Sasuke, les enfants et moi


Fanfiction Naruto écrite par Sazukai (Recueil de Sazukai)
Publiée le 07/05/2010 sur The Way Of Naruto






Chapitre 4: Grésillements dans le noir



A Konoha, Ino Inuzuka profitait du calme de sa demeure. Depuis que Kiba était parti, trois semaines auparavant, elle avait dû s’occuper seule des enfants et se sentait épuisée. Elle ne comprenait pas pourquoi sa grossesse la fatiguait autant. Devenait-elle trop vieille ? Pourtant, elle n’avait que trente-quatre ans.

Cependant, elle devait bien admettre qu’elle avait besoin de repos. La journée était bien avancée et ses deux enfants, Iroshi et Tamiko, étaient encore à l’Académie. Assise dans un fauteuil, elle n’aspirait plus qu’à somnoler.

Soudain, on frappa à la porte. Ino se leva à contrecoeur, tout en marmonnant un « j’arrive ». Lorsqu’elle ouvrit, elle reconnut immédiatement sa visiteuse.

– Ah, c’est toi Sakura ! s’exclama-t-elle. Je t’en prie, entre !

– Je ne te dérange pas, j’espère ?

– Bien sûr que non !

Ino ne mentait pas. Les visites de Sakura lui faisaient toujours plaisir. D’abord parce que Sakura en profitait pour l’aider un peu, ensuite parce que sa présence lui permettait d’oublier l’absence de Kiba. Même si elle ne le montrait pas, son mari lui manquait énormément.

– Alors, des nouvelles de la mission ? demanda-t-elle en se rasseyant dans son fauteuil.

– Non, rien du tout, soupira Sakura. Les garçons sont intenables, ils me demandent sans cesse quand Sasuke rentrera.

– Pareil pour Iroshi et Tamiko, répondit Ino. Je commence vraiment à être inquiète…

Le cœur de Sakura se serra à la vue de son amie désemparée. La voix d’Ino s’était brisée sous l’émotion et ses yeux bleus reflétaient toute son inquiétude.

– Tu… tu imagines si Kiba ne revenait pas ? fit-elle d’une voix tremblante. Je… le bébé… les enfants…

Sa gorge était à présent tellement nouée d’angoisse qu’elle n’arrivait même plus à parler. Les mots lui restaient dans le fond sans qu’elle ne puisse en sortir un seul. Sakura s’approcha d’elle et l’enserra dans ses bras. Ino était toujours très émotive lorsqu’elle était enceinte mais, cette fois-ci, Sakura comprenait parfaitement ce qu’elle ressentait. Même si elle savait que Sasuke ne l’aimait pas, elle n’avait jamais pu oublier complètement ses sentiments et ils étaient restés là, ancrés au fond d’elle-même.

Ino, elle, laissa libre cours à ses larmes. Toute la journée, elle souriait à ses enfants, faisait comme si de rien était et les rassurait mais, lorsque Sakura lui rendait visite, le flot de sentiments qui la submergeaient sortait d’un coup, tel un barrage qui aurait cédé sous la pression de l’eau.

– Ne pleure pas, Ino, il va revenir, assura Sakura en tentant elle-même de maîtriser sa voix. Je te le promets ! Sasuke le ramènera de toute façon. Ne t’inquiète pas, ils sont forts. Je suis sûre qu’ils vont bien.

– Co… Comment le sais-tu ? balbutia Ino en sanglotant.

– Parce que je ne peux pas passer ma vie à m’inquiéter et que je sais que Sasuke est toujours revenu. Alors, pourquoi ne reviendrait-il pas cette fois-ci ?

Alors que Sakura continuait de parler, les larmes d’Ino s’estompèrent. Elle renifla pour tenter de se calmer. Peu à peu, elle cessa de trembler et se détacha de son amie.

– Tu as raison, je suis bête de pleurer pour si peu, conclut-elle en essuyant ses yeux. Kiba me l’a dit, après tout, qu’il reviendrait.

A ces mots, elle attrapa un mouchoir et commença à se moucher.

– Alors, tu vois, il n’y a rien à craindre ! assura Sakura en lui souriant.

Ino acquiesça et se tut quelques secondes.

– Et toi, qu’est-ce qu’il t’a dit Sasuke ?

Sakura ne put répondre immédiatement. Elle ne s’était pas attendue à cette question. En général, elle évitait de raconter tout ce qui touchait sa vie de couple.

– Oh, pas grand-chose… juste merci, avoua-t-elle.

– Ah, je vois. Même avec toi il n’est pas très expressif.

– Sasuke ne dévoile pas beaucoup ses sentiments, mais je sais qu’au fond de lui il m’aime.

Sakura se tordit la main, songeant qu’elle n’avait jamais dit de plus gros mensonge de toute sa vie. Depuis longtemps, elle s’était résignée à l’indifférence de Sasuke. Cependant, Ino était enceinte et fatiguée, ce n’était pas le moment de l’ennuyer avec ses histoires de cœur. Sakura gardait tout au fond d’elle-même depuis déjà douze années. Elle pouvait bien encore tenir jusqu’à ce que ses enfants soient en âge de se débrouiller seuls.

– Bon, je vais aller te préparer un repas, décida-t-elle subitement. Comme ça, tu n’auras plus qu’à réchauffer le tout pour tes enfants !

– Ne te sens pas obligée, intervint Ino.

– Si, si, j’insiste ! Maître Tsunade m’a interdit tout travail à l’hôpital pour aujourd’hui, il faut bien que je me rende utile !

– Tiens donc, maintenant notre Hokage refuse tes services ? plaisanta Ino.

– Que veux-tu ? Elle a peur que je la surpasse !

Les deux femmes rirent de bon cœur. Elles en avaient toutes les deux grandement besoin. Sakura s’installa dans la cuisine et entreprit de préparer un repas pour trois. Assise dans son fauteuil, Ino se sentit dodeliner de la tête. Rapidement, elle sombra dans le sommeil.



Lorsqu’elle se réveilla, la première chose qu’Ino remarqua fut qu’il faisait bien plus sombre. En effet, le soir venait de tomber. En se levant, elle aperçut également un mot déposé sur la table basse du salon. Elle s’en saisit et commença à le lire.



Voilà, le repas pour trois est prêt, tu n’auras plus qu’à le réchauffer. Quand je suis partie, je n’ai pas osé te réveiller, tu semblais si calme ! En tout cas, ne te fais aucun souci, Ino, tout ira bien. Et puis, si t’as besoin de quelque chose, n’hésite pas à me demander de venir !



Sakura.



PS : je repasserai ce soir si j’ai le temps.



Ino ne put s’empêcher de sourire. Elle avait l’impression que, depuis son mariage, Sakura passait son temps à se préoccuper des autres. Mais lui arrivait-il donc de se soucier d’elle-même ? Ino en doutait fort et c’était la seule chose qu’elle craignait pour son amie.

A peine quelques minutes plus tard, la porte d’entrée s’ouvrit, laissant apparaître deux enfants de cinq et huit ans. Tous les deux bruns, ils ressemblaient énormément à leur père, mais possédaient les yeux bleus de leur mère. De plus, l’aîné, Ishiro, avait une nette préférence pour les techniques de transposition.

– Alors, mes chéris, la journée s’est bien passée ? demanda Ino en cachant sa fatigue.

– Oui, Maman ! répondit Tamiko d’un ton enthousiaste. Mais j’ai très faim !

– Allez, venez, le repas est presque prêt.

Avec l’énergie de leur jeunesse, les deux enfants se précipitèrent dans la cuisine. Lorsque Ino entra à son tour, elle fut surprise de les voir mettre le couvert. Attendrie, elle se dirigea vers la casserole que Sakura avait laissée et commença à réchauffer le repas. Quelques minutes plus tard, ils étaient tous les trois assis autour de la table.

– J’essaye de rivaliser avec Matsuo, Maman, mais ce n’est pas facile, expliqua Tamiko alors qu’elle racontait sa journée.

– Il est du clan Uchiwa, tu ne pourras pas l’atteindre, répliqua Iroshi. Si tu regardes Tuwe, il est le plus fort de la classe ! Mais c’est bien avec Sasuke que Papa est parti, hein Maman ?

– Oui, mon chéri, répondit Ino, amusée par les récits de ses deux enfants.

– Alors tout ira bien ! Sasuke, il est très fort. Papa ne risque rien avec lui !

Ino ne put s’empêcher de sourire. Après Sakura, voilà que ses propres enfants la rassuraient ! Elle était sans doute celle qui s’angoissait le plus facilement. Elle posa une main sur son ventre légèrement arrondi. Une douce chaleur lui parcourut le corps alors qu’elle pensait à Kiba. Bientôt, elle le savait, il serait à ses côtés.

Le repas se poursuivit entre les récits des deux enfants. Ino les écoutait, très intéressée par leur journée. Leur émerveillement face aux découvertes, ce qu’ils apprenaient, leurs difficultés, tout cela lui rappelait le temps où elle n’était qu’une simple élève de l’Académie. Même quand le dessert fut terminé, ils continuèrent à bavarder, simplement heureux d’être réunis.

Soudain, la lumière se mit à grésiller. La conversation s’arrêta immédiatement et les trois Inuzuka levèrent les yeux au plafond. L’ampoule résista quelques instants avant de céder. La cuisine fut plongée dans le noir complet.

– Oh, zut, maugréa Ino en se levant. Il ne manquait plus qu’une panne d’é…

Elle n’acheva pas sa phrase. Son corps se figea brutalement. Elle venait de sentir quelque chose d’anormal. Son esprit lui jouait-il des tours ? Non, il y avait bien une autre présence dans la maison. Le chakra qu’elle percevait lui était inconnu.

Aussitôt, Ino sentit son cœur s’accélérer. Qui était cet inconnu ? Avait-il un rapport avec la panne d’électricité ? Le doute s’insinua en elle et elle sentit son angoisse monter d’un cran.

– Iroshi, Tamiko, murmura-t-elle en ouvrant la porte d’un large placard, glissez-vous là-dedans !

– Maman ? s’étonna Tamiko, inquiète. Qu’est-ce qui se passe ?

– Ne dis plus rien ! lui ordonna Ino. Iroshi, prends ta sœur avec toi et cachez-vous. Et ne sortez sous aucun prétexte !

Impressionné par le ton de sa mère, Iroshi saisit le poignet de sa sœur et l’entraîna dans le placard. Rassurée, Ino referma la porte et se dirigea vers celle qui donnait sur le salon. Elle sentait toujours la présence de l’autre côté. Quelqu’un s’était introduit dans sa maison. Elle frémit brusquement. Le chakra qu’elle percevait était très puissant.

Lentement, Ino tourna la poignée et ouvrit la porte. La pièce lui parut glaciale, ainsi plongée dans le noir. Elle fit un pas à l’intérieur et referma la porte derrière elle. Si l’intrus avait de mauvaises intentions, elle ferait tout pour l’empêcher d’atteindre ses enfants.

– Qui est là ? demanda-t-elle d’une voix qu’elle tentait de contrôler.

La réponse ne vint pas immédiatement. L’atmosphère était de plus en plus oppressante. Ino arrivait à peine à distinguer les formes de la pièce.

– Madame Inuzuka, je présume ?

A ces mots, une silhouette s’avança dans la pénombre. Ino ne put la distinguer clairement. La seule chose qu’elle put deviner était qu’il s’agissait d’un homme.

– Qui êtes-vous et que voulez-vous ? insista-t-elle.

– J’ai un message pour votre mari.

Le sang d’Ino se glaça. Que signifiaient toutes ces paroles ? Et qu’est-ce que Kiba venait faire là-dedans ? Elle n’était plus sûre de comprendre.

– Qu’est-ce que c’est ? demanda-t-elle, méfiante.

Le regard de l’homme s’alluma d’une étincelle de folie. Ino s’en aperçut et ses membres se mirent à trembler. Il y eut un grésillement, et une lueur bleu électrique se forma dans les mains de l’homme. Les yeux d’Ino s’écarquillèrent de terreur. Avant qu’elle n’ait pu faire un geste, une décharge lui traversa tout le corps. Elle sentit chacun de ses muscles brûler en elle. La douleur fut si intense qu’elle tomba à terre en criant. Sa tête heurta le sol et elle demeura quelques secondes sans bouger.

Lentement, Ino leva les yeux. L’homme était toujours là, planté devant elle et la folie n’avait pas quitté son regard. Elle eut à peine le temps de voir une seconde décharge foncer sur elle que, à nouveau, la brûlure la déchira de toute part. Elle s’agrippa au mur, essayant de se relever, mais une douleur insupportable vint lui transpercer le bas-ventre. Elle plaqua sa main contre le léger arrondi et retomba à terre.

– Puis-je savoir où sont les enfants ?

Sonnée par le choc, Ino eut du mal à percevoir la voix de son agresseur.

– Allez crever, répliqua-t-elle en crachant à ses pieds.

Aussitôt avait-elle prononcé ces mots, qu’elle reçut une nouvelle décharge. Celle-là fut plus vive et plus puissante que les deux premières. Hurlant de douleur, Ino s’effondra complètement, sans pouvoir se relever.

– Je les trouverai, de toute façon, vos enfants, déclara l’homme. Alors dites-moi où ils sont et je vous promets qu’ils ne souffriront pas.

– Espèce de bâtard, sors de chez moi ! cria Ino.

Une nouvelle décharge électrique la percuta de plein fouet. Ino sentit sa tête vaciller. Elle ne pouvait plus bouger, son corps refusait de lui répondre. Elle sentit ses forces l’abandonner. Que lui voulait ce type ? Allait-il la tuer ? Elle eut une pensée pour Kiba. Quoi qu’il arrive, elle devait protéger ses enfants. Ce fou ne devait pas les trouver.

– Alors, tu réponds ?

Cette fois-ci, l’agresseur semblait réellement énervé par son silence. Ino sourit. Il pouvait la tuer, cela ne lui faisait rien, mais il ne toucherait pas à un cheveu de sa famille.

– Vas-y tue-moi ! Jamais je ne te dirai où ils sont !

– Si c’est ce que tu désires…

Un éclair se forma dans la main de l’homme. Bien que sonnée, Ino put voir qu’il était bien plus gros que les précédents. Il allait lui porter le coup fatal. Elle laissa alors sa tête retomber sur le sol.

Kiba, pardonne-moi. Je ne suis pas assez forte pour rester avec toi.

Des larmes coulèrent sur sa joue. Elle aurait tant aimé voir ses enfants grandir. Elle les aimait tant ! Et puis, il y avait Kiba. Sa vie lui paraissait tellement douce à ses côtés que son cœur se serra. Pourquoi tout cela devait-il cesser ? Elle allait mourir sans même en connaître la raison. Elle ferma les yeux, attendant cette dernière douleur.

Soudain, il y eut un claquement de porte. Les grésillements incessants se turent et un bruit de pas précipités s’ensuivit. Enfin, il y eut un cri :

– Ino ? Ino ! INO REPONDS-MOI !

Ino mit plusieurs secondes à reconnaître la voix de Sakura. La douleur était telle qu’elle affectait sa perception. Soudain, des mains la saisirent. Ils étaient plusieurs. Sakura était toujours là et criait son nom. Ino entrouvrit les yeux. Son amie était en pleurs et la tenait contre elle. A ses côtés, elle reconnut Naruto qui regardait à droite et à gauche, cherchant probablement l’agresseur, mais celui-ci avait disparu. Ne pouvant plus tenir, Ino referma les yeux et sombra dans l’inconscience.



*




A l’entrée du village, appuyée contre le mur d’enceinte, Tenten fixait la route déserte. On aurait dit qu’elle attendait quelqu’un mais, visiblement, cette personne n’arrivait pas.

Tenten n’avait que très peu changé durant toutes ces années. Elle avait gardé ses macarons, bien qu’à présent ils paraissent plus sophistiqués. Son visage, lui, était moins enfantin, moins rond qu’auparavant et, surtout, elle rayonnait de bonheur, en particulier depuis que Neji était rentré de mission, deux jours plus tôt.

Néanmoins, ses bras croisés et ses coups d’œil furtifs vers la route trahissaient son impatience. Tout à coup, une ombre apparut. Rassurée, Tenten se redressa et se plaça devant elle.

– T’en as mis du temps ! fit-elle remarquer. Je t’attendais pour dix-neuf heures, moi, et il est déjà vingt heures passées !

– Excuse-moi, je ne me suis pas sentie très bien en route et j’ai décidé de faire une pause.

A ces mots, l’ombre s’avança dans la lumière du village. Tenten sourit en reconnaissant le visage de Temari.

– Contente de te revoir, Tema ! Mais tu es malade ? Tu devrais peut-être aller voir Maître Tsunade.

– Non, ne t’inquiète pas, ça va mieux, assura Temari. Par contre, je dois avouer que ce voyage m’a épuisée. Je crois que je vais rentrer chez moi.

– Tu ne veux pas d’abord aller chercher Simaru ?

– Quoi ? Mais, si, bien entendu ! Seulement, après, je rentrerai me reposer.

Tenten ne put s’empêcher de sourire. Elle était vraiment heureuse de retrouver son amie. Elle décida alors de l’accompagner chez Naruto. Les deux ninjas arrivèrent à la maison des Uzumaki et frappèrent à la porte.

– Qui est là ? demanda une voix hésitante de l’autre côté.

Tenten fronça les sourcils. Hinata n’avait pas pour habitude de se montrer si prudente.

– C’est moi, Tenten ! répondit-elle. Je suis avec Temari. Ouvre, s’il te plait, Hinata.

La porte s’ouvrit enfin. Hinata regarda tour à tour les deux femmes, comme pour vérifier qu’il s’agissait bien d’elles.

– Bah, qu’est-ce qui se passe ? demanda Tenten. On dirait que tu as vu un fantôme !

– C’est… c’est Ino, balbutia Hinata.

– Quoi ?

– Elle s’est faite agresser. Naruto est allé lui porter secours et il m’a ordonné de ne pas ouvrir à qui que ce soit.

Tenten pâlit à ces mots. Pourquoi Ino aurait-elle été agressée ? Et puis, elle était une ninja, elle aurait dû pouvoir se défendre. Certes, elle était enceinte, mais pas impotente.

– Comment ça s’est passé ? demanda Temari.

– Je… je n’en sais rien, avoua Hinata. Naruto a eu juste le temps de passer ici pour me prévenir et il est parti à l’hôpital avec Sakura.

– On va y aller ! déclara Tenten d’un ton qui cachait difficilement sa stupeur. Hinata, ça ne te dérange pas de garder Simaru un peu plus longtemps ?

Hinata secoua la tête. Alors, Tenten prit le poignet de Temari et l’entraîna à sa suite, vers l’hôpital.