Sasuke, les enfants et moi


Fanfiction Naruto écrite par Sazukai (Recueil de Sazukai)
Publiée le 22/04/2010 sur The Way Of Naruto






Chapitre 3: Dangereuse mission



Le lendemain, Sasuke se leva avant le soleil. Durant quelques instants, il regarda sa femme, allongée sur le lit, les yeux fermés et les poings serrés. A quoi pouvait-elle bien penser ? Elle avait l’air si tendue qu’il en avait presque mal pour elle. Finalement, il se tourna vers leur grande armoire et commença à s’habiller.

– Tu pars déjà ?

Sasuke ne se retourna pas. Il aurait dû se douter qu’elle ne dormait pas vraiment. Elle était bien trop crispée pour cela. Il vérifia sa tenue de ninja tandis que derrière lui Sakura, les yeux grands ouverts, s’était redressée sur son lit et l’observait en attendant sa réponse.

– J’y vais, lâcha-t-il.

– D’accord. Sois prudent, Sasuke.

Sasuke marqua une pause. D’ordinaire, lorsque Sakura prononçait son nom, c’était lors d’une de leur dispute mais, ce matin-là, il pouvait aisément percevoir l’inquiétude dans sa voix. Il eut un maigre sourire. Au fil des années, Sakura avait changé et avait gagné en maturité, mais elle restait toujours la même jeune fille de douze ans incapable de ne pas s’angoisser pour ses coéquipiers.

– Sakura…

Sakura fronça les sourcils. Sasuke avait dans sa voix le ton presque amusé qu’il avait eu le soir de son départ de Konoha. Les souvenirs affluèrent brusquement dans son cerveau et elle se sentit frissonner, comme si elle s’était retrouvée dans la brise fraîche de la nuit de son départ.

– … merci.

Sasuke quitta la pièce et Sakura soupira de lassitude. Comme la dernière fois, elle n’avait pas compris sa réaction et, comme la dernière fois, elle n’aurait pas d’explication. Finalement, elle s’allongea sur le lit et laissa ses pensées vagabonder. Il était encore tôt et elle avait du temps devant elle avant d’aller s’occuper des enfants.



Sasuke trouva Shikamaru et Kiba devant la porte de Konoha. Le premier avait retiré son masque d’ANBU pour l’occasion. A leurs côtés, Akamaru, devenu un grand chien à fière allure, attendait patiemment le début de la mission.

– Salut, lança Kiba d’un ton un peu morose.

– Salut vous deux, répondit Sasuke.

Shikamaru se leva. Il était le chef de cette mission.

– Bon, vous êtes prêts ? demanda-t-il.

– Ouais, il le faut bien, maugréa Kiba. J’ai laissé Ino seule à la maison avec les enfants, j’espère que ça ira bien.

– De toute façon, je suis sûr que Sakura lui rendra visite, assura Sasuke.

– Bon, c’est parfait, on peut y aller, décida Shikamaru.

Les deux autres hochèrent la tête et les trois ninjas se mirent en route. A présent qu’ils avaient une famille, les départs en mission leur paraissaient plus durs que quelques années auparavant. Shikamaru avait dû envoyer une lettre à Suna pour prévenir son départ et laisser son fils chez les Uzumaki. C’était toujours une blessure de laisser les siens derrière soi, même pour Sasuke qui, au fond de lui, aimait ses enfants.

– Bien, des meurtres et des disparitions ont été remarqués au Pays du Son, annonça Shikamaru. Il y a notamment l’assassinat du Seigneur du pays, il y a plus d’un mois maintenant, mais pas seulement. Les hommes influents semblent les plus touchés. L’organisation à l’origine de tout ça se fait appeler Akatsuki. Je pense qu’ils ont pris ce nom surtout pour faire peur, mais nous devons tout de même rester sur nos gardes.

– Par où allons-nous commencer ? demanda Sasuke.

– J’aimerais que nous menions d’abord une petite étude sur la population et ce dès que notre arrivée. Vous n’imaginez pas le nombre de ragots intéressants qui peuvent courir dans les bars et autres endroits populaires ! Ensuite, nous nous dirigerons vers l’ouest du pays où les premiers meurtres auraient été remarqués.

Les deux autres acquiescèrent et ils prirent la direction du Nord. Depuis qu’Orochimaru avait été tué et ses associés arrêtés, le Pays du Son était redevenu une province calme mais encore très faible. Il était aisé pour n’importe quel groupe de ninja d’y imposer son pouvoir.

Le voyage se fit très rapidement. Les trois ninjas parlaient peu et avançaient vite. Dès leur entrée dans le pays, ils remarquèrent la tension qui y régnait. Les villageois semblaient les craindre ou peut-être était-ce autre chose qui les effrayait.

– Le pays connaît effectivement des difficultés, fit remarquer Kiba alors qu’ils traversaient une petite ville. Même Akamaru est stressé.

En effet, le chien à leurs côtés jetait des coups d’œil dans tous les coins, comme si le danger les guettait. Shikamaru décida alors de se séparer pour récolter des renseignements sur la situation. Cette partie de la mission fut sans aucun doute la plus longue et la plus fastidieuse. Les trois ninjas allèrent de ville en ville pour recueillir des indices. Certains d’entre eux étaient erronés, l’Akatsuki laissant de fausses traces derrière elle afin de mieux se dissimuler. Il fallait dans ce cas tout reprendre à zéro et c’était sans doute cela le plus épuisant.

Cependant, la présence de l’organisation ne fit bientôt plus aucun doute. Les gens avaient peur et les meurtres étaient déjà nombreux. Au bout de trois semaines de recherches, les trois ninjas de Konoha trouvèrent enfin une piste intéressante.

– Il y a un type qui avait l’air assez renseigné dans la prison, expliqua Sasuke en revenant faire son rapport. Apparemment, il y a un groupe de ninjas qui impose sa loi un peu au nord de la ville. Ils changent régulièrement de planque et se font appeler l’Akatsuki.

– Et nous sommes effectivement dans l’ouest du pays, fit remarquer Shikamaru. Vous savez que le premier des meurtres a été commis à à peine un kilomètre de cette ville ? Allons donc voir ça de plus près, mais méfiez-vous : si l’Akatsuki est dans cette région, il y a sans doute pas mal de pièges déjà posés.

Kiba et Sasuke approuvèrent et ils partirent tous les trois vers le nord de la ville. Les paysans qui y vivaient étaient comme ceux qu’ils avaient croisés jusqu’ici : la peur d’être tués se lisait dans leurs yeux.

Les trois ninjas traversaient les champs tout en longeant une rivière. Ils ne savaient qui interroger et leur mission devait rester discrète. Les paysans les observaient d’un air méfiant et replongeaient dans leur travail dès qu’ils se sentaient repérés. Pourtant, une voix les interpella :

– Eh, vous là !

Ils se retournèrent d’un bloc et virent un vieil homme, assis sur le bord de la route. Il était tellement discret, recroquevillé sur lui-même, qu’ils ne l’avaient même pas remarqué.

– Vous allez à la cascade ? demanda-t-il.

Les trois ninjas fixèrent la route un instant. Ils ignoraient vers où elle se dirigeait.

– Pourquoi cette question ? répliqua Kiba.

– Parce que cette route y mène, répondit le vieil homme.

– Alors oui, nous y allons, intervint Sasuke.

L’homme baissa les yeux. Il semblait atterré par la nouvelle.

– Mauvaise idée, maugréa-t-il. Vous n’aurez pas fait un pas qu’ils vous auront tué.

– Qui ça, « ils » ? demanda Shikamaru.

– On sait pas. Ils sont là-bas depuis plus d’une semaine maintenant mais personne n’en parle. Il n’y en a pas un qui aimerait se faire tuer ici. Allez-y et on retrouvera votre corps dans la rivière d’ici un jour ou deux. Ceux qu’on a retrouvés étaient brûlés et lacérés. Je n’vous conseille pas d’y aller.

Shikamaru fronça les sourcils. Etait-ce là la marque de l’Akatsuki ? Peut-être bien. Il se retourna vers ses coéquipiers. D’un hochement de tête, ils approuvèrent son idée. Ils allaient se rendre à cette fameuse cascade. Si l’Akatsuki s’était établie quelque part, il y avait une chance pour que ce soit là-bas.

Les trois ninjas arrivèrent à l’endroit recherché une bonne heure plus tard. La rivière s’était agrandie pour former un large lac et, tout au bout, contre des falaises, s’écoulait une immense cascade dont le fracas résonnait à leurs oreilles.

– Où pensez-vous qu’ils sont ? demanda Kiba alors qu’ils observaient les lieux, cachés en haut des arbres qui longeaient la route.

– Derrière la cascade, coup classique, répondit Sasuke. J’ai comme l’impression que cette nouvelle Akatsuki n’est pas aussi ingénueuse que la précédente.

– Cela reste à vérifier, répliqua Shikamaru. Mais je crains que nous n’ayons pas d’autres solutions que d’aller voir nous-même. Restez sur vos gardes !

Aussitôt, il bondit au bas de l’arbre et courut sur l’eau jusqu’à la cascade. Suivi de ses deux coéquipiers et d’Akamaru, il la contourna et aperçut une fente entre la roche et les éclaboussures. Sans aucune hésitation, il s’élança à l’intérieur, kunai en avant.

Il y avait bien une cachette derrière la cascade mais, lorsque Shikamaru entra, il n’y avait personne. La roche était humide et formait de toutes parts des stalactites et des stalagmites qui parfois se rejoignaient en une colonne de calcaire. Le fond de la caverne était sombre et il fut incapable de dire si c’était parce que le chemin continuait ou parce que la cavité touchait à sa fin.

– C’est si silencieux, murmura Kiba. Tu ne sens rien Akamaru ?

Pour toute réponse, le chien secoua la tête.

– Ça ne veut pas dire qu’il n’y a personne, prévint Shikamaru.

Sasuke jeta des regards aux alentours. Aux premiers abords, cet endroit était vide.

– Sharingan !

Ses yeux sombres virèrent aussitôt au rouge.

– Venez, on va aller visiter, décida Shikamaru. N’oubliez pas le but de notre mission : vérifier l’existence d’une nouvelle Akatsuki et, si c’est le cas, neutraliser son chef.

Les deux autres acquiescèrent et, lentement, les trois ninjas s’enfoncèrent dans la grotte. Il n’y avait pas un bruit, hormis celui de l’eau qui gouttait le long des parois. Le couloir sombre continua durant plusieurs mètres jusqu’à former un escalier.

– Regardez, n’avancez plus ! s’écria brusquement Kiba.

Au-dessus de l’escalier, collé contre la roche, un parchemin gardait l’entrée.

– Un parchemin explosif ? s’étonna Shikamaru.

Il recula d’un pas et examina la roche qui l’entourait. Quelque chose n’allait pas dans cette histoire.

– C’est stupide de le mettre ici, il est à la vue de tous, fit remarquer Sasuke.

– Oui et c’est bien ce qui me gêne, ajouta Shikamaru. Si on avait voulu faire exploser celui qui oserait entrer, le parchemin serait mieux dissimulé. On dirait qu’il a été mis là pour qu’on le voie.

Les deux autres se turent et observèrent le fameux parchemin. Ils savaient pertinemment que les observations de Shikamaru s’avéraient souvent justes.

– Peut-être que c’est pour dissuader les moins courageux ? suggéra Kiba.

– Peut-être, mais cela me parait un peu faible comme explication, fit remarquer Shikamaru. Si cela arrête les moins courageux, ça n’empêche pas les autres de passer à condition de retirer le parchemin.

– Donc ce n’est pas un parchemin explosif, conclut Sasuke.

– Non, en effet. Ce parchemin ne demande qu’une seule chose : être enlevé. Je me demande quand même ce qu’il déclenche comme piège.

– Peut-être que si on le retire, on déclenche de véritables parchemins explosifs.

– Je ne sens de la poudre explosive que sur le parchemin, intervint Kiba. Il n’y en a pas d’autre.

– Je pense que cette odeur est un leurre, conclut Shikamaru.

– Et si tu t’es trompé et qu’il est réellement explosif ?

Shikamaru eut un sourire cynique et répondit :

– Dans ce cas, nous sommes morts si nous faisons un pas de plus. C’est pour cela qu’on va quand même le retirer mais avec quelques précautions.

A ces mots, Shikamaru s’approcha du mur de la grotte et commença à monter dessus, les pieds collés à la paroi grâce à son chakra. Il arriva rapidement au-dessus du parchemin et fit signe à ses coéquipiers de reculer.

– Je ne sais pas ce que ça déclenche mais c’est sans doute destiné à celui qui se tient juste devant, expliqua-t-il.

Kiba et Sasuke approuvèrent avant de reculer de plusieurs pas et de se plaquer contre les murs. Shikamaru s’accroupit et fixa un instant ce maudit bout de papier qui lui compliquait la vie. C’était lui qui prenait le plus de risques dans cette affaire et il en était parfaitement conscient. Il inspira un bon coup et, d’un geste sec, arracha le parchemin.

Aussitôt, une rafale de kunais sortit des murs et stria la pièce comme une tempête de grêle. Sasuke et Kiba, impressionnés, reculèrent davantage tandis que Shikamaru se trouva obligé de se coller au mur sous peine d’être déchiqueté. Malheureusement pour lui, les armes effleuraient dangereusement son dos et continuaient de s’approcher. Se collant toujours à la paroi, il se glissa dans l’ouverture qui menait aux escaliers et s’y recroquevilla, échappant ainsi à la pluie mortelle.

Le piège s’arrêta aussi rapidement qu’il avait commencé. Shikamaru demeura immobile pendant quelques instants, haletant. Il avait du mal à croire qu’il en était sorti indemne. S’il n’avait pas pris de précautions, lui et ses compagnons auraient été déjà morts.

– Vous êtes sûrs que c’est fini ? demanda Kiba, peu rassuré.

– Je ne sais pas, avoua Sasuke qui jetait des regards partout autour de lui, mais on ferait bien de ne pas traîner.

Kiba acquiesça et ils coururent rejoindre Shikamaru. Celui-ci venait de s’apercevoir que du sang coulait sur son épaule et passait une main sur sa blessure.

– T’inquiète pas, tu n’es pas trop amoché pour un gars qui vient de passer aussi près d’une centaine de kunais, assura Kiba en essayant de détendre l’atmosphère.

Shikamaru le remercia d’un signe de tête avant de se relever. Il était temps de découvrir ce qui se cachait derrière tant de précautions. Les trois ninjas s’engagèrent donc dans l’escalier. Les marches descendaient jusqu’à une grande salle carrée.

– Qu’est-ce que c’est ? s’étonna Kiba. Ça ressemble à un repaire.

En effet, la pièce pouvait aisément faire penser à une sorte de refuge. Trois futons dans le fond servaient de lits et, un peu plus loin, des papiers avaient été délaissés sur une table.

– Qu’est-ce que c’est ? demanda Kiba.

– Des plans, répondit Sasuke en s’approchant. On dirait des projets pour le Pays du Son…

Cependant, sa voix fut soudain coupée par un bruit dans leur dos. D’un bond, les trois ninjas se retournèrent. Il y avait une présence dans cette pièce. Dans l’ombre, deux yeux les observaient.

– Tiens, tiens, des visiteurs, susurra une voix féminine.

Elle avait une intonation presque cruelle, comme si elle se délectait de cet instant. Par instinct, Sasuke pointa son kunai vers l’avant. Shikamaru et Kiba se préparèrent à se défendre.

– Vous devez être fous pour être venus jusqu’ici. Nul ne peut sortir vivant du repère de l’Akatsuki !

La femme s’avança d’un pas. Sa silhouette leur apparut enfin. Elle n’était pas très grande, mais n’en possédait pas moins une forte de présence. Ses petits yeux sombres cernés de noir lançaient des éclairs vers les trois visiteurs et des cheveux roux descendaient sur ses épaules. Elle ne devait pas être très âgée, sans doute à peine sortie de l’adolescence.

– Vous cherchiez quelque chose ? ajouta-t-elle d’un ton sarcastique.

– Vous croyez que c’est elle, le nouveau chef de l’Akatsuki ? demanda Kiba aux deux autres.

– Trop jeune, assura Sasuke.

– Ah oui ? s’offusqua la fille. Vous allez voir si je suis trop jeune pour être chef de l’Akatsuki !

Aussitôt elle s’élança dans les airs. Sasuke porta deux doigts à sa bouche.

– Katon, la boule de feu suprême ! lança-t-il.

Une immense gerbe de feu s’échappa de sa gorge. Kiba et Shikamaru reculèrent d’un pas, s’attendant à voir le corps brûlé de la jeune femme tomber sous leurs yeux, mais, au lieu de cela, une sphère blanche s’extirpa des flammes et fonça sur leur coéquipier.

– Attention ! s’écria celui-ci.

Les trois ninjas se jetèrent de côté pour éviter l’assaut. Alors qu’ils relevaient la tête, ils comprirent ce que c’était : la jeune femme était entourée d’un bouclier blanc. Apparemment, les flammes ne l’avaient pas atteinte.

– Akamaru ! appela Kiba. Jûjin Ninpô !

Aussitôt, Akamaru prit l’apparence de son maître. Kiba, satisfait, se mit à courir vers leur adversaire.

– Gatsûga !

Le maître et le chien se fondirent en deux tornades et foncèrent sur la jeune femme. Celle-ci les regarda venir tour à tour. Alors qu’ils allaient la heurter de plein fouet, elle s’élança à nouveau dans les airs. Sous les yeux hébétés de Sasuke et de Shikamaru, deux fouets d’une couleur bleu électrique jaillirent de ses mains en direction des deux attaquants. A leur grande surprise, ils vinrent s’enrouler autour de leurs victimes, stoppant ainsi leur rotation fulgurante. D’un coup de poignet, elle les envoya valser à travers la salle.

– Ce… ce sont des fils de chakra ! s’exclama Shikamaru.

– Et pas seulement, ajouta Sasuke. Son bouclier de tout à l’heure était aussi en chakra.

– Tout juste ! répliqua la jeune femme en les observant tour à tour. Il n’y a personne qui réussisse à mieux malaxer son chakra que moi. Je peux en faire ce que je veux.

Et, comme pour confirmer ses dires, elle lança un fouet qui vint s’enrouler autour de la cheville de Kiba. Celui-ci se relevait à peine qu’elle le tira vers elle, le faisant retomber à terre. Akamaru, redevenu lui-même à cause du choc, tenta de mordre le lien mais les crocs étaient impuissants face à cette énergie. Kiba, lui, se tenait la cheville en hurlant. C’était comme si le chakra lui rongeait la chair.

Aussitôt, Sasuke et Shikamaru passèrent à l’attaque. Durant plusieurs minutes, ils essayèrent par différents moyens de libérer leur coéquipier mais la jeune femme ne les laissait pas s’approcher. Son chakra fouettait l’air dans tous les sens et les lacérait de coups. Sasuke sentit le sang couler le long de sa joue, de ses bras et de ses jambes. Les plaies étaient très fines, comme de petites coupures, mais la douleur était vive. Malgré sa vitesse impressionnante, il semblait que leur adversaire soit encore plus rapide que lui.

– Shikamaru, appela-t-il alors qu’il tentait une nouvelle approche, utilise ta technique !

Shikamaru acquiesça, comprenant les intentions de son coéquipier. Celui-ci se mit à tourner autour de leur ennemie en lui jetant des kunais, bien que le bouclier de chakra arrêtât tout sans le moindre effort. Intriguée, la jeune femme le suivit des yeux.

Satisfait de la diversion de Sasuke, Shikamaru pensa que c’était le moment idéal. Son ombre s’étira vers son adversaire mais celle-ci perçut sa présence dans son dos. D’un geste vif, elle traça une ligne de chakra dans le sol. L’ombre de Shikamaru butta dessus sans pouvoir avancer davantage.

– Shikamaru, qu’est-ce que tu fais ? s’exclama Sasuke.

– Je ne peux pas l’atteindre, quelque chose m’en empêche !

Sasuke jura et jeta un regard à Kiba. Celui-ci tentait vainement de défaire le lien de chakra qui lui brûlait la cheville.

– C’est inutile de résister, nul ne peut m’atteindre, déclara la jeune femme avec un sourire sadique figé sur les lèvres. Mon chakra me protège et attaque en même temps.

A ces mots, des fils de chakra attrapèrent les kunais de Sasuke. Avec une violence insoupçonnée, elle les jeta sur Shikamaru. Celui-ci, surpris et dérangé dans sa technique de l’ombre, recula maladroitement. Deux kunais s’enfoncèrent dans son bras gauche et un troisième dans son genou. Il tomba à terre en retenant un cri de douleur.

– Qui es-tu ? demanda Sasuke en fixant froidement leur adversaire.

Celle-ci se retourna vers lui. Elle semblait satisfaite de ses techniques et de l’impuissance de ses ennemis.

– Je suis Ichiko Kizuha, chef de l’Akatsuki ! déclara-t-elle, non sans une pointe d’arrogance et de fierté. Et maintenant que tes deux camarades sont à terre, il est temps d’en finir, Uchiwa !

Sasuke fronça les sourcils. Cette Ichiko semblait bien renseignée. Apparemment, elle avait déjà entendu parler du Sharingan mais cela ne suffisait pas pour l’impressionner. Sasuke voyait chacun des fils de son chakra fouetter l’air. Elle en avait étendu un pour faire barrière à l’ombre de Shikamaru. Quant à son bouclier, il s’agissait d’une immense maille qui bloquait les attaques.

– Nous allons voir lequel de nos chakra est le plus fort ! s’écria-t-il. Chidori !

Aussitôt, le piaillement de mille oiseaux retentit dans la salle. Un éclair bleu grésillant se forma dans la main de Sasuke. Il s’élança vers Ichiko. Celle-ci sourit et, aussitôt, lança l’un de ses fouets. Sasuke le vit s’enrouler autour de son poignet. Satisfait, il l’attrapa et, malgré la brûlure, le tira vers lui de toutes ses forces. La stupeur apparut sur le visage d’Ichiko. Elle se sentit emportée vers Sasuke tandis que celui-ci se précipitait sur elle, la main recouverte par la puissance du Chidori.

Sentant le danger approcher, Ichiko envoya d’autres fouets sur Sasuke. Celui-ci les vit venir et se baissa pour les éviter. L’un d’eux s’enroula autour de sa cheville et il sentit qu’il allait tomber. Alors, d’un geste sec, il envoya le Chidori dans le fil qu’il tenait toujours. Avec une puissance phénoménale, le chakra remonta vers Ichiko. La puissance du coup la projeta en arrière et elle alla percuter le mur du fond. Le choc fut violent et elle s’effondra sur le sol. Les liens qui enserraient Sasuke se brisèrent aussitôt.

Ce dernier observa la scène un instant. Cette fille avait été vraiment coriace. Il lui avait fallu tout son savoir pour en arriver à bout mais, finalement, il l’avait prise à son propre jeu. Son chakra avait remonté les fils jusqu’à leur source et avait frappé Ichiko de plein fouet. Satisfait, il s’avança vers elle.

Ichiko ne semblait pas le moins du monde inquiète. Pourtant, sa respiration était rauque et le sang coulait abondamment de ses poignets, là où elle formait ses fouets. D’un geste vif, Sasuke dégaina un kunai.

– Je suis désolé mais, si tu comptes faire revivre l’Akatsuki, je ne peux pas te laisser en vie. Tu es une criminelle de rang S, Ichiko.

Pour toute réponse, la ninja cracha sur sa jambe et Sasuke regarda le sang tacher sa tenue avec une profonde indifférence.

– J’en suis très honorée, répliqua-t-elle en tentant de respirer normalement.

Sasuke l’observa encore quelques secondes. Puis, sans l’ombre d’une hésitation, il acheva ses souffrances. Le kunai s’enfonça dans le cœur d’Ichiko. Celle-ci tressaillit le temps de quelques secondes puis, quand les soubresauts s’achevèrent, elle se figea et tomba, sans vie.

Sasuke se retourna et aperçut Kiba qui se relevait avec difficulté. Le chakra d’Ichiko lui avait entaillé la cheville, si bien qu’un filet rouge venait souiller sa peau, mais ce n’était rien comparé à Shikamaru dont le sang coulait abondamment de son bras et de sa jambe. Il était encore conscient mais semblait très affaibli. Kiba se précipita à ses côtés.

– Comment va-t-il ? demanda Sasuke en s’approchant à son tour.

– Ça va aller, répondit Kiba. Mais il ne peut pas voyager comme ça. Je suggère de retourner en ville et de nous y arrêter un ou deux jours pour pouvoir le soigner.

– Bonne idée. Ensuite, nous pourrons rentrer à Konoha et dire à Tsunade que notre mission a été un succès.

– Un succès ? répéta Kiba. Tu es sûr que c’était elle, le chef de l’Akatsuki ?

– Elle l’a dit elle-même, répondit Sasuke. Nous avons son identité, nous pourrons sans doute vérifier cela une fois rentrés. Et puis, comme tu l’as dit, Shikamaru est dans un sale état. On ne peut pas se permettre de traîner.

Il jeta un dernier coup d’œil au corps sans vie d’Ichiko. Cette vision ne lui faisait ni chaud ni froid.

– Elle avait du potentiel, cette petite, lâcha-t-il. Mais elle n’était pas à la hauteur du dernier chef. Dommage pour elle.

Kiba acquiesça. En effet, Ichiko avait réussi à les mettre en difficulté alors qu’elle était seule face à eux trois. Réaliser un tel exploit à un âge aussi jeune relevait du génie.

Finalement, avec l’aide de Sasuke, il souleva Shikamaru qui n’arrivait plus à marcher. Il était temps de quitter cet endroit. Ils remontèrent les escaliers en vitesse. Lorsqu’ils furent arrivés à la cascade, l’Uchiwa demanda une pause. Durant quelques secondes, il ferma les yeux et ne dit plus rien.

– C’est bon, la voie est libre, annonça-t-il.

– T’en es sûr ? demanda Kiba alors qu’Akamaru essayait de repérer une quelconque odeur inconnue.

– Celui qui arrivera à se dissimuler de moi, il n’est pas encore né ! assura Sasuke.

Kiba acquiesça. Depuis que Sasuke était revenu, il était beaucoup plus fort qu’auparavant. Finalement, il mit Shikamaru sur son dos et ils sortirent. Dehors, la pluie tombait à verse. Sasuke sourit de satisfaction. Au moins, ils ne laisseraient aucune trace.



*




La salle secrète derrière la cascade était vide depuis plusieurs minutes quand deux silhouettes y pénétrèrent. Elles semblaient méfiantes et jetaient des regards partout autour d’elle.

– Il s’est passé quelque chose, lâcha la première.

La femme qui venait de parler s’avança dans la lumière d’une bougie. Elle ne devait pas avoir plus de la quarantaine et ses yeux bruns ne cessaient de changer de direction, comme si elle pressentait un danger. Ses cheveux noirs encadraient un visage pâle, lui donnant l’apparence d’un fantôme.

– C’est bizarre qu’on n’ait pas retrouvé de corps avec les kunais, fit remarquer l’homme qui l’accompagnait. Quelqu’un est venu ?

– Oui, ou plutôt trois personnes sont venues, répondit-elle. Je sens encore leur chakra.

Ils continuèrent à examiner la pièce durant quelques instants. Soudain, les yeux bleus de l’homme se posèrent sur un corps contre le mur. Aussitôt, il s’élança, reconnaissant le cadavre.

– Merde ! Ichiko !

Il tomba à genoux auprès du corps sans vie et toucha le visage de la jeune femme, comme s’il ne comprenait pas ce qui se passait. Ses mains se mirent à trembler alors que son visage se décomposait peu à peu. Soudain, un cri de rage sortit de sa gorge. Il frappa le mur, espérant que cela pourrait calmer sa haine.

– Ichiko, non ! Ichiko réponds ! hurla-t-il en prenant la jeune femme dans ses bras.

Mais Ichiko ne répondait pas. Son corps demeurait inerte dans ses bras. L’homme leva les yeux. Il n’y avait aucune tristesse dans son regard. Seulement une haine noire, profonde et dévastatrice.

– Qui a fait ça ? demanda-t-il d’un ton enragé.

– Ils étaient trois, répondit la femme en approchant à son tour du corps. Mais celui qui l’a tuée pouvait utiliser le Sharingan.

– Un Uchiwa de Konoha, maugréa l’homme.

– Oui. Quant aux deux autres, l’un d’eux a utilisé son ombre. Le troisième était accompagné d’un chien. Si je ne me trompe pas, ils doivent venir respectivement des clans Nara et Inuzuka.

A ces mots, l’homme releva la tête en souriant. Pourtant, ses lèvres ne présentaient aucune joie. Son sourire était sadique, cruel et froid et une lueur de folie brillait dans ses yeux.

– Tes capacités de déduction m’étonneront toujours, Fuyuko, lâcha-t-il soudainement.

– Que fait-on ? répliqua la dénommée Fuyuko qui n’osait pas approcher du corps tant ses mains tremblaient.

L’homme se releva en serrant le poing. La réponse semblait lui paraître évidente.

– Ils vont payer, déclara-t-il en contenant sa rage. Ils vont payer pour avoir tué ma sœur ! Tous les trois et en particulier l’Uchiwa ! Ils verront ce qu’est la souffrance !

– Ils avaient un peu plus que la trentaine, ajouta soudainement Fuyuko.

Le sourire sadique s’agrandit légèrement sur le visage de l’homme. Il était déjà pris par la folie de la vengeance.

– Ce qui implique une petite famille. Ils vont souffrir, je te le promets Ichiko ! Je ne les laisserai pas impunis ! Ils verront ce qu’est la colère du chef de l’Akatsuki !

Alors que l’homme levait le poing au ciel, Fuyuko recula de quelques pas. Son chef était énervé, la suite promettait donc d’être intéressante. Alors qu’elle observait tour à tour l’homme et sa sœur, elle ne put s’empêcher de remarquer que la ressemblance était frappante entre les deux : les mêmes cheveux roux, la même forme du visage, la même impétuosité. Cependant, à présent, Ichiko était morte et Konoha allait trembler devant le véritable chef de l’Akatsuki.