Birth of Heroes


Fanfiction Naruto écrite par AlexIchi (Recueil de AlexIchi)
Publiée le 17/09/2010 sur The Way Of Naruto



Après un long moment d'absence, je lâche ce chapitre 3 et j'espère lui donner une suite rapidement.
Je vais tenter de jongler entre les différentes fics de mon recueil pour faire avancer toutes les histoires.
J'espère que ce troisième chapitre vous plaira !!

Lâchez vos com's !!

Bonne Lecture =D



Chapitre 3: Death's Anatomy



Trente minutes s'étaient écoulées depuis que le Brooklyn Bridge s'était abattu dans l'East River. Les secours, restés sur place, ne cherchaient plus des blessés mais des cadavres. Ils remuaient ciel et terre à la recherche de rescapés mais ils n'étaient pas dupes. Avec l'ampleur de la catastrophe auquel New-York avait assisté, il y aurait très peu de survivants mais les morts seraient nombreux.

La police avait réquisitionné des bateaux de pêche afin de récupérer les cadavres qui flottaient à la surface de l'eau de l'East River. Quelques débris du pont émergeaient du fleuve et constituaient un archipel de ruines tandis que les carcasses de voitures et de poids lourds reposaient au fin fond de l'East River.


Pendant ce temps, alors les secours continuaient à chercher les survivants, au Central Hospital de New-York, les blessés recevaient leurs premiers soins. L'hôpital était sans dessus dessous. Les blessés arrivaient sans cesse en masse et les médecins intervenaient dur des cas de plus en plus graves. A l'accueil de l'immense hôpital, les brancards défilaient à une vitesse folle. Les médecins urgentistes étaient dépassés et les internes qui les assistaient ne pouvaient suivre la cadence. Il manquait des chambres pour les patients non traités et ceux déjà traités. On les logeait donc dans les couloirs sur de vieux brancards.

Aux portes de l'hôpital, les proches des victimes espéraient pouvoir entrer dans le bâtiment. Mais c'était sans compter le barrage de policiers instaurées par Fugaku Uchiwa qui empêchait toute personne extérieur au domaine hospitalier à renter. Les médias étaient également sur place. La rumeur selon laquelle le maire avait été pris dans l'accident s'était vite répandue.

Près d'une camionnette de télévision, une jeune femme aux cheveux roux était en pleine discussion avec un homme via son téléphone portable.

-Quoi ? Dit-elle en remettant ses lunettes sur son nez. Je ne peux même pas interviewer Minato Namikaze ?

-Désolé Karin, répondit l'homme à l'autre bout du fil, mais nous l'avons appelé il y a cinq minutes, il n'a pas voulu répondre.

-Raah ! Mais comment je vais avoir mon entretien exclusif ? Maugréa-t-elle .

-On va attendre que la situation se calme et après on verra ce qu'on peut faire. Tu vas faire du direct, Karin pour une édition spéciale.

-Ah bon ? Demanda la dénommée Karin, soudainement très intéressée.

-Oui, on est partis chercher Temari pour l'emmener au studio. Dès qu'elle arrive, on lance l'édition spéciale alors tiens-toi prêt !

-Ouais ! Ouais ! J'ai compris !

Elle ferma sèchement le clapet de son portable et fixa l'entrée de l'hôpital. Un homme brun s'adressait à un autre roux ayant d'épaisses cernes sous les yeux.

-Est-ce que vous arrivez à maintenir la foule ? Demanda le brun.

-Oui ne vous inquiétez pas, inspecteur Uchiwa. Le plus gênant ce sont les journalistes. Depuis toute à l'heure, ils tentent de pénétrer dans le bâtiment, annonça l'homme aux cernes.

-Merci Gaara, soupira le brun. Courage, la journée est loin d'être finie.

Sur ces mots, les deux hommes se séparèrent. Itachi Uchiwa entra dans l'hôpital, l'accueil était bondé. Il zigzagua entre les brancards et les infirmiers puis continua sa route dans un couloir. Il s'arrêta devant une porte gardée par deux hommes en costumes noirs. Il sortit de son manteau noir en cuir un insigne de police, qu'il présenta aux deux gardes. Ils le laissèrent entrer dans la grande chambre où l'ambiance était tendue.

-Cet accident n'aurait jamais eu lieu si vous m'aviez écouté ! Cette ville n'est pas en sécurité ! Je l'ai toujours répété. Mais vous et Sarutobi ne m'avez pas écouté ! Aujourd'hui vous en payez les conséquences !

-La sécurité de New-York n'est pas prise en compte dans cette catastrophe, Commissaire Uchiwa !

-N'essayez pas de vous défendre, Namikaze ! Le Maire et vous êtes les seuls responsables ! Vous auriez pu l'empêcher !

Personne ne remarqua l'entrée d'Itachi dans la chambre. Il alla s'adosser à un mur à côté d'Ibiki Morino. L'aîné Uchiwa avait rarement vu son père aussi en colère. Il savait que son père voulait se lancer en politique car il était exaspéré que l'administration actuelle ne donne pas plus d'importance à la sécurité des citoyens ainsi qu'à l'ordre.

Au milieu de la chambre, un lit d'hôpital où reposait Hizuren Sarutobi était installé. Minato Namikaze et Fugaku Uchiwa étaient installés de chaque côté du lit. Un autre homme était assis sur une chaise, les yeux fermés et les bras croisés.

Itachi connaissait cette personne. Un des hommes les plus puissants des États-Unis. Son visage était inconnu mais son nom était connu pour être l'un des hommes les plus brillants de ces dix dernières années. Nagato Rikudô, un homme au visage neutre et aux cheveux roux observait la dispute entre Fugaku Uchiwa et Minato Namikaze avec curiosité de ses yeux gris.

-Qu'auriez vous fait à notre place ? S'écria Minato qui perdait patience.

-SILENCE !

Une femme blonde entra dans la chambre en jetant un regard noir au blond et au brun.

-Messieurs, c'est un hôpital ici ! Si vous voulez vous expliquer, vous n'avez qu'à sortir ! Dit-elle plus calmement.

La femme était blonde aux yeux marrons et avait une peau fine et douce. Elle portait une blouse blanche ouverte et dessous une tenue d'opération. Elle s'assit sur une chaise à côté du dénommé Nagato.

-L'état du Maire est stable mais il a besoin de énormément de repos, annonça-t-elle à l'ensemble de la salle.

Minato soupira, rassuré, et Ibiki afficha un sourire satisfait.

-Merci Tsunade. Répondit le blond.

-Je n'ai fais que mon travail. Maintenant est-ce que vous pourriez nous expliquer qui a pu engendré ce massacre ? Demanda-t-elle à l'homme assise à côté d'elle.

-En quoi cette affaire vous concerne, questionna froidement Fugaku. Cela ne concerne pas les civils.

Tsunade lui lança un regard noir.

-Face à cette catastrophe, nous sommes tous concernés que nous soyons civils ou non. Nous avons le droit autant que vous de savoir. Chaque personne dans cet hôpital est plus ou moins concerné par cet incident donc en tant que représentant de cet établissement, je me dois de savoir.

Minato sourit, Fugaku venait d'être rembarré par la directrice du Central Hospital de New-York et le blond jubilait en voyant son rival déchanter. Tsunade se tourna de nouveau vers Nagato espérant des réponses.

-D'après nos bureaux de renseignements, ce sont bien des charges explosives qui ont été placés à différents endroits du pont qui ont provoqué l'effondrement du pont, répondit Nagato d'un ton neutre.

-Mais alors qui est responsable de cette horreur ? demanda Ibiki.

-Nous n'en savons rien, continua Nagato. Tant qu'aucun groupe terroriste ne revendique cet attentat, on ne peut accuser personne. Si c'est l'action d'un seul homme, ce n'est pas quelqu'un à prendre à la légère. Nous visionnons toutes les vidéos de surveillance depuis que nous avons appris la nouvelle du pont.

-Les vidéos de caméra de surveillance peuvent être trafiquées, je ne pense pas qu'elles soient fiables, supposa Itachi.

-En tant que Directeur du FBI, je peux vous assurer, Inspecteur Uchiwa que nous ne sommes pas aussi dupes. Nous faisons tout ce qu'il faut pour éclaircir cette affaire, répliqua Nagato. Mais l'important en ce moment c'est de protéger les personnes importantes et Hizuren Sarutobi en fait partie. A cet instant, le Président Ogama Raikage a été mené dans son bunker. J'ai placé mes hommes autour du bâtiment et je remercie le Commissaire Uchiwa de nous avoir prêter main forte au niveau de la sécurité du bâtiment.

Fugaku resta debout insensible au remerciements du chef du FBI. Le bippeur de Tsunade sonna. La blonde se leva en précipitation.

-Je dois y aller, laissez le Maire se reposer si vous voulez qu'il revienne à lui rapidement. Dit-elle. Et vous deux ! Elle s'adressa à Minato et Fugaku. Cessez de vous chamaillez pour des idioties politiques. La situation est grave. Elle nous dépasse tous.

Tsunade sortit en trombe de la chambre laissant la chambre du Maire dans le silence.


Le 4x4 volé par Chôji et Shikamaru était laissé à l'abandon dans le New-Jersey et les deux amis marchaient depuis trente minutes pour rejoindre la maison d'Ino dans les quartiers résidentiels.

-Mais c'était quoi ce truc ? demanda Chôji.

-Je sais pas mais on a eu de la chance de s'en tirer. déclara Shikamaru.

-Merde tous ces gens qui sont surement morts à l'heure qu'il est....

-Ouais.

-C'est tout ce que ça te fait ? Demanda Chôji surpris par l'indifférence de son ami.

-Qu'aurais-tu voulu que je fasse ? Répondit Shikamaru, sur un ton de défi.

-On a frôlé la mort, aujourd'hui et ça te fait rien !?

-Et alors ? En Irak, j'ai frôle la mort une centaine de fois. Tu crois que tous les jours, je pleurais les blessés et les morts ? Tu crois que je m'apitoyais sur les mutilés et les amputés ? Tu crois que je passais mes journées à me remémorer mes camarades morts au combat ? Non ! Car si je voulais survivre, je devais avancer sans me retourner. Oublier les amis ! Oublier les morts ! Oublier les horreurs !

Shikamaru s'arrêta, il serra les dents et reprit sa respiration.

-Chôji, je ne t'ai pas tout raconté concernant ma situation actuelle.

-Co...Comment ça ? Questionna Chôji subitement inquiet.

Shikamaru reprit une nouvelle fois sa respiration et ferma les yeux.

-J'ai déserté Chôji ….

Les deux amis restèrent silencieux. Shikamaru attendait la réponse Chôji qui demeurait ahuri face à cette déclaration.

-Je …je ne comprends pas, avoua finalement Chôji.

Shikamaru soupira :

-J'ai déserté l'armée Chôji. En plein combat, j'ai abandonné mes compagnons. J'ai marché longtemps dans les montagnes et j'ai réussi à passer la frontière pour aller en Turquie. Ensuite j'ai voyagé clandestinement de la Bulgarie, à la Serbie jusqu'en Croatie.

-Mais pourquoi ? Questionna Chôji. Tu aurais pu demander à rentrer ?

-Les demandes des soldats ne sont pas prises en compte. Et nous vivions l'enfer chaque jour. Les attaques suicides de l'ennemi qui pouvaient tomber à chaque instant. Lorsque nous arrivions dans chaque village, on avait que deux possibilités : soit on découvrait des cadavres de civils irakiens massacrés, soit on nous recevait avec des grenades et des tirs de mitraillette. C'était insoutenable, la mort et l'horreur à chaque coin de rues et c'est pour ça que j'ai déserté il y a dix mois.

-Merde, on ne nous parle pas de ça à la télé....

-Les médias censurent les images qu'on leur envoie. L'Amérique est enlisé dans cette guerre depuis tellement longtemps. Les Américains veulent entendre des bonnes nouvelles durant le 20h.

-Et ton père ? Il le sait ?

-Je n'ai pas de nouvelles de lui et je n'attends aucune action de sa part. J'ai vécu ces dix derniers mois, seul. J'ai du me débrouiller en faisant des trucs illégales : trafic d'armes et de drogues.

Puis un jour, je me suis décidé à renter donc avec le peu d'argent que j'avais, je me suis embarqué sur un vieux cargo croate et me voilà.

-Putain …. déclara Chôji qui ne s'attendait pas à ça.

-Et maintenant je suis considéré comme un criminel par l'armée américaine, je dois rester discret. C'est pour ça que je t'ai appelé. J'ai besoin d'aide. Ino et toi, pourrez-vous me cacher pendant quelque temps.

Chôji répondit immédiatement.

-Rassures-toi ! Tu es le bienvenu chez nous et on te cachera le temps qu'il faudra !

Chôji mit son bras autour du cou de Shikamaru et lui fit un grand sourire.

-Allez viens on rentre.

Shikamaru sourit à son tour et les deux amis continuèrent leur route à travers les quartiers résidentiels du New-Jersey.


-Tu vas bien ? Demanda-t-elle.

-Oui, oui. Ne t'inquiètes pas Temari ! Répondit-il. Je suis au restaurant et tout le monde a le nez collé à la télévision. On en parle dans le monde entier.

-Kankûro, est ce que tu sais si Gaara vas bien ? Je l'ai appelé plusieurs fois, il ne me répond pas.

-Il m'a appelé, il y a environ une heure. Il était à l'hôpital.

Kankûro entendit un léger cri de surprise puis rectifia :

-Gaara est à l'hôpital parce qu'il s'occupe de la sécurité du bâtiment. Arrêtes de t'inquiéter. On va bien. Tu ferais mieux de te préparer Channel 1 vient de t'annoncer dans deux minutes.

-Merci je vais y aller alors. Prends soin de toi !

-Merci à toi aussi et bonne chance !

Temari raccrocha son téléphone portable. Elle était dans un long couloir blanc parsemé par une multitude de portes. Elle parcourut le long corridor et entra dans une salle où des personnes grouillaient dans tous les sens : des techniciens du son, des techniciens vidéos et des assistants réalisateurs. La salle était remplie de caméras, de prompteurs et de longs et épais câbles jonchaient le sol. Elle se faufila parmi cette foule et enjamba quelques câbles pour arriver face à une immense table transparente situé au milieu d'une pièce qui donnait sur une vue panoramique de New-York. Elle s'approcha des fenêtres et jeta un coup d'œil à l'East River. Elle vit un énorme vide à la place du Brooklyn Bridge et des débris à la surface de l'eau. Elle se détacha de la vitre et se tourna vers son réalisateur.

-Bon Temari, on est à l'antenne dans une minute, dit-il. Je sais que tu viens juste d'arriver mais tu n'as qu'à prendre un air triste et à lire ce qu'il y a sur le prompteur.

La blonde acquiesça.

-Et sinon, on a quelqu'un qui est sur place donc à ce moment là, tu improvises pour les questions.

Temari s'installa sur la chaise haute près de la table. On lui avait mis des photo rapides de la catastrophe prise avec un téléphone portable pour qu'elle puisse se rendre compte de la gravité de la situation. Elle regarda rapidement les photos et elle les retourna pour ne plus voir ces horreurs. Temari plongea ses yeux dans la caméra qui faisait face à elle.

-On est à l'antenne dans 3 … 2 … 1 .

Temari prit une profonde inspiration et l'assistant réalisateur lui fit un signe du doigt.

-Mesdames et Messieurs, bonjour ....


Sasuke était assis dans un couloir d'hôpital. En face de lui, il y avait un couple qui paraissait assez stressé. La femme astiquait ses bagues sur ses doigts tandis que l'homme transpirait à hautes gouttes. Les proches des familles avaient pu rentrer dans le Central Hospital vers midi mais les médias étaient toujours dehors, Sasuke pensa donc que le couple avait quelqu'un de proche dans l'hôpital et qu'ils avaient peur pour lui. Sasuke croisa les mains et ferma les yeux. Maintenant, il était entre les mains des médecins …. et celles de Dieu.


-Je n'ai plus de rythme cardiaque !!

-Vite le défibrillateur !

Asuma frotta deux espèces de fer à repasser et les posa sur le torse du patient.

-Envoyez !

Le corps du patient se souleva et retomba. L'électrocardiogramme indiquait une courbe plate.

-Encore ! Allez, gamin, accroches-toi ! Encouragea désespérément Asuma en posant les électrodes sur le torse du jeune homme.

Le corps du patient se souleva et retomba. L'électrocardiogramme indiquait une courbe plate.

-Docteur !

-Merde !!

Asuma frotta de nouveau les électrodes pour les appliquer sur le jeune homme.

-Putain reviens !!

Le corps du patient se souleva et retomba. L'électrocardiogramme indiquait une courbe plate.

Le docteur Sarutobi relâcha les électrodes qui tombèrent au sol. Il serra les dents.

-Il est parti, dit l'infirmière avec amertume et chagrin.

Asuma se frotta les yeux et respira un bon coup.

-Haruno, les parents sont dehors, vous ferez mieux d'aller les prévenir, répliqua-t-il.

Sakura acquiesça et sortit de la salle des urgences. Alors qu'elle refermait la porte, elle entendit le Docteur Sarutobi s'adresser à une autre infirmière :

-Notez. Heure du décès : 11h12.


Sasuke se rongeait les ongles, les brancards et les civières défilaient devant lui à une vitesse folle. Le couple en face de lui l'agaçait. La femme sanglotait et l'homme ravalait ses larmes tout en rassurant sa épouse. Leurs pleurs empêchaient Sasuke de se concentrer. Tant de questions trottaient dans son esprit. Qui ? Pourquoi et Comment ?

Qui a pu commettre un crime aussi immonde et dénué d'humanité ? Pourquoi s'attaquer à un des ponts de New-York ? Quel groupe terroriste a-t-il commis cet acte ? Et comment sont-ils arriver à leurs fins ? Sasuke se prit la tête dans ces mains. Tout allait trop vite à son goût. Depuis l'explosion du pont, il lui semblait que des jours s'étaient écoulés et qu'il attendait depuis des heures dans cet hôpital. Et pourtant il était assis depuis une seule heure dans cette salle en face du couple qui ruminait son chagrin.

La porte de la salle d'opération s'ouvrit, le couple se leva et ravala ses larmes. Une jeune fille en tenue d'opération sortit de la salle. Sasuke observa attentivement la femme qui sortit du bloc. C'était une jeune femme, probablement du même age que lui. Elle avait un visage grave et des cheveux roses courts, sa tenue d'opération avait de nombreuses tâches de sang.

La jeune fille s'approcha du couple. Ces derniers la regardèrent les yeux pleins d'espoir. L'interne baissa les yeux.

-Je suis désolé mais nous n'avons pas pu le sauver.

La jeune fille ne voulut pas croiser le regard des parents accablés. La mère s'effondra tout en pleurant. La mère enlaça sa femme tout en retenant ces larmes. Sasuke se leva à son tour et s'approcha du couple. D'une voix austère, il s'adressa à la femme qui sanglotait :

-Toutes mes condoléances, Madame.

Sakura se demandait que faisait cet homme ici. Seul les proches des victimes pouvaient rentrer dans l'Hospital et apparemment il n'était pas de la même famille que les parents, sinon il n'aurait jamais utilisé le terme « Madame » pour désigner la mère du garçon. Puis elle vit une insigne de policier qui dépassait de sa poche.

-Vous êtes l'homme qui l'a ramené du pont, c'est cela ? Demanda-t-elle finalement en plongeant ces yeux de jade dans ceux du brun.

-C'est exact, répondit-il.

La mère abattue écarquilla les yeux et ses mains tremblèrent. Soudain, sans prévenir elle se leva et gifla Sasuke.

-C'est de votre faute ! Hurla-t-elle alors que les larmes ruisselaient sur ses joues. Si seulement vous aviez été là plus tôt ! Mon fils ne serait pas mort ! Vous êtes flic non ? Que faisiez-vous quand la catastrophe est arrivé ? Hein !? Dites le moi !

-Madame, ce n'est pas de sa faute … dit Sakura calmement.

-Vous ! Taisez-vous ! Les médecins a part gagner du fric, vous en avez rien à foutre des vies des gens !

-Chérie, calmes-toi. Supplia son mari en prenant son épouse par les épaules.

La femme respirait frottement et ses mains tremblaient de nouveau. Elle fixait Sasuke avec ses yeux imbibés de larmes. Le brun, quant à lui, regardait dans le vide depuis que la femme l'avait giflé. Le père prit la main de sa femme et la tira doucement pour l'éloigner de Sasuke et de Sakura.

-Allez, viens chérie. Ils n'y sont pour rien. Sanglota-t-il.

Le couple traversa le couloir en pleurs jusqu'à disparaître entre les civières des autres blessés et que leurs sanglots furent recouverts par les cris de douleur des rescapés. Sakura regarda la famille avec appréhension, elle sécha ses larmes qui commencèrent à apparaître et se tourna vers le policier qui fixait l'endroit où la famille se tenait il y a un instant.

-Monsieur ? Vous allez bien ? Demanda-t-elle.

Elle se saisit du bras du brun et il réagit en plongeant son regard dans celui de la rose. Ses yeux exprimaient la peine et le remord dissimulés derrière un mur d'orgueil. Sakura rougit, elle trouvait ce regard attendrissant. Le brun se détourna subitement d'elle et annonça :

-Merci d'avoir fait, tout votre possible pour essayer de le sauver, Mademoiselle.

-Ne vous inquiétez pas, rassura Sakura. Elle ne le pensait pas. Ce que vous avez fait est formidable. S'élancer dans ce chaos afin de sauver des vies. Votre comportement est digne d'un héros.

Sasuke resta silencieux. Cette inconnue essayait de le rassurer alors qu'il était en plein dans la tourmente. Il était inutile. En tant que policier, il devait « Protéger et servir » et pourtant aujourd'hui, toutes ses actions n'ont menés à rien. Il était faible.

-Je ne mérite pas le titre de héros, dit-il, mais vous avez surement sauvé plus de vie que moi en tant que médecin. C'est vous qui mériteriez le titre de héros.

-Je suis seulement interne, déclara-t-elle gêné. Et je n'ai pas pu sauver ce jeune homme, non plus. Je suis seulement Sakura Haruno, une simple interne.

Sakura avait dit cette phrase avec un air triste et plein de regrets. Sasuke le remarqua. Cette jeune fille partageait peut-être la même impuissance et la même peine qu'il ressentait au plus profond de lui.

-Mais les héros n'existent que dans les films et les contes pour enfants, conclut-elle.

Sasuke eut un rictus.

-Nous sommes ce que nous sommes, vous êtes Sakura Haruno et je suis Sasuke Uchiwa. Croyez-vous que nous serons célébrés comme des héros par le nom qu'on nous a donné à la naissance. On ne naît pas héros, on le devient.

Sakura regarda Sasuke de dos avec admiration. Il semblait déterminé et il venait de lui redonner courage. Depuis bien longtemps, elle se sentait bien et plein d'espoir.

-Sur ce, au revoir. Mademoiselle Haruno, finit-il en traversant le couloir.

Sakura regarda le brun s'éloigner, elle ne pouvait plus détacher son regard de Sasuke. Il faisait croire qu'il était froid et indifférent mais à travers ses yeux noirs, Sakura avait vu une détermination et une volonté sans bornes.

Le bippeur de Sakura sonna et la fit sortir de sa transe, elle se dirigea bientôt dans un autre secteur de l'hôpital où elle devait aider à une opération inespérée sur une petite fille de 10 ans.


Dans le quartier du New-Jersey, vers 22 heures du soir, Ino et Sakura rentraient chez elle. Leurs journées avaient été épuisantes. Les opérations s'étaient succédés et ne s'arrêtaient pas. Ino n'avait pu participer à aucune car effondrée par le chagrin d'avoir perdu Shikamaru et Chôji, elle avait été incapable d'aider en salle. Asuma Sarutobi avait laissé Sakura et Ino partir car il sentait que la journée avait été rude pour la blonde. Tenten et Lee étaient restés aider et les urgences s'enchaineraient toute la nuit.

Les deux jeunes filles parcouraient les avenues de la banlieue du New-Jersey dans la voiture de la blonde. Sakura était au volant tandis qu'Ino plongée dans son chagrin, restait silencieuse à la place du passager. Sakura pensait toujours à Sasuke. Le policier brun obnubilait son esprit mais elle ne pouvait s'empêcher de ressentir de la peine pour Chôji. Alors qu'Ino regardait les allées sombres des maisons, Sakura essaya de lui redonner courage :

-Ils ne sont peut-être pas morts, on ne les a pas vus à l'Hospital, ils peuvent s'en être sortis.

Ino ne répondit pas. Sakura se tut, préférant ne pas remettre le couteau dans la plaie.

Lorsqu'elles arrivèrent devant leur maison, elles furent étonnées de voir de la lumière à travers la fenêtre du séjour. Ino releva la tête et sortit en trombe de la voiture. Sakura vit la blonde courir sur la pelouse fraichement coupée et appuyer avec insistance sur la sonnette. Sakura gara la voiture et Ino s'impatientait devant la porte close.

Enfin la porte s'ouvrit, un homme massif aux longs cheveux châtains se tenait sur le perron face à Ino. Celle-ci éclata en sanglots et se jeta dans les bras de Chôji.

-Tu vas bien ! Sanglotait-elle, oh mon Dieu ! Tu es là ! Dieu merci !

-Il en faut plus pour nous tuer, plaisanta Chôji.

Ino embrassa Chôji langoureusement ce qui surprit l'intéressé sur le coup. Elle détacha ses lèvres de celles de Chôji et Sakura arriva sur le perron. Shikamaru fit son apparition à la suite de Chôji.

-Shikamaru ! Tu es là aussi ! S'exclama-t-elle en se jetant également dans les bras du brun.

Le brun sourit face à l'attitude d'Ino et Sakura fut heureuse de constater que les deux garçons étaient vivants.

-Je suis tellement soulagée, dit-elle en essuyant ses larmes. J'ai eu tellement peur.

-Tout va bien, rassura Chôji en la prenant par les épaules.

Ils se réunirent tous les quatre dans la cuisine et s'assirent autour de la table centrale. Sakura et Ino préparèrent du café tandis que Chôji et Shikamaru racontaient ce qu'ils avaient vu sur le pont.

-Mais qui a pu faire ça ? S'interrogea Sakura.

-Surement un détraqué, répondit Chôji.

-En tout cas les infos ne disent rien sur l'identité de celui ou ceux qui ont fait sauté le pont, remarqua Shikamaru. Les autorités pataugent.

-On s'en moque de tout ça, jubila Ino. On est tous en vie et on est tous ensemble. Pour moi, c'est tout ce qui compte.

Sakura ne reconnaissait plus son amie. Pendant tout la journée, elle était désespérée alors que maintenant elle était emplie de joie. Soudain, Ino prit un air sérieux et se tourna vers Chôji.

-D'ailleurs, cela m'a fait comprendre certaines choses, dit-elle.

Sakura, Shikamaru et Chôji regardèrent Ino avec curiosité.

-Chôji, poursuivit la blonde, cela fait deux ans que nous sommes ensemble et aujourd'hui je me rendu compte à quel point tu comptais pour moi. Je veux vivre ma vie avec toi alors je veux que nous nous marions, le plus tôt possible.

Sakura et Shikamaru écarquillèrent les yeux et Chôji resta bouche bée.

-Alors ? Demanda-t-elle à l'homme qu'elle aimait.

Celui-ci ne répondit pas et tout le monde attendait sa réponse. Chôji se leva et s'approcha d'Ino.

-Je suis tellement heureux, dit-il. Je suis d'accord avec toi. Je t'aime. Je veux passer le reste de ma vie avec toi.

Un sourire illumina les deux amants qui s'embrassèrent sous les regards attendris de Sakura et de Shikamaru. Ce dernier se sentit apaisé, loin de la guerre et des morts avec ses amis de toujours.

Ino se tourna finalement vers Shikamaru.

-Dis-moi Shikamaru, pourquoi es-tu rentré si tôt ? Questionna la blonde.

Shikamaru pris au dépourvu ne voulait pas lui révéler la vérité. Ce fut Chôji qui répondit :

-On en parlera demain. La journée a été épuisante pour tout le monde, on ferait mieux d'aller se coucher.

Sakura et Ino acquiescèrent. Choji proposa à Shikamaru de le conduire à la chambre d'amis. Le brun coiffé en catogan s'installa dans la petite chambrette comme son nouveau chez-soi.

Pour lui, les jours qui allaient suivre seraient calmes par rapport à celles passées Outre-Atlantique.


A l'accueil du Central Hospital de New-York, vers 23 heures du soir, un jeune homme blond attendait sur une des nombreuses chaises de la salle d'attente. Il était resté penché, le dos courbé et les yeux vides depuis midi. Rien ne l'avait perturber, les brancards qui transportaient ce qui restait de blessés le rasaient et l'agitation dans l'hôpital était totale. Non, il était à part. Son corps était bien là mais son esprit était ailleurs.

Alors que minuit approchait et que le hall de l'hôpital retrouvait l'ordre. Une jeune femme à la longue chevelure rousse et au ventre rond prit place à la droite du blond. Ses yeux bleus sombres cherchèrent le regard du blond.

-Naruto, ça va ? Demanda Kushina d'une voix douce.

Le blond ne répondait pas comme si sa mère n'avait pas existé. Kushina soupira et poursuivit :

-On a eu une dure journée. Tout s'est passé si vite. Le pont, les blessés et les urgences qui s'enchainent....

Dans les paroles de Kushina, on ressentait une énorme tristesse. Naruto l'ignorait totalement et fixait toujours le sol.

-Mais heureusement toi et ton père n'avez rien eu. Je suis tellement soulagée , je ne sais pas ce que j'aurais fait si vous aviez été blessé ou pire.

Le silence régnait toujours dans la salle.

-D'ailleurs, tu as été très courageux pour avoir sauvé cette petite. Je suis si fière de toi.

Les mains de Naruto se mirent à trembler lentement.

-Je suis allé la voir toute à l'heure. Elle n'a rien a part qu'elle est très affecté par la mort de sa mère. Son nom est Wendy.

Deux larmes tombèrent sur le sol. Kushina posa sa main sur le dos de son fils. De chaudes larmes coulaient de ses yeux sur le sol de la salle d'attente.

-J'aurais pu la sauver … sanglota Naruto. Elle était là … On aurait pu la sortir de la voiture … Si seulement … si seulement … .

Alors que Kushina sentait des larmes lui monter aux yeux, elle enlaça son fils et lui frotta le dos pour le rassurer mais Naruto continuait de pleurer.

-Si seulement … j'avais été plus fort ….

Kushina serra son fils encore plus fort. Ils étaient tous les deux impuissants. Ils étaient de simples hommes.

Et c'est ainsi que se termina ce jour funeste du Mardi 11 Mai 2011. Ce qui s'est produit ce jour là n'était que le commencement d'évènements terribles.




Au prochain chapitre : Requiem !

J'espère que cela vous a plus ! Lâchez vos com's !