She could be you


Fanfiction Naruto écrite par shikacool (Recueil de shikacool)
Publiée le 05/09/2009 sur The Way Of Naruto



B'joooour !

Aleurs voilou un nouveau OS, assez tristounet, je préviens ^^ j'sais pas pourqwah, chuis assez branchée sur le thème de la guerre en c'moment, me prenez pas pour une psychopathe xD

Puis j'avais encore jamais exploité le personnage de Lee en perso principal. Donc vala, j'l'ai fait. Je sais, c'est passionnant.

Awoui, et la chanson qu'il y a dans le one-shot, c'est "She could be you" (vous remarquerez que je suis très originale pour les titres) de Shawn Hlookoff (ça se prononce comment ? mystère... xD) et on l'entend dans plusieurs épisodes de KyleXY... Et elle magnifique, bien sûr.

Vouala, bonne lecture :D



Chapitre 1: OS



C’était notre devoir. Qu’importe ce que nous en pensions, nous nous devions de défendre les intérêts de notre pays.

Cette certitude était inébranlable, pour les gars de l’armée. Mais bon, j’avoue avoir été surpris quand j’ai été appelé. On aurait peut être du s’y préparer. Pourtant quand j’ai lu mon nom sur cette convocation j’ai eu l’impression que ça me tombait dessus, comme ça, brusquement, sans préavis ni rien.

J’avais vingt-cinq ans. On était le 3 janvier 1968. J’étais dans notre petite cuisine aux murs vert, ma couleur préférée, que j’avais peinte et meublée de mes mains. La décoration, et bien sûr les petits plats, c’était ma femme qui, depuis bientôt deux ans, s’en occupait. A cet instant, elle se tenait face à moi, moulée dans sa jolie robe rose, de la même couleur que ses cheveux. Ses yeux verts que j’avais tout de suite aimés tentaient de lire mes pensées, fixés sur mon visage. Parfois ils se posaient sur la lettre que je tenais en main.

J’étais Lee Rock, citoyen américain. Originaire de Sacramento en Californie, résidant à présent à Seattle, la plus grande ville de l’état de Washington. J’avais rencontré ma femme lors d’un voyage en Alaska. Moi je venais pour tester mes capacités d’endurance au froid, elle pour étudier la faune et la flore de cette région glacée. Nous nous étions mariés à Houston au Texas, nous avions passé notre lune de miel à Chicago, la ville des Bulls. Nous passions nos journées à jouer au basket et à se lancer des défis ridicules.

Le garçonnet enthousiaste était devenu l’époux, le soldat, l’homme que j’étais aujourd’hui. J’étais allé aux quatre coins des Etats-Unis. J’aimais mon pays, j’aimais ma femme et mes amis. Je les aimais à en mourir.

A en mourir.

A bout de patience, ma femme s’est approchée et m’a vivement pris le papier des mains. Elle l’a parcouru du regard, et au fur et à mesure que ses yeux lisaient les mots, des larmes venaient perler à ses cils. Ses lèvres tremblaient. Elle s’est mise à secouer la tête de droite à gauche en signe de dénégation. Elle relisait la lettre, la relisait encore, se concentrait sur les caractères tapés à la machine, comme si elle avait mal lu, comme si elle avait laissé passer un détail important, qui annulerait tout le reste. Me rendant compte de son émoi, j’ai posé une main sur son épaule.

- Sakura…

Après s’être humectée les lèvres, elle a levé la tête vers moi :

- Lee… C’est une convocation… Tu vas partir… à la guerre ? Là-bas, au Viêtnam ?
- Tu sais la situation dans ce pays. C’est mon devoir, en tant que soldat. Tu verras, quand je reviendrai, tu ne me reconnaîtras pas ! Je serai une montagne de muscle, un…

D’habitude, mon sourire éclatant et ma fougue la faisaient toujours sourire. Mais pas cette fois. Cette fois, avant même que je n’ai fini ma phrase, elle s’est jetée dans mes bras en sanglotant.

- Tais toi ! Je ne veux pas que tu deviennes un tueur, ou pire, que tu te fasses tuer ! On raconte des choses tellement horribles sur ce qu’il se passe là-bas… Les soldats sont cruels, tu pourrais être fait prisonnier, revenir défiguré ou infirme ! C’est si loin… Je ne veux pas te perdre !!

Elle a sangloté encore plus fort. Doucement, je caressais ses cheveux soyeux, respirant son parfum à la cerise, son préféré. J’ai regardé autour de moi. Des guirlandes et des boules de papier crépon étaient encore accrochées çà et là, on avait fêté la nouvelle année il n’y avait pas si longtemps. Il n’y avait pas deux jours, nous étions si insouciants, encore de grands enfants dans nos corps d’adultes…

Je devais partir le lendemain.

Le lendemain.

J’ai bouclé mon sac. Il contenait le strict nécessaire. J’emmenais une photo de ma Sakura, aussi, le jour de notre mariage. J’emmenais quelques pièces. Quelques larmes que ma femme avait laissées sur mes joues.
Je laissais mon cœur à la maison. Un cœur à la guerre, c’est mauvais pour la survie.

Et puis il ne pouvait pas être ailleurs. Dans cette vie comme dans les autres, il ne battrait que près d’elle.

Mon meilleur ami, et accessoirement mon voisin de palier, partait en même temps que moi. Il devait m’attendre en bas de l’immeuble. Chez Neji, la ponctualité était presque une obsession. Et puis ce n’était pas le genre à s’éterniser dans les adieux. Il avait dû embrasser rapidement Tenten, sa fiancée et notre amie d’enfance commune, lui dire de prendre soin d’elle, de ne pas oublier de nettoyer ses armes chaque jour, pour ne pas qu’elles prennent la poussière. D’être patiente. Qu’il l’aimait.

Non, ce dernier point n’avait pas été dit tout haut, connaissant Neji. Ses yeux, comme souvent, avait dû parler pour lui.
Et Tenten avait dû adopter son air dur, seul moyen de retenir ses larmes. Elle avait sûrement hoché la tête, fermé les yeux et frémi lors de son dernier baiser.

J’étais tellement différent de mon meilleur ami. Sakura était si différente de Tenten, elle aussi.

Notre couple même était à l’opposé de celui de Tenten et Neji. Alors que leur amour était surtout implicite, qu’ils ne s’éternisaient pas en gestes et en belles paroles, qu’ils vivaient de leur entraînement et de conversations longues et profondes, de disputes fréquentes mais de tendres réconciliations, Sakura et moi existions chacun dans les bras de l’autre, nous déclarions notre attachement tous les jours, éclations de rire pour un rien, nous disputions rarement mais, quand c’était le cas, ça faisait des étincelles, et j’avais envie de mourir. Et puis, un beau matin, c’était fini, la tempête avait laissé place au calme, et la vie reprenait.

Qu’importaient nos différences, qu’importait si un couple était plus démonstratif que l’autre, nous nous aimions et ils s’aimaient de la même force. Vivre loin de l’autre était une torture. Vivre sans l’autre c’était mourir. L’oublier, c’était impossible, n’aurait-ce été qu’une minute.

Mon sac était solidement attaché à mes épaules. Sakura s’accrochait à moi. Elle ne retenait pas ses pleurs, moi non plus. Elle effleurait mon visage des ses doigts fin, comme pour apprendre mes traits par cœur. Moi je lui murmurais à l’oreille :

- Je ne t’oublierai jamais… Je t’aime, ma fleur de cerisier. N’ai pas peur, je serai toujours avec toi. Toujours… Je t’aime… Tu te souviendras de nos promenades ? Et de la première jonquille que tu as apporté à mon chevet, à l’hôpital, quand j’avais fait une mauvaise chute… Tu te souviendras ? Je t’aime. Tu es toute ma vie… Ma fleur de cerisier…

Le clocher de l’église a sonné six heures. Je devais vraiment partir. J’ai délicatement repoussé ses mains blanches de mon visage. Elle les a reposées, m’a embrassé. Et puis, d’elle-même, elle a fait un pas en arrière. Elle m’a souri, de son plus beau sourire. Un sourire doux, aimant, confiant.

Du revers de ma manche, j’ai essuyé les larmes qui trempaient mes joues. Je l’ai regardée une dernière fois. J’ai ouvert la porte. Me suis tourné. J’ai entendu un chuchotement, dans mon dos.

- Je t’aime aussi, Lee.

Une ultime larme a roulé sur ma joue. J’ai fermé la porte.

En m’avançant dans l’allée, j’ai vu Tenten, recroquevillée sur le paillasson de la porte de son appartement. Sanglotant de toutes ses forces. Au passage, je me suis baissé et lui ai brièvement caressé les cheveux. Puis je me suis relevé et ai descendu les escaliers.

Neji, comme prévu, m’attendait dehors. Il a ouvert la bouche, comme pour me réprimander mon retard. Mais, avisant les traces de larmes sur mes joues, il s’est tut et nous avons commencé à marcher.

Notre trajet s’est fait en silence. Nous avons échangé quelques banalités dans l’avion. Nous sommes arrivés dans notre base au Viêtnam vingt-quatre heures plus tard.

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Ca fait quatre mois que Neji et moi sommes partis à la boucherie. Quatre mois, jour pour jour.

J’ai reçu trois lettres de Sakura, Neji deux de Tenten. En recevant la première, il a râlé qu’il lui avait pourtant dit de ne pas lui envoyer de courrier, que ça ne servait à rien. Pourtant j’ai bien vu un mince sourire éclairer son visage durant sa lecture.

A présent, nous n’avons plus le temps de lire de lettres. Si au début, les environs de notre base étaient plutôt calmes et les assauts rares, ça a bien changé depuis début février.

L’offensive du Têt nous a pris par surprise. Les soldats du Viet Cong ont attaqué plus de cent villes dans la nuit du 30 janvier. Notre base, située dans la grande ville de Saigon, n’a pas échappé à la terrible attaque. De nombreux militaires américains ont été massacrés, c’était horrible. Neji a été sévèrement blessé à la jambe gauche, il ne peut plus que boitiller. Du temps où je pensais encore revenir au pays, je me disais que Sakura ne reconnaîtrait plus en l’homme plongé dans l’horreur que j’étais son époux hyperactif. Je ne sais plus qu’observer, en silence la plupart du temps. J’ai l’impression d’être devenu insensible, aussi bien à la douleur qu’aux sentiments.

Nous n’avons plus de base. Les renforts n’arrivent pas. Les soldats du Viet Cong, eux, ne tarderont pas à charger de nouveau. Depuis ce début de mois, les batailles meurtrières et les bains de sang sont devenus une routine quasi-quotidienne.

Les quelques dizaines de soldats qu’il reste sont postés près des ruines de notre ancienne base. Neji s’est endormi à côté de moi. Il ne se plaint jamais, mais j’ai appris à savoir quand une blessure est grave. Sa jambe n’est vraiment pas belle, je crois que la plaie s’est infectée. Et nous n’avons plus ni médecin ni médicaments.

Moi, ça va. Mais j’ai perdu toutes mes affaires durant cette nuit de panique. Y compris la photo de Sakura. Le seul objet qui me rattachait à elle. A ses cheveux roses, à ses beaux yeux gemme. A cette femme à qui mon cœur et mon âme appartiennent.

J’ai lié connaissance avec un gars de Sacramento, ma ville d’origine. Il paraît gros et lent comme ça, mais il est intelligent et redoutable au combat. Mieux, il est sûrement le soldat le plus humain de tout l’escadron. C’est grâce à lui que je ne me suis pas transformé en monstre. Il s’appelle Choji.

Là, il contemple je ne sais quelle photo. Sur le papier glacé, une jeune femme blonde sourit de toutes ses dents. Elle est vêtue d’une robe pailletée bleu foncé qui rehausse ses yeux turquoise.

- C’est Ino, ma femme, fait Choji en me voyant. Et là, c’est Choze, notre fils qui a trois ans, ajoute-t-il en sortant une photo d’un petit garçon brun.

Je pose un doigt sur la photo de la femme. Comme elle me rappelle toi…

I'm haunted by this photograph
And Don't know why
Every time I look, I get shivers down my spine

Elle ne te ressemble pas physiquement, pourtant. Toutefois…

You're such a beautiful face
I know those eyes
They take me back in time

Peut être parce que quelque chose vous lie, toutes les deux. L’absence d’un mari à vos côtés, votre espoir de son retour.

She could be you
I wouldn't even know
She could be you
But that was long ago
She could be you

- C’était dans le bar où on s’est rencontré, raconte Choji. Elle était chanteuse et j’étais serveur. Après je me suis enrôlé dans l’armée, elle n’était pas d’accord au début, elle avait peur. Au début, je la croyais superficielle et insouciante. Une femme enfant, en somme. Mais en fait pas du tout. Elle s’inquiète de tout, ma Ino.

I wish that I could tell you
What she don't know
I dream about that day
But it's impossible
In another world,
I'll be yours tonight
But I can't break free from this life

J’ai sympathisé avec un autre type, aussi. Il est un peu bizarre, pas très bavard. Avant l’attaque, on le surnommait « le beau gosse ». Sûr qu’avec sa gueule d’ange des ténèbres, il devait faire craquer pas mal de filles, là où il habitait. Il s’appelle Sasuke, il vient de Louisiane.

Je ne vous dis pas mon étonnement lorsqu’il m’a dit qu’il était gay.

- Eh ouais, a-t-il souri devant ma tête d’ahuri. C’est pas facile à vivre, par contre. En général les gens sont étroits d’esprit, pour eux ce genre de penchant est une erreur, une anomalie. Surtout quand ça concerne deux gars de l’armée… Alors les moqueries, les insultes et les coups, j’ai l’habitude. Heureusement à Naruto, ça lui fait pas peur, ce genre de trucs. Il m’a toujours défendu. Qu’on vienne pas me dire que les gays sont des mauviettes, hein. Je ne connais pas d’homme plus courageux que Naruto.
- Si vous êtes deux soldats, pourquoi on ne l’a jamais vu à la base ?
- Parce qu’il a été envoyé à l’autre bout du Vietnam. Comme par hasard. Je suis sûr que ça a été calculé…

She could be you
I wouldn't even know
She could be you
But that was long ago
She could be you

Un soldat éclaireur arrive près de nous en courant comme un dératé. Il nous crie que les ennemis sont en route, avant de s’écrouler. Choji se lève d’un bond, tout tremblant. Sasuke pousse un soupir et attrape son arme. Je réveille Neji, et prends position à mon tour. Je les vois, nos adversaires, sur une colline. Ils sont beaucoup, beaucoup plus que nous. Ils sont bien équipés, pleins de rage.

- C’est la fin, dit Choji.
- J’en ai bien peur, fait un autre.

Sasuke hausse les épaules.

- Peur ? Et de quoi ? Pas de mourir. C’est la seule échappatoire qu’il nous reste… Nous devons tous y passer un jour, de toute manière.

Il a raison. Je jette un coup d’œil à Neji. Il se masse la jambe, l’air ailleurs.

- J’aurais bien aimé la revoir une dernière fois, murmure-t-il.

Je comprends qu’il parle de Tenten.

- Tu la reverras, je certifie. Nous la reverrons tous. Et nous verrons Sakura, aussi. On se voit tous un jour.

Il se lève péniblement. S’appuie sur mon épaule. Mon meilleur ami. Mon frère d’arme.

- On fonce ensemble ? Demande-t-il.
- D’accord. Et le dernier arrivé est une poule mouillée.

Les soldats Viet Cong sont là. Nous joignons le geste à la parole.

Je t’aime, Sakura. Je t’aime.

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Une foule s’étendait devant l’estrade. Le président des Etats-Unis, Lyndon Johnson, venait de faire un discours poignant sur la guerre du Vietnam et les pertes qu’elle avait causées. Elle venait de prendre fin, en cette année 1975.

C’était une foule noire. Noire de monde, et noire de couleur. Beaucoup de femmes portaient des robes sombres. Beaucoup de larmes venaient ruisseler sur leurs joues.

Parmi ces veuves se trouvait une jeune femme aux cheveux roses, contrastants avec son habit de deuil. Elle s’accrochait au bras d’une brune, vêtue de la même couleur. La brune avait un air dur, serrait les dents. La rose ne retenait pas ses larmes.

She could be you
I wouldn't even know
She could be you
But that was long ago
She could be you

- Je t’aime, Lee. Je t’aime.



Alooooors ? Ca vous a plu ? Ma foi, j'espère que oui ^^

En tout cas j'espère que vous mettrez des commentaires, hein. PARCE QUE SINON....
Sinon rien, j'vous aime trop pour vous faire quoi qu'ce soit de nuisible, chers lecteurs.

Merci d'avoir lu !
Zibouilles !