Le Bonheur est un sentiment éphémère et d'une fragilité déconcertante. Il est si dur de le construire mais si facile de le détruire ....
- Elle se réveille.
Hinata ouvrit péniblement un œil mais le referma aussitôt, bien trop aveuglée par la vive lumière qui éclairait la pièce. Puis, encore trop faible physiquement, elle se laissa retomber dans les bras accueillants de Morphée.
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Hinata se réveilla doucement et tenta une nouvelle fois d'ouvrir les yeux. La lumière était moins vive qu'auparavant. La jeune fille en déduisit qu'il devait être tard, peut-être 20 heure. Elle remarqua le masque à oxygène qui lui recouvrait la bouche et les nombreuses perfusions qui la reliaient à d'étranges machines médicales, puis détailla, le cœur serré, la pièce. Blanc, tout était d'un blanc immaculé, du sol au plafond, des draps du lit sur lequel elle se trouvait aux machines qui servaient de mobilier à la petite chambre. Une fenêtre, sur le mur, à sa droite, lui permit de confirmer l'horaire. En effet, le ciel commençait à s'assombrir.
Son regard se posa ensuite sur son accoutrement : une longue blouse bleutée. Ses yeux remontèrent ensuite à ses bras, bandés, puis à son ventre, qu'elle trouva maigre. Ce ne fut que quelques minutes après son inspection, qu'elle comprit tristement qu'elle était à l'hôpital. Son premier réflexe fut d'essayer de se lever, mais elle réveilla ainsi une douleur insupportable qui se propagea dans chacun de ses membres. Quelques larmes perlèrent au coin de ses yeux et coulèrent lentement le long de ses joues creuses pour s'écraser lourdement sur sa blouse. Elle écarquilla les yeux en constatant que l'un d'eux pleurait des larmes de sang. La douleur laissa place à l'angoisse, elle tenta d'hurler mais aucun son ne sortit de sa bouche. La peur grandissait en elle lorsqu'enfin, une personne daigna lui venir en aide. Il s'agissait d'une jeune infirmière rousse aux yeux havanes, vêtue d'une blouse rosée. Elle se précipita vers la jeune fille, l'empêchant de gesticuler pour éviter que ses blessures ne se ré-ouvrent. Il fallut quelques minutes à l'aide soignante pour calmer sa patiente, à grand renfort de paroles rassurantes. Epuisée, l'adolescente retourna rapidement au royaume des rêves.
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- Bip .... bip .... bip ..bip. Bip
Le bruit aigu du monitoring retentissait dans la chambre alors que la jeune fille ouvrait à nouveau les yeux, pour cette fois, contempler les ténèbres de la nuit. Elle inspira exagérément, puis expira l'air d'un seul coup.
- Tu te réveilles enfin, murmura une voix rassurante à ses côtés.
Il s'agissait de la même infirmière qu'à son précédent réveil. D'après les cernes qui tâchaient son beau visage, elle devait être exténuée.
- Comment te sens-tu ? Interrogea la Rousse en caressant tendrement les longues mèches brunes de sa patiente.
Hinata voulut lui répondre mais, ses cordes vocales semblaient avoir disparues. Elle remarqua qu'elle ne portait plus de masque sur la bouche, ce qui la soulagea légèrement.
Hinata entreprit d'exécuter la demande et s'aperçut amèrement qu'un seul de ses yeux fonctionnait.
- Bien, lui sourit son vis-à-vis, pour « oui », tu cligneras une fois et pour « non » deux fois. As-tu compris ?
Hinata cligna une fois des yeux.
- Je vais te poser quelques questions pour tester ta mémoire, d'accord ?
Hinata acquiesça.
- Te souviens-tu de ton nom ?
La jeune fille referma une fois ses paupières.
- Bien, murmura la rouquine en complétant sa fiche. Ton âge ?
La séance continua ainsi pendant encore quelques dizaines de minutes. Jusqu'à ce que l'infirmière confit à Hinata un carnet et un stylo noir.
- Peux-tu m'écrire la date d'aujourd'hui ?
L'adolescente serra le stylo de sa main valide et commença à tracer maladroitement des lettres.
- « 15 juillet », lut embêtée la jeune femme. Nous sommes le 5 Octobre, ma puce.
Hinata écarquilla les yeux, cela faisait donc 3 mois qu'elle dormait.
- Tu as fais une grave chute en ski, ma chérie, lui dit sur un ton qui se voulait rassurant, la rousse.
Après quelques instants, Hinata reprit en main le stylo.
- Tu as ... des séquelles de cet accident ... comme tu as pu le constater ton œil gauche est invalide ... même chose pour ta jambe droite .. ton ski ne s'est pas décroché ...et ton bras droit va guérir d'ici peu.
Hinata hocha de la tête, signe qu'elle avait compris, puis détourna la tête pour mirer la fenêtre. « Paralysé d'une jambe ... plus de sport ... plus d'attraction ... difficulté à se déplacer ... un œil aveugle ... champ de vision rétrécis ... perte de l'usage de la parole ... » Enuméra-t-elle en étouffant un sanglot.
- Ta famille ne devrait plus tarder, reprit l'infirmière.
L'adolescente tressaillit, déjà que son père ne l'avait pas en haute estime, là, il allait la trouver plus que pitoyable. Et il n'aurait pas tort. Hinata quémanda un miroir, la peur au ventre.
- Tu es sûre ? L'interrogea l'infirmière en arborant un moue inquiète.
Hinata acquiesça. L'infirmière se leva de son siège et s'éclipsa quelques secondes dans le couloir. Elle revint, un miroir à la main, et le tendit, anxieuse à sa jeune patiente. Celle-ci le prit délicatement à l'envers et le rapprocha lentement d'elle, le cœur battant la chamade. Elle le retourna ensuite et mira avec chagrin son reflet. « Un fantôme » voilà le premier qui lui vint à l'esprit pour se décrire. Sa peau, déjà blanche avant, était devenue cadavérique, faisant ressortir la longue traîné de sang coagulée qui coulait de son oeil gauche.
Celui-ci était caché sous un épais bandeau noir. Ses joues s'étaient dangereusement creusées, devenant presque squelettiques, alors que ses cheveux ébènes avaient poussés mais avaient perdu tout leur éclat, comme son œil droit. « Pitoyable »murmura intérieurement la jeune fille, en sanglotant.
Comment vont réagir les parents d'Hinata ? Comment la jeune fille va-t-elle affronter la dure réalité ?