La Ronce grise


Fanfiction Naruto écrite par Arlya (Recueil de Arlya)
Publiée le 06/11/2009 sur The Way Of Naruto



Merci pour vos commentaires, ça fait plaisir :D

Chapitre court, et POV extérieur pour une fois.



Chapitre 3: Evasion



Banlieue de Tokyo, le Dimanche treize Décembre, 6h du matin.

Les rues sont relativement calmes, en ce jour de repos. Rien ne semble pouvoir perturber tout l'harmonie orchestrale que provoque le paisible calme d'un dimanche matin, où la nature s'éveille même dans les lieux les plus urbains.

La douce mélodie des oiseaux portée par la brise, les feuilles frémissant à con contact aérien, et le Silence symphonique du ciel, aussi vieux que le monde.

Rien, rien ne semble pouvoir briser ce calme cristallin. Mais un cri se chargea de troubler le silence paisible qui se faisait.

" Quoi ?!" cria-t-on.

Ce fut cet unique cri, qui réussit à transcender toute la majestueuse sérénité qui trônait en ces lieux.
Ce seul cri, qui fit s'envoler les oiseaux et leur mélodie, se taire les feuilles muettes, ainsi que ternir le ciel.

Hôpital d'un quartier de banlieue de Tokyo, 6h 09 du matin.

" Ce n'est pas discutable jeunes hommes, à l'hôpital on apprend à dire oui madame et à se taire. Est-ce clair ? fit le médecin en charge de ces deux cas.
- Mais ça va faire plus de quinze jours qu'on est là ! Que lui ait besoin d'aide psychologique je veux bien, mais je suis guéri moi ! aboya Naruto, l'un des concernés.
- Je n'ai pas besoin d'aide psychologique, s'emporta Sasuke, l'autre concerné, mais en vain.
- Silence ! Je ne veux pas vous entendre geindre, quel âge avez-vous bon sang ? Et toi la brunette, tu crois vraiment que les gens se suicident parce qu'ils vont bien dans leur tête ? lança Tsunade.

Le brun se montra ouvertement vexé, et s'empressa d'afficher un visage sans expression avant de se tourner vers la fenêtre blanche, d'où entraient quelques rayons de lumière. Il ne comprenait vraiment pas pourquoi est-ce qu'on tenait à l'enfermer contre son gré. Il avait bien essayé maintes fois, de l'ouvrir cette satanée fenêtre. Mais elle n'était pas faite pour être ouverte plus de deux centimètres, pour éviter justement que les gens ne s'échappent.
Lui se sentait parfaitement bien, et la seule chose qu'il désirait était qu'on lui fiche la paix. Comme ça, il pourrait retenter de se suicider en paix et ne pas se rater cette fois.

Le médecin, une grande blonde partit en refermant la porte.

Sasuke se sentit alors venir un soudain accès de claustrophobie. Il se leva immédiatement, afin de faire les cents pas, mais il ne semblait pas se calmer. Son regard glissait dans tous les recoins de la pièce, la scrutant de fond en comble afin de trouver une quelconque sortie. Ses orbes noires se posèrent sur la porte.
La porte, quand allait-il donc pouvoir la franchir définitivement ? Cette satanée porte, pourtant simple planche en bois, était ce qui l'empêchait de partir. Ce misérable amoncellement de copeaux était l'unique rempart le séparant de sa liberté extérieure. Il la fusilla du regard, qui sait, cela la transpercerait peut-être ? Ses mains commençaient à trembler, et de furieuses envies de hurler se faisaient ressentir, il avait l'impression qu'il allait se fracasser contre les murs s'il ne sortait pas immédiatement. Le voyant dans cet état, Naruto voulut faire quelque chose. Après tout, lui aussi en avait assez de tout cet enfermement. Il lança alors:
- Viens, on va faire un tour. Sasuke sembla hésiter.
- On en a le droit ?
- On s'en rendra bien compte. Allez, viens !

Le brun haussa les épaules mentalement. Après tout, qu'est-ce qu'il avait à y perdre. Il suivit donc Naruto.
Par chance, ils ne croisèrent aucune infirmière ou responsable du bâtiment, ils ne sauront jamais si sortir leur était autorisé. Ils n'avaient pas eu long à faire, puisque leur chambre se trouvait à côté du modeste parc de l'hôpital.
Une fois à l'extérieur, le jeune homme aux reflets d'ébène se sentit revivre. Cela faisait maints jours qu'il se trouvait contraint de fumer en cachette dans les toilettes, seul endroit sans détecteur de fumée.
Il prit donc une de ses cigarettes anglaises, l'alluma. L'hiver approchait à grand pas. Par ce temps, on voyait bien mieux la fumée blanche s'envoler de ses lèvres, formant une série d'arabesques fantomatiques, pour finalement se dissiper dans l'air ambiant.
Sasuke sentit petit à petit ses muscles se détendre, et s'affaissa sur le banc le plus proche, suivi de l'autre garçon.

Le petit blond le regardait avec un certain intérêt. Le même intérêt avec lequel un collectionneur ausculte minutieusement la dernière trouvaille manquant à sa collection.
Cet être avait une coiffure pour le moins étrange. Deux mèches encadraient son visage, et le reste était tiré vers l'arrière, rebiquant légèrement vers le haut.
Il fumait avec empressement, habité par une certaine urgence. La main tenant la cigarette tremblait, ainsi que sa lèvre inférieure. Des cernes perceptibles, malgré la rigidité qui émanait de son visage, se lisaient sur son faciès d'albâtre. Ses yeux à présent étaient loin, et regardaient au-delà des murs lui faisant face.
Il avait l'air fatigué, las.
A chaque fois qu'il avait pris le temps d'observer cet individu, un certain malaise s'emparait de lui. L'aura qui se dégage de lui semble nager dans un cynisme profond, qui vous attire afin de mieux vous engloutir. On dirait presque que son regard a trop vécu, qu'il peine à éclore tous les matins pour mieux faner le soir. Ce regard semble porter le poids de ses paupières, pourtant aussi légères que les ailes du papillon, mais semblables au plomb dès qu'il les soulève. Une voix lointaine se fit entendre :
" Les garçons! Les deux personnes sollicitées tournèrent leur regard vers l'endroit d'où provenait la voix, celle du médecin qui leur avait proscrit toute sortie, la voyant arriver progressivement, mais vite.

- Non mais ça va pas de disparaître comme ça ? je vous cherchais ! rajouta-t-elle. La jeune femme blonde reprit son souffle, avant de continuer.
- Il se trouve que l'on vient de m'annoncer que Sasuke va être transféré dans un hôpital psychiatrique. Tu peux donc aller préparer tes affaires, on part dès que tu es prêt. Rejoins-moi à l'entrée principale. Naruto tu peux partir. Sur ce.

Le brun semblait s'être métamorphosé en tombe. Il ne bougeait plus, ne respirait plus, ne cillait plus.Il avait stoppé net toute activité. Lui ? en hôpital psychiatrique ? Mais pour quelle raison ? Pourquoi maintenant ? Plus il essayait de comprendre, et plus il s'emmêlait dans les limbes de ses pensées. Il ne voulait pas y aller, c'était clair et net. D'ailleurs, il n'irait pas. C'est plongé dans un discours intérieur qu'il se ralluma une sixième cigarette. Le Blond devinait les pensées de son partenaire de chambre. Il était désolé pour l'Uchiha, et aurait voulu faire quelque chose pour l'aider... C'est alors qu'une idée insensée traversa l'esprit fou du jeune homme aux cheveux d'or. C'était si simple en fait. Peut-être même trop simple.

" Viens on s'en va, dit Naruto. Sasuke le regarda, le regard plongé dans l'incompréhension.
- Où…où donc ? demanda-t-il.
- On se tire, allez remballe vite tes affaires, ordonna son camarade blond.
- Mais ça va pas oui ? Et par la suite ? Que comptes-tu donc faire ?" Naruto sourit. Il avait toujours eu cette étrange manière de sourire, qui faisait qu'on le comparerait bien à un renard. Accompagné de son regard empli de malice, l'effet en était parfois bluffant.
" J'ai cru comprendre que tu avais une petite fortune en banque non ? Et puis on pourra sûrement se faire héberger chez un de mes amis. Après, eh ben… on avisera t'inquiète pas. Donc ? Sasuke savait que c'était idiot. il s'apprêtait à refuser immédiatement.
- Oui", répondit-il simplement.

Sasuke se sentit alors idiot.
Il se sentit même très con. Mais c'était une occasion qui ne se présenterait jamais plus dans sa vie, on lui proposait de la fuir. Changer de vie, pour toujours, quelle merveilleuse utopie. Cette solution idyllique était peut être mieux que celle du suicide? Il se dit qu'il verrait plus tard, et réfléchirait sur ce qu'il en est. Après tout, peut être qu'il lui reste encore une ou deux surprises à découvrir dans son existence, qui sait...

Plus tard, au même endroit...

Des pas empressés résonnèrent.

- Madame! On vient de signaler la disparition de deux de nos patients ! informa une infirmière.
- Laissez-moi deviner, Naruto Uzumaki et Uchiha Sasuke ont pris la clé de champs ? fit-elle.
- En…en effet, vous le saviez ? demanda son interlocutrice. La blonde aux yeux noisette poussa un soupir.
- Bien évidement. C'était prévu. L'ordre vient d'en haut : "Poussez-les à s'enfuir ensemble, autorisation de leur raconter n'importe quoi."
- Ce…c'est une blague ?

Le médecin, Tsunade de son vrai prénom, haussa les épaules.

- J'avoue que j'ai beaucoup de mal à comprendre ses décisions, ainsi que sa manière tout sauf professionnelle de diriger cet hôpital. Mais il a sûrement de bonnes raisons bien tirées par les cheveux, comme il le démontre si bien par (A + B), à chaque fois…
- Mon dieu…mais c'est ridicule !
- En effet.

Autre banlieue de Tokyo, rue de l'Honshu 11h du matin.

Une main s'avance, un peu hésitante.
Elle se penche, pliant son poignet gracile, afin de frapper par trois fois la surface de bois lui faisant face. Elle se recule alors hâtivement, allant se réfugier sous le réconfortant tissu d'une poche. Naruto attendit avec patience. Une série de cliquetis plus bruyants les uns que les autres firent entendre leurs voix métalliques. Ce chant froid résonna pendant une minute, avant de s'évanouir dans le silence des alentours. C'est alors que la porte s'entrouvrit, retenue néanmoins par une chaine de métal.
Un œil glissa, jusqu'à s'exposer à la vue des personnes se tenant sur le pas de la porte. Son iris était turquoise. Des cernes impressionnantes ceignaient cet œil, et leur noirceur contrastait fortement avec la clarté de son centre.
Des mèches de cheveux vermeil parvenaient à se glisser à l'extérieur, couvrant en partie des parcelles de peau que l'on devinait.

" Gaara, c'est moi ! sourit le petit blond.

L'oeil balaya brièvement les alentours, avant de s'arrêter net sur l'inconnu aux cheveux noirs.

-Ah, euh…ne t'inquiète pas pour lui, il ne fait pas partie de la police. Est-ce qu'on peut entrer ? Il se pourrait qu'on nous cherche alors, je préfère tout t'expliquer en sûreté, requêta Naruto.

Le propriétaire de l'éclat turquoise ne répondit pas. Pour toute réplique, il retira la chaîne, et s'éloigna de la porte. Le sourire de renard s'élargit, il comprit qu'ils pouvaient entrer.