba. Se brisa.
Comme son cœur à lui et pour toujours.

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C'est juste une flamme qui brûle sur la montagne
J'espère que tu la vois, j'espère que tu l'aimeras
Juste un signal
- You see atomic sky -
Comme un bruit de balle
- You see atomic sky -
Est ce que tu l'entendras, que tu m'y trouveras

Dans le bureau sombre où l’odeur de renfermé empestait, une poignée de gens étaient réunis. Tous arboraient un teint gris et un air morne. Il y avait Chiyo, Gaara naturellement, quelques vagues connaissances, Baki et puis le notaire, Ebizo. Il n’y avait pas de famille : Matsuri avait perdu ses parents alors qu’elle n’était encore qu’une enfant. C’était d’ailleurs ce traumatisme qui l’avait rapprochée de Gaara, il y avait longtemps. Elle était si fragile alors, si naïve… Elle avait été la seule, la première, à s’approcher de lui, affrontant les rumeurs et la peur collective des gens à l’égard du « démon ».
C’est grâce à sa candeur inaltérable que Gaara s’était senti vivre pour de bon. S’il se définissait à présent comme humain, c’était grâce à elle. Matsuri. S’il avait donné sa chance à l’amour, c’était grâce à ses sentiments, à elle. Matsuri. S’il avait osé sourire, c’était grâce à ce premier baiser qu’elle lui avait donné. S’il avait fait vœu de protéger les faibles, c’était grâce aux ailes qu’il s’était senti pousser lorsqu’elle lui avait avoué qu’elle l’aimait, lui. Gaara.
Matsuri. Matsuri. Comme son prénom le signifiait, elle avait été la fête de son existence, celle qui célébrait sa renaissance, son passage de démon sans cœur à celui d’homme accompli.

Elle avait été là pour l’aider à découvrir l’enfance, les joies de l’amitié et de l’insouciance.
Elle avait été là pour le soutenir lors de son passage à l’adolescence, avec ses doutes et ses changements. Mais elle n’avait pas changé, elle.
Elle avait été là pour l’accompagner dans ses premiers pas d’adulte, le rassurant d’un regard alors que ses responsabilités pesaient lourd sur ses épaules.

Matsuri et Gaara, Gaara et Matsuri. L’ange et le démon, une promesse et un avenir. Celle qui guérit et celui qui souffre, deux contraires et pourtant deux cœurs semblables.

Matsuri. Tout pour lui : sa vie, son salut, son soleil et sa nuit, la fin de sa survie et le prolongement de sa route.
Au fil du temps passé à ses côtés, Gaara avait commencé à comprendre ce qu’était le bonheur. Il avait appris à faire confiance au futur et avait cru, ultime illusion, pouvoir la protéger de tout mal.

Et puis maintenant, le néant : il n’était plus rien pour personne car son cœur était parti avec elle ! Etait-il encore là, puisque sa vie n’avait plus aucun sens ? Quel était cette terre, quelles étaient ces couleurs ?

Elle n’avait pas de tombe, comme si même la nature n’admettait pas sa disparition. C’était ce sable, ce sable grossier, immuable, sans pitié, qui l’avait dévorée, lors d’une de ses énièmes tempêtes contre les hommes. Il l’avait sournoisement piégée au milieu de nulle part pour l’enterrer là où nul, pas même Gaara, ne pourrait jamais la trouver.

La voix rauque du vieux notaire chassa les pensées du jeune homme :

- La jeune fille ne possédait que peu de biens… étant donné son âge, elle n’avait pas fait de testament.
- Ses possessions devraient revenir à la communauté, suggéra Chiyo.
- Oui… sauf si… fit Baki en dévisageant Gaara.
- Je ne veux rien garder, répliqua le No Sabaku. Prenez tout, donnez le à ceux dans le besoin. C’est ce qu’elle aurait voulu.
- Bien… reprit Ebizo, penché sur son tas de paperasse. Je propose une cérémonie en son hommage, pour que la ville se souvienne d’elle. On pourrait élever un petit monument…

Un bloc de vulgaires pierres, remplacer Matsuri ? Quoi de matériel pourrait un jour combler son absence ? Sont-ils fous, ces gens, pour oser émettre pareille idée ?

Gaara observa par la fenêtre la nuit qui obstruait les cieux, comme le vide rongeait son âme. Des milliers d’étoiles dans le ciel, des milliers de lumières…

Espoir. Etait-elle parmi les astres ?

- Il faudrait faire un discours, dit une femme.
- Et apporter des fleurs, renchérit une autre.

Il étouffait, n’entendait plus rien. Il suffoquait tandis que la boule de chagrin élisait de nouveau domicile dans sa gorge, faisant monter d’amères larmes à ses yeux.

Trop.

Un temps.

Trop !

Comme si l’assistance autour de lui n’existait plus, Gaara bondit et se rua hors de la pièce à peine éclairée.
Courir à s’en faire mal, courir et ne pas s’arrêter, surtout ne pas s’arrêter.

Courir pour oublier que le monde tourne encore.

J’ai mal !!!

Sanglots se mêlent aux ahanements épuisés.
Cœur éternellement blessé se rétracte en refus.
Fuir la réalité.
Admettre l’impossible.

Il s’arrête sous la voûte céleste.

Oh le ciel regarde le ciel
Il est à toi, il est pour toi

Un seul éclat parmi les étoiles.
Matsuri.
La femme de sa vie, quand ni elle ni la vie ne sont plus.

La reine de toutes les étoiles…

Se murant dans le silence qui les unissait lorsque leur amour était au-delà des mots, Gaara leva son visage inondé vers le ciel noir.
Autour, tout n’était que désert de poussière, pas loin de la ville bruyante qu’était la capitale de l’Egypte.

Autour rien ne le retenait.

Parce que son corps fin, ses cheveux bruns et ses vêtements trop larges avaient largué les amarres.
Il se rappelle quand, le soir, ils observaient les étoiles, blottis dans le vieux canapé de son chalet, à travers la porte vitrée ouverte.
Il se rappelle quand, ces soirs-là, il venait appuyer sa tête sur son épaule, quémandant silencieusement la lumière qui ferait fondre le froid en lui.
Il se rappelle quand elle souriait, sa petite bouche et ses yeux trop grands, et quand, toujours sur ce canapé, il était recroquevillé et refusait de bouger, et qu’elle le bourrait d’insignifiants coups de poing en riant.
Quand ils fixaient un même point, une même étoile, au même moment et sans parler.

Si tu adores rechercher mes trésors
Est-ce que tu m'aideras, est-ce que tu m'enchanteras
Tu m'apprendras
- You see atomic sky -
La vie la haine la joie
- You see atomic sky -
Ici la vie est belle un baiser sur tes lèvres

Il eut envie de la voir de plus près. Gaara aperçut, non loin, un semblant de pyramide, construite pour attirer les touristes, qui s’élevait de terre et dont le sommet paraissait toucher les cieux.

Il l’escalada.
Puis s’assit tout en haut.
Il ne pouvait et ne pourrait plus jamais vivre, aimer une étoile. Son étoile à lui s’était éteinte.

Là-haut, si éternellement éloignée, la plus brillante des comètes luisait. En la regardant, Gaara sentit son cœur écorché à vif se réchauffer un peu. La souffrance sembla, un quart de seconde, s’atténuer.
Gaara soupira, comme il soupirait lorsqu’il tenait Matsuri dans ses bras : un soupir fatigué mais soulagé d’avoir encore quelqu’un près de lui. Un soupir appelant au bonheur.

Bonheur qui, sans elle, ne viendrait plus.
Ce n’était même plus la peine d’attendre.

Oh tu sais comment on fait
Je reviendrai nous oublier

____________________________________________________________

Personne à juger, à condamner, à tuer ! Que cette nature et ce sable, ces ignominies qui lui avaient pris ce qu’il avait de plus cher !

Gaara renversa une table en grognant, donna un coup dans le vide, se prit la tête entre les mains en tremblant.
Ce n’était pas fini : le temps avait passé, mais la vie, cruelle, n’avait pas permis à son cœur de guérir. Et personne sur qui passer sa colère !

Haine de vivre.

Le meilleur ami que le jeune No Sabaku ait jamais eu, Naruto, s’était installé au Caire lorsqu’il avait appris la triste nouvelle.

Gaara n’avait besoin du soutien de personne ! Surtout pas d’un gamin qui lui avait certifié que la vie pouvait être belle !!

Naruto entra en trombe dans la pièce dévastée, suivi d’une Temari désemparée. Tous deux se heurtèrent à un regard menaçant, à un rictus sauvage. Mais Naruto ne se laissa pas impressionner.

- Gaara, écoute-moi. La perte d’un être cher est toujours difficile à surmonter, pour tous.
- Je n’avais qu’elle au monde !!
- C’est faux. Tu as une famille Gaara, tu as des amis !
- Je m’en fous !!

Naruto attrapa son ami par les épaules et le plaqua contre un mur en le bousculant. Il planta ses yeux bleus dans le feu vert et haineux de Gaara :

- La vie continue. Elle sera toujours avec toi, en toi. Mais tu dois apprendre à vivre sans sa présence. C’est comme si… tu étais dans une pièce, et elle dans celle d’à côté. Elle ne te quittera jamais vraiment, et nous non plus ! Nous sommes là pour toi, Gaara !
- Tu mens !!! explosa le roux en rejetant Naruto en arrière de toutes ses forces. Je vais t’anéantir !!

Il se précipita vers le blond, le jetant à terre. Il allait lui faire mal, le faire souffrir, ce beau parleur inutile, lui faire ressentir ne serait ce qu’un dixième de sa douleur à lui !

Mais il n’en eut pas le temps. Alors qu’il levait la main pour frapper, Temari s’interposa. Avec une force insoupçonnée, elle entraîna son frère plus loin et le fit s’asseoir, ignorant ses protestations.
Elle attendit qu’il se calme un peu, sans bruit, avec patience.

Puis elle lui prit la main et le regarda avec des yeux remplis de larmes de compassion :

- Gaara… Je suis désolée…

Un murmure, presque une brise. Elle attendit encore que la colère s’estompe, le berçant lentement :

- Tu es trop jeune pour t’en souvenir, mais quand maman est morte, j’ai cru que je ne surmonterai jamais cette épreuve. J’en voulais à la terre entière, je m’en voulais de souffrir autant, et le calvaire durait toujours… Mais je me suis rendue compte que j’avais encore un entourage près à me consoler… J’avais même deux petits frères à élever, des amis à voir… Matsuri restera à tes côtés pour toujours, car tu t’en souviendras, et chaque jour tu redécouvriras un peu plus la vie. Tu verras que la force qui t’habite, c’est un peu un cadeau de Matsuri. Un cadeau qui fait partie de toi et qui brave même la mort, Gaara. Matsuri vit en toi, tout comme maman et papa vivent en toi, tout comme tous ceux qui t’aiment ne disparaîtront jamais de ton cœur.

Gaara renifla et se serra contre sa sœur. Naruto qui s’était relevé, vint prendre les deux No Sabaku contre son cœur. Ainsi blotti, Gaara tourna son regard vers la fenêtre. Il faisait jour et on ne voyait pas les étoiles, mais elles étaient bien là, encore invisible à ses yeux…

Oh tu sais comment on fait
Je reviendrai nous oublier
Oh le ciel regarde le ciel
Il est à toi, il est pour toi

Le cadeau de Matsuri à Gaara, c’était le ciel.
Chaque jour qu’il revivrait, il le regarderait.
Ainsi fixeraient-ils le même point, au même moment…



Voilà, pas très gai je vous l'accorde, mais vous devez commencer à me connaitre... J'ai un penchant pour les drames amoureux xD
Gaara en perso principal : je le referai surement. C'est un personnage intérressant à exploiter... Puis j'adore le couple Gaara/Matsuri :)
Zibouilles ! Merci d'avoir lu !