Uchiha no Sensô


Fanfiction Naruto écrite par AlexIchi (Recueil de AlexIchi)
Publiée le 27/12/2013 sur The Way Of Naruto



Cela fait un long moment que je ne vous ai pas offert un chapitre. La fiction a été un peu en suspens pendant un long moment. Navré pour ceux qui attendaient la suite. La voici, elle est plutôt courte, mais je suis sûr qu'elle vous plaira ! Merci à ceux qui ont ajoutés cette fiction dans leurs favoris ! N'hésitez pas à commentez !

Bonne lecture !



Chapitre 33: La légende des Sept Epées



Le voyage dura toute une journée. Lorsque le soleil se leva sous les nuages et que les passagers se réveillèrent après une longue nuit inconfortable sur les cousins des compartiments de la nacelle, le percnoptère entama sa descente.
Naruto sentit l’oiseau gigantesque piquer du nez vers le sol tandis qu’il ne pouvait voir à l’extérieur qu’un immense tumulte de nuages. Les rayons du soleil percèrent enfin le manteau de cumulonimbus et le Jinchuriki de Kyûbi put enfin voir les terres qui s’étendaient sous ses yeux.

C’était un paysage sauvage avec des montagnes recouvertes de forêts touffues et de très rares plaines. Un immense tapis de verdures s’étendait aux alentours. Naruto crut qu’ils arriveraient directement dans un des grands villages shinobis mais il n’y avait aucun signe de vie aux alentours. Aucun village, aucune ville, aucune habitation ne se voyait à l’horizon. Et ils atterrirent au milieu de nulle part.

A l’intérieur de la nacelle, les shinobis s’activèrent et Naruto chercha du regard Tsunade afin qu’elle le renseigne sur leur position. Mais il ne voyait que des shinobis de Kiri, Kumo et Iwa qui ne lui accordèrent que des regards en biais tant ils étaient déjà fort affairés à préparer la suite du voyage. En face du blond, Konan observait, en silence, les ninjas passer devant eux. Elle jeta quelques coups d’œil à l’extérieur mais contrairement à Naruto, elle ne semblait nullement inquiétée sur le lieu où ils avaient atterri.

L’invocation passa entre les arbres et ses immenses ailes blanches balayèrent l’herbe de la clairière où il posa ses serres. Les shinobis sortirent de la nacelle attachée au dos mais on ordonna à Naruto et Konan de rester à l’intérieur. Cet ordre semblait s’adresser plus au blond qu’à la kunoichi d’Ame car Naruto fut le seul à exprimer un désaccord avec cette mesure émanant directement du Mizukage et de l’Hokage. Konan resta muette comme si elle comptait rester éternellement dans la nacelle.

Tsunade et Mei vinrent les chercher, une quinzaine de minutes après que l’oiseau eut atterrît.

-Où sommes-nous ?! s’indigna Naruto lorsqu’il vit la blonde entrer dans le compartiment où ils étaient retenus.

-Nous sommes en bordure de la frontière du Pays du Feu et du Pays de l’Herbe, répondit l’Hokage.

-Et qu’est-ce qu’on fait là ? demanda le blond en haussant les sourcils.

-Kusa est entrée en guerre contre l’Alliance, expliqua Mei. Nous devons rejoindre nos forces qui se préparent à porter un coup fatal au village de Kusa.

-Cet oiseau n’est pas un moyen de transport discret, rajouta Tsunade. Nous arrêtons de l’utiliser ici et nous rejoindrons les autres à pied.

-Alors qu’est-ce qu’on attend !? S’impatienta Naruto en se levant.

Il sortit de la nacelle en trombe et se laissa tomber sur l’herbe fraiche. Autour de lui, il y avait une quarantaine de shinobis. C’était principalement des jônins de Suna, Kiri, Kumo et Iwa d’un âge avancé, robustes et confiants. Étonnamment, il n’y avait aucun shinobi de Konoha hormis l’Hokage et deux membres de l’ANBU. Naruto reconnut Kitsuchi et sa fille Kurotsuchi, Chôjûrô et Aoki qui restaient dans leur coin avec les shinobis de Kiri. Plus loin, Atsui et Samui de Kumo avaient une discussion plutôt animée. Tsunade, Mei et Konan sortirent également de la nacelle et rejoignirent les autres.

Toki, l’invocation percnoptère picorait avec son bec jaune vif sous son aile et s’adressa aux deux kunoichis Kages lorsqu’elles descendirent du gigantesque volatile :

-Si vous n’avez plus besoin de moi, Hokage-sama, Mizukage-sama. Je vais prendre congé …

-Merci encore pour votre aide. Termina la Godaime Mizukage.

L’invocation inclina légèrement la tête et disparut dans un « plop » laissant derrière elle un nuage de fumée. Les deux Kages se tournèrent vers l’escouade de shinobis sous leurs ordres. Ils portaient des paquetages et des sacs de voyage, prêt pour un long périple pour rejoindre l’armée de l’Alliance.

-Nous avons examiné les environs, Hokage-sama. déclara Samui. L’endroit est sûr, nous pouvons nous mettre en route.
Tsunade fit un signe de tête à la blonde de Kumo et commença à parler :

- Nous devons escorter Naruto Uzumaki et la kunoichi d’Ame jusqu’au campement de l’Alliance. Leur protection est notre priorité et nous ne sommes pas en territoire allié ! Attendez-vous à tout ! Et surtout au pire !

Les shinobis s’organisèrent en unité de quatre pour se déplacer. Ces différents quatuors évolueraient en formation autour une unité centrale qui formait le centre décisionnel de l’escouade toute entière. Les autres unités gravitaient tout autour de ce groupe central à différentes distances pour évaluer les dangers et les ennemis qu’ils pourraient sur leur route.

L’équipe centrale était composée des deux Kages, du Jinchuriki, de la kunoichi d’Ame, des deux ANBUS et de quatre shinobis. La Godaime Mizukage avait choisi les deux épéistes de son village : Chôjûrô et Aoki. Tsunade avait choisi les deux autres shinobis. Elle avait pris la petite fille du Tsuchikage, Kurotsuchi ainsi qu’Atsui, frère de Samui sur recommandation de cette dernière qui ne voulait pas être dans la même unité que son exaspérant frère.

Les shinobis se mirent immédiatement en route. Certaines unités disposaient d’un ninja senseur qui tentait de détecter toute intrusion ennemi sur le chemin de l’escouade. Mei menait la troupe centrale épaulée par Aoki et Chôjûrô qui précédaient Naruto. Derrière le blond, Kurotsuchi et Atsui sécurisaient les arrières du Jinchuriki. En queue de file, Tsunade et Konan étaient protégés par les deux membres de l’ANBU qui fermaient la marche.

Naruto regarda aux alentours alors qu’il sautait d’arbre en arbre à travers l’épaisse forêt. Il apercevait les silhouettes des shinobis des autres unités qui filaient entre les troncs et les branches. Ils avaient établi un réel périmètre de sécurité pour le groupe du milieu. Ils étaient là pour le protéger et quiconque entrerait ou s’immiscerait dans cet espace serait abattu immédiatement par les escouades extérieures.

Il jeta un coup d’œil par-dessus son épaule et vit Konan encadrée par Tsunade et les deux ANBU. Après tout, elle était l’otage des Cinq Kages. Bien que Tsunade semblait faire confiance à la kunoichi d’Ame, les autres n’étaient pas de cet avis. Ils la regardaient avec des yeux soucieux pleins de suspicion et de mépris. Mais Konan restait indifférente aux autres. Elle ne détournait pas ses yeux de la voie qu’elle suivait bien qu’elle parcourait ce chemin en simple prisonnière. Naruto se demanda s’il n’était pas lui aussi une sorte de prisonnier.

-Eh ! Le Jinchuriki ! Perds pas l’allure !

C’était Kurotsuchi qui avait parlé. Elle dévisageait Naruto avec ses pupilles noires. Son esprit s’était laissé distraire et le blond avait ralenti sa course troublant le rythme de l’escouade. Naruto grinça des dents tant cette remarque l’avait déplu :

-Eh ! Si tu es là pour me protéger, tu pourrais au moins connaitre mon nom ! Naruto Uzumaki ! NA-RU-TO !!

-Je préfèrerais vite en finir avec cette soi-disant mission d’escorte! Pesta le kunoichi d’Iwa. Et un Jinchuriki reste un Jinchuriki …

Les narines de Naruto soufflèrent avec hargne. Il n’aimait vraiment pas le ton suffisant de la petite fille du Tsuchikage.

-Si tu étais un véritable Jinchuriki, c’est toi qui devrait nous protéger et non l’inverse ! poursuivit Kurotsuchi. Tu n’en as pas marre d’être un boulet !

-Et toi ? T’es qui pour me traiter de boulet ? Cracha Naruto en faisant face à la brune. Si tu cherches à m’énerver, t’as réussi !

-Tu crois que j’ai peur d’un morveux comme toi ?!

-Ouuuhhh. Dit Atsui à mi-voix. L’ambiance est chaude !

-Alors amène-toi ! On va régler ça ! s’écria Naruto.

-Assez !!!

Naruto et Kurotsuchi se turent comme deux enfants grondés après une grosse bêtise. Tsunade fusilla les deux shinobis du regard alors que l’attention du groupe se concentra sur le blond de Konoha et la brune d'Iwa.

-Je ne veux plus vous entendre. Nous n’avons pas de temps à perdre avec vos stupides chamailleries. Maintenez la formation !

Naruto et Kurotsuchi se jetèrent un dernier regard haineux et le Jinchuriki reprit sa place dans l’escouade et cette dernière poursuivit sa route entre les arbres en silence.

Ils continuèrent leur course jusqu’au coucher du soleil sans aucune halte. Ils s’arrêtèrent au pied d’un dévalement de pierre sous lequel s’écoulait un ruisseau. Ils purent enfin manger les provisions que les gens de l’Archipel de l’Etoile leur avaient données avant leur départ. Il y avait du porc, du bœuf, des œufs et assez de riz pour nourrir tous les shinobis de l’escouade. Ils ne le montraient pas mais cette halte était fortement espérée, ils étaient affamés et même les plus robustes souffraient de la fatigue. Ils organisèrent un petit campement avec des tours de garde et allumèrent quelques feux pour y faire cuire la viande.

Naruto se réfugia dans un coin avec un feu de camp qui réchauffait ses pieds. Il prit sa gamelle de riz avec des morceaux de bœuf et les dégusta avec appétit. Il vit deux personnes s’approcher lentement dans sa direction.

-Naruto-san. Pouvons-nous manger avec vous ? demanda timidement Chôjûrô suivi d’Aoki portant tout deux leurs gamelles de riz.

Le blond hocha la tête et avala sa bouchée.

-Tu es libre de t’installer où tu veux, dit Naruto. Qu’est-ce qui me permet de t’en empêcher ?

Le jeune épéiste fit semblant de ne pas avoir entendu et s’assit en face du blond.

-Il est timide et quoi que tu dises, cela ne changera pas, souffla Aoki en se plaçant entre les deux garçons.

Chôjûrô grommela quelques mots et baissa les yeux vers sa gamelle de riz qu’il mangea lentement et calmement.

-Franchement vous deux, vous êtes drôles. Ricana Naruto.

La kunoichi blonde écarquilla les yeux et son visage prit une teinte rouge. Chôjûrô releva la tête de sa gamelle vers le Jinchuriki.

-On fait partie des Sept Epéistes de Kiri ! S’énerva la kunoichi. Tu nous prends vraiment pour des rigolos ?

-Ben oui. Vous ressemblez pas à des tueurs sanguinaires comme Zabuza ou l’homme requin de l’Akatsuki. A côté, vous êtes des … rigolos …

Aoki avait la lèvre tremblante. Elle avait envie de laisser expulser sa rage mais cependant quelque chose l’en empêchait, et ce fut Chôjurô qui l’amena à réaliser :

-Il a marqué un point.

Aoki souffla longuement en signe de défaite et plongea son regard dans le riz blanc.

-Oui, on est des rigolos …

Devant les mines dépitées des deux épéistes, Naruto tenta de rattraper la situation.

-Mais après tout … vous êtes quand même plus sympas … et surtout moins sanguinaires …

-Heureusement que ces deux-là ne ressemblent pas aux épéistes d’autrefois, souffla une voix dans l’obscurité.

Le trio vit une silhouette élancée pénétrer dans la lumière, elle portait une robe bleue marine et ses cheveux auburn étaient à demi-éclairés par le feu de camp. On pouvait apercevoir sa pupille émeraude pétiller devant les jeunes shinobis.

-Mizukage-sama, dit Chôjûrô à mi-voix en rougissant.

Mei Terumi se rapprocha du brasier sous les regards interloqués des adolescents puis elle s’installa sur une pierre qui débordait de la paroi de la grotte.

-Les jours sombres de Kiri sont derrière nous et c’est la dissolution des Sept Epéistes de la Brume a marqué la fin de cette ère sanglante.

Naruto savait bien qu’il avait affaire au Godaime Mizukage. Elle était du même rang que Tsunade et le blond devait reconnaitre qu’elle ressemblait à la Princesse des Limaces de Konoha, en moins vieille, bien sûr. Il avait appris énormément de choses sur le village caché de Kiri durant son voyage au Pays des Vagues du temps de l’équipe 7 avec Kakashi, Sasuke et Sakura. Leur rencontre et leur affrontement avec Haku et Zabuza n’avaient en rien entamé sa curiosité sur ce mystérieux village. Il avait appris les méthodes drastiques de Kiri pour former des shinobis, ou plutôt de sombres machines à tuer comme Zabuza ainsi que l’Ordre des Sept Épéistes.

-J’aimerais savoir. Commença Naruto à l’attention de la jeune Mizukage.

Les shinobis de Kiri dévisagèrent le blond avec curiosité lorsqu’il croisa l’œil de jade de Mei Terumi.

-Vous avez dit que les Sabreurs de Kiri se sont séparés mais pourquoi, pour quelle raison ?

Mei pesa les paroles du Jinchuriki de Kyûbi et plongea son regard dans le feu.

-Ils ont tenté de renverser mon prédécesseur, Yagura, le Yondaime Mizukage. Leur plan échoua et ceux qui ne moururent pas durant la tentative quittèrent le village pour ne plus jamais y revenir.

-Et pourquoi voulaient-ils renverser le Mizukage ? Ils voulaient simplement prendre le pouvoir ? insista Naruto.

-Les Epéistes de la Brume et le village de Kiri sont intimement liés, expliqua Aoki. Le Shodaime Mizukage était le leader des Epéistes de son temps et il fonda le village en ralliant les autres clans grâce à l’appui des autres épéistes. Mais peu à peu, les Epéistes furent éloignés du pouvoir par les chefs des clans qui revinrent sur le devant de la scène. Donc je pense qu’ils voulaient simplement récupérer le pouvoir qu’on leur avait enlevé …

-C’est plus compliqué que ça n’y parait … répliqua doucement la Godaime Mizukage en ne quittant pas le brasier des yeux.
Mei Terumi semblait profondeur plongé dans ses pensées. Son seul œil visible semblait voir à travers les flammes orangées et jaunes des questions restées sans réponse qui la hantaient toujours même aujourd’hui. Le trio resta silencieux devant la transe de la Mizukage jusqu’à ce qu’elle revienne à elle et interpella la shinobi de Konoha :

-Naruto Uzumaki, connais-tu la légende des Sept Epées de la Brume ?

-Non, jamais entendu parler, répondit-il avec une moue à demi-désolée.

-Aoki, tu connais très bien cette histoire, tu l’adores, dit la Mizukage en souriant à la kunoichi, pourrais-tu la raconter à Naruto-kun ?

Les joues de la blonde s’empourprèrent.

-Mei-cha … Mizukage-sama, bégaya-t-elle. Je ne sais pas si …

-Aoki-chan sait bien raconter les histoires ! dit Chôjûrô d’un air candide.

-Elle adorait entendre ces contes et légendes quand elle était petite, ajouta Mei. Elle en réclamait tous les soirs.

-C’est vrai ? demanda Naruto en riant.

-Oui, elle ne pouvait s’endormir sans avoir …

-C’est bon ! Je vais la raconter, s’exclama Aoki rouge de honte et de colère.

Elle se racla la gorge et reprit son calme avant de commencer le récit qu’elle aimait écouter étant petite.

-C’était il y a fort longtemps, bien avant que le village de Kiri ne soit fondé et que les Cinq Grandes Nations ne soient créés. Le pays de l’Eau restait une terre de mystère pour les gens du continent et les luttes intestines entre les différents clans du pays mettaient la région à feu et à sang.

[i]Mais les îles qui gravitaient autour du Pays de l’Eau vivaient en paix loin des guerres et des rivalités. Le commerce florissait entre les poissonniers, les artisans, les pécheurs, les fermiers, les tanneurs et les gens des îles prospéraient.
Sur une petite île vivait un forgeron. Mais ce n’était pas qu’un simple forgeron. Bien que son âge était avancé, il était fort, robuste et vivait de son commerce depuis des dizaines d’années. Il s’était installé sur une île déserte avec sa femme pour y fonder une famille. Il avait trouvé un gigantesque gisement de riches minéraux et de pierres précieuses sur cet îlot et comptait l’exploiter pleinement pour son commerce. Il y trouva de l’or, de l’argent, de l’émeraude, du saphir, des rubis et des richesses qui des pierres qui dépassèrent l’imagination du commun des mortels. Il forgea des sabres, de nombreuses armes affutées, des armures impénétrables et des bijoux d’une splendeur jamais inégalés.[/i]

Pendant des années il forgea de merveilleux ouvrages que sa femme revendait à travers les îles du Pays de l’Eau. Il s’enrichit progressivement et gagna en notoriété, si bien que toutes les contrées alentour eurent connaissance de la grandeur du forgeron et de son œuvre.

De grands et nobles seigneurs accostèrent sur son île et lui firent des commandes d’armes, d’armures, de heaumes, de panoplies luxueuses pour leur fils ainsi que de ravissantes boucles d’oreille et de somptueux colliers pour leurs filles contre une part de leur fortune. Aux plus humbles et respectueux, le forgeron accepta leurs requêtes quant aux mauvais, aux vaniteux, il les renvoya sans tarder. Car il s’était fait de nombreux détracteurs, jaloux de son travail et de sa renommée. Ces derniers tentèrent de pénétrer dans sur son île afin d’y voler ses secrets.

Mais à chaque fois, le forgeron et ses fils parvinrent à les renvoyer au large car tout comme leur père, ils étaient forts et redoutables. Le forgeron avait bien un secret. Il savait manipuler le chakra, le modeler et le façonner afin de perfectionner tous ses ouvrages. Il avait appris la maitrise du chakra à ses fils afin qu’ils puissent poursuivre son œuvre bien longtemps après que son heure soit venue.

[i]Les années passèrent et le forgeron devint plus célèbre que jamais, si bien que par orgueil, il se vantait d’être le meilleur forgeron qui ait foulé la Terre. Et un soir, alors qu’il creusait dans les sombres tunnels et les profonds recoins de sa mine, il y découvrit un trésor caché : un immense bloc d’un minerai encore inconnu. Ce minéral avait une couleur noire, il était lisse et polie et surtout, il ne put creuser ou ébrécher cette mystérieuse pierre. Et pourtant, il parvenait seulement à entrevoir toutes les possibilités qu’il pouvait obtenir en exploitant cette fantastique découverte. Hilare et excité, il courut jusqu’à chez lui pour annoncer la nouvelle à sa famille qui s’empressa de l’aider à extraire cette merveille de la roche. Ils sortirent un bloc compact de douze tonnes de la mine et ils le cachèrent dans la forge en attendant que le forgeron se décide de se mettre à l’œuvre.
Ce dernier quitta en dernier la forge, fier de sa découverte et enthousiaste sur les futures créations qu’ils façonneraient avec cette pierre. Alors qu’il quittait et fermait à clef sa forge, il sentit une puissante ombre s’élever dans son dos et cacher la lumière de la lune.[/i]

C’était Fukami, le démon des profondeurs, une entité maléfique qui vivait dans les sombres abysses. Il avait entendu parler du forgeron et de son talent par les marins qui naviguaient sur l’océan et il s’était mis en tête d’aller observer cet extraordinaire artisan. Le destin voulut qu’il assiste à la découverte du mystérieux minerai par le forgeron et sa famille, alors qu’il se dissimulait dans les vagues. A partir de cet instant, il élabora une intrigue malsaine pour arriver à ses fins. Il se montra donc au forgeron avec toute sa prestance. Son manteau était semblable aux déferlantes de l’océan fait d’écumes et d’algues blanches et ses longs cheveux s’illuminaient comme les écailles des poissons à la lumière du soleil. Son corps était fait d’eau et elle vibrait à chacun de ses mouvements et ses yeux étaient d’un jaune vif.

Le forgeron n’en crut pas ses yeux lorsque le démon se présenta devant lui, tel un géant dont l’ombre parvenait à cacher la lumière de l’astre lunaire sur la petite île. Pour la première fois dans sa vie, il prit peur.

-Bonsoir à toi, forgeron ! Commença le démon avec sa voix caverneuse. Qu’est ce qui t’occupe à cette heure de la nuit ?

Le forgeron hésita à parler mais sa langue se délia alors que ses entrailles se nouèrent de peur devant la diabolique aura du démon. Il ne craignait pas les hommes, mais il savait qu’il y avait bien plus puissant dans ce monde.

-Rien, seigneur, dit-il. J’ai une longue journée de travail qui m’attend demain alors je devais nettoyer mes outils pour cette tâche.

-Cette tâche serait-elle liée à la pierre noire et polie que toi et ta famille avez extraits de la mine ?

Le forgeron vit les yeux jaunes de Fukami s’illuminer alors qu’il lorgnait sur la forge où le minerai était caché. Il sut que le démon en avait trop vu et qu’il avait surement quelques manigances qui lui donnèrent des frissons dans le dos.

-Je suis venu ici pour te faire une requête, poursuivit Fukami. Une entité de ma stature devrait avoir une panoplie digne des plus grands guerriers. Et celle-ci devrait être forgée par le meilleur forgeron. Utilise donc la pierre noire que tu as trouvée dans ta mine pour me façonner le plus beau heaume, le plus redoutable des katana, les épaulettes les plus solides et le plus impénétrable des plastrons. Voici ma requête.

Le forgeron vit le piège se refermer lentement sur lui.

-Et si je refuse ? demanda-t-il en bégayant.

Fukami laissa apercevoir ses dents fines et acérées alors qu’il sourit au vieux forgeron.

-Si tu refuses, je ferai disparaitre cette île de la carte et je t’emmènerai tout et les tiens dans les tréfonds où vous ne reverrez plus jamais la lumière du jour.

Le vieil homme sentit son cœur se serrer. Sa famille était la chose la plus précieuse à ses yeux et il ne se résolut pas à la perdre. Il accepta la requête du démon et scella ainsi son destin.

Fukami voulut que le travail soit accompli en quatre jours mais le forgeron supplia le démon de lui laisser quatre semaines pour accomplir sa lourde tâche. Le démon accorda cela au vieil homme. A la fin de chaque semaine, il reviendrait à la tombée de la nuit chercher une des pièces de son armure. Et si le forgeron n’accomplissait pas le travail dans les délais alors son île serait engloutie sous les eaux. Le démon disparut dans la mer et laissa le forgeron à son profond désespoir. Il décida de cacher la requête faite par le démon à sa famille et s’enferma dans sa forge pour se mettre au travail. Il donna à ses fils la tâche de rechercher d’autres traces de la pierre noire dans la mine mais cependant après six jours de recherche, ils ne trouvèrent aucun autre gisement du mystérieux minerai. Pendant ce temps, le vieil artisan s’affairait ardemment à forger les épaulettes du démon. Il fit fondre le minerai et le travailla jour et nuit pour enfin obtenir un résultat à la hauteur des espérances du démon.

Exténué, il se rendit sur la plage, une fois le premier délai écoulé et le démon apparut pour se saisir de la pièce d’armure. Il fut satisfait du résultat et s’enfonça dans les profondeurs satisfait de la tournure de son plan. Le forgeron se remit alors immédiatement au travail le jour suivant alors que ses fils retournèrent à la mine à la recherche d’autres gisements de la pierre noire.

Les semaines passèrent et le forgeron se tuait à la tâche alors que ses fils revenaient chaque jour bredouille de la mine. Ces derniers s’inquiétaient grandement de l’état de santé de leur père qui passait toutes ses journées enfermé dans son atelier. Finalement, le forgeron parvient à achever le heaume et le katana du démon qui put en disposer à chaque fin de semaine. Son heaume et ses épaulettes étaient sombres comme les abysses profonds sur lesquels ils régnaient. Sur son heaume rayonnait un gros rubis bien plus gros que ses yeux et son sabre gigantesque avait une lame aussi noire que l’âme du démon des tréfonds. Le troisième délai était arrivé à son terme et le forgeron avait gagné vingt ans en trois semaines. Il avait grandement maigri et son visage avait été ravagé par la fatigue et l’angoisse.

Lorsqu’il commença le plastron de Fukami, il fut forcé de constater que cette dernière tâche serait impossible à accomplir. Il lui restait trop peu de pierre noire pour pouvoir forger le plastron gigantesque du démon de l’eau. Mais il n’abandonnerait pas aussi facilement. Il fila à la mine et creusa, creusa, creusa durant des heures et des heures pour tenter de retrouver un autre gisement de pierre noire. Mais tout cela fut vain. Lorsque sa pioche se brisa et qu’il ne put plus creuser avec ces mains tant elles ruisselaient de sang, il prit son visage entre ses paumes et pleura. Ses sanglots se répercutèrent sur les parois de la caverne tant il se lamenta de son impuissance.

Alors qu’il pleurait toutes les larmes de son corps, ses sept fils le rejoignirent dans la mine, intrigués par les hurlements désespérés de leur père étendu seul dans le noir. Là devant ses enfants, il dévoila enfin le pacte qu’il avait passé avec le démon des profondeurs et ses fils comprirent enfin que ce qu’il devait endurer pendant les semaines précédentes. Mais le démon reviendrait dans sept jours et s’il n‘avait pas son plastron, il les tuerait tous sans exception. Ils n’avaient plus le choix. Ils devaient combattre le démon pour échapper à leur funeste sort ou abandonner et espérer la miséricorde de Fukami.

Soudain le vieux forgeron eut une idée, il fit part de son stratagème à ses fils dans la mine puis ils remontèrent à la surface pour retourner à la forge où ils se mirent tous au travail. Usant de tout son art et son talent, avec le peu de pierre noire qui lui restait, le forgeron façonna sept épées pour ses sept fils. Or ce n’était pas des lames ordinaires, il y déversa son chakra dans chacune d’elles et elles y gagnèrent des capacités étonnantes et redoutables. Le forgeron se vida totalement de son chakra et conféra à ses dernières créations le pouvoir de fendre le démon Fukami.

Ainsi lorsque la dernière semaine fut écoulée, le forgeron, abattu, et affaibli par son œuvre, se rendit sur la plage pour son dernier face à face avec le démon. Lorsque celui-ci émergea de l’eau, il fut fort contrarié de ne pas voir le plastron et se mit à tourmenter le pauvre forgeron amoindri par de tant de travail.

C’est à ce moment précis que les sept fils armés de leurs puissantes épées se jetèrent sur le démon. Pris sous le coup de la surprise, Fukami riposta avec son immense katana et s’en suivit une lutte sanglante. La mer se déchaina, d’obscurs nuages assombrirent le ciel et cachèrent la lune. Le vent souffla et la tempête déracina les arbres de l’île. Durant plus d’une heure, la petite île subit un véritable cataclysme alors que la lutte des sept frères et du démon de la mer devenait de plus intense, sauvage et apocalyptique.

Le forgeron reprit ses esprits alors que la bataille avait touché à sa fin. L’île avait été dévastée de part en part. Sa maison et sa forge étaient toute deux détruites et la mine s’était écroulée sous les tremblements de l’affrontement. Le démon gisait non loin de lui et la vie le quittait lentement alors que la lueur jaune de ses yeux commençait à disparaitre. Mais autour du gigantesque corps aqueux, gisaient également les corps de ses fils morts au combat contre un adversaire bien plus puissant qu’eux. Désespéré devant la ruine de sa famille et de son foyer, le forgeron fondit en larmes et se maudit d’avoir prétendu être le meilleur forgeron qui ait foulé ce sol. La fatalité lui avait fait payer son orgueil et sa vanité. Ses fils innocents vainquirent l’ennemi au prix de leur vie. Et tout ce qu’il restait était ces armes, ses dernières créations, forgées avec la pierre noire. Il s’agissait des derniers artefacts qu’il avait forgés ces dernières semaines. Le sabre et les épaulettes du démon avaient été brisés par les épées de ses fils tandis que son heaume reposait brisé aux côtés de son démoniaque possesseur. Le démon était aux portes de la mort lorsqu’il s’adressa une dernière fois au vieil homme :

-Pauvre fou que tu es, forgeron, dit-il. Qu’espérais-tu en te mesurant à moi ? Tu as perdu tout ce pourquoi toi et tes fils avez combattu. Quelle piètre fin !

-Maudit soit ces épées ! Et maudit sois-tu ! s’écria le forgeron en larmes. Tout cela n’a plus aucune importance, ma maison et ma famille ont failli ! Ecoute et accepte ma requête, seigneur des eaux ! Exerce ton pouvoir sur cette île et engloutis-là dans les profondeurs !!

Alors, avant de rendre son dernier souffle Fukami étendit ses bras et de puissantes vagues déferlèrent sur l’île et celle-ci s’enfonça profondément dans l’océan.

On n’entendit plus jamais parler du forgeron et du démon Fukami. Son île ne réapparut plus à la surface et son œuvre fut oubliée. Et pourtant, quelques temps après que le forgeron et son île disparurent dans les flots, à certains endroits du Pays de l’Eau, on vit s’échouer des épées sur le bord des plages. Les sabres forgés par le vieux forgeron avaient été ramenés du fond de l’océan. Ces lames furent ramassées par des individus qui portèrent le poids de leur créateur qui avait insufflé son chakra et une partie de son âme dans ces ultimes œuvres.

On raconte qu’un jour, maintes années après ces évènements, le porteur d’une des épées rêva de l’histoire du forgeron et du pacte funeste qu’il passa avec le démon. A son réveil, il entendit son sabre lui ordonner de retrouver les autres épées à travers le Pays de l’Eau.

Ainsi l’épéiste partit à l’aventure, sa quête fut longue et périlleuse mais il parvient à rassembler les sept épées et créa l’ordre des Sept Epéistes de la Brume. Cet ordre joua un grand rôle dans l’unification du pays et la fondation du village caché de Kiri.

-Cet épéiste, c’était le Shodaime Mizukage. Coupa Naruto.

-C’est cela, reprit Mei Terumi.

Après le récit d’Aoki, la tension retomba autour du feu. Naruto était toujours transporté dans l’histoire et Chôjûrô semblait dans le même état, presque endormi, rêvant de ce passé lointain.

-Ouah ! Souffla Naruto. C’est vrai qu’elle est belle cette histoire.

Il était déçu qu’elle se soit terminée si vite. On ne lui avait jamais raconté d’histoire, de contes ou de légendes lorsqu’il était petit. Enfant, avant de se coucher, il aimait trainer dans les rues à la recherche de bêtises ou de petits forfaits à commettre ou lorsqu’il était exténué, il aimait regarder les étoiles sur le toit de son appartement en pensant à une vie meilleure. Aujourd’hui, cela lui semblait si lointain.

Chôjûrô bailla longuement et se frotta les yeux en soulevant légèrement ses lunettes.

-Mon histoire était si soporifique que ça ? demanda Aoki en croisant le regard de son comparse.

-No … non, répondit-il en baillant longuement. Mais je me sens tout flapi …

-Pas moi, répliqua Naruto. Je crois que je pourrais écouter ces histoires toute la nuit. C’est bizarre, je ne connais pas tant de légendes ou d’histoires par rapport à Konoha et au Pays du Feu.

-Chaque village a ses mythes et ses légendes, termina Mei Terumi en se relevant. Mais pour l’instant, vous feriez mieux de dormir, nous avons encore une longue route demain.

La Mizukage se leva et laissa le trio autour du feu qui perdait en intensité. Chôjûrô fut le premier à s’enrouler dans sa couverture tandis qu’il ne restait plus que des braises fumantes entre eux. Naruto et Aoki firent de même. Cependant après quelques instants, le jeune épéiste à lunettes se mit à respirer calmement par le nez, preuve qu’il s’était endormi.

Naruto n’arrivait toujours pas à dormir, il avait toujours en tête l’histoire contée par Aoki et il voulait en entendre d’autres. Il pivota sur la droite et vit le dos d’Aoki , entourée d’une chaude couverture brune avec pour seul oreiller, sa tenue de pluie pressée en boule.

-Aoki … murmura le blond. Aoki …

La kunoichi de Kiri ne fit aucun geste alors que le Jinchuriki persévérait :
-Aoki … Aoki …

Après une minute d’essais qui ne donna aucun résultat, le blond s’accorda que la jeune femme s’était endormie. Naruto tira sa couverture sur lui et ferma les yeux, en essayant de vider son esprit alors qu’il était rempli de shinobis légendaires, de démons et de sabres extraordinaires.

TO BE CONTINUED



La suite arrive très bientôt ! Tout comme l'action qui va faire son grand retour !

La prochaine fois : Entrevue avec les Kages !

Vous savez, j'ai toujours cette addiction aux commentaires. C'est pas facile de décrocher ...