Vous remarquerez que mes titres n'ont aucun rapport avec mes fics et sont superbement inutiles... :)
Allons, ne nous arrêtons pas à cela, et profitons!
Luce a dit: Vive les frites!
Temari se leva rapidement de sa chaise. Elle attendait là, dans le restaurant de l'hôtel avec Kiba et Shikamaru depuis au moins une heure. Elle se mordillait la lèvres alors que ses poings se refermaient sur eux-même. Elle avait déjà atteint les limites de sa patience. Peut-être que Sai aurait mieux fait de ne pas arriver, au final. Ou de les rejoindre plus que penaud à s'excuser incessamment. Mais non, fidèle à lui même, il marchait droit et calme.
-Putain mais t'étais où? Hurla Temari. -Comme vous, je cherchais des informations. -Arrête de mentir... Akamaru t'aurait trouvé si tu avais été dans le coin! Suivit Kiba qui jetait un regard noir à son associé.
Sai rendit son regard au jeune Inuzuka avant de regarder Shikamaru qui ne disait rien. Il était si intelligent, lui et son QI de deux cent. Aurait-il compris qu'il les trahissait?
-Arrêtez de crier, déclara le jeune Nara, Montons prendre une bonne douche. Je crois qu'on en a tous besoin. -Putain, répéta Temari en dévisageant Sai qui ne réagit pas.
Kiba siffla son chien qui dévala les marches en aboyant gaiment pour détendre son maître. Il monta l'escalier en sautant les marches quatre par quatre, grommelant bruyamment. Temari le suivit de près, pestant comme toujours, et répétant son insulte et bien d'autres. Shikamaru poussa Sai à passer devant lui, pour s'assurer qu'il monterait bien et tous rentrèrent dans leurs chambres respectives comme selon les ordres. Sai s'assit sur son lit face à la fenêtre. Il pensait au Lacet Rouge, et au plan qu'il avait à suivre. Danzou ne tolèrerait aucune erreur, il en était conscient. Alors, il songea à comment voler le parchemin aux autres. Il divaguait ainsi conjecturant sa future journée quand Shikamaru posa une main sur son épaule. Ce contact le fit sursauter, lui rappelant Renard Bleu et sa mise en garde.
-Désolé. Je voulais qu'on parle. -De? Interrogea Sai. -Fais pas l'innocent. Tu sais que tu me plais.
Sai arqua un sourcil. Cela l'étonnait vraiment. Non pas parce qu'il était gêné. Seulement parce qu'il s'agissait de Shikamaru Nara, le prodige doté d'un QI de deux cent au moins! Parce qu'il ne s'était jamais imaginé qu'un ninja comme lui puisse préférer les hommes. Alors il hésita avant de réagir. Répondre? Soupirer? Que devait-il faire? La question ne se posa pas trop longtemps. Shikamaru décida de prendre les initiatives. Il se pencha sur Sai et l'embrassa. C'était un baiser court, furtif même, mais intense. Et Sai ne réalisa pas. Sur l'instant, du moins. Car quelques secondes après, alors que Shikamaru espérait une réaction de sa part, Sai se sentit virer au rouge. C'était une sensation étrange, comme une bouffée de chaleur qu'il ne comprenait pas, qu'il ne connaissait pas. Il ne contrôla pas sa main qui vint cacher sa bouche et toucher ses lèvres.
-Je ne...
Ces mots se faufilaient sans prévenir. Panique. Lui, qui ne connaissait rien aux sentiments, pourquoi réagissait-il ainsi? Pourquoi réagissait-il? Lui à qui on avait appris à rester impassible.Pourquoi? Sai ne comprenait pas. Et ce sac de nœud dans sa tête se lisait dans son regard, dans ses gestes. Il fallait qu'il se calme. Et vite!
-Qu'en penses-tu?
Sai dévisagea Shikamaru. Comment ça, ce qu'il en pensait? C'était pas assez visible? En réalité, Sai était honteux, de ne pas avoir su rester impassible. Il avait honte de lui. Honte parce que ce baiser lui avait fait quelque chose. Alors la colère surgit.
-Va te faire! Cracha-t-il en se levant et en repoussant de loin le jeune Nara d'un revers de main.
Ce fut à cet instant-là qu'on frappa à la porte. Temari n'attendit aucune réponse et pénétra dans la chambre. Elle avait pris une douche, ses cheveux blonds étaient encore humides. Elle observa la scène et eut l'inévitable impression qu'une tension alourdissait l'atmosphère. Elle pensa que Shikamaru avait remonté les bretelles à Sai pour son retard et sa mauvaise foi. Alors, elle sourit. Sai sentit qu'il commençait réellement à apprécier Temari: elle le sauvait d'une fin non certaine. Elle lui permettait de s'échapper des mains de Shikamaru qui l'entouraient. Elle lui offrait une issue de secours. Et il la saisit: il s'évada en deux temps trois mouvements et disparut. Temari le regarda partir et prit soin de fermer la porte. Elle s'avança vers Shikamaru.
-Il avait l'air heureux, dis-moi. Tu lui as enfin fait comprendre que c'est toi le chef, n'est-ce pas?
Le double sens n'était pas voulu. Pourtant, le jeune Nara l'entendit explicitement. Il n'avait pas laissé le choix à Sai, et s'en voulait, finalement. Quel imbécile!
-Dis, je peux te parler?
Shikamaru restait absent, conscient de la demande de Temari mais il regardait ailleurs.Remarquant l'état dans lequel était son camarade, Temari préféra parler.
-Je t'aime, Shikamaru.
L'heureux élu eut enfin une réaction. Il fixa Temari, ses yeux grands comme des soucoupes. Oui, il était au courant. Pourtant, il ne s'attendait pas à une demande si brutale. Alors, il soupira longuement. Son esprit était de nouveau là, avec Temari. Il put prendre réellement conscience de la situation, et laisser échapper un significatif:
-Galère...
Temari fit la moue.
-Non, désolé. Je ne t'aime pas, tu es beaucoup trop expressive pour moi.
Temari baissa les yeux, comme un enfant qu'on venait de gronder. Elle avait pris cette réflexion de plein fouet, sans s'y attendre. Pourtant, elle ne demeura pas longtemps muette. Elle sourit de toutes ses dents, et s'essaya à une plaisanterie pour détendre l'ambiance qu'avait causé le refus de Shikamaru et dissiper le blanc.
-Alors il te faudrait quelqu'un comme Sai!
Elle rit de sa blague alors que Shikamaru restait imperturbable.
-Exactement.
Elle intercepta le regard de Shikamaru et comprit. Aucune farce, ni ironie. Shikamaru était magnifiquement sérieux. Elle s'effraya de la réalité à laquelle elle faisait face. Elle se décomposa littéralement devant son ami, répétant pour elle un nombre incalculable de « Quoi?». Shikamaru se leva et se dirigea vers la porte. En passant à côté d'elle, il s'excusa bassement:
-Désolé.
Et il disparut, laissant Temari seule avec ses questions incessantes.
*
Le soir était tombé sur Iwa no Kuni. Les lampions de la fête étaient allumés et coloraient les rues à l'habitude sombres du village. Musique, cris, rires: la joie était au rendez-vous. On retrouvait des ninjas, des habitants venus de loin, des enfants et des plus vieux. C'était une réunion de pays et de gaité. Kiba ne savait plus où donner de la tête. Son odorat l'aurait conduit partout, tant même les fumets étaient alléchants. Akamaru aboyait et sautillait autour de lui. Temari le suivait, plus distante. La révélation de Shikamaru la perturbait.
Depuis quand était-il... comme ça? Aimait-il vraiment les garçons? S'était-il passé quelque chose entre eux? Réellement. L'aimait-il? Lui avait-il dit? Avaient-ils été... plus loin? Dans ses interrogations, elle plantait ses ongles dans sa paume, se mordait les lèvres, et observait furtivement Shikamaru du coin de l'œil. Celui-ci s'intéressait aux différents stands de la fête, parlait avec les commerçants. Il semblait calme et apaisé, pourtant, son esprit restait confus: Sai n'avait pas réapparu depuis leur incident.
Sai, lui marchait. Pendant que tous s'amusaient, pensaient dans le bruit, dégustaient des mets sublimes, et se noyaient dans les rires et la musique,lui, grimpait vers la montagne dorée. Pas besoin de carte, ni d'être un fin stratège. Quiconque, au coucher du soleil, pouvait trouver la montagne dont lui avait parlé Renard Bleu: face aux rayons oranges, la roche devenaient or. Il s'était engagé sur un sentier en cailloux blanc qui semblait mener droit à elle. Et plus il avançait, plus le chemin sinueux lui paraissait étroit. Au loin, le serpent blanc s'engouffrait dans la montagne, ce qui rassura le brun. Sai pressa le pas; il devait être de retour au petit matin, pour ne pas paraître suspect: pas de temps à perdre! Une odeur vint lui emplir les narines au fur et à mesure qu'il se rapprochait. Mais ce ne fut que quand même la lumière de la lune avait disparue, masquée par la montagne, qu'il réalisa d'où cette odeur venait. Sang, cadavre, os. C'était un relent de mort qui s'emparait de son odorat, une horrible sensation d'enfer. Sai se boucha le nez et regarda autour de lui. S'entassaient des cadavres, des armes, des os, des bandeaux frontaux, des têtes coupées et des membres arrachés. Des tâches de sang décoraient les parois de la grotte. Quelque chose lui disait qu'avant être la tombe d'un parchemin très convoité, cette grotte avait été repère d'un ours, ou quelque chose du genre.
Trop concentré et perturbé par la puanteur, il n'entendit pas premièrement les gémissements et les cris d'agonie. Mais les hurlements l'obligèrent à lever la tête. Ils provenaient du fond de la grotte, ce vers quoi il s'avança. Dans l'obscurité, il put distinguer deux personnes qui se battaient. Des tintements de lames métalliques résonnaient et il interpréta le souffle court des deux hommes: leur bataille durait depuis un certain temps. Ils étaient au centre d'un grotte sphérique de pierre dont les bords étaient jonchés de cadavres. Sai s'approcha et contourna les deux hommes, qui, trop absorbés par leur affrontement, ne semblèrent pas le remarquer. Sai cherchait les bandeaux des deux hommes. Sur la cuisse de l'un, sur le front de l'autre. Kiri et Suna. Le ninja de Suna tomba au sol, et fut transpercé par le sabre du ninja de Kiri.
-Enfin...
Le vainqueur Kiri tombait à genoux devant son adversaire expirant: il se tenait le flanc, duquel coulait du sang. Il se releva difficilement et se dirigea vers le fond de la grotte. Un gros coffre était posé à même le sol. Un cadavre était posé dessus, la main serrée autour de la clé. Le ninja de Kiri se débarrassa des doigts; tourna la petite clé et ouvrit le gros coffre. Il en sortit le parchemin autour duquel se trouvait le ruban rouge. Aussi simplement que cela? Sai trouvait ça étrange. Tourner une clé, ouvrir le coffre, prendre le parchemin, en admettant qu'on ait tué tous ses ennemis. Trop facile! L'homme se retourna et accéléra le pas en direction de l'entrée. C'est alors qu'il leva les yeux: au dessus de l'arche au bout de laquelle on apercevait la lumière des étoiles, et tout autour de la sphère de pierre où ils étaient, était gravé un message.
-« Avec son possesseur, le parchemin doit rester, sinon dans le coffre, il saura retourner. », lut-il à voix haute. (Yoda-Sama! ;)
Le ninja posa son regard sur le précieux bien.
-Je ne te lâcherai pas... j'en ai trop chié pour t'abandonner maintenant.
L'homme paraissait réellement exténué. Peut-être s'était-il battu avec d'autres ninjas avant celui de Suna. Alors, Sai le laissa partir pour lui laisser espoir. Bientôt, un autre ninja qu'eux arriverait pour s'emparer du Lacet Rouge. Il se munit de son carnet de dessin et s'empressa de donner vie à quatre corbeaux et trois furets immatériels. Les sept animaux disparurent derrière l'homme. Sai replongea son carnet là où l'avait extirpé. Il fouilla son sac et trouva une craie. Il se tourna vers le mur rocheux et traça une silhouette. Il brisa plusieurs fois la pierre blanche mais l'animal était fait: une panthère grande comme lui au niveau du dos, qui se posa au sol, ses contours noirs et ombreux se faufilant autour de Sai. Il lui avait donné jour par simple prudence. Un ennemi pouvait s'être préparé au combat mieux que lui. Ce dernier releva la tête, parut satisfait et se rapprocha du coffre. Au loin, un cri retentit.
-Saloperie de piafs! Mais qu'est-ce que? Aie! Non, lâchez-moi! Mon œil! Aaah!
Sai attendit le silence pour se rendre compte qu'une lumière blanche illuminait la grotte: l'intérieur du coffre était éclairé. Le parchemin réapparut comme par enchantement dans la malle. Le couvercle se rabattit, la lumière disparut. Seul un grondement sourd provenant du mécanisme de la clé se faisait entendre. Sai tourna le petit objet en métal à son tour et saisit le Lacet Rouge. Il sortit rapidement de la montagne dorée, sa panthère et ses furets courant à ses côtés, ses corbeaux couvrant le ciel, ailes noires déployées. Le parchemin dans la main, il n'emprunta pas le sentier sinueux par lequel il pouvait croiser des ennemis. Il dévala la pente et ne se calma qu'une fois au cœur des rires et de la musique de la fête. Il fit évaporer ses créatures dans l'air et plongea le parchemin dans sa veste.
Se fondant parmi la foule, il se mit à la recherche de ses compagnons, ne pensant qu'à cette mission qu'il avait réussie haut la main.