Sasuke, les enfants et moi


Fanfiction Naruto écrite par Sazukai (Recueil de Sazukai)
Publiée le 28/05/2010 sur The Way Of Naruto






Chapitre 5: Retour mouvementé



Shikamaru ne put s’empêcher de soupirer de soulagement en apercevant les portes de Konoha. Après s’être reposés deux jours au Pays du Son, ses coéquipiers et lui avaient fini par prendre la route du retour. Cependant, sous les bandages de son bras, il sentait encore la douleur le lanciner et il espérait voir Tsunade au plus vite.

– Bien, on va d’abord t’emmener à l’hôpital, Shikamaru, annonça Sasuke alors qu’ils entraient dans l’enceinte de Konoha. Tu veux que je fasse le rapport de mission ?

– Si ça ne te dérange pas, j’aimerais juste que tu m’aides pour la partie où j’étais inconscient.

Sasuke accepta et ils se mirent en route vers l’hôpital. Il était encore très tôt et, pourtant, une vive agitation semblait s’être emparée du village. Les habitants paraissaient inquiets et ne cessaient de regarder la tour rouge de leur Hokage, comme s’ils attendaient un signe d’espoir. Même Akamaru était nerveux. Néanmoins, aucun des trois ninjas ne fit de remarque à ce sujet.

Ils atteignirent l’hôpital quelques minutes plus tard mais, à peine furent-ils entrés, qu’Akamaru commença à s’agiter.

– Eh, Akamaru ! s’exclama Kiba. Mais qu’est-ce qui te prend ?

A ce moment-là, une voix les interpella :

– Ah, vous voilà vous trois ! Venez vite, c’est terrible !

Kiba releva la tête pour apercevoir Chôji qui se précipitait vers eux.

– Qu’est-ce qu’il y a encore ? demanda-t-il, agacé par le comportement de son chien. Nous venons juste pour Shikamaru. Akamaru, non !

Mais il était déjà trop tard car Akamaru avait détalé vers un couloir de l’hôpital. Kiba jura et se lança à sa poursuite. Depuis quand Akamaru se comportait-il ainsi ? Cela ne lui ressemblait pas. Quelque chose clochait, Kiba en était sûr.

Soudain, le chien bifurqua et poussa la porte d’une chambre. Kiba voulut se jeter sur lui, mais bouscula quelqu’un au passage.

– Kiba ! s’exclama Naruto. Attends, faut que je te dise quelque chose…

– Pas le temps, Akamaru a filé ! le coupa Kiba.

Kiba était tellement pressé qu’il ne remarqua pas les cernes qui soulignaient les yeux de son ami. Il s’élança à la suite de son chien et se précipita sur la porte pour l’ouvrir d’un coup brusque. Aussitôt, il chercha Akamaru du regard. C’est alors qu’il remarqua que la pièce n’était pas vide : autour d’un lit d’hôpital, Shizune, Tsunade et Sakura paraissaient très affairées. Son entrée semblait les avoir prises de court et elles le fixaient d’un air perplexe.

– Je suis désolé, s’excusa Kiba, mais je ne sais pas ce qui a pris Akamaru et…

Il ne put achever sa phrase car ses yeux venaient de rencontrer son chien. Celui-ci était assis près du lit et poussait des gémissements désolés. Kiba s’avança et ses yeux s’écarquillèrent de terreur. La personne allongée dans les draps blancs n’était autre qu’Ino. Elle était inconsciente et le masque de la respiration assistée lui couvrait une partie du visage.

– I… Ino, balbutia Kiba en s’approchant.

Sa respiration s’accéléra. Il n’osait pas y croire. Que faisait sa femme, inconsciente, dans un lit d’hôpital ? Ce devait être un cauchemar.

– Kiba, sors d’ici, s’il te plait.

La voix impérieuse de Tsunade le ramena à la réalité mais, au lieu d’obéir, il s’approcha davantage et tendit la main pour toucher celle de sa femme.

– Que s’est-il passé ? demanda-t-il.

Il semblait complètement désemparé. Sakura baissa les yeux, comme si elle avait été coupable. En réalité, elle culpabilisait bel et bien. Si elle était arrivée quelques minutes plus tôt, Ino ne serait probablement pas dans cet état critique.

– Je n’ai pas le temps de t’expliquer, Kiba, insista Tsunade. Maintenant, sors, nous allons la sauver.

Voyant que Kiba restait pétrifié, comme si ses sens l’avaient quitté, elle appela Naruto qui, lui, était resté sagement sur le pas de la porte.

– Ramène Kiba dans le couloir, s’il te plait, et dis-lui d’attendre calmement.

Naruto acquiesça et prit le poignet de Kiba. Celui-ci ne chercha pas à se débattre. Son regard resta figé sur Ino, comme s’il lui était impossible de voir autre chose. Akamaru les suivit et Kiba se laissa entraîner dans le couloir jusqu’à ce qu’on referme la porte. Puis, voyant qu’il tenait difficilement sur ses jambes, Naruto le fit asseoir. A ce moment-là, Shikamaru, Sasuke et Chôji arrivèrent.

– Kiba, commença Shikamaru, je suis désolé pour Ino.

Le ton était sincère et Shikamaru sentait lui-même une blessure au fond de lui. Ino, malgré ses sautes d’humeur, était devenue sa meilleure amie au fil des missions. Cependant, Kiba ne l’entendait pas. Il était comme pétrifié. Le regard perdu dans le vague, on aurait dit qu’on venait de lui asséner un coup tellement violent qu’il en était presque fatal. La vue d’Ino lui avait fait mal, comme si un éclat de verre s’était enfoncé dans son cœur, et les battements de la queue d’Akamaru contre sa jambe ne lui faisaient aucun effet.

– Qu’est-ce qui s’est passé ? répéta-t-il.

– Je ne sais pas, avoua Naruto. J’ai rencontré Sakura alors qu’elle allait chez vous et j’ai décidé de l’accompagner mais, quand on est arrivé, on a entendu Ino crier. La porte était fermée donc on l’a enfoncée. Je n’ai pas pu voir son agresseur. Il n’y avait pas de lumière et, la première chose qui m’a sauté aux yeux, ça a été Ino.

Kiba écouta le récit d’un air éberlué. Pourquoi quelqu’un s’en serait-il pris à Ino ?

– J’ai trouvé Iroshi et Tamiko planqués dans la cuisine, ajouta Naruto. Je les ai tout de suite conduits à la maison, Hinata veille sur eux. Sakura est dans le bloc, elle aide Tsunade à soigner Ino. Sinon, Temari est revenue hier soir et elle est venue ici pour prendre des nouvelles avec Tenten.

– Où sont-elles ? demanda Shikamaru.

– Elles se reposent dans la salle d’attente, répondit Naruto. Je crois qu’elles ont veillé toute la nuit.

Aussitôt, Shikamaru se précipita vers la pièce indiquée. Quand il entra, il aperçut immédiatement Tenten et Temari, assises côté à côte. Elles avaient l’air épuisées, sans doute à cause de la pâleur de leur visage. En face d’elles, Neji tentait de les réconforter, malgré l’air toujours si distant qui ne l’avait pas quitté avec l’âge.

– Temari !

En entendant son nom, la femme blonde redressa immédiatement la tête. Shikamaru sourit de soulagement. Temari, elle au moins, n’avait rien.

– Je suis heureux de voir que tu vas bien, lâcha-t-il en s’approchant d’elle.

Temari lui rendit son sourire et vint se blottir dans les bras qu’il lui tendait. Ce n’était pas tous les jours qu’elle se montrait aussi spontanée mais il fallait croire que les émotions avaient pris le dessus. La peur devant l’agression d’Ino et le soulagement de revoir Shikamaru se mélangeaient sans aucun doute dans sa tête.

– Comment va Simaru ? demanda Shikamaru en lui caressant les cheveux.

– Bien, répondit Temari. Je suis passée le voir cette nuit mais je l’ai laissé chez Hinata pour pouvoir aider à l’hôpital. C’est horrible ce qui est arrivé à Ino…

– Oui, j’ai vu ça.

Shikamaru avait pris un ton neutre et, pourtant, cette agression le touchait bien plus qu’il ne le laissait paraître.

– Et, les deux autres, ils vont bien ? demanda Temari.

Shikamaru comprit immédiatement de qui elle voulait parler. Il savait également que, même si sa femme s’était inquiétée pour sa mission, elle ne lui avouerait jamais. Cette pensée lui arracha un sourire. C’était cette fierté et cette volonté qui faisaient le charme de Temari et c’était ainsi qu’il l’aimait.

– Oui, ils sont tous les deux dans le couloir avec Naruto, répondit-il. Tu veux qu’on les rejoigne ?

– Non, je préfère rester un peu ici, murmura Temari en plongeant sa tête dans le cou de son mari.

Un peu plus loin, Tenten regardait la scène en souriant. Temari et Shikamaru étaient adorables et cela lui faisait chaud au cœur de voir un peu de réconfort au milieu de ce malheur. En face d’elle, Neji la dévisageait, comme s’il s’inquiétait pour elle.

– Tenten ?

– Oui, Neji ?

– Je ne sais pas qui est cet agresseur mais fais attention à toi, d’accord ?

Tenten se sentit troublée par ces paroles. Il était rare que Neji se montre inquiet.

– Oui, bien sûr, répondit-elle en tentant de maîtriser sa voix.

Elle ne put s’empêcher de frissonner. A présent que Neji en parlait, cette histoire lui faisait un peu peur.



*




Un peu plus tard, dans la maison des Uzumaki, une grande effervescence régnait. Hinata tentait, avec la confiance qu’elle avait gagnée au cours des années, de faire entendre raison à son fils.

– Alors, Yukito, tu te dépêches oui ou non ? répéta-t-elle pour la troisième fois. Tu vas être en retard pour ton rendez-vous avec Kakashi !

– Tu parles, Maman ! répliqua une petite tornade blonde en dévalant les escaliers. C’est nous qui allons encore l’attendre !

Hinata sourit, amusée par son fils. Hormis ses yeux de nacre, il était tout le portrait de son père. Iroshi, le fils d’Ino, descendit à son tour en traînant les pieds. Les évènements de la nuit semblaient l’avoir rendu muet mais il avait obstinément refusé de manquer les cours à l’Académie.

– Tu es sûre qu’on ne peut pas partir dans une heure ? insista Yukito.

– Et Ayumi sera obligée d’attendre toute seule ? répliqua Hinata. Ben voyons, il n’en est pas question ! Mais où est Simaru ?

– Dans la cuisine, je crois, répondit Yukito. Dis-lui que je l’attends au rendez-vous !

– D’accord, mais avant accompagne Iroshi à l’Académie, s’il te plait.

– Pas de problème, Maman. A ce soir !

Il se précipita dehors en entraînant Iroshi à sa suite. Hinata soupira de soulagement. Le fils de Kiba semblait encore sous le choc de l’agression mais il n’y avait rien de plus normal lorsque, à huit ans, on se cache dans un placard en entendant sa propre mère hurler à la mort.

Finalement, Hinata entra dans la cuisine où Tamiko Inuzuka et Simaru Nara prenaient leur petit déjeuner ensemble.

– Ça va bien, vous deux ? demanda-t-elle d’un air enjoué.

– Oui, Hinata ! répondit Simaru en lui rendant son sourire. C’est délicieux !

– Merci, mais tu ne devrais pas trop traîner, Yukito est déjà parti.

Simaru haussa les épaules et continua à manger. Hinata ne put s’empêcher de penser que le fils Nara était un étrange mélange de ses deux parents. Il pouvait se montrer aussi énergique sa mère ou aussi ennuyé que son père selon les situations.

Hinata posa son regard sur Tamiko. Cette dernière était également encore sous le choc. Ses yeux lançaient des regards dans le vague et elle n’avait pas touché à une seule miette de son repas.

– Mange, Tamiko, insista Hinata en lui caressant les cheveux. Tu verras, ça ira mieux après. Tu veux aller à l’Académie ou rester ici pour aujourd’hui ?

Tamiko baissa les yeux en marmonnant un « je ne sais pas ». Hinata soupira et lança un regard désespéré à Simaru. Lui aussi semblait désemparé. Ils ne savaient plus quoi faire pour détendre l’atmosphère.

– Tu voudrais aller voir ta maman à l’hôpital ? proposa Hinata, bien qu’elle sentait que ce n’était pas la meilleure des solutions.

Pour toute réponse, Tamiko soupira. On aurait dit qu’elle n’avait plus d’énergie pour quoi que ce fût.

– Je voudrais que Papa revienne, marmonna-t-elle.

Hinata se mordit la lèvre inférieure. Accélérer le retour de Kiba n’était pas dans ses moyens. Tout ce qu’elle pouvait faire, c’était dire à Tamiko d’être patiente mais, cela, elle le lui avait déjà répété.

Soudain, Hinata fut tirée de ses pensées par trois petits coups frappés à la porte. Toujours méfiante, elle sortit de la cuisine et s’approcha de l’entrée.

– Qui est là ? demanda-t-elle.

Une voix d’homme lui répondit :

– Ouvrez, s’il vous plait, je viens de la part de Maître Hokage.

Hinata fronça les sourcils. Pourquoi Tsunade la convoquerait-elle ? Elle devait avoir suffisamment de travail avec les soins pour Ino. Et puis, Naruto avait bien insisté pour qu’elle n’ouvre à personne, même si elle avait fait une exception pour Tenten et Temari.

– Je suis désolée, je ne peux pas vous ouvrir, rétorqua-t-elle en se retournant vers la cuisine.

– C’est très important ! insista l’homme. C’est au sujet du petit Nara. Il est bien ici ?

Hinata jeta un coup d’œil à la porte de la cuisine. Simaru se trouvait juste de l’autre côté. Pourquoi Tsunade voudrait-elle le voir ? Il commençait à peine sa formation de genin, elle ne pouvait pas lui confier de mission sans le convoquer avec son professeur. D’ailleurs, Kakashi leur avait déjà donné rendez-vous pour ce matin-là. Et puis un autre détail la gênait : comment cet homme savait où se trouvait Simaru ?

– Que lui voulez-vous ? demanda Hinata, toujours méfiante.

– Ah, alors il est bien ici…

Hinata frémit à ces paroles. Le ton était soudainement devenu glacial.

– Byakugan ! s’écria-t-elle.

Aussitôt, la silhouette du visiteur lui apparut de l’autre côté de la porte. Elle nota rapidement que des quantités de chakra se propageaient dans l’air. Soudain, l’homme se mit à bouger.

– Mais, qu’est-ce que…

Le panneau de la porte s’abattit avec une violence phénoménale. Des grésillements parcoururent l’air, sans doute dus au chakra qui s’y répandait. Hinata ne put reconnaître son adversaire. Il était légèrement plus grand qu’elle, vêtu d’une cape noire qui le recouvrait de la tête aux pieds.

– Je ne vous veux aucun mal, Madame, assura-t-il avec le plus grand sérieux. Dites-moi où sont le petit Nara et les enfants Inuzuka et je vous laisserai en paix.

Le sang d’Hinata se glaça. Pourquoi ce type en voulait-il à Simaru, Iroshi et Tamiko ? Ils n’étaient que des enfants ! Dégoûtée par l’idée qu’il puisse leur faire du mal, elle dégaina un kunai.

– Plutôt mourir que vous laisser passer ! s’écria-t-elle.

– Dans ce cas…

Hinata ne put pas entendre la fin de la phrase que, déjà, l’homme l’attaquait. Un éclair jaillit de sa main et fonça sur elle. Hinata l’évita de justesse. L’homme se mit alors à la bombarder mais, utilisant le Byakugan, elle voyait son chakra approcher et évita ainsi chacune de ses attaques.

– Rapide, plus rapide que l’autre blonde, fit remarquer l’inconnu avec un petit air de sadisme dans la voix. Mais vous ne pouvez pas m’échapper !

Hinata serra les poings. Ainsi, cet homme était l’agresseur d’Ino. Elle ne devait pas le laisser gagner ! Durant quelques secondes, elle continua à éviter les attaques mais, soudain, son ennemi changea de tactique. L’air tout autour d’elle se mit entièrement à grésiller. Bientôt, elle fut entourée d’un cercle électrique qui commença à se resserrer.

– Vous finirez grillée si vous ne me répondez pas ! insista l’homme. Alors, où sont-ils ?

Hinata fixait son adversaire sans ciller. Ses amis lui avaient confié leurs enfants et elle ne pouvait pas les décevoir. Il fallait qu’elle les protège coûte que coûte. Elle allait exécuter une technique de substitution, mais une voix l’interrompit :

– Hinata ! Hinata, attention !

Hinata tourna brusquement la tête. Simaru venait d’apparaître dans l’entrebâillement de la porte de la cuisine. L’homme, déjà, souriait de satisfaction.

– Fuis, Simaru, fuis ! ordonna Hinata. Emmène Tamiko avec toi et cachez-vous !

A peine eut-elle le temps d’achever sa phrase, qu’elle vit l’homme apparaître dans son dos. Il s’était déplacé à une vitesse phénoménale, peut-être équivalente à celle de Sasuke. Simaru avait détourné son attention et l’inconnu en avait profité. Hinata sentit un petit coup sec dans sa nuque et une puissante décharge électrique lui traversa tout le corps. Aussitôt, elle tomba sur le sol. Ses muscles ne pouvaient plus lui obéir.

– C’est merveilleux tout ce qu’on peut faire avec une simple décharge ! s’exclama l’agresseur. Vous voilà paralysée pour un bon bout de temps, ma chère.

Hinata sentit ses tempes la brûler. Le coup avait touché son cerveau et sa vue commença à se brouiller. Elle eut juste le temps de voir une sombre silhouette entrer dans la cuisine et puis ce fut le noir complet.



*



Assis sur une chaise, dans le couloir de l’hôpital, Kiba attendait en essayant de tromper son impatience. Il ne savait rien de l’état d’Ino, ni de celui du bébé. A côté de lui, Akamaru, Naruto et Sasuke attendaient eux aussi. Ce dernier avait profité des deux dernières heures pour aider Shikamaru à faire son rapport puis l’avait laissé entre les mains des infirmiers. Tant qu’à patienter, autant se rendre utile.

De temps à autres, Sasuke jetait un coup d’œil à travers la porte vitrée du bloc. La vue de sa femme qui mettait toute son âme et tout son cœur à sauver son amie lui arrachait un sourire triste malgré lui.

Au bout de deux longues heures, la porte s’ouvrit pour de bon. Tsunade regarda tour à tour les trois ninjas, puis s’approcha de Kiba et lui parla d’une voix qu’elle voulait aussi douce que possible :

– Ino est hors de danger. Elle vient de se réveiller et désire te voir.

Kiba redressa la tête à ces paroles. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine.

– Et… et le bébé ? demanda-t-il.

Aussitôt, les yeux bruns de Tsunade s’assombrirent.

– Je suis désolée, Kiba, mais nous n’avons rien pu faire. Le bébé est mort à cause des chocs électriques. J’ai dû opérer Ino pour arrêter sa grossesse.

Kiba dévisagea Tsunade, comme s’il était persuadé de s’être trompé. Puis, revenant peu à peu à la réalité, il ordonna à Akamaru de l’attendre et se précipita dans la chambre. Sakura et Shizune en sortirent à ce moment-là. Toutes les deux paraissaient épuisées.

– Oh, bonjour Sasuke, le salua Sakura en l’apercevant.

Elle avait compris qu’il était de retour lorsqu’elle avait vu Kiba entrer mais ne s’était pas attendue à le trouver là car il n’était pas dans sa nature de rester quelque part sans rien faire.

– Tu as l’air épuisé, Sakura, fit-il remarquer.

– Heu… oui, l’opération a été un peu longue mais Ino était aussi bien brûlée de l’extérieur que de l’intérieur, c’était vraiment difficile.

Sasuke fronça les sourcils. Quel genre d’attaque pouvait provoquer de tels dégâts ? Cet agresseur devait être puissant pour parvenir à un tel coup.

– Tu devrais aller te reposer, ajouta-t-il.

– Non, répondit Sakura, il y a encore tellement à faire…

Elle voulut avancer d’un pas mais vacilla. Elle avait passé une bonne partie de la nuit dans le bloc opératoire et ses forces l’abandonnaient.

– Ne dis pas de bêtises, insista Sasuke en l’empêchant de tomber. Viens, je te raccompagne.

Sakura finit par céder. Elle était troublée par le comportement de Sasuke. Il était rare qu’il se montre aussi attentionné. En réalité, cela n’était arrivé que durant ses grossesses mais peut-être que la présence de Naruto y était pour quelque chose. Après tout, personne ne devait être tenu au courant de la situation de leur couple, pas même leur meilleur ami.

– Bon, alors repose-toi bien, Sakura ! lui lança ce dernier en agitant la main.

Sakura lui répondit un sourire fatigué et suivit Sasuke en dehors de l’hôpital.



*




Après s’être jeté à l’intérieur de la chambre, Kiba avança vers Ino d’un pas hésitant. Il était soulagé de savoir sa femme hors de danger mais la mort de son bébé l’avait atterré. Ce petit être de son sang n’avait pas eu le temps de voir le jour qu’il avait déjà connu la souffrance. Kiba serra les poings de rage. Ino ne méritait pas ce qui lui arrivait.

Lentement, il s’approcha du lit. Elle était là, allongée, ses yeux bleus perdus dans le vague. Elle tourna la tête et un maigre sourire apparut sur son visage lorsqu’elle aperçut Kiba. Celui-ci fut frappé par le désespoir qui régnait dans son regard. Son cœur se serra et il vint la prendre dans ses bras.

– Kiba…, balbutia Ino. Je… je suis désolée.

Kiba soupira. Il aurait dû se douter que Ino culpabiliserait.

– Ne dis pas de bêtises, ce n’est pas ta faute, assura-t-il. Tu… tu étais seule et tu devais protéger les enfants.

– J’ai eu tellement peur, avoua-t-elle sans pouvoir retenir ses larmes. Il était si fort et moi, je… je me sentais si faible. Et puis il y avait Iroshi et Tamiko… je leur ai dit de se cacher… et de ne pas bouger.

– Tu as bien fait, assura Kiba en lui caressant les cheveux. Ils vont très bien et Hinata s’occupe d’eux.

– Mais… mais le bébé, Kiba… je n’ai pas pu… je suis désolée…

Sa voix se brisa en sanglots avant qu’elle n’ait pu achever sa phrase. Kiba resserra son étreinte et lui embrassa le front, comme si cela pouvait lui retirer tout sentiment de culpabilité. La mort du bébé leur avait porté un coup dur à tous les deux.

– Je ne sais pas qui a fait ça, ajouta-t-il en retenant tant bien que mal sa rage, mais je te jure, Ino, qu’il n’aura pas l’occasion de recommencer. Je l’arrêterai ! Tu m’entends Ino ? Il va payer !

Et, alors qu’il proférait cette vengeance, Kiba sentit ses larmes rouler abondamment sur ses joues. Ino sanglotait contre lui sans pouvoir s’arrêter. Il semblait que le monde s’effondrait autour d’eux mais, heureusement ils n’étaient pas seuls. Kiba était rentré et, malgré le malheur qui l’accablait, Ino sentit une once d’espoir en elle.



*




Naruto sortit à son tour de l’hôpital avec la ferme intention de rentrer chez lui. Hinata devait s’inquiéter et il était temps qu’il la mette au courant de la situation. Alors qu’il s’éloignait du bâtiment, il aperçut Temari et Shikamaru. Celui-ci semblait moins fatigué depuis qu’il avait été soigné par les infirmiers.

– Tiens, vous voilà, vous deux ! s’exclama Naruto. Vous voulez aller chercher Simaru, je suppose ?

– Oui, confirma Shikamaru. Mais je pense qu’à cette heure-ci il doit être en train de s’entraîner.

– Bah, alors venez à la maison, on va l’attendre ensemble !

Shikamaru et Temari acceptèrent l’invitation et ils se dirigèrent tous les trois vers la demeure des Uzumaki. Naruto profita du chemin pour détendre l’atmosphère avec quelques plaisanteries mais la gravité de la situation finit par reprendre le dessus.

– En tout cas, Ino est saine et sauve, ajouta-t-il au bout d’un moment. Heureusement que Sakura voulait lui rendre visite sinon…

Naruto n’acheva pas sa phrase. Il se figea sur place, ébahi : devant lui, la porte d’entrée de sa maison était complètement défoncée.

– Merde ! Qu’est-ce qui… Hinata ! Yukito !

Paniqué, Naruto s’élança vers la demeure, suivi de près par ses deux amis. Dès qu’il entra, il remarqua qu’il y régnait un immense désordre, comme si une tempête avait tout dévasté. Se souvenant que Yukito devait être à son entraînement, il appela sa femme :

– Hinata ? Hinata, réponds-moi !

Naruto était paniqué. Pourquoi le salon était-il dans un tel état ? Et pourquoi Hinata ne répondait-elle pas ? Après l’agression d’Ino, il craignait le pire. Il tendit l’oreille, espérant une réponse.

– On dirait que quelqu’un pleure, fit remarquer Shikamaru en scrutant activement les lieux.

Naruto hocha la tête. Des sanglots résonnaient dans le fond de la maison. Aussitôt, il s’avança. Le spectacle qu’il découvrit eut l’effet d’une poigne glacée écrasant son coeur. Derrière un fauteuil, contre l’escalier, le corps de Hinata gisait, complètement inerte. Ses yeux de nacre étaient encore ouverts, mais ne regardaient rien et s’étaient perdus dans le vide.

Les pleurs étaient ceux de Tamiko. La petite fille, appuyée contre l’escalier, laissait ses larmes couler à flot. Recroquevillée sur elle-même, on aurait dit qu’elle faisait tout pour échapper au spectacle qui s’offrait à ses yeux.

– Hinata ! s’écria Naruto en prenant sa femme par les épaules. Hinata, je t’en prie, réponds-moi !

Mais Hinata demeurait sans réaction. De son côté, Shikamaru avait pris la petite Tamiko dans ses bras et tentait de la réconforter.

– Tamiko, qu’est-ce qui s’est passé ? demanda-t-il en tentant tant bien que mal de dissimuler son inquiétude. Réponds-moi, c’est très important !

– Il y avait un homme… je sais pas ce qu’il faisait là…, balbutia-t-elle entre deux sanglots. Il a attaqué Hinata…

– Et Simaru ? Où est Simaru ?

A ces mots, les larmes de Tamiko redoublèrent. Les deux parents blêmirent.

– Je ne sais pas, avoua la petite fille. Je… Il m’a dit de rester cachée et il n’est pas revenu. Je crois qu’il a entraîné l’homme dehors.

Shikamaru releva la tête et lança un regard désespéré à Temari. Elle aussi semblait complètement désemparée. On venait de lui retirer son fils, son enfant, celui qu’elle aimait tant. Elle tomba à genoux, visiblement incapable de réagir.

Shikamaru, lui, avait envie de hurler mais les mots lui restaient en travers de la gorge. Après Ino, voilà qu’on s’en était pris à Hinata et, pire que tout, son propre fils avait disparu.

– Le salaud ! s’exclama-t-il en se relevant. Je ne sais pas qui a fait ça mais il va payer…

– Je suis d’accord, approuva Naruto d’une voix sombre. Ne t’inquiète pas, Hinata, je suis là, tu vas t’en sortir.

Il la prit alors dans ses bras et sortit en courant de la maison. Il était aisé de deviner qu’il l’emmenait de toute urgence à l’hôpital. Tsunade allait encore avoir beaucoup à faire.

Temari regardait tour à tour Tamiko effondrée et son mari qui s’était relevé. Son esprit ne semblait pas vouloir assimiler la situation.

– Shikamaru ? fit-elle d’une voix tremblante.

Shikamaru ne répondit pas immédiatement. Il se redressa de toute sa hauteur et fixa la porte d’entrée défoncée. Son ombre se découpait clairement dans la lumière et il paraissait plus déterminé que jamais.

– Temari, commença-t-il d’un ton grave, accompagne Tamiko jusqu’à ses parents, elle a besoin de leur présence. Quant à Simaru, je te jure que je le retrouverai ! Tu entends, Temari ? Je retrouvai notre fils coûte que coûte !

Il sortit de la maison en courant. Temari le regarda faire d’un air anxieux, puis jeta un coup d’œil à Tamiko qui commençait à se calmer.

– Viens, lui dit-elle, tes parents sont à l’hôpital. On va aller les retrouver.

Tamiko se leva et Temari lui prit la main. Elles sortirent toutes les deux de la maison des Uzumaki, muettes par le choc.