Le vent soufflait sur les feuilles des arbres entourant le village caché de Konoha. Une légère brise faisait virevolter les feuilles dans les airs avant de les faire atterrir lentement sur le sol. Sous un ciel bleu parsemé de fins nuages, Konoha prospérait comme toujours depuis des années.
Cependant les remparts du village étaient parcourus par des guetteurs qui surveillaient minutieusement les forêts alentours. Au pied des remparts, près des portes du village, des campements s’étaient installés. Des tentes et des abris grossièrement montés s’étaient rassemblés autour de braseros. Ces campements de fortune étaient composés de vieillards enroulés dans des couvertures trouées, de bandes d’enfants qui se chamaillaient entre les tentes ainsi que des familles brisés qui échappaient à la guerre.
Du haut des remparts, une kunoichi avec deux crocs rouges tatoués sur ces joues observait le campement avec ses yeux avertis. A côté d’elle se tenait un grand chien au pelage sombre. Les réfugiés du camp craignaient de lever le regard vers ces remparts pour croiser les yeux jeunes de la bête et ceux de sa maitresse. Celle-ci huma l’air bruyamment et se retourna. Un shinobi avec une paire de lunettes noires et des rouflaquettes atterrit à ses côtés.
-Pardonne-moi, Tsume-san. Je ne voulais pas te gêner dans durant ta garde.
Tsume eut un rictus et se détourna du shinobi pour poser de nouveau ses yeux vers le campement.
-Je sentais ton arrivée à des kilomètres, Shibi. Annonça l’Inuzuka. A vrai dire, l’odeur de tes insectes n’est pas un réel plaisir pour mon nez si délicat.
-Navré pour cela, dit-il en s’approchant du bord des remparts. Mais je ne pensais pas te trouver ici en pleine garde. Je pensais que tu serais chez toi à t’occuper de ta fille.
-Son père s’occupe d’elle, lâcha-t-elle sèchement. Je ne te savais pas si attentionné envers les autres, Shibi.
-Je sais toujours porter mon attention sur mes camarades, tu devrais le savoir, non ? demanda l’Aburame.
Tsume ne répondit pas. Ses yeux en fentes restaient concentrés sur les hommes et les femmes à leurs pieds. Shibi s’approcha du bord pour observer à son tour le campement.
-Quelque chose semble te préoccuper, fit remarquer l’Aburame.
-Ces gens, ils sont venus ici pour échapper à la guerre et à la famine et pourtant nous leurs fermons nos portes sur le simple fait qu’ils pourraient représenter une éventuelle menace. Mais lorsque je les regarde, je ne vois aucun espion, aucun criminel. Je vois seulement des personnes affamés, malades et faibles.
Un silence s’installa entre les deux shinobis. Kuromaru, le compagnon canin de Tsume se gratta derrière l’oreille et Shibi prit la parole :
-Nous vivons des temps troubles. Cette guerre a laissé des cicatrices incurables dans notre monde. Nous avons tous été victimes de cette guerre. Mais nous avons survécu pour que cela ne se reproduise plus. Ces personnes tout comme toi et moi aspirent à la paix. D’ailleurs, l’Hokage ne laissera pas mourir ces gens. Il a envoyé des escouades cherché la nourriture gardée dans les réserves de l’arrière-pays. Espérons qu’ils ramèneront suffisamment de nourriture pour tout le monde.
Un peu plus loin, Tsume aperçut un groupe de réfugiés qui s’affairait à creuser une tombe pour enterrer l’un des leurs qui avait surement succombé à la fièvre.
-Espérons que tu aies raison ….
Pendant ce temps devant les portes à moitié close de Konoha, s’étendaient de longues files de personnes qui attendaient de pouvoir passer le contrôle qui leur permettrait peut-être de rentrer dans Konoha. Les réfugiés avaient amenés tous leurs biens : bestiaux, nourriture, meubles, denrées précieuses. La file s’allongeait sous les meuglements des bœufs tirant les chariots et sous les cris des marmots pleurant. Aux portes, des shinobis tentaient de réguler cet afflux massif.
-Poussez pas ! s’écria l’un d’entre eux. Ou sinon personne ne rentrera !
Assis derrière une table, Homura Mitokado remit ses lunettes sur son nez alors qu’il examinait un homme affublé d’un baluchon et d’un sugegasa.*
-C’est votre première venue à Konoha ? demanda le shinobi aux cheveux grisonnants.
Aux côtés d’Homura, un Hyûga examinait l’individu de haut en bas avec ses Byakugans. Sentant le regard froid du shinobi, l’homme répondit grossièrement :
-C’était il y a plus de cinq ans. J’étais déjà venu vendre des bijoux et des bracelets que je fabriquais moi-même.
-Désolé mais nous n’acceptons pas les colporteurs à l’intérieur du village. Trancha Homura.
Avant que celui-ci ne réprimande ce refus, deux shinobis l’entourèrent et le colporteur comprit que l’entretien était terminé.
-Suivant ! Hurla un garde des portes.
Une femme d’âge mûr se présenta suivie d’une jeune fille portant un nourrisson dans un linceul.
-Je suis Madame Kago, commença-t-elle. Je vends des paniers dans une boutique non loin du manoir du Hokage. Je suis partie, il y a deux ans à la recherche de ma fille qui vivait dans un village proche de la frontière avec Kusa.
Homura accorda un regard à la jeune fille qui enserra le bébé dans ses bras.
-Où est le père de l’enfant ? Demanda-t-il.
La mère de l’enfant prit un air grave, et madame Kago répondit :
-Il a péri en défendant le village contre des pillards.
-Avez-vous conservez le laisser passez que l’on vous a remis lorsque vous avez quitté le village ?
Madame Kago prit un air surpris puis commença à fouiller sa sacoche.
-Celui-ci ? s’interrogea-t-elle en présentant un papier froissé au quinquagénaire.
Homura consulta le laisser passez et le remit à madame Kago en l’avertissant :
-Bon retour chez vous, madame Kago. Conservez ce papier et surtout restez dans l’enceinte du village.
-Merci ! dit-elle en s’esquivant avec sa fille vers la grande rue du village.
Le suivant fut un vieil homme accompagné d’un jeune garçon.
-D’où venez-vous ?
Le vieil homme se racla la gorge et répondit :
-Je … je viens d’un village du Pays de la Terre et après l’incendie de mon village, j’ai décidé de m’installer au Pays du Feu. J’étais maçon dans mon ancien village. Je ne suis peut-être plus aussi jeune mais je peux encore enseigner mon savoir à de jeunes apprentis. Je viens donc ici à Konoha pour mettre mon talent à votre disposition.
Derrière ses lunettes, les yeux d’Homura se plongèrent dans ceux du vieux maçon. L’Hyûga concentra son regard sur le vieil homme et le garçon qui l’accompagnait.
-Et le garçon ? Demanda Homura.
-C’est un petit que j’ai trouvé sur le bord d’une route, expliqua le maçon. Il n’a pas de parents pas de famille alors je l’ai pris avec moi.
Le garçon baissa les yeux devant Homura et ses joues se tinrent en rouge.
-Il ne parle pas beaucoup, ajouta le maçon amusé. Il est très timide.
Homura n’eut pas un rictus et déclara :
-Je suis désolé mais pour le moment nous n’acceptons aucun étranger d’au-delà nos frontières. Vous pouvez vous installer dans les campements autour du village en attendant que la situation au village se stabilise.
-Mais le petit. Coupa le vieil homme. Le petit peut rentrer, non ?
-Nous avons suffisamment d’orphelins dans nos murs. Dit Homura. Il est préférable pour l’enfant que vous restiez avec lui.
Le maçon afficha une grimace de déception puis s’éloigna en compagnie du garçon. Homura fit un signe aux veilleurs sur les remparts. Les deux shinobis sur les murs comprirent que le maçon et son jeune ami devait être surveillés.
Un peu plus loin dans la forêt, sur un des nombreuses routes qui menait au village de Konoha, un convoi de nourriture faisait route vers le village caché. Deux chariots remplis de riz, de blé et de nouilles suivies d’une demi-douzaine de bœufs formaient ce convoi escortés par des shinobis de la feuille.
L’escorte avait subi un contrôle à quelques kilomètres du village pour vérifier la cargaison et maintenant le convoi pouvait poursuivre sa route en espérant ne rencontrer aucun problème. Cependant ce voyage sans encombre ne semblait pas plaire à tout le monde.
-Aahh ! Je m’ennuie !!
Sur un des chariots, une tornade aux cheveux rouges venait de se lever brusquement et étira ses bras tout en baillant.
-Cette mission est de loin la plus ennuyeuse de toute ma vie.
-Je crois que tu exagères un peu, Kushina, plaisanta la kunoichi aux longs cheveux bruns à ces côtés.
Au milieu des caisses, des tonneaux et des sacs remplis de nourriture, les deux kunoichis se reposaient après une longue mission. L’une des deux avait des cheveux rouges sombres attachés en une longue queue de cheval ainsi que deux mèches qui descendaient de chaque côté de son visage. Sous les mèches, brillait le bandeau frontal de Konoha. Elle portait une veste de shinobi sur une simple tunique blanche à manches courtes et un short avec de longs collants noirs.
La kunoichi brune portait la veste kaki classique des ninjas de Konoha avec un tee-shirt noir et un corsaire sombre.
-Durant la guerre, je n’avais pas le droit de sortir du village et maintenant qu’elle est finie, je pars sur une mission aussi longue qu’ennuyeuse. Se plaignit la femme aux cheveux rouges.
-Tu sais, commença la brune, je crois que je préfère ces missions tranquilles aux missions à risques.
-Je ne te comprends pas Mikoto, soupira Kushina en s’adossant à un sac de riz. Je donnerais tout ce que j’ai pour avoir quelque chose à dérouiller.
-Amener ce convoi de nourriture est important pour le village. Expliqua Mikoto. Bien plus important que tu pourrais le penser.
-Je le sais, soupira de nouveau Kushina. Je le sais très bien.
Mikoto s’appuya contre la rambarde du chariot et plongea ses yeux sombres dans les yeux bleus azur de Kushina.
-Lorsque tu auras des enfants, je suis sûr que même l’indomptable Kushina saura apprécier les missions tranquilles, déclara-t-elle dans un sourire.
A la surprise de la jeune Uchiwa, les joues de l’Uzumaki se tinrent en rouge.
-Tu ne m’avais pas dit que toi et Minato essayiez d’avoir un enfant ?
-C’était le cas mais la guerre est passé par là. Expliqua la rousse. Avec lui sur le front et moi enfermée dans Konoha, nous n’avons pas pu en reparler. Et je crois que cela va être tout aussi compliqué maintenant.
-Cela viendra. Rassura d’une voix douce Mikoto. La guerre est derrière nous, il est temps de nous consacré à notre famille.
Un sourire malicieux apparut sur le visage de Kushina.
-Et ton petit Itachi ? Tu l’as laissé tout seul ou c’est Fugaku qui s’occupe de son chérubin ?
-A vrai dire, Fugaku a de nombreuses choses à faire au département de police, c’est surement son grand-père qui s’occupe de lui.
-Il ne va pas tarder à entrer à l’Académie ? S’interrogea la rouquine.
-Oui, son grand-père et son oncle disent qu’il est très doué pour son âge.
-Hé hé ! Nos enfants seront des génies, Mikoto. Ricana Kushina avec un air mesquin. Ils deviendront Genin à cinq ans, Chunin à huit ans et Jonin à dix ans et ils se battront tous deux pour le poste d’Hokage !
-Ne dis pas de choses pareilles, déclara l’Uchiwa gênée. D’ailleurs, les génies de cet acabit ne courent pas les rues.
-Pourtant, la troisième guerre a donné naissance à un nouveau héros. Riposta Kushina avec un sourire. Il est jeune et redoutable et, en plus, c’est un élève de Minato.
Mikoto prit un air grave que Kushina remarqua immédiatement.
-Que se passe-t-il ? S’inquiéta l’Uzumaki.
-Tu parles du fils du Croc Blanc. Disons cela me rappelle la mort de mon neveu.
Kushina comprit la gêne de son amie.
-Il était également un élève de Minato, ajouta la rousse. Il m’a raconté les tourments qu’ont dû traverser ces enfants. Obito est mort vaillamment pour protéger ses coéquipiers et …
-Non, coupa Mikoto calmement, ce n’est pas ce que je voulais dire. La mort d’Obito fut bien plus que la perte d’un membre de notre clan. Par sa mort d’Obito, le clan Uchiwa s’est senti dépossédé.
-Dépossédé ? Questionna Kushina intriguée. Dépossédé de quoi ?
-Dépossédé du Sharingan gauche d’Obito Uchiwa que celui-ci a cédé avant sa mort. Les membres du clan ne voient pas d’un bon œil que leur attribut génétique soit partagé avec des shinobis de basse naissance comme ….
-Kakashi Hatake !
Le jeune jônin sortit de sa somnolence, il était toujours adossé au tronc d’un arbre, assis sur l’une de ses plus hautes branches. Il regarda autour de lui, il était au village, il était rentré ce matin après avoir escorté un convoi de nourriture pendant toute la nuit. A son retour, il était allé se recueillir sur la stèle des shinobis disparus. Puis exténué par sa mission, il s’était posé au grand air sur la branche d’un arbre et s’était endormi.
-Kakashi !!
Il baissa les yeux et vit une jeune fille aux cheveux châtains avec deux marques violettes sur ses joues qui lui faisait de grands signes avec ses bras. Le jeune Hatake se laissa tomber de l’arbre et atterrit aux pieds de la femme.
-Tu es finalement rentré ! Lâcha Rin.
-Oui, je pensais que cette mission ne finirait jamais. Dit-il.
Rin était plus grande que lui. La puberté l’avait fait pousser en un rien de temps. Elle le dépassait de quelques centimètres et cela amusait la jeune fille de voir le puissant Kakashi Hatake lever le regard vers elle. Kakashi était totalement indifférent à ce changement.
Kakashi bailla sous son masque et Rin pouffa silencieusement.
-Tu n’as pas beaucoup dormi on dirait.
-Non, nous avons dû voyager de nuit mais j’ai vu pire.
-Tu as besoin de repos, insista Rin. Tu es peut-être jônin mais tu n’es pas encore un adulte.
-Peuh, pesta le garçon.
Un silence s’installa entre les deux shinobis.
-Qu’est-ce que tu faisais dans ce coin du village ? demanda Kakashi.
-Je suis allé à la stèle et j’ai déposé une offrande pour Obito. Est-ce que tu as vu le Maitre dernièrement ?
-Je crois qu’il est parti il y a deux jours, expliqua Kakashi en s’étirant. On n’a pas voulu me dire en quoi consistait sa mission.
-Connaissant le maitre, sa mission doit être très importante.
-Sans doute.
Les deux compagnons d’armes baissèrent les yeux et le silence reprit.
-Je dois aller déposer quelque chose à l’hôpital, dit-elle. Tu voudrais bien m’accompagner ? demanda timidement Rin.
-Pourquoi pas, répondit le jônin derrière son masque.
Peu de temps après, le convoi de Kushina et Mikoto arriva aux portes du village de Konoha. Les shinobis repoussèrent la file d’attente des réfugiés pour laisser passer le convoi de nourriture. Le leader de l’escorte shinobi était Kôzô Umino, un chunin de moyenne stature avec de petits yeux et des fines moustaches sous un nez aquilin. Il se présenta devant Homura Mitokado.
-Nous sommes l’équipe de ravitaillement douze, annonça Kôzô.
-On nous avait prévenus de votre arrivée, expliqua Homura. Avez-vous eu des ennuis durant le trajet ?
-Nous avons voyagé de nuit et nous nous sommes relayés à la garde du convoi. Nous n’avons rencontré aucun problème pendant le trajet.
-Bien, faites entrer le convoi dans le village, ordonna Homura en remettant ses lunettes sur son nez. Un autre groupe s’occupera de stocker les ressources. Votre unité peut disposer.
Une fois le convoi de nourriture en sécurité entre les murs du village des feuilles, les ninjas commencèrent à se disperser.
-Wahoou ! Enfin ! La mission est finie ! S’écria Kushina en étirant ses membres engourdis.
-Qu’est-ce que tu comptes faire, maintenant ? demanda Mikoto.
-Oh je ne sais pas, répondit l’Uzumaki en plaçant ses mains derrière sa tête avec un air pensif. Minato n’est pas encore rentré, et j’ai encore oublié de faire les courses pour la bouffe. Donc comme d’habitude, je vais finir dans un restaurant du village !
Kushina fit un clin d’œil à son amie tandis que Mikoto se racla la gorge.
-Pourquoi ne pas venir déjeuner au domaine ? Proposa la brune. Tu es la bienvenue. Tu n’es jamais venu chez moi si je me rappelle bien. En plus, tu pourras voir Itachi, il a grandi depuis que tu l’as vu pour la dernière fois.
-Puisque c’est aussi gentiment demandé, j’accepte ! Lâcha Kushina avec un sourire.
Les deux kunoichis s’éloignèrent des portes du village pour se diriger vers le domaine Uchiwa, où résidait le chef du fameux clan. Après quelques minutes de marche, elles arrivèrent dans un endroit reculé du village. La végétation était beaucoup plus présente que dans le centre du village. Des bosquets d’arbres et des arbustes s’étalaient le long du chemin et Kushina pouvait entendre les oiseaux chantonner et les créatures grouiller dans les buissons. Les kunoichis longèrent un mur sur lequel était gravé dans la pierre l’éventail des Uchiwa.
Les grandes portes en bois du domaine impressionnèrent l’Uzumaki. Mikoto poussa les lourdes portes sans difficulté et Kushina se glissa à sa suite. Un fin gravier blanc recouvrait la cour du domaine et dans un coin, un arbre solitaire surplombait un petit étang entouré d’un tapis de verdure. Le domaine Uchiwa était une bâtisse très traditionnelle sur un seul étage. Les bases de la bâtisse étaient en pierre tandis que sa structure était en bois. Mikoto et Kushina traversèrent la cour puis grimpèrent les quelques marches qui menaient à la porte d’entrée.
Alors qu’elles enlevaient leurs sandales de kunoichi, Kushina crut entendre des bruits provenir des jardins.
-Bien joué ! Mais fais attention à ta position.
-D’a… d’accord.
Mikoto invita Kushina à entrer et la rousse pénétra timidement dans la bâtisse ancestrale du chef du clan Uchiwa.
-Je crois qu’ils sont tous dans les jardins, fit remarquer Mikoto. Suis-moi.
-Je te lâche pas d’une semelle, je suis sûr que je serais capable de me perdre ici.
Les kunoichis traversèrent un corridor avant de déboucher sur un couloir ouvert sur les jardins. Un homme aux cheveux noirs-gris était assis sur le parquet en tailleur dans une longue tunique sombre. Une barbe brune couvrait en partie ses joues et son menton tandis qu’une épaisse moustache la rejoignait. Il fumait une longue pipe en bois et regardait avec amusement ce qui se déroulait dans le jardin.
Un peu plus loin, deux enfants se battaient sous l’œil aiguisé d’une jeune femme aux cheveux courts noirs. Les coups que s’échangeaient les petits étaient maladroits mais leurs esquives et leurs parades étaient assurées pour de jeunes enfants. Mikoto et Kushina s’approchèrent de l’homme à la pipe et celui remarqua leur arrivée.
-Oh Mikoto-chan ! Tu es rentré ? demanda-t-il en se levant. Comment s’est passé ta mission ?
-Très bien, Kagami-san. Tout s’est bien passé, sans encombres. Et de votre côté ? Comment va Itachi ?
Kagami montra les deux jeunes gens avec sa pipe. L’un des deux garçons avait bien les cheveux raides d’Itachi alors que l’autre avait des cheveux sombres bouclés.
-Mais vous les laissez se battre ? S’étonna Mikoto. A leur âge, on devrait simplement les initier aux lancers de Kunaï ou de Shurikens. Ils ne sont même pas entrés à l’Académie.
-Ils ont insisté pour qu’on les entraine à se battre au corps à corps et à esquiver des coups. Répondit son beau-père. Rassures-toi, ils font ça depuis deux jours et ils sont résistants pour leur âge. Ils sont très déterminés pour leur entrainement et c’est Kitsui qui les supervise. Il n’y aura pas de débordement.
Mikoto regarda Itachi contrer un coup de poing de l’autre garçon avec son bras frêle. La jeune Kitsui s’écria sévèrement :
-Tu aurais pu facilement esquiver cette attaque !
-Par…pardon, répondit Itachi de sa petite voix.
Mikoto questionna Kagami d’un air inquiet alors que Kushina regardait les petits Uchiwa d’un air intéressé.
-Mais pourquoi cet engouement soudain pour l’entrainement ?
Kagami sourit alors qu’il expirait de la fumée.
-Leurs yeux se sont éveillés.
-A leur âge ? Tous les deux ? demanda Mikoto.
-Etonnant, n’est-ce pas ? Shisui et Itachi ont un bel avenir devant eux. La génération suivante est assurée.
Kushina remarqua la grimace de Mikoto.
-Ne les poussez pas trop, je vous en prie. Dit-elle.
-Ces enfants connaissent leurs limites, répondit Kagami. Et Kitsui n’est pas facile à supporter comme instructrice, elle les épuisera vite.
De loin, ils pouvaient entendre la jeune Uchiwa critiquer ses jeunes apprentis :
-Trop mou ! Des mouvements directs !
Puis Kagami remarqua finalement la kunoichi rousse qui accompagnait sa belle-fille.
-Je ne crois pas connaitre ton amie, Mikoto. Déclara-t-il amusé.
Mikoto sortit de ses pensées inquiètes pour son fils pour présenter son invitée.
-Pardonnez-moi, je vous présente Kushina Uzumaki, dit-elle en s’écartant pour laisser la rousse s’avancer.
-Enchantée de vous rencontrer, balbutia Kushina maladroitement en s’inclinant.
-C’est un plaisir réciproque. Répondit le chef des Uchiwa en portant sa pipe à sa bouche. Vous êtes la jeune fille d’Uzu no Kuni.
-Oui … oui, c’est cela.
-J’ai connu de nombreux shinobis du Pays des Tourbillons. C’était tous des gens valeureux et talentueux. Je suis sûr que vous n’échappez pas à la règle.
La rousse sentit le rouge lui monter aux joues.
-Hé hé ! Arrêtez de me flatter, répliqua Kushina en se grattant la tête, gênée.
Kagami ricana dans sa barbe tandis que Mikoto soupira. Son beau-père trouvait toujours les bons mots pour parler aux femmes. Fugaku n’avait pas hérité de ce talent à la différence de Kesshino.
-Maman !
Mikoto et Kushina tournèrent la tête pour voir Itachi accourir vers la bâtisse, suivi par le petit Shisui et la sévère Kitsui.
-Maman ! Tu es rentrée ! s’écria le gamin en enlaçant les jambes de sa mère avec amour.
La brune caressa gentiment les cheveux de son fils sous l’œil attentif de Kushina. Cette dernière s’imaginait très bien être accueilli par un petit être aux cheveux rouges ou blonds lorsqu’elle rentrerait de mission et qui la couvrirait d’amour.
Mikoto se mit à la hauteur de son fils et l’étreignit tendrement.
-Est-ce que tu as été sage pendant mon absence ?
-Evidemment, répondit le brun d’un air naturel.
Itachi aperçut par-dessus l’épaule de sa mère la chevelure rouge de Kushina.
-Vous êtes qui ? S’interrogea-t-il naïvement.
-C’est une amie de Maman, répondit Mikoto. Elle s’appelle Kushina.
La rousse s’agenouilla pour que ses yeux bleus soient au même niveau que les pupilles sombres du brun.
-La dernière fois que je t’ai vu, tu n’étais encore qu’un bébé. Lui fit remarquer Kushina. Pas étonnant que tu ne te souviennes pas de moi.
Itachi continua à observer l’Uzumaki avec curiosité.
-Qu’est-ce qu’il y a, Itachi ? demanda sa mère devant son grand intérêt pour la rousse.
-Je n’ai jamais vu quelqu’un avec des cheveux rouges. Lâcha Itachi. C’est bizarre ….
Kushina sentit la colère monter en elle. Elle détestait qu’on critique ses cheveux et surtout leur couleur.
-Espèce de … ! S’écria-t-elle en levant le poing.
-Mais j’adore le rouge, c’est la plus belle des couleurs. Déclara Itachi.
-… Petit amour ! Termina Kushina avec une moue affectueuse et en tapotant gentiment la tête du jeune Uchiwa.
-Evidemment que le rouge est la plus belle des couleurs ! s’écria Shisui qui était resté silencieux jusque-là. Le rouge, c’est la couleur de nos Sharingans ! La couleur des Uchiwa !
-Trop d’accord ! clama Itachi en rejoignant Shisui.
-Si jeune et pourtant tellement d’orgueil. Répliqua sèchement Kitsui en observant les deux garçons frapper leurs poings.
Des gargouillements se firent entendre et Itachi et Shisui se regardèrent tous les deux. Kagami éclata de rire et annonça :
-Les Uchiwa aussi ont besoin de manger. Shisui, veux-tu manger avec nous ?
Shisui attendit un peu avant de répondre.
-Ma mère est peut-être rentrée. Dit-il. Je devrais aller voir si elle a fini sa mission.
-Je l’ai croisé à l’avant-poste, expliqua Mikoto. Elle sera encore absente pendant deux jours.
Tous purent apercevoir le visage toujours enjoué de Shisui s’effacer pour laisser placer à un masque de tristesse.
-Je vais pas m’incruster, déclara-t-il. Je vais rentrer, j’ai déjà passé trop de temps chez vous.
-Reste ici, répliqua sèchement Kitsui en agrippant le col de Shisui. Tu manges ici, j’ai fait suffisamment de nourriture pour six.
-Mer... merci ! Balbutia Shisui avec son plus beau sourire.
Itachi et Shisui retournèrent dans le jardin pour jouer. Kagami se tourna vers Kushina.
-Vous vous joignez à nous ?
-Evidemment je suis là pour ça ! Lâcha l’Uzumaki.
-Bien qu’elle ne le parait pas comme ça, commença le chef de clan. Kitsui est une excellente cuisinière. Derrière cette façade dure et sévère, se cache une jeune femme délicieuse. D’ailleurs, c’est pour cela que je l’ai choisie pour être mon assistante. Et je …
-Venez avec moi, ordonna l’intéressée en tirant l’oreille de Kagami. J’ai besoin d’aide pour la cuisine et comme ça on évitera que vous racontiez des conneries à tout le monde. De plus, éteignez-moi cette pipe. Vous fumez beaucoup trop.
Une fois que Kagami disparut derrière une porte coulissante avec Kitsui, les deux kunoichi s’assirent sur le parquet pour observer Itachi et Shisui se poursuivre à travers les branches des arbres au fond du jardin.
Rin et Kakashi s’arrêtèrent devant un restaurant de bentôs fermé, quasiment abandonné.
-Je pensais qu’il était revenu, se plaignit Rin. Le propriétaire de cet établissement fait les meilleurs bentôs du pays.
-Il est parti depuis combien de temps ? demanda Kakashi.
- Je ne l’ai pas revu depuis le début de la guerre.
-Il reviendra surement mais maintenant on ne sait toujours pas où manger.
Rin se frotta le menton tout en réfléchissant. Kakashi s’adossa à un mur et ferma les yeux pour somnoler quelques instants. Soudain, il entendit un cri au loin :
-KA KA SHI !!!
Une tornade verte déboula devant Rin et Kakashi. Habillé d’une combinaison moulante verte, le nouveau venu avait une coupe au bol sombre, des gros sourcils et un sourire immaculé.
-Je te retrouve mon rival ! s’exclama Gai. Le destin nous rassemble de nouveau ! Nous sommes deux forces de la nature. Des aimants qui s’attirent continuellement et qui s’entrechoquent avec fracas. Il est donc normal que nos affrontements soient titanesques ! Mais aujourd’hui, tous attendent de savoir lequel d’entre nous l’emportera sur l’autre ! La bête de Jade ou le Shinobi au Sharingan ?! C’est ce que nous allons décider maintenant ! Viens te battre, Kakashi Hatake !!
-Non.
-Mais pourquoi !? Se lamenta Gai.
-La flemme, répondit simplement Kakashi.
L’apparition soudaine de Gai avait perturbé les réflexions de Rin. La kunoichi se replongea dans ses souvenirs pour trouver un endroit agréable où déjeuner mais d’autres personnes vinrent troubler ses pensées.
-Qu’est ce qui te prend à hurler comme ça, Gai ? S’énerva une jeune fille aux cheveux noirs et ondulés.
-Arrête de t’égosiller, il ne changera jamais. Répliqua un garçon aux cheveux sombres. Ce qui lui rentre par une oreille ressort par l’autre.
La jeune fille avait un gilet épais bleu aux longues manches sur un short noir. Elle faisait la même taille que Kakashi alors que l’autre garçon avait une tête de plus qu’elle et des cheveux raides en pétards. Celui-ci avait un gilet de chunin, un pantalon ample et un tee-shirt noir. Il était de la même taille que Rin et dominait Gai de quelques centimètres. Elle avait des yeux rouges vifs et lui des yeux marrons clair. La feuille de Konoha trônait sur leurs bandeaux frontaux.
-Ouep, on est rentrés et exténués. Répondit Asuma.
-Exténués ? Demanda Rin.
-Gai a insisté pour que toute notre unité ne prenne aucune pause pendant le retour au village, expliqua Kurenai.
-C’est une épreuve que nous avons traversé ensemble, s’exclama Gai en passant ses bras autour des épaules de Kurenai et d’Asuma. Cela a resserré nos liens d’équipe ! Des liens de franc-camaraderie que rien ne pourra briser !
-Donc au final, on n’a pas dormi de la nuit. Soupira la kunoichi aux yeux rouges. Donnez-moi un lit et je m’écroule !
-Tu es bien vite fatiguée, Kurenai. Répliqua Kakashi.
La kunoichi remarqua le ton méprisant du jeune Hatake.
-Qu’est-ce que ça veut dire ? demanda-t-elle en fusillant du regard Kakashi.
-Je dis simplement que pour quelqu’un qui aspire à devenir Jônin, commença le gamin au masque, tu n’as peut-être pas la carrure, tu te fatigues très rapidement. Tu devrais te limiter au rang de Chunin avec des missions simples et sûres. Peut-être que Jônin ce serait trop dur pour toi ….
Kurenai bouillait intérieurement. Les trois autres pouvaient le voir parfaitement avec les lèvres pincés de la brune et ses yeux qui lançaient des éclairs en direction de Kakashi.
-Arrête avec ton numéro ! Explosa la kunoichi du clan Yuhi. Tu te crois supérieur par ce que tu as simplement un rang au-dessus de nous ? Ou parce que tu es un génie qui est devenu Jônin à l’âge de 13 ans ? Si tu veux prouver que tu es le plus fort, alors bats-toi avec moi et on verra qui est le plus fort.
Kakashi regarda Kurenai avec dédain. Elle semblait déterminée suite à la pique de l’Hatake. Peut-être qu’elle a ce qu’il faut pour être Jônin, pensa Kakashi. Rin et Asuma voulaient à tout prix éviter d’être mélé à cette affaire. Gai, quant à lui, était médusé devant la scène.
-Mais Kurenai ! s’écria-t-il. Tu ne peux pas lancer des défis comme ça à Kakashi ! C’est mon rival ! Pas le tien !
-Ta gueule ! Lâcha la brune. Alors Kakashi, est-ce que tu acceptes ?
Le jeune garçon au Sharingan regarda les poings de la jeune fille se serrer puis il baissa les yeux en soupirant à travers son masque.
-Je n’ai pas de temps à accorder. Ni à toi, ni à Gai.
-Dis plutôt que tu n’es pas sûr de l’emporter ! Insista Kurenai tout en affichant un sourire de victoire.
Asuma fit un signe à Kakashi dans le dos de sa coéquipière pour qu’il cesse de la provoquer. Le shinobi masqué soupira une nouvelle fois et garda le silence. Asuma relança immédiatement la conversation.
-Qu’est-ce que vous faisiez avant que Gai vienne vous interrompre ? Questionna le fils du Sandaime Hokage.
-Je cherchais un endroit où déjeuner avec Kakashi, expliqua Rin. Mais avec les établissements abandonnés ou fermés, je ne sais pas où nous pourrions aller.
-Yakinu-Q vient de rouvrir, annonça Asuma. Nous sommes passés devant en rentrant. L’odeur de viande grillée nous a suivis jusqu’au manoir de l’Hokage où nous avons dû rendre notre rapport.
-C’est une excellente idée ! Se réjouit Rin. Mais je crois que les tarifs sont assez élevés.
-Pas grave, insista l’héritier du clan Sarutobi. C’est moi qui régale ! Je vous invite !
Rin et Gai hurlèrent de joie. Le fauve de Jade voulait presque étreindre son coéquipier mais Asuma le repoussa vivement. Kakashi resta neutre comme à son habitude. Kurenai se tourna vers son coéquipier et l’interpella :
-Et avec quel argent tu comptes payer ? Tu as presque dépensé entièrement ta solde.
-Je n’aurais qu’à mettre la note sur le compte de mon père. Dit-il en affichant un sourire narquois.
-Je rêve. Siffla la kunoichi. Tu n’as vraiment aucun scrupule. Tu es le fils d’un Hokage et tu te conduis comme un gamin profitant de la renommée de ton père pour en abuser.
-Et si je paye ta part avec le reste de ma solde ? Questionna Asuma en donnant un coup de coude à la jeune Yuhi.
Etrangement, celle-ci rougit lorsqu’elle sentit le coude d’Asuma la percuter. Mais finalement elle reprit sa moue.
-Merci mais je paierais ma part ! Et vous trois ? s’indigna-t-elle. Ça ne vous dégoute pas d’être complice de sa magouille ?
Rin, Gai et Kakashi répondirent l’un après l’autre :
-Eh bien, je trouve ça très gentil de la part d’Asuma de nous inviter. Et puis, je ne pense pas que le seigneur Sarutobi sera en offensé.
-Nous sommes la jeunesse et la fougue de Konoha ! Le Sandaime sera ravi de voir des liens de camaraderie aussi étroits se lier entre de jeunes shinobis !
-Resto gratuit.
-Ce ne sont pas des arguments ! Cracha Kurenai.
A la porte Ouest du village, la file d’attente n’avait pas diminué et les abris réfugiés s’accumulaient aux murs du village. Les shinobis qui s’occupaient de la porte devaient veiller jour et nuit pour réguler l’arrivée de nouveaux réfugiés et empêcher certains d’entrer par effraction dans l’enceinte du village. Entre les attaques de malfrats dans les camps de réfugiés et les longues gardes de nuit, les nerfs des veilleurs ninas s’usaient.
-Rahhhh ! Vous ne rentrerez pas !!
Un shinobi aux favoris noirs était debout sur une table et hurlait à la foule de réfugiés. Gigotant sous les yeux de la foule, il secouait une feuille de papier avec frénésie.
-Raahhh !! Regardez !! s’écria le shinobi aux favoris. Laissez-passer ! Un laissez-passer ! Raahhhh ! C’est simple ! Laissez-passer !! Vous entrez !! Pas laissez-passer !! Vous dégagez !!
-Rah-san, dit à mi-voix une kunoichi assis à la table en lui tirant son pantalon. Un peu de calme.
-Personne n’entrera ici sans mon accord !!! Rahhhh !!!
Un cri résonna parmi la foule :
-Espèce d’ordure ! On a des malades et des blessés ! Laissez-les entrez !
La file d’attente fut prise d’agitation. Les réfugiés tentèrent de passer en force mais les shinobis formèrent une barrière les empêchant d’entrer dans le village. Une fois l’ordre revenu, Rah s’adressa de nouveau à la foule :
-Vous n’entrerez pas sans autorisation alors dispersez-vous ou nous utiliserons la force !
Un autre cri émana de la masse de réfugiés :
-Sac à merde !
-Viens me le dire en face !! Rahhh !!!
Alors que Rah haranguait de nouveau la foule, quatre individus encapuchonnés se détachèrent de la masse. Le plus massif d’entre eux renversa deux shinobis qui bloquaient le passage et fit quelques pas dans l’enceinte du village suivi par les trois autres. En un clin d’œil, les shinobis des remparts apparurent.
-Halte ! Pas un pas de plus !
Les quatre hommes étaient maintenant entourés par une ribambelle de ninjas. Ils s’immobilisèrent alors que les shinobis n’arrêtaient pas de les fixer intensément. Rah descendit de sa table et s’approcha du groupe d’obstinés qui avaient tenté d’entrer.
-Bien. Bien. Bien. Bien. Qu’avons-nous là ?
Le shinobi aux favoris se plaça devant le gros et le plus grand de tous, celui qui avait forcé le passage. Il faisait bien trois fois sa taille et pourtant il ne cilla pas lorsque Rah commença à lui poser la question :
-Dites-moi, gros balourd. Est-ce que vous avez le laissez-passer ou une autorisation quelconque pour pouvoir entrer dans le village caché de Konoha ?
Le colosse à capuche ne répondit pas, il baissa la tête vers le papier que tendait le shinobi devant lui. Derrière lui, ses trois compagnons restaient silencieux. Rah demanda :
-Qu’est-ce que tu réponds à cela ? Hein ?
Sous la capuche de l’individu, Rah put apercevoir un sourire et entendre un léger ricanement.
-Raaahhh !!! Efface-moi tout de suite ce sourire de ta tête de con !! Ou bien je te …
Il ne termina pas sa phrase. L’encapuchonné l’écrasa violemment au sol avec son pied. Le fracas se fit entendre aux alentours et attira l’attention de tous. L’individu retira sa capuche.
-Moi qui pensais qu’on pourrait éviter de se faire remarquer, dit-il à mi-voix.
Devant le corps mutilé de Rah, les autres shinobis réagirent et se jetèrent sur les hommes encapuchonnés armés de kunais et de naginatas.
En un clin d’œil, ils furent tous empalés par de longs bandages blancs acérés. Ceux-ci remuaient comme si ils étaient vivants et provenaient de sous la cape d’un des comparses du colosse.
-Bon timing, siffla un des encapuchonnés.
-J’en ai plein le dos de cette cape ! s’écria le plus petit des quatre.
Les réfugiés et les habitants qui avaient assisté au massacre commencèrent à se disperser. La panique s’installa accompagné de cris et d’hurlements. Le colosse exécuta quelques mudras.
-Doton ! Déchirement de la terre !
A cet instant, en plusieurs endroits du village, des surfaces de terre s’ouvrirent sur de longs et ténébreux tunnels. Alors que les villageois s’approchèrent pour observer ce curieux phénomène, des hurlements se firent entendre au tréfonds des crevasses. Des hommes en armes, des brigands, des déserteurs, des nukenins et des soldats sortirent des ouvertures dans la terre et se déversèrent dans le village semant mort et destruction.
Pris de surprise, les villageois se réfugiaient dans les échoppes avoisinantes ou fuyaient en direction du manoir du Hokage où ils espéraient trouver un quelconque secours. Cela n’empêchait pas les assaillants de massacrer les habitants de Konoha sur leur passage. Car c’était bien pour ça qu’ils étaient là. Ils s’y étaient préparés depuis longtemps. Tout cela faisait parti de son plan. Tous ces hommes, ces malfrats, ces meurtriers, ces bandits avaient rassemblés sous l’égide d’un seul homme :
Ryuk Aburami.
Il se tenait là à la porte Ouest du village. Ses cheveux sombres, sa corpulence et sa taille démesurée, ses yeux mauvais fixés sur le Mont des Hokage. A ses côtés, Mori Keita, de sa fine silhouette et de ses bandages mortels, éliminait ce qu’il restait des gardes de la porte Ouest. Le nain, Janbon, partiellement transformé en tas de boue, engloutit deux shinobis agonisants avec un air sadique. Le troisième comparse d’Aburami n’était autre que Nanco, le célèbre chef de mercenaires.
-Maitre, mes hommes attendent vos ordres, annonça le guerrier.
A la porte Ouest, près de la route principale, les mercenaires de Nanco sortirent d’entre les arbres pour se masser à la porte du village. C’était une véritable petite armée à la tête de l’énorme nukenin.
-Rasez-moi ce village !!
A l’ordre d’Aburami, les mercenaires répondirent par un cri de rage et pénétrèrent dans l’enceinte du village. Les commerces étaient pillés et incendiés tandis que de la fumée sombre s’élevait à différents endroits de Konoha.
Mori et Janbon avaient déjà disparus, ils se souvenaient du plan. Nanco menait ses hommes. Ryuk Aburami avança lentement entre les cadavres de shinobi avant de disparaitre dans une ruelle sombre.
TO BE CONTINUED
Le prochain chapitre se nommera : Les tourments du passé
J'espère que ça vous a plus ! Et n'oubliez pas ! Le commentaire est la DROOOOOGGGUUUEEE de l'auteur !