Blood For Blood


Fanfiction Naruto écrite par Fanademanga (Recueil de Fanademanga)
Publiée le 29/10/2012 sur The Way Of Naruto



Ohayo,


Réponses aux commentaires :

Ino373 : "FF7" c'est une abréviation de quoi ? Merci pour ton commentaire. J'espère que ce chapitre te plaira aussi.

Seldin : J'ai mis "romance" ? Désolé, je vais modifier l'erreur. En fait, à l'origine, j'avais imaginé placer dans cette histoire de la romance (SasuNaru/SasuKiba) et vers la fin, Kiba devait mourir pour protéger Sasuke. Mais finalement, j'ai transformé fondamentalement la fin et j'ai oublié de changer les données de la fanfiction. Désolé pour cela et ravie de savoir que tu lis encore cette fanfiction malgré l'attente (^0^)

Bonne lecture ~



Chapitre 13: J'en aurai une également



- Mon seul espoir résidait à présent en Hiro Hyuga. Mais, seul, je ne pouvais le contacter.


Flash Back : 500 ans auparavant ~ Kurayami
L'Uchiwa, caché dans l'ombre, adossé au mur avant de l'enceinte du Goteï attendait patiemment son subordonné, le regard fixé sur le ciel étoilé qui s'étalait au dessus de lui. Ses amis le regardaient-ils en ce moment-même ? Ses yeux se plissèrent. Seraient-ils déçus ?

- Général ?

Perdu dans ses pensées, le jeune homme sursauta violemment à l'entente de cette voix.

- Kaien, murmura-t-il, rassuré. Je ne t'avais pas entendu arriver.

- C'est que vous devez être bien fatigué, Général, lui répondit son ancien subalterne en s'approchant de lui.

- Peut-être bien.

Attristé, l'officier baissa son visage, posant son regard sur ses chaussures.

- Alors, commença-t-il d'une voix rauque. Alors, reposez-vous, je vous en prie. Vous avez maigri, vos traits sont tirés et votre mine épouvantable. Vous-

Le déserteur pouffa doucement de rire, faisant relever le visage du vice-capitaine.

- Tes compliments me vont droit au cœur, Kaïen-chan, mais ne t'inquiète donc pas autant.

- Mais -

- Le repos ne peut-être régénérateur que s'il est mérité. Et, pour l'instant, il ne l'est pas.

- Foutaises ! J'ignore les raisons de votre absence Général. Et à dire vrai, je vous pensais mort ... comme l'affirmaient les sages du Sénat. Je ... vous ai cru mort ...

Les épaules de l'officier tressaillirent.

- Je suis désolé de t'avoir tant inquiété, s'excusa l'Uchiwa en posant sa main sur son épaule.

- Pourquoi avoir disparu si subitement ? Qu'est-il arrivé ?

- Beaucoup de choses j'en ai bien peur. Te les conter prendrait trop de temps, ce qui me manque cruellement, expliqua le beau brun en levant à nouveau son regard vers le ciel. Ce ciel ... n'est-il pas magnifique, Kaïen ?

- ...

- Il l'est, n'est-ce pas ? Redemanda l'Uchiwa, une larme coulant silencieusement le long de l'une de ses joues faisant écarquiller les yeux de l'officier à ses côtés.

- Général ?

- Depuis combien d'années n'ai-je pas pris le temps de le contempler ? ... Cela fait si longtemps ... depuis quand ? .. depuis quand les choses sont-elles ainsi ?

Le lieutenant restait silencieux, laissant son Général déverser sa peine. Jamais encore il ne l'avait vu dans cet état ...jamais encore il n'avait vu ses larmes.

- Pourquoi faut-il que ce soit suite à des événements si sinistres que je m'en aperçoive ? Ne, Kaïen, crois-tu que, là-haut, un être tout puissant nous épie ? Attend notre trépas pour nous juger comme il se doit ...

- Si telle est la réalité, vous serez encensé, Général.

Un mince sourire étira les lèvres de l'Uchiwa.

- J'aimerais que ce soit le cas. Mais ... si telle est la réalité, je finirai aux côtés de Satan, parmi les démons.

- Ne dites pas cela Général ! Que vous arrive-t-il s'énerva l'officier.

Ledit Général l'observa quelques instants silencieux avant de reprendre la parole.

- Peu importe à l'heure actuelle. Kaien, j'aurais un dernier service à te demander.

- Dernier ?

- Je dois m'entretenir avec Hiro au plus vite, continua l'Uchiwa en ignorant l'intervention de son compagnon d'arme. Mais, dans l'état actuel des choses, je ne peux le faire seul. Il faut que tu le contactes et que tu organises notre rencontre.

- Comment ?

Le brun tendit à son officier une feuille de papier pliée.

- Transmet-le à Hiro, je t'en prie.

L'officier prit le document.

- Et vous ?

Les yeux de l'Uchiwa s'assombrirent.

- C'est ici que nos chemins se séparent Kaïen.

- Gé-

- Prends soin de toi, le coupa le brun en tapotant son épaule...

- Général, tenta à nouveau le vice-capitaine.

- Merci Kaïen. Merci d'avoir veillé sur moi ces dernières années. De t'être battu à mes côtés peu importe le danger qui nous menaçait.

L'officier secoua de droite à gauche la tête, refusant l'évidence.

- Mais pas cette fois. Pas cette fois. Cette bataille, je dois la livrer seul.

Après un dernier échange de regards, l'Uchiwa s'éloigna de l'officier, sans le quitter des yeux. Puis, dans un mouvement silencieux, il se détourna de lui pour s'enfoncer dans les ténèbres de la nuit ...

------------------------------------------------------------
A l'orée des bois maudits, aux abords de la rivière Kin-ko ....

- Hiro, murmura l'Uchiwa en reconnaissant le visage de son vieil ami malgré l'obscurité.

- Sasuke. Ton visage est blême, tu sembles épuisé. Que se passe-t-il donc ? Je viens d'apprendre pour Tsunade et-

- Génésis. Hiro, le spectre de Génésis plane au-dessus de nos têtes ...

*Fin du Flash Back*



L'Uchiwa serra les poings. Plus il avançait dans son récit, plus les souvenirs se bousculaient dans sa tête, plus la douleur passée rejaillissait, s'ajoutant aux remords qui eux ne l'avaient jusqu'ici jamais laissé en paix.

- Après avoir entendu mon rapport, Hiro semblait bouleversé. Bien qu'il avait une confiance aveugle en ma personne, mes dires paraissaient si invraisemblables ... un vampire, qui aurait pu croire une telle chose ? Et pourtant ... lui m'a cru. J'étais perdu, perdu dans un labyrinthe qui semblait sans issue. La mort ? Je l'envisageais sérieusement mais quand Hiro a compris mon cheminement intellectuel, il m'a giflé. Il m'a secoué en me hurlant dessus. Puis, une fois son calme légendaire rétabli, il m'a demandé de lui faire confiance à mon tour. Ce que je fis sans aucune hésitation. Et je le suivis alors aveuglément à travers ces montagnes inhospitalières pour trouver ces lieux, ce vieux manoir ....

- Vous voulez dire que cet endroit serait une propriété Hyûga ?

- En effet, c'en est une. Seulement, personne n'en connaît l'existence. C'était en quelque sorte le sanctuaire de Hiro. Et pourtant il me l'a offert sans même attendre de compensation. Et cela même après avoir pris connaissance de mon état ... mais, malheureusement, une fois le soleil couché et la lune resplendissante dans le ciel nocturne, j'appris pourquoi l'hypothèse que je sois un vampire ne lui avait pas paru si absurde et pourquoi il l'avait accepté si facilement ....



*Flash Back : 500 ans auparavant ~ Manoir Hyüga*
- Sasuke ?

- Hum ? Répondit l'Uchiwa en détournant son regard de la masse de livres entassées dans les étagères de la bibliothèque du manoir. Ce manoir est impressionnant, Hiro, vraiment je-

- Fuis !

La voix du Hyuga avait été sèche bien que l'homme, les yeux fixés sur ses mains tremblantes, semblait effrayé par une chose inconnue.

- Hiro ? L'appela inquiet le brun. Qu'y a-t-il ?

- Il faut .... il faut que tu partes, murmura son ami d'une voix blanche. Tout de suite ....

De plus en plus intrigué, l'ancien Général s'approcha de lui.

- S'il te plaît, Sasuke, quitte ce manoir.

Les épaules du Hyûga tressaillirent.

- PARS !

- Hi- ...les yeux de l'Uchiwa s'écarquillèrent alors qu'en face de lui, son interlocuteur redressait sa tête.

Les yeux du Hyûga s'obscurcirent jusqu'à devenir entièrement noirs alors qu'un duvet de poils se formait progressivement le long de ses membres. Ses vêtements se déchirèrent et tombèrent en lambeaux sur le sol, laissant apparaître devant les yeux incertains de l'Uchiwa une musculature animale époustouflante. Son visage se déforma, s'allongeant vers l'avant pour former un museau, sa bouche s'agrandissait démesurément mettant en valeur ses crocs et son teint d'ordinaire pâle brunit.

Sasuke avala difficilement sa salive, les yeux fixés sur la majestueuse bête qui se relevait lentement à quelques mètres de lui.

- Hiro ...

Les yeux de la bête se posèrent sur lui, le faisant frissonner.

- Non ... pas vous.

L'ancien Général secoua la tête de droite à gauche, refusant d'accepter la vérité.

- Hiro ...

Ses mains s'accrochèrent à son pantalon. Une colère sourde grondait en lui.

- Hiro ...

La haine s'infiltrait en lui. Une haine incompréhensible. Une haine farouche. Une seule pensée occupait son esprit. Le Tuer. Son instinct, l'instinct de la bête qui sommeillait en lui, lui dictait d'annihiler son ami. De griffer son corps jusqu'au sang. D'arracher sa tête. De l'égorger. De planter ses crocs dans sa gorge pour se repaître de son sang jusqu'à sentir son cœur cesser de battre. Le noir de ses pupilles s'estompa lentement au profit d'un rouge écarlate. Tout son corps se mit à trembler d'excitation. Et sans qu'il ne s'en rende compte, sa langue humidifia ses lèvres. Dans son dos, sa chemise se déchira dans un craquement sinistre, laissant apparaître deux fines ailes noires. Sa bouche s'étira en un sourire pervers effrayant.

- Sa .. sas ... uke, prononça difficilement le loup-garou.

Dans un dernier élan de lucidité, le Hyûga prit la fuite, s'élançant dans les longs couloirs du manoir, pourchassé par l'Uchiwa. Il effectua un saut majestueux, passant au-dessus des escaliers du hall d'entrée avant de pousser violemment les grandes portes qui menaient au dehors. Le souffle court, il s'enfuit dans les profondeurs de la forêt. Derrière lui, son ennemi le talonnait et lui-même sentait son désir de combat grandir en lui. Son cœur battait la chamade pourtant, il ne faiblissait pas, continuant sa course à travers les bois. Mais, après dix minutes passées ainsi, sa nature animale prit le pas sur sa nature humaine. Arrivé aux abords d'un lac, il fit volte-face. Au-dessus de lui, les nuages se dissipèrent laissant entrevoir une lune entière rayonnante.

Il se mit en position de défense, à quatre pattes sur le sol, la gueule entrouverte. Et, à peine une seconde plus tard, les corps des deux bêtes s'entrechoquèrent violemment. Les canines du loup se plantèrent dans l'épaule du vampire qui gémit sous la douleur et bascula en arrière. Mais avant qu'il n'atteigne la terre ferme, celui-ci enfonça son poing dans le ventre de son adversaire, l'envoyant valser quelques mètres plus loin puis bondit sur lui, ses griffes prêtent à déchiqueter.

Le combat épique s'éternisa jusqu'au petit matin, avant, qu'à moitié morts, les deux êtres ne s'effondrent sur le sol, leurs corps trop affaiblis reprenant leur forme d'origine.

------------------------------------------------------

Lorsqu'il se réveilla, au petit matin, le regard de l'Uchiwa tomba sur le visage crispé de son ami.

- Enfin réveillé ? Lui demanda Hiro d'une voix faible.

Un filet de sang s'échappa de sa bouche.

- Hiro ..

L'uchiwa tenta de se relever, mais son corps refusa de bouger et il dut se résoudre à rester allongé.

- Alors, ils t'ont eu toi aussi, souffla-t-il. Ces chiens ...

L'hyuga secoua légèrement la tête.

- Non, tu as tort.

Voyant les sourcils de son interlocuteur se froncer, il reprit :

- Je suis un loup-garou né. Personne ne m'a transformé, Sasuke-chan.

L'Uchiwa le regarda, incompréhensif.

- Je ne comprends pas.

- Je suis né loup comme mes ancêtres et sans doute comme naîtront mes descendants.

- Quoi ?

Les sourcils de l'Uchiwa se froncèrent, faisant se plisser son front tailladé.

- A ton contact, mon instinct animal s'est réveillé et la bête a pris le pas sur moi. Je suis désolé pour ça. J'aurais du m'en douter.

- Mais, les loups-garous sont-, protesta l'Uchiwa.

- Réels, Sasuke, les loups-garous sont tout ce qu'il y a de plus réel. Nous existons et coexistons avec vous, il y a bien des choses en ce monde que l'entendement ne peut comprendre. Tu l'as toi-même constaté de tes propres yeux. Génésis. Qui aurait pu ne serait-ce qu'imaginer qu'une telle expérience pouvait donner lieu à des résultats concrets ? Et pourtant, tu es la preuve vivante qu'il est possible de créer une nouvelle espèce.

- Pourquoi moi ? Pourquoi ai-je survécu ?! Tsunade, Jiraya, Kratos, tous ont péri …

- Je l'ignore. Mais le résultat est là et tu dois l'accepter comme moi j'ai accepté ma condition il y a bien longtemps ....

------------------------------------------------------------
Les deux hommes se tenaient debout devant les portes du manoir.

- C'est ici que nos chemins se séparent mon ami.

L'uchiwa acquiesça, la tête basse.

- Nous ne devons plus jamais nous revoir, Sasuke-chan. Pour que ce qu'il s'est passé hier soir ne se reproduise plus.

Il posa sa main sur l'épaule de l'ancien Général.

- Sasuke ? Relève la tête.

L'interpellé s'exécuta.

- Nous devons garder à jamais le secret sur Génova et sur la trahison du Sénat. Même si cela est injuste et frustrant, lever le voile sur cette affaire porterait le coup de grâce à Kanaan.

Les poings de l'Uchiwa se serrèrent.

- Je suis désolé mon ami.

Constatant que son interlocuteur restait muet, le Hyûga reprit la parole.

- J'aurais voulu empêcher tout cela. Mais, tout ce que je peux t'offrir aujourd'hui est cette prison. Ici, ton passé n'a pas d'importance. Entre ces murs, tu vivras, reclus certes mais tu vivras et verras Kanaan renaître de ses cendres. Alors vis ... Sasuke Uchiwa, ancien Général de la Dixième Division du Goteï 13 de Kanaan, mort officiellement pour mener à bien une périlleuse mission ...

Hiro sortit de la poche de sa veste une dague sur laquelle se dessinait au-devant une majestueuse colombe et à l'arrière un "X".

- Tu ne devrais pas perdre ce genre de chose, Sasuke, lui sourit-il gentiment. J'ai bien peur de n'avoir pas pu conserver son fourreau, désolé.

L'Uchiwa se secoua la tête de droite à gauche en tendant la main pour caresser le poignard. D'un geste brusque, le Hyûga s'en saisit et l'approcha de la lame, il joignit leurs deux mains autour et, violemment, il ramena la dague vers l'arrière, tailladant leurs paumes.

- C'est une promesse, conclut-il en fixant son regard dans celui ébahi de l'Uchiwa

*Fin du Flash Back



- Le tableau sur le mur de la salle à manger ...

- Oui, je l'ai peint moi-même durant les premiers mois de mon exil. Ce matin-là, par nos sangs mélangés, nous avons fait le serment de garder à jamais secret cet épisode de l'histoire, de la trahison du Chancelier à Génova ... Quoi de mieux que de clôturer cette période sanglante en faisant couler à nouveau et pour la dernière fois le sang ? Il y a eu œil pour œil ... ils m'ont trahi, je les ai trahi .... dent pour dent ... ils ont tué ma famille, j'ai brûlé le Sénat ... ils ont fait de moi cet être abjecte ... mais ...

L'Uchiwa semblait peser ses mots.

- Mais ... il n'y aura pas de sang pour sang ... la vengeance doit avoir une fin et, pour le bien de Kanaan, c'était à moi d'y renoncer ... renoncer à la vengeance a été l'une des décisions ... non ce fut la décision la plus douloureuse que j'ai eue à prendre de toute ma vie. ... vous savez tout à présent, Sensei.

Après ces paroles, le calme reprit ses droits dans les lieux.

Lentement, l'enseignant se laissa glisser le long du mur jusqu'à ce que son fessier touche le sol de la pièce. Une fois à terre, il replia ses jambes contre son torse et posa sa tête sur l'un de ses genoux. Et maintenant ?
L'Uchiwa l'observa un instant avant de reporter son regard désolé sur la fenêtre. Plusieurs minutes s'écoulèrent sans qu'aucun des deux hommes n'ose reprendre la parole, l'un, perdu dans ses souvenirs, l'autre, tentant de faire le point sur ce qu'il venait d'apprendre. Puis, le brun se redressa, approcha ses mains des rideaux et les tira violemment pour laisser entrer la lumière du jour dans la pièce sous les yeux écarquillés du professeur. Il resta un moment debout, immobile, face aux rayons du soleil.

- Uchiwa-san ? l'interrogea inquiet Kakashi, les joues striées de larmes et les yeux bouffis.

Le brun ne lui répondit que par un sourire.

- Je .. vous feriez mieux de les refermer, insista à nouveau l'enseignant.

- Il est magnifique, lui répondit l'Uchiwa en ne détachant pas son regard du dehors.

Prit d'un coup de folie, il se saisit des poignées des fenêtres et les ouvrit, laissant les rayons du soleil réchauffer son corps si froid.

- UCHIWA-SAN !

- Quel beau soleil ... si radieux ...

- SASUKE ! S'écria Kabuto en faisant irruption dans la pièce, alerté par de l'enseignant. Ferme cette-

- Yakushi ? Le coupa d'une voix douce le brun.

L'interpellé releva brusquement la tête. Cela faisait si longtemps que personne ne l'avait pas appelé ainsi ... par son prénom ...

- Ne crois-tu pas qu'il est temps pour nous de disparaître de ce monde ?

Le professeur, simple spectateur, resta pétrifié. Kabuto, lui, baissa les yeux.

- Kanaan n'a plus besoin de nous, au contraire, à l'heure actuelle nous ne pourrions que lui porter préjudice.

Le majordome acquiesça d'un signe de tête.

- Si c'est ce que vous désirez, Général ...

- C'est ce que je désire, mon ami, c'est ce que je désire plus que tout. Nous avons déjà vécu trop longtemps. Et, même si nos corps n'en ressentent rien, nos esprits, eux sont épuisés par ces siècles qu'ils ont vu passer. Je suis fatigué ... fatigué de vivre cette vie de hors-la-loi, fatigué de vivre tout simplement ... Rester cloîtré entre ces murs me rend fou … la voix de l'Uchiwa monta dans les aigus.

Kabuto le contempla tristement. Sa douleur l'écrasait.

- Je veux revoir le Goteï ... je veux … pouvoir sentir à nouveau la chaleur des rayons du soleil sur ma peau ... je veux pouvoir le sentir à nouveau battre, l'Uchiwa empoigna fermement sa poitrine, mais c'est impossible… nous le savons tous les deux.

- Si vous, Kabuto hésita, je ne veux que votre bonheur, Général ... votre bonheur et seulement votre bonheur.

- Il n'est plus accessible dans cette vie.

- Alors, tentons d'y parvenir dans une autre.

Sur les lèvres froides de l'Uchiwa se dessina un imperceptible sourire. Imperceptible mais sincère et ô combien précieux pour le majordome.




Flash Back : 500 ans auparavant ~ Montagnes maudites

Le vent souffle par-delà les montagnes. Une tempête se prépare. Le soleil, timide, reste caché derrière d'épais nuages.

En haut d'une falaise angoissante, au milieu de ce sinistre décor, se tient précairement debout, un homme, emmitouflé dans une épaisse cape noire, un capuchon protégeant son visage blême. Malgré les rafales de vent, il reste là, immobile, son regard fixé sur l'horizon. Lentement, il avance vers le bord de la falaise, faisant face au vent. Mais, alors qu'il s'apprête à basculer dans le vide, une main s'accroche fermement à son bras et le tire violemment vers l'arrière de telle sorte que les deux personnes se retrouvent affalées dans la neige. Le nouveau venu enserre le corps de l'homme dans ses bras, l'empêchant de se relever. Il ne veut pas. Il ne veut pas le voir mourir. Pas lui. Pas lui aussi. Alors, il met toutes ses forces dans ses bras, encaissant les coups violents de son prisonnier qui se débat sans cesse.

- Pitié ... Général Uchiwa ... le supplie-t-il d'une voix faible, ne faites pas ça.

Ledit Général, à l'entente de son titre, se retourne dans les bras de son assaillant. Ses yeux s'écarquillent alors que devant lui, caché sous un capuchon, le visage peiné de l'un de ses bourreaux se dessine. Les souvenirs de cette nuit se bousculent dans sa tête. Un entrepôt, une table en fer, des chaînes, des blouses blanches, des visages inamicaux, le visage vieilli d'un traître, celui d'un criminel, une table qui grince, de l'eau verte ... de la douleur ... des yeux qui l'observent à travers son bocal ... des yeux bruns ... des cheveux grisonnants, un visage fin, des lunettes rondes, une moue attristée ....

- Kabuto ? Murmure l'Uchiwa d'une voix hésitante.

L'autre homme acquiesce doucement d'un signe de tête.

- Pour ... pourquoi ?

L'homme aux cheveux gris sourit tristement, dévoilant une paire de canines acérées.

- Co- enfoiré !

Dans une rage folle, le plus jeune projette son aîné dans la neige avant de s'installer d'office sur ses hanches et commencer à le frapper comme un damné. Ses yeux sont animés d'une lueur de folie. La peine l'a rendu fou. Alors, il l'évacue de la manière la plus douce et la plus atroce qu'il soit. Ses poings serrés rencontrent la mâchoire de l'homme sous lui. Il hurle. Se relève, administre un coup dans les côtés du corps encore à terre, le soulève à l'aide des muscles de ses bras, le balance sans ménagement sur le sol, hurle à nouveau. Les secondes passent, les minutes s'écoulent. La nuit tombe. Epuisé, le brun se laisse tomber sur le sol, à côté du corps meurtri de sa victime et bourreau. Le sang recouvrant ses poings tâche la neige. Ses larmes coulent. Il hurle et frappe le sol.

Le soleil se lève à l'horizon, ses rayons lumineux se reflètent sur les étendues neigeuses et réchauffent les deux corps refroidis, inconscients dans la neige. L'un des hommes se réveille, traîne son corps jusqu'à atteindre son homologue qu'il secoue doucement.

- Pourquoi ?! Redemande l'Uchiwa d'une voix éteinte en agrippant les épaules de Kabuto.

- Je ne sais pas.

- Je t'ai posé une question ordure ! S'exclame le bel Apollon brun en se saisissant du col de l'autre homme. Pourquoi ?!

- Parce que ... expions-les ensemble, Général. Laissez-moi rester à vos côtés, et expions nos péchés, reclus dans ces montagnes.
*Fin du Flash Back



-----------------------------------------


- Kabuto ... Kabuto s'est transformé de son propre chef après la mort d'Orochimaru. Il n'a trouvé à ce jour, aucune autre manière d'expier ses péchés. Pourquoi ai-je accepté de le garder auprès de moi ? Je l'ignore ... peut-être est-ce parce que nous sommes tous les deux semblables, pour ne pas être seul ... je ne sais plus, cela fait si longtemps. Cela doit paraître si choquant à vos yeux ... mais pourtant, aux miens, cela semble si normal. Avoir Kabuto à mes côtés est devenu un quotidien et malgré le fait que mes souvenirs restent intacts malgré les siècles qui s'écoulent, je lui suis intimement reconnaissant d'avoir été là pour moi, expliqua l'Uchiwa en s'installant le plus confortablement qu'il put sur le sol frais de la cave.

Kakashi, en face de lui, se laissa tomber à genoux sur le sol. D'une main tremblante, il attrapa les lourdes chaînes que lui tendait l'Uchiwa, les regarda longuement puis les approcha, hésitant, des mains de celui-ci. Lentement, il enserra ses poignets, puis ses bras musclés, avant d'attacher le déposer les maillons métalliques restant sur le sol dallé. Avalant difficilement sa salive, il ramassa le marteau, enfonça un premier à l'intérieur d'une maille, située à l'interstice entre deux dalles et le frappa de toutes ses forces à l'aide du marteau. Il réitéra l'opération plusieurs fois, enfonçant clou sur clou puis s'occupa de la même manière, à l'aide d'une nouvelle chaîne de ses pieds et ce, sans jamais oser croiser son regard. Quelques fois, il l'entendait couiner légèrement, signe qu'il avait sans doute trop serré ses liens et que l'argent des chaînes entaillait ses poignets. Mais peu importait à présent. Une fois sa laborieuse tâche achevée, il se redressa, les yeux toujours fixés sur le sol.

- Allons Sensei, reprenez-vous, l'interpella d'une voix amusée l'Uchiwa. Ma décision est prise alors ... il se racla la gorge, nul besoin de vous apitoyer sur mon sort.

L'enseignant releva les yeux.

- J'ai vécu ici ces 500 dernières années, reclus, au milieu de ces montagnes effrayantes et je l'ai vue, comme l'avait prédit Hiro, je l'ai vue : la renaissance de Kanaan. Et juste ça me suffit, Sensei. Je n'ai plus de raison d'exister à présent. Ce que vous vous apprêtez à faire, considérez-le comme … en quelque sorte, ma dernière volonté.

Kakashi hocha lentement de la tête. Résigné, il recula de quelques pas sans lâcher l'Uchiwa des yeux. A mesure qu'il s'approchait de la porte, la silhouette de celui-ci s'enfonçait dans l'obscurité de la pièce. Bientôt il ne put distinguer que sa silhouette, affalée sur le sol.

- Reposez en paix, souffla-t-il une fois rendu dans le couloir. Général ....

Dans un bruit sourd la lourde porte se referma derrière l'enseignant. Il actionna le verrou, lança un regard aux deux portes qui l'entouraient puis se dirigea vers l'escalier afin de remonter au rez-de-chaussée du manoir.

Arrivé dans le salon, il se précipita vers le bar, il en retira plusieurs bouteilles qu'il vida précipitamment un peu partout dans la pièce, aspergeant les fauteuils, les meubles, les murs et les rideaux, puis il se chargea de nouvelles bouteilles et en fracassa quelques unes dans différentes chambres du manoir.

Lorsqu'il pénétra dans la chambre où reposait encore les corps de ses deux élèves, Kiba et Naruto, son cœur se serra. Refoulant ses larmes, il alla embrasser leurs fronts devenus froids avant de mouiller leurs corps avec l'alcool.

- Naruto ... surveille bien Kiba pour moi, ne ? Sanglota-t-il en agrippant le corps dudit Kiba. Veillez l'un sur l'autre, ne ?

A contrecœur, il délaissa les corps sans vie pour commencer à incendier le manoir en débutant par la bibliothèque puis les chambres avant de rejoindre les immenses portes du manoir. Une fois devant, il les poussa, puisant dans ses dernières forces. Les rayons du soleil agressèrent ses yeux bouffis, l'obligeant à les plisser et se propagea dans le reste de la pièce, venant éclairer les vieux meubles en ébènes, les sinistres portraits et les anciennes pendules qui ornaient les murs, les larges escaliers.

Doucement, ses paupières s'abaissèrent alors que quelques larmes de soulagement glissaient le long de ses joues blafardes.
Il s'élança ensuite dans les bois, à la recherche de ses élèves. Il les retrouva quelques minutes plus tard, les adolescents n'ayant pas osé s'enfuir trop loin.

Kakashi sourit en accourant vers eux.

- Ohé ! Regardez ! S'exclama Ino en pointant du doigt l'horizon.

Plus loin, dans la forêt, l'immense manoir prenait feu, créant un immense nuage de fumée noirâtre dans le ciel dégagé.

Les yeux de l'enseignant se fermèrent.


Tout était fini.

Dans les flammes, les démons expièrent leurs péchés ....



*Flash Back : 500 ans auparavant*
Le soleil scintillait de mille feux au-dessus de la Capitale Kurayami, réchauffant les visages souriants des habitants et touristes qui attendaient patiemment le long de l'allée principale de la ville, recouverte pour l'occasion de fleurs de mille et une couleurs et de quelques parchemins parsemés d'écritures. A chaque fenêtre donnant sur la rue était suspendu un linge blanc, signe de pureté et à certains balcons pendait fièrement le drapeau du pays. La ville était en fête. Et les personnes présentes trépignaient d'impatience, mirant avec espoir le bout du chemin. Enfin, une silhouette se dessina au loin. Lentement, elle s'avançait vers eux, écrasant sous ses hautes bottes ébène quelques unes des fleurs laissées en son honneur, souriant çà et là, saluant certaines personnes d'un geste poli de la tête. Vêtu d'un pantalon serré noir et d'un léger manteau, le jeune homme ne ralentissait pas son allure et ce jusqu'à arriver devant l'escalier de l'Eglise de Kurayami. La tête levée, le dos droit, il les escalada dignement. En haut, l'attendaient, debout, devant leurs trônes respectifs les autres généraux du Goteï.
Il s'arrêta devant eux, s'inclina respectueusement, puis se redressa et pivota en direction d'un vieil homme vêtu d'une longue tunique blanche et d'un chapeau religieux. Celui-ci s'avança alors vers lui, l'air neutre.

- Sasuke Uchiwa, Vice Capitaine de la 10ème Division, soldat du Goteï de Kurayami, pour avoir de si nombreuses fois défendu ce pays qui nous est cher et démontré des qualités exceptionnelles aussi bien en combat qu'en tant que leader, acceptes-tu aujourd'hui de succéder à Yamomoto, ton ancien capitaine et de prendre les rennes de la 10ème division du Goteï 13 ?

- Je l'accepte

- Jures-tu, sur ton honneur et ta vie de défendre ce pays quoi qu'il t'en coûtera ?

- Je le jure

- Jures-tu de ne jamais trahir Kanaan ?

- Je le jure.

Le prêtre fit signe à un soldat tenant entre ses mains un coussin rouge sur lequel gisaient une dague et une insigne. Celui-ci s'avança et s'agenouilla devant les deux hommes en surélevant sa charge.

Le prêtre se saisit de l'insigne.

- Sasuke Uchiwa, puissent les dieux te protéger et te conseiller dans les missions qui t'incomberont. Car à partir de ce jour, de ta survie et de ta sagesse dépend l'avenir de la dixième division du Goteï 13, déclara-t-il solennellement en accrochant l'insigne sur la veste de jeune homme, au niveau de son cœur. Général Uchiwa.
Puis, tout aussi lentement, il attrapa la dague et la présenta au nouveau général en se baissant légèrement.
- Prenez Général Uchiwa.

Melkior lui sourit doucement et lui fit signe d'aller s'asseoir. Avalant difficilement sa salive, le nouveau Général s'approcha doucement de son siège. Une fois devant lui, il se retourna vers l'assemblée réunie devant le grand l'escalier et, sous les acclamations du public, s'assit sur le trône.

Fin du Flash Back



Et c'est là que s'achève mon récit ...


THE END





The End ? Cela m'a fait un choc de l'écrire. J'ai commencé cette fanfiction il y a si longtemps ... D'un côté, je suis soulagée (j'ai tenu ma promesse de la terminer) d'un autre, cela me fait un peu de peine. C'est étrange, mais bon, c'est fait !

J'espère que ce dernier chapitre vous a plu et peut-être à une prochaine fois (^0^)

Encore merci d'avoir suivi cette histoire ~

PS : Pour les intéressés, j'ai décidé de reprendre ma fanfiction "Trouble-Fête".