- AAH ! hurle Shinichi Tomohiko le visage crispé par la douleur.
Je le regarde et l'achève d'un coup de sabre qui lui tranche la tête. Son crâne roule avant de se cogner contre le mur et j'essuie prestement le sang qui a giclé sur ma joue. Cet homme avait tué femmes et enfants par pur plaisir. Cet homme était un débris de la société que je ne pouvais tolérer dans ce monde.
Là où je l'avais expédié, il serait puni pour tous ses actes cruels qu'il avait commis.
Je fis demi-tour et m'en alla d'un pas tranquille. J'évitai soigneusement les corps inertes et les marres de sangs qui s'étaient étalés sur le sol. Les murs étaient tachés de rouges et la nuit était baignée dans la douce lumière de la lune qui éclairait cette scène macabre.
Je me retirai sans un bruit et parcourus de longues rues jusqu'à arriver chez moi.
Chez moi: Une chambre, une cuisine et une salle de bain. Rien de plus.
Je voyageais beaucoup et je devais souvent changer d'habitat.
J'enlevais mes vêtements et pris une douche dans un silence absolu. Je me laissais emporter par mes pensées sombres et lorsque je sortis de ma douche je vis une ombre traverser le couloir. Je fronçais les sourcils et m'habillai prestement de ma tenue noir habituelle avant de prendre soigneusement mon Katana.
Je sortis tout aussi doucement et une lame vint de frotter à la mienne dans un bruit métallique.
- Qu'est-ce que tu veux Kiba ? Je tranche en envoyant son épée de l'autre côté de la pièce.
- Hum ! Toujours aussi froide hein ? Rigole t-il avant de me tendre une enveloppe.
Je l'ouvre sans relever la provocation et lève sur lui un regard froid.
- Tu dois l'avoir celui-là. Enfin, comme d'habitude n'est-ce pas ? Fait-il en disparaissant dans les ténèbres.
Je baisse la tête en songeant au long voyage qui m'attend et je bifurque donc dans ma chambre pour rassembler le peu d'affaires que j'ai.
Une fois mon sac terminé, je regarde l'appartement vide et silencieux. Je ferme délicatement la porte et repars lentement vers Niigata. En effet, je me trouvais actuellement à Nagano et le voyage que j'entreprenais durerait une semaine environ à pied et à ma vitesse.
De toute manière, je ne progresserais que la nuit. Hors de question de côtoyer la lumière du jour.
Il y avait trop de bruits, trop d'activités, et trop de gens que je ne pouvais pas supporter.
Non, il était hors de question de m'adapter à ce genre de vie.
Je quittai l'immeuble et commençai mon long voyage d'une marche mesuré. Je n'avais pas vraiment envie de me presser ce soir là.
De toute manière, je le tuerais à temps, donc pas la peine de m'épuiser pour rien. Au loin, j'entends le cri d'un corbeau et je sais que je suis surveillée dorénavant…
Je fixe un arbre au loin de mon regard noir et l'oiseau décolle immédiatement. Pas besoin de surveillance. J'accomplirais ma mission. J'accélère quelque peu.
Mon Katana à la main, et mon sac sur les épaules, je quitte enfin la ville me dévoilant un long chemin de terre.
Mes yeux opalins fixaient durement un point inexistant au loin et le silence dans lequel je me trouvais n'arrangeait rien à ma sombre expression.
Les jours passèrent vite et j'arrivai à Niigata. Je pénétrai à l'intérieur de la ville sans aucunes difficultés et j'examinai le grand bâtiment qui surplombait toute la ville. C'était là-bas que je devais me rendre.
Je cachais mon Katana dans mon sac laissant juste dépasser la garde du sabre. Je m'engageais dans la rue principale en regardant les fenêtres éteintes et la ville endormis. Seuls quelques fêtards ivres, se baladaient chancelant dans quelques rues sombres, mais je n'y prêtais aucune attention. Je préférais me concentrer sur mon objectif.
Seule dans la nuit je marchais tranquillement. Je n'avais pas peur d'être seule ici. Je n'avais pas peur de l'obscurité et si j'osais le dire, j'étais même attiré par tous ce qui était noir.
Mes pas résonnent dans une petite ruelle vide. Les chats errants me regardent tranquillement avant de se remettre à fouiller dans les poubelles.
Je leur souris doucement avant de commencer mon ascension sur un toit. Je grimpe sur une poubelle puis saute agilement pour m'accrocher à une échelle qui donne sur des escaliers. Je mets enfin un pied sur le toit et respire l'air frais de la nuit. Je marche lentement jusqu'à atteindre le rebord. Je m'agenouille doucement en fixant l'horizon. Au loin se dessine fièrement les contours du temple. Je fronce les sourcils en me relevant doucement. Mes cheveux dansent au gré du vent et je saute de toits en toits avec grâce.
Devant l'imposant bâtiment j'observe deux gardes protégeant la porte centrale. Tant pis, de toute manière ce n'était pas par là que je voulais entrer…
J'atterris gracieusement sur le sol sans aucun bruit, puis tout aussi discrètement je cours pour me rendre sur l'aile Est de la citadelle. Je fouille un petit moment dans mon sac et trouve enfin un grappin et une longue corde. Je lance le grappin et il s'accroche sur le rebord d'un mur. Je test la solidité de la corde et commence mon escalade. Lorsque j'arrive à la première fenêtre j'hésite un moment en me demandant si je devais briser la vitre ou continuer pour entrer par le toit.
Après réflexion, je me dis que la discrétion serait plus judicieuse et continua donc jusqu'à atteindre le toit du temple.
Je me penchai un peu et souris en regardant tout ce que j'avais escaladé. Je me retournai et entra par la porte qui menait à l'intérieur. Je me réjouis lorsque je constatai que ce maudit bâtiment était très mal protégé.
Ma tâche n'en serait donc que plus facile. Je parcourus de long en large les couloirs luxueux du bâtiment et trouva enfin les quartiers privés de l'homme que je cherchais. Bien sûr, pour l'image, ils avaient posté un garde qui somnolait déjà…
Je sortis silencieusement ma lame de jet et la porta jusqu'à mon oreille de façon à viser l'homme. Malgré l'obscurité, la lune qui était pleine, me permis de voir avec plus ou moins de précision la grosse masse du garde et lorsque je lançai ma lame, elle arriva directement dans son cœur. Je courus et le rattrapa juste au moment où il allait s'affaisser sur le sol. Je fermai solennellement les paupières de l'homme mort et lui souffla une bref prière.
J'entrouvris alors l'imposante porte des quartiers du propriétaire et y jeta un rapide coup d'œil. J'entrai en voyant que personne ne semblait protéger plus que ça le responsable de ce pays. Mais de toute manière, cela me paraissais évident. Les crimes qu'il avait commis devaient faire régner la terreur ici…
Je marchai donc jusqu'à sa chambre et l'ouvrit le plus discrètement possible. Lorsque je refermai la porte toutes les chandelles s'éclairèrent et je sursautai surprise. Je fis volte-face et vis l'homme en question posté à quelques mètres de moi.
Il me regardait de son air le plus mauvais, ses yeux bleus me transperçant le corps comme si l'on m'avait enfoncé une épée dans l'estomac et ses cheveux dorés faisaient un contraste très étrange avec la sombre personnalité qu'il dégageait. L'homme blond avait les bras croisé et sa longue cape noire lui donnait un air hautain qui me fit presque vomir.
Ce qui m'étonna, c'était son incroyable jeunesse. On m'avait dit qu'il avait mon âge, mais je m'attendais à quelqu'un aux traits fatigués, au teint pâle. Non, lui avait l'air calme et posé. Il n'avait même pas appelé de gardes pendant que je le fixais. Je l'observai encore un moment et compris qu'il n'avait même pas d'arme sur lui.
- Qui es-tu au juste ? demanda t-il.
Je ne répondis pas et sortis plutôt mon Katana. Il n'eut même pas un geste de recul. Son regard n'ayant pas changé, il pencha la tête de côté en souriant.
- C'est avec ça que tu comptes m'assassiner ?
Je m'avançai doucement de lui et celui-ci ne réagissais pas. Cela me troublait, mais s'il voulait mourir, je n'allais pas m'en plaindre. Je levai doucement le bras et allais le rabattre lorsque des cris me firent tourner la tête.
- Oh… je crois bien que d'autres veulent ma peau… dit le jeune homme en soupirant.
Je le fixai alors avec incompréhension. Pourquoi voudrait-il mourir ? Pourquoi ne fuyait-il pas ? Pourquoi n'essayait-il pas de protester ?
Les cris de rage se firent de plus en plus insistant, signe que d'autres seraient bientôt là.
- Tu devrais te dépêcher si tu veux me tuer. Insista t-il en regardant ma lame.
Je fronçai les sourcils. On m'avait assigné de le tuer. On me l'avait ordonné. Je faisais parti d'un groupe d'assassins qui devaient tuer pour survivre et pour libérer le peuple des tortionnaires. C'était mon métier.
J'étais un assassin qui avait pris des centaines de vies sans aucuns sentiments. Alors pourquoi lorsque je me plongeais dans ses yeux azurs mon corps refusait-il d'obéir ? Pourquoi ses yeux bleus me semblaient tristes et résolus ? Il me semblait pourtant si cruel et si hautain comme personnage…
Ce sourire qui ne l'avait pas quitté jusqu'à maintenant avait disparut tristement mais je ne m'en souciais pas.
Je secouai la tête et serra plus fort ma lame appuyer maintenant contre sa gorge.
Il me regardait et semblait me demander de l'achever maintenant. Il semblait désireux de voyager d'en l'au-delà.
Je savais ce que j'avais à faire, je le savais, mais les pas pressant des hommes me troublèrent. J'avais toujours eu comme habitude de tuer sans aucune trace et sans aucun bruit. Je fermai les yeux.
La porte se brisa en mille morceaux et une lourde masse de personnes pénétrèrent dans la chambre du blond.
Malheureusement, ils ne trouvèrent qu'une vitre brisé.
Je l'avais dit. J'aimais le noir, j'aimais l'obscurité et j'étais attiré par ce qui était noir. Au fond, je savais qu'il n'était pas profondément méchant, mais son regard résigné avait fini par me convaincre.
Je lui avais ordonné de me suivre en lui prenant la manche de son manteau et j'avais brisé la fenêtre en m'élançant dans le vide et nous atterrirent dans les buissons.
Il n'avait pas protesté. Il m'avait suivit comme je le lui avais demandé.
- Votre nom ? Avait-il demandé lorsque je l'avais aidé à se relever.
- Hyûga Hinata.
Il me sourit, mais j'avais plutôt le cœur battant par ce que je venais de faire. Je venais de trahir mon organisation. Je venais de trahir tous les gens qui avait confiance en moi, et pire encore…je m'étais trahis. Je déglutis en le poussant devant pour qu'il coure encore. Il enleva son lourd manteau noir pour se dégager et me suivis avec difficulté. Il est vrai que je courrais vite et que j'étais plutôt habituée à l'obscurité…
Après une longue course, je le fis arrêter le voyant à bout de force. Je jetai un œil derrière nous et vis des centaines de flambeaux voyageant dans les airs.
Ces assassins le cherchaient activement pour le tuer. Pour le punir de ses fautes…
Et je devais faire la même chose, alors pourquoi ? Pourquoi avais-je fui avec lui ?
- Qu'avez-vous fait exactement ? Je lui demandai en le fixant durement.
- Moi ? Rien. Mon frère par contre a tué des centaines d'innocent sous prétexte que leurs têtes n'étaient pas bonnes. Fit-il en haussant les épaules.
Je ne répondis pas. Pourquoi vouloir tuer un innocent dans ce cas ? Pourquoi les assassins ne poursuivaient-ils pas le véritable fautif ?
Je soupirais, et repris la route accompagné du blond.
- Qu'allez-vous faire de moi maintenant ? demanda le jeune homme.
- Rien. Je dirais que je ne vous ai pas trouvé à l'endroit indiqué. Vous, tâchez juste de survivre. Je tranchais en ne lui prêtant qu'un bref regard.
Il garda le silence et nous finirent par quitter la capitale.
- Vous savez Mademoiselle, je ne suis pas vraiment apte à vivre dans la nature ou dans quoi que ce soit d'autre qu'un bâtiment luxueux…finit par avouer le jeune homme en regardant la forêt qui commençait à nous entourer.
- Dans ce cas faites demi-tour et allez vous faire assassiner.
Il éclata de rire. Un rire franc, léger et pur comme je n'en avais jamais entendu auparavant.
- Vous êtes drôle vous. Et puis, ce n'est même pas moi qu'ils cherchent. Je vous l'ai dit non ?
Je soupirai d'exaspération sans répondre. Je n'étais pas du genre bavard. J'étais juste discrète, silencieuse, morne et mon esprit était aussi noir que mon cœur. Je ne m'attachais à rien. J'étais et je serais à jamais un assassin. Je suis née dans le seul but de tuer. J'ai ce talent là et je l'utilise pour éliminer les personnes potentiellement dangereuses pour le peuple.
Je le regarde discrètement qui marche à mes côtés. Je ne ressens rien et c'est vrai. En le regardant, mon cœur ne bat pas plus vite que d'ordinaire. Je pourrais le tuer. Je pourrais, mais je ne le ferais pas.
Je lui laisserais une chance parce que ce regard, c'est le même que le miens autrefois.
A l'époque j'étais une petite fille perdu dans ce monde que l'on appelle Terre. A l'époque j'étais inoffensive, naïve et seule. Mais on m'a donné une chance d'être quelqu'un. Quelqu'un d'utile.
Aujourd'hui je retrouve ce regard et je ne peux m'empêcher de me dire qu'il faut que je lui donne sa chance.
- C'est ici qu'on se quitte. Je lui dis en le regardant droit dans les yeux.
- Quoi ? Mais…restez ici juste une nuit ! Apprenez moi à m'en sortir… supplia le jeune homme.
- Désolée, je vous ai déjà sauvé et cela fait, j'ai déjà échoué à ma mission. De plus je ne peux pas me permettre de prendre du retard sur mes autres affaires.
Il ne répondit pas, baissant simplement les yeux. J'enfouis juste ma main dans ma poche et lui donna une petite bourse et une lame de jet.
Il me regarda de ses yeux azur en souriant.
- Prenez en soin. Je lui dis en me retournant.
- Merci Hyûga Hinata.
- Ne me remerciez pas. Je crois que pour vous, la mort aurait été plus simple que de survivre ici.
Je commence à courir pour m'éloigner de lui et je ne l'entends pas répondre. En fait je ne m'en souciais pas. Je sais qu'il mourra sans doute dans un jour ou deux de toute manière. J'hésite juste dans le choix de sa mort: Tué par un ours ou par les hommes qui l'auront retrouvé ?
Bonne question.
Bon bah voilà ma nouvelle fiction qui sera (peut-être ?) plus longue que "la lune et les étoiles veilleront sur toi"
J'espère que vous aimez le nouveau caractère de Hinata et le rôle (pour l'instant minime) de Naruto et Kiba.
Tout au long de mon récit, j'essayerais d'être assez sombre, donc si ce n'est pas encore tout à fait ça dites-moi comment je pourrais tourner certaines phrases pour mettre une atmosphère plus inquiétante par exemple.