Jesus of Suburbia


Fanfiction Naruto écrite par sakurachan_37 (Recueil de sakurachan_37)
Publiée le 28/03/2011 sur The Way Of Naruto



Encore deux chapitres en un.
Enjoy, avis toujours bienvenus :)



Chapitre 2: Clash [Hello Reality]



« -Tu n'es pas d'ici. »

La phrase claqua dans l'air, comme une sentence. Shizune soupira. Elle voulait absolument se fondre dans le décor, appartenir à la Suburb. Visiblement, ce ne serait pas aussi facile que cela en avait l'air. Elle ne connaissait Gaara que depuis très peu de temps, et il l'avait déjà percée à jour. Un instant, elle pensa à nier, mais se ravisa. Mentir ne ferait que l'enfoncer un peu plus.

« -Ouais.
- Tu habites où ?
- J'habite pas. Je dors où je peux. Je mange où je peux.
- Tu vas tenir une semaine, peut-être deux. Je ne te donne pas plus de temps, seule dans la Suburb.
- Qu'est-ce qui te fait dire ça ? »Crâna Shizune, avec un petit air bravache.

Gaara lui lança un regard singulier.

« -Tu es complètement inconsciente. C'est exactement ce que je pensais : tu es une gamine.
- Pff... Je me débrouille très bien seule et...
- Ta gueule ! »

Gaara l'avait attrapée par les épaules, et la secouait violemment.

« Tu es complètement conne ?! Ici, c'est le royaume des putes, des proxos, des gangs et des drogués !
Et toi, avec tes bouclettes et ton air de ne pas y toucher, tu veux te débrouiller toute seule ?! Ils ne vont faire qu'une bouchée de toi ! »

Shizune se dégagea, furieuse.

« Bordel, pour qui tu te prends pour me dire ça ? hurla-t-elle. T'es qu'un putain de pauvre type perdu dans sa putain de vie ! Garde ta philosophie et tes conseils de merde pour toi ! »

Tremblante de colère, elle soutint son regard noir un instant, puis cracha à ses pieds et partit.

* * *

Gaara, furieux, claqua la porte de son appartement. Il allait encore devoir vendre ce qu'il pouvait pour rembourser ce putain de dealer. Et bien-sûr, il s'était fait piéger, aussi facilement qu'un novice. Lui qui pensait qu'à la Suburb tout serait plus facile, il s'était bien trompé. Bien-sûr, il avait toujours sa chambre chez sa mère, mais... Il ne supporterait pas son regard. Froid, méprisant. Pour ce fils en qui elle avait placé toutes ses espérances, ce fils qui l'avait tant déçu. Ils vivaient seuls, tous les deux, en banlieue, dans un quartier aussi terne que la vie qu'ils menaient. Gaara voulait s'évader, Gaara voulait rêver. Il avait commencé tôt : l'alcool, les filles, la drogue... Et puis il était parti. Il était parti rejoindre la Suburb.
Sa mère n'avait pas compris. Elle ne comprendrait jamais. Elle n'avait pas essayé de le retenir.
Elle exigeait simplement qu'il vienne, une fois par mois, lui rendre visite.

Jimmy dévala les escaliers, alluma un joint et fila à la Place.

Quand elle vit arriver le garçon, Shizune comprit tout de suite ce qu'il avait sa tête, effrayante, des mauvais jours. Le même regard que la première fois qu'elle l'avait rencontré. Elle détourna aussitôt son regard et l'ignora dignement, drapée dans son orgueil. Elle n'avait pas apprécié le sermon qu'il lui avait fait la veille. Elle savait qu'il avait raison, mais elle ne voulait pas croire à la réalité qu'il voulait lui montrer, dans toute sa nudité. Il l'avait vue et se dirigea vers elle. Arrivé devant elle, il s'arrêta, attendant une quelconque réaction de sa part. Shizune fit alors mine de remarquer sa présence. Lui, poings serrés, ne bougeait pas.

« - Viens. Il y a des choses que tu dois voir. »

La jeune fille soupira mais se leva néanmoins. Il lui fit signe de le suivre. Tout en marchant, Gaara commença à parler.

« - Tout n'est pas tout rose, tu sais. Beaucoup de gens viennent dans la Suburb pour se couper de leur monde. C'est un endroit où tu peux être toi même et faire n'importe quoi. Mais même dans le n'importe quoi, il y a des règles. Même dans l'anarchie la plus totale, il y aura une hiérarchie. Alors ne t'imagine pas qu'ils vont te laisser vivre tranquillement ta petite vie. Les gangs font la loi ici. Quoi que tu fasses, où que tu ailles, tu peux être sûre qu'il y a un gang derrière.
- Je n'ai rien vu qui ressemble à un gang, pour l'instant ! Et pourtant, je suis allée un peu partout dans la Suburb, répondit Shizune avec un air de défi. Bien-sûr, il y a des bagarres, des putes, mais sinon...
- Tais-toi et viens. »

Gaara, exaspéré, entraîna la jeune fille jusqu'à l'unique supermarché de la Suburb. Ils entrèrent et parcoururent les rayons. Shizune, qui se demandait bien ce qu'ils faisaient là tous les deux, observa en coin son compagnon. Le garçon semblait attendre quelque chose, ou quelqu'un. Soudain, il saisit Shizune par le bras et lui désigna les caisses. La jeune fille obéit et observa en silence.
Deux grands métisses venaient d'entrer et se dirigeaient vers l'un des caissiers, livide. Ils l'encadrèrent, caressant les longs couteaux qui pendaient à leur côté. Sans se faire prier, le caissier ouvrit sa caisse enregistreuse et en sortit une liasse de billets. Les hommes comptèrent soigneusement, puis le saluèrent ironiquement et se rendirent près du second des quatre caissiers. La même scène se déroula à l'identique à chacune des caisses. Enfin, les hommes partirent, laissant les pauvres caissiers complètement terrorisés. Gaara se tourna vers la jeune fille.

« -Alors, tu ne pensais pas qu'ici, au supermarché, les gangs sévissaient, n'est ce pas ? »

Shizune ne répondit pas à la remarque ironique de Gaara. C'était trop dur d'admettre qu'il puisse avoir raison. Ils ressortirent en silence. En traversant le parking qui jouxtait le supermarché, ils aperçurent les deux hommes de tout à l'heure qui parlaient au conducteur du camion de livraison. Voyant qu'il faisait de grands signes de dénégation, ils le firent violemment sortir de l'habitacle et commencèrent à le frapper. Gaara haussa les épaules et continua de marcher, suivi par Shizune, ébranlée.

« - Je te l'ai dit. Ils sont partout.
- C'est triste. Et c'est triste que personne ne fasse rien.
- Arrête de faire ton héroïne. On ne peut rien y faire, et c'est comme ça. »

Tout en parlant, ils étaient presque parvenus à la Place. Pour aller plus vite, Gaara décida de couper à travers un terrain vague. Pour en sortir, ils s'apprêtaient à passer à travers une palissade en bois pourri, quand soudain, ils entendirent des bruits et des éclats de voix se rapprocher. Ils sortirent prudemment la tête dans la rue. Au coin, ils aperçurent une bande de jeunes punks menaçants, entourant une belle femme vêtue de rouge. Ils étaient si près qu'ils pouvaient distinguer leurs paroles.

« - Alors, Katarina, tu veux étendre ton réseau ? Interrogea un immense punk aux cheveux rouges.
- On ne t’avait pas dit de faire attention à tes jolies fesses si tu voulais continuer tes activités tranquillement ? » Continua un autre.

La femme, nerveuse, rejeta en arrière ses somptueux cheveux bruns.

« -J'ai respecté toutes les conditions de notre accord. »

Le visage du punk se déforma de colère.

« -Et ma sœur, elle était dans le contrat, peut être ? Rugit-il. Salope ! Tu vas payer pour ce que t'as fait ! »

Alors, tous lui tombèrent dessus. Ils la tabassaient, laissant lourdement tomber leurs poings sur le corps de la femme qui hurlait. Derrière la palissade, Shizune, tremblante, serrait les poings.

« Jimmy... On peut pas la laisser comme ça ! »

Elle allait sortir de leur abri et s'interposer mais Gaara la retint fermement.

« - Arrête ça tout de suite !! Tu veux te faire massacrer ou quoi ? Cette femme, c'est Katarina, une des plus grandes proxénètes de la ville ! C'est une garce, une vraie ! Crois-moi, elle va chercher les filles les plus clean, elle leur paie de la dope, et puis, quand elles ne peuvent plus payer, elle les envoie faire le trottoir ! Elle est vicieuse, c'est une des pires ! Ce soir, elle va payer pour tout ce qu'elle a fait. »

Shizune avait le cœur retourné. Même si cette femme était la pire des salopes, elle ne méritait pas une telle correction. Elle leva la tête vers Gaara.

« - Dis... Ils ne vont pas la tuer ?
- Non... Ils vont la frapper jusqu'à ce qu'ils en aient assez puis ils la baiseront. Viens, on s'en va. »

Avant de partir, la jeune fille jeta un coup d'œil dans la rue. Katarina était défigurée. Son visage était boursouflé et violacé, inondé de sang, et ses yeux si meurtris qu'elle ne pouvait plus les ouvrir. Pendant qu'un de ses agresseurs la tenait par les cheveux, un autre arracha sa robe et dégrafa son pantalon.
Shizune en avait déjà trop vu. Elle partit en courant avec Gaara. Quand ils furent arrivés dans une autre rue, elle eut un haut le cœur. Elle tomba à genoux et se mit à vomir. Le garçon soupira et attendit qu'elle aille mieux. Au bout de quelques instants, la jeune fille se releva, les yeux vitreux. Elle essuya sa bouche souillée d'un revers de manches. Elle fit un signe du menton à Gaara pour lui signifier qu'ils pouvaient repartir. Arrivés à la Place, ils entrèrent dans un bar. Shizune commanda deux bouteilles de vodka. Ce soir, elle allait boire pour oublier.